Yves Klein
Corps, Couleur, Immatériel
Centre Pompidou, Paris
5 octobre 2006 - 5 février 2007
Le Centre Pompidou, Musée national d'art moderne consacre une grande exposition à Yves Klein, artiste majeur de la seconde moitié du XXe siècle.
Longtemps enfermé dans un rôle d’artiste-emblème, internationalement célèbre pour le bleu IKB et ses monochromes, Yves Klein fut peu compris de son vivant. Mort prématurément en 1962, à l'âge de trente quatre ans, après une carrière fulgurante - Yves Klein a réalisé son œuvre en l'espace de sept ans - l'artiste, dont la production dépasse largement le champ de la peinture, n'a cessé d'affirmer : « mes tableaux ne sont que les cendres de mon art » (Le dépassement de la problématique de l’art et autres écrits. Yves Klein. École Nationale Supérieure des Beaux-Arts).
Malgré de nombreuses rétrospectives et notamment l'exposition présentée au Centre Pompidou en 1983, l’œuvre de l'artiste reste encore largement à découvrir ainsi que le révèle la publication récente de ses écrits.
Réunissant cent vingt peintures et sculptures, environ quarante dessins et manuscrits de l'artiste et un grand nombre de films et photographies d'époque, cette exposition propose une relecture du travail d’Yves Klein. Aussi fidèle que possible aux déclarations de l’artiste contenues dans les écrits publiés récemment, la scénographie met en évidence l’importance qu’Yves Klein accordait aux aspects multiples de son activité artistique: peintures, sculptures, mais aussi performances, œuvres sonores, interventions dans les espaces publics, projets d’architecture…
En reconstituant des œuvres telles que la Sculpture aérostatique, 1957 (lâcher de 1001 ballons) ou l’Illumination de l’Obélisque, 1958, de la place de la Concorde, cette manifestation met sur le même plan que les monochromes les actions éphémères de l’artiste. Le travail d’Yves Klein repose sur un équilibre dynamique entre deux pôles : le visible et l’invisible, la matière et le vide, la chair et l’immatériel. Cette tension est au cœur de son œuvre: tout en explorant la non matérialité au point d’exposer Le Vide (Galerie Iris Clert, Paris 1958), Yves Klein continuera à créer des œuvres visibles.
Le parcours de l’exposition s’articule autour des trois couleurs emblématiques d’Yves Klein: bleu, or et rose, citées dans cet ordre dans ses écrits, ou rassemblées dans quelques rares triptyques. Dès 1959 c’est à partir de ces couleurs que se construit l’œuvre de Klein. L’ Ex-voto dédié à Sainte Rita, 1961, déposé par l’artiste au Monastère de Sainte Rita à Cascia (Italie), œuvre inédite présentée dans l’exposition, constitue un témoignage précieux de la valeur symbolique que l’or et le rose représentent au même titre que le bleu dans l’univers de sa création.
Le sous-titre de l’exposition CORPS, COULEUR, IMMATÉRIEL met l’accent sur les aspects du travail d’Yves Klein qui le révèlent éminemment contemporain, proche du regard des artistes aujourd’hui : l’implication physique et quotidienne de l’artiste dans son œuvre, sa volonté d’étendre le rôle de l’artiste par l’intermédiaire de la couleur à une transformation (technique, urbaine et philosophique) du monde, son utilisation de matériaux éphémères et naturels, ainsi que son exploration de l’immatériel.
L’exposition sera également présentée au Museum Moderner Kunst Stiftung Ludwig Wien (Vienne, Autriche) du 9 mars au 3 juin 2007.
Commisariat de l'exposition
Camille Morineau, conservatrice, Musée national d’art moderne, Centre Pompidou
Alexandra Mueller, Marion Guibert, chargées de projet
Bruno Veret, chargé de production
Katia Lafitte, Pascal Rodriguez, scénographes / architectes
A l'occasion de cette exposition les Éditions du Centre Pompidou publient un important catalogue :
CORPS, COULEUR, IMMATÉRIEL
ÉDITIONS DU CENTRE POMPIDOU
Directrice d'ouvrage : Camille Morineau
Format 23,5 x 28 cm, 304 pages
250 ill. couleur, 100 ill. noir et blanc
SOMMAIRE DU CATALOGUE
I L’exposition
Denys Riout, Imprégnations : scénarios et scénographies
Yve-Alain Bois, L’actualité de Klein
Camille Morineau, De l’imprégnation à l’empreinte, de l’artiste au modèle, de la couleur à son incarnation
Camille Morineau, Le bleu, l’or et le rose : comment appropriation rime avec sublimation
II Yves Klein en son siècle
Kaira Marie Cabañas, Yves Klein en France : un paradoxe spatial
Marion Guibert, Yves Klein en Allemagne (1957-1961)
Marco Meneguzzo, Klein et l'Italie : entre Nucléaires et Spatialistes
Ming Tiampo, Empreintes de l’immatériel : Yves Klein au Japon
Nuit Banaï, Dangereuse abstraction : Yves Klein à New York, 1961-1967
Catherine Grenier, Moi aussi, j’ai sauté dans le vide : l’influence d’Yves Klein sur l’art de Los Angeles
Eva Badura-Triska, Yves Klein en relation avec l’actionnisme viennois
Vitek Havranek, Yves Klein et l’Europe de l’Est : une oeuvre à l’état d’idée, 1959-1971
III Yves Klein et son image
Albums de presse d’Yves Klein (18 pages en fac-simile)
L’IMAGE ÉCRITE
Rita Cusimano, Les albums de presse d’Yves Klein, la rumeur publique autour d’Yves Klein
Kaira Maria Cabanas, De Klein à Restany : vers le Nouveau Réalisme
L’IMAGE PHOTOSENSIBLE
Alexandra Mueller, Yves Klein et la photographie
Jean-Michel Bouhours, La caméra saurait-elle être le témoin de l'irreprésentable ?
François Albera, Yves Klein vu par le cinéma
L’IMAGE REDÉFINIE DE L’ARTISTE
Emmanuelle Ollier, Yves Klein et le judo : l’impulsion créatrice ou théâtre du « je »
Laurence Bertrand Dorléac, La politique au cœur du vide
Marion Guibert, La collaboration selon Yves Klein, un réalisme spirituel
Didier Semin, Yves Klein, la propriété intellectuelle en question
CHRONOLOGIE
Collectif (Rita Cusimano, Auteurs catalogue, Archives Yves Klein)
Bibliographie sélective
Filmographie
Liste des œuvres
CENTRE POMPIDOU, BEAUBOURG, PARIS