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14/06/25

Exposition Wolfgang Tillmans @ Centre Pompidou, Paris - "Rien ne nous y préparait – Tout nous y préparait"

Wolfgang Tillmans 
Rien ne nous y préparait – Tout nous y préparait
Centre Pompidou, Paris 
13 juin - 22 septembre 2025

Wolfgang Tillmans Portrait
Wolfgang Tillmans à la Bpi, janvier 2025
© Centre Pompidou

Wolfgang Tillmans
WOLFGANG TILLMANS
Moon in Earthlight, 2015
Courtesy Galerie Buchholz,, Galerie Chantal Crousel, Paris, 
Maureen Paley, London, David Zwirner, New York

Wolfgang Tillmans
WOLFGANG TILLMANS
it's only love give it away, 2005
Courtesy Galerie Buchholz,, Galerie Chantal Crousel, Paris, 
Maureen Paley, London, David Zwirner, New York

Wolfgang Tillmans
WOLFGANG TILLMANS
paper drop (star), 2006
Courtesy Galerie Buchholz,, Galerie Chantal Crousel, Paris, 
Maureen Paley, London, David Zwirner, New York

Le Centre Pompidou donne carte blanche à l’artiste allemand Wolfgang Tillmans qui imagine un projet inédit pour clôturer la programmation du bâtiment parisien. Il investit les 6000 m2 du niveau 2 de la Bibliothèque publique d’information (Bpi) et y opère une transformation de l'espace autour d’une expérimentation curatoriale qui met en dialogue son œuvre avec l’espace de la bibliothèque, le questionnant à la fois comme architecture et comme lieu de transmission du savoir.

L’exposition explore près de 40 ans de pratiques artistiques à travers divers genres photographiques, une rétrospective dont l’ordre et la logique se réalisent en réagissant à l’espace de la bibliothèque. Son œuvre s’y décline en des formes très variées et joue sur la verticalité des murs et l’horizontalité des tables, défiant ainsi toute tentative de catégorisation. Outre son travail photographique, Wolfgang Tillmans intègre dans cette vaste installation des œuvres vidéo, musique, son et textes, dans une scénographie qui joue avec les dispositifs d’une bibliothèque pour y découvrir enfin des analogies entre son travail d’artiste et ce lieu des savoirs. Plus que jamais l’artiste fera preuve de son don d’intervenir dans l’espace – une qualité qui distingue ces expositions depuis 1993.

Wolfgang Tillmans
WOLFGANG TILLMANS
Empire (US/Mexico border), 2005
Courtesy Galerie Buchholz,, Galerie Chantal Crousel, Paris, 
Maureen Paley, London, David Zwirner, New York

Wolfgang Tillmans
WOLFGANG TILLMANS
My 25 Year Old Cactus, 2023
Courtesy Galerie Buchholz,, Galerie Chantal Crousel, Paris, 
Maureen Paley, London, David Zwirner, New York

Wolfgang Tillmans
WOLFGANG TILLMANS
Intermodal Container In Mongolian Landscape, a, 2023
Courtesy Galerie Buchholz,, Galerie Chantal Crousel, Paris, 
Maureen Paley, London, David Zwirner, New York

Wolgang Tillmans
WOLFGANG TILLMANS
Silver 258, 2017
Courtesy Galerie Buchholz,, Galerie Chantal Crousel, Paris, 
Maureen Paley, London, David Zwirner, New York

Au cours de sa carrière artistique, Wolfgang Tillmans (né en 1968 à Remscheid, en Allemagne) a repoussé les frontières du visible, captant et révélant la beauté fragile du monde physique. Proposant de nouvelles façons de faire des images, il explore la profonde transformation des médiums et supports d’information de notre époque. Il a ainsi façonné un univers esthétique distinctif, né de l’esprit de la contre-culture du début des années 1990. Une œuvre multiple, par laquelle il s’est engagé dans la quête d’un nouvel humanisme et de voies alternatives du vivre ensemble, influençant durablement la création contemporaine. Son travail est profondément ancré dans l’« Ici et Maintenant » : il dresse un panorama des formes de savoir et propose une expérience sincère et libre du monde, scrutant la condition contemporaine de l’Europe tout en explorant les techniques de reproduction mécanique.

En rapprochant les archives de l’artiste de ses œuvres les plus récentes, l’exposition du Centre Pompidou met en exergue les dialectiques qui traversent le monde depuis 1989 : les avancées sociales et les libertés autrefois établies, aujourd’hui en péril, les nouvelles manières de faire communauté ou encore les évolutions des expressions de la culture populaire et modes de diffusion de l’information. Wolfgang Tillmans conçoit cette exposition comme un ensemble et crée des œuvres spécifiquement pour le lieu.

L’un des aspects les plus originaux du travail de Wolfgang Tillmans est son regard égalitaire sur le monde. Alors que l’histoire de l’art repose souvent sur une hiérarchie des genres (le portrait noble, la nature morte modeste, la grandeur du paysage, etc.), Tillmans renverse cette logique. Dans ses expositions, des portraits d’amis ou d’amants côtoient des natures mortes banales, des photos de manifestations politiques ou encore des vues abstraites de plis de tissus, de corps ou de ciel.

Ce geste est profondément démocratique : chaque sujet, aussi ordinaire ou marginal soit-il, mérite d’être montré. Il adopte souvent un style documentaire, mais sans jamais céder à la tentation du sensationnalisme ou du voyeurisme. Il s'agit d'une photographie qui regarde avec respect, qui observe avec attention, sans juger. Cette approche sensible produit une éthique de l’image fondée sur la proximité plutôt que sur la domination.

Ce qui distingue également  Wolfgang Tillmans, c’est sa manière de questionner le médium photographique lui-même. Il ne se contente pas de produire des images : il interroge ce que signifie faire une image, ce que c’est qu’une photographie. Il explore les possibilités techniques et matérielles du médium. Dans sa série Freischwimmer, par exemple, il crée des œuvres sans appareil photo : il expose directement du papier photo à des sources lumineuses en chambre noire. Le résultat : des formes organiques, flottantes, abstraites, qui évoquent des corps ou des fluides, sans jamais les représenter.

Il assume également les erreurs techniques : poussières, traces, flous, surexpositions deviennent des éléments esthétiques à part entière. Il refuse ainsi l’illusion d’une image parfaite, contrôlée, lisse. Chez Tillmans, la photographie n’est pas une fenêtre transparente sur le monde, mais une surface haptique, matérielle, expressive.

Chez Wolfgang Tillmans, l’image ne se limite jamais à elle-même : elle s’inscrit toujours dans une composition spatiale, dans une mise en relation. Ses expositions ne suivent ni une logique thématique, ni chronologique. Il joue avec les formats, les échelles, les supports. Certains tirages sont accrochés à même le mur avec de simples bandes adhésives, d’autres sont encadrés, parfois surdimensionnés.

Cette diversité crée une polyphonie visuelle, une narration ouverte, fragmentaire. Le spectateur ne suit pas un parcours imposé, il doit tisser lui-même des connexions entre les images, inventer son propre chemin. En ce sens, la mise en exposition fait partie intégrante de son œuvre : elle devient un acte de création à part entière, et non un simple dispositif de présentation. Par ce geste, Wolfgang Tillmans remet en question les conventions muséales et propose une nouvelle manière de faire l’expérience de la photographie dans l’espace.

Bien qu’il ne se revendique pas comme un artiste politique au sens classique du terme, l’œuvre de Wolfgang Tillmans est profondément engagée. Son engagement passe par les sujets qu’il aborde : la communauté LGBTQ+, la sexualité, l’épidémie du sida, la jeunesse, les migrations, l’Europe, le climat. Mais il ne traite jamais ces sujets sur un mode spectaculaire ou militant. Il les évoque avec délicatesse, à travers des gestes simples, des regards, des fragments de vie.

Son activisme devient plus explicite lors du référendum sur le Brexit : en 2016, il lance sa propre campagne visuelle (“Say you’re in if you’re in”), mêlant graphisme et photographie pour défendre le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne. Dans les années suivantes, il continue à mêler images et textes dans des installations qui prennent position sans dogmatisme, avec un souci constant de nuance et de proximité humaine. Ainsi, Wolfgang Tillmans pense le politique comme une affaire de sensibilité, comme un art de la relation, de l’écoute, de la présence au monde.

Ces dernières années, Wolfgang Tillmans a fait l’objet de rétrospectives majeures dans de grandes institutions, notamment à la Tate Modern de Londres en 2017 et au MoMA de New York en 2022. Il a également présenté une importante exposition itinérante sur le continent africain intitulée « Fragile » (2018 − 2022 à Kinshasa, Nairobi, Johannesburg, Addis Ababa, Yaoundé, Accra, Abidjan, Lagos). L’exposition au Centre Pompidou est la première monographie institutionnelle à Paris depuis son ambitieuse installation au Palais de Tokyo en 2002. Elle est accompagnée d’un catalogue et de la publication d’une version augmentée et traduite en français du Tillmans’Reader, regroupant divers textes et entretiens de l’artiste.

Commissariat de l'exposition : Florian Ebner, conservateur en chef, cabinet de la photographie, Musée national d’art moderne − Centre Pompidou

Commissaires associés
Olga Frydryszak-Rétat, Matthias Pfaller, attaché(e)s de conservation au cabinet de la photographie, Musée national d’art moderne − Centre Pompidou

ACCÈS LIBRE PAR CELINE
Partenaire Principal de l’exposition, la maison CELINE s’associe au Centre Pompidou, pour la première fois, au travers des journées « ACCÈS LIBRE par CELINE » : plusieurs journées d’accès gratuit imaginées comme une invitation ouverte à tous les publics. Ce projet a été pensé comme une initiative unique de partenariat qui offre à chacun l’occasion de découvrir l’univers de Wolfgang Tillmans tout en profitant, avant sa fermeture, du Centre Pompidou et de ses espaces.

CENTRE POMPIDOU, BEAUBOURG, PARIS
Niveau 2

09/03/25

Suzanne Valadon @ Centre Pompidou, Paris - Exposition, Oeuvres, Catalogue

Suzanne Valadon
Centre Pompidou, Paris
Jusqu'au 26 mai 2025

Suzanne Valadon, Oeuvre, 1914
Suzanne Valadon 
Le Lancement du filet, 1914 (Détail) 
Huile sur toile, 201 × 301 cm
Achat de l’État, 1937 
Paris, Centre Pompidou,
Musée national d’art moderne, Inv. AM 2312

Suzanne Valadon, Oeuvre, 1916
Suzanne Valadon 
Nu assis sur un canapé, 1916
Huile sur toile, 81,4 × 60,4 cm
Weisman & Michel Collection 
Photo © Christopher Fay

Suzanne Valadon, oeuvre, Les deux soeurs, 1928
Suzanne Valadon 
Les Deux Sœurs, 1928
Huile sur toile, 72 × 53 cm
Collection particulière 
Photo © Matthew Hollow

Le Centre Pompidou consacre une exposition monographique à SUZANNE VALADON (1865-1938), artiste emblématique et audacieuse, l’une des plus importantes de sa génération. À la marge des courants dominants de son époque – le cubisme et l’art abstrait sont en germe alors qu’elle défend avec ardeur la nécessité de peindre le réel – elle place le nu, féminin comme masculin, au centre de son œuvre, représentant les corps sans artifice ni voyeurisme. Suzanne Valadon n’a pas bénéficié de monographie, à Paris depuis celle que le Musée national d’art moderne lui avait consacré en 1967.
« J’ai dessiné follement pour que quand je n’aurais plus d’yeux j’en aie au bout des doigts »
Suzanne Valadon
Suzanne Valadon, Oeuvre, Le Bain, 1908
Suzanne Valadon 
Le Bain, 1908
Fusain et pastel sur papier, 60×49cm
Paris, Centre national des arts plastiques, Achat à l’artiste en 1916
En dépôt au musée de Grenoble, no DG 1920-9 - FNAC 5274
Photo © Ville de Grenoble / Musée de Grenoble- Photo J.L. Lacroix

Suzanne Valadon - Oeuvre, Trois nus, 1920
Suzanne Valadon
Trois nus, 1920
Crayon gras sur papier, 55 x 44 cm
Collection Galerie de la Présidence
Photo © Galerie de la Présidence, Paris

Suzanne Valadon, Oeuvre, 1913
Suzanne Valadon 
Marie Coca et sa fille Gilberte,1913
Huile sur toile, 162 × 129,5 cm
Lyon, musée des Beaux-Arts 1935-51
Crédit Image © Lyon MBA - Photo Alain Basset

Suzanne Valadon, Oeuvre, La Poupée Délaissée, 1921
Suzanne Valadon 
La Poupée Délaissée, 1921
Huile sur toile, 135 x 95 cm
National Museum of Women in the Arts, Washington D.C,
Gift of Wallace and Wilhelmina Holladay, Inv. 1986.336
Photo © National Museum of Women in the Arts, 
Washington, D.C. 
Photograph by Lee Stalsworth

Cette exposition met en lumière cette figure exceptionnelle et souligne son rôle précurseur, souvent sous-estimé, dans la naissance de la modernité artistique. Elle révèle la grande liberté de cette artiste qui n’adhère véritablement à aucun courant, si ce n’est peut-être le sien. Le parcours de près de 200 œuvres s’appuie sur la richesse des collections nationales notamment celle du Centre Pompidou, la plus importante, mais aussi du musée d’Orsay et de l’Orangerie. Des prêts exceptionnels du Metropolitan Museum of Modern Art de New York ou encore de la Fondation de l’Hermitage et d’importantes collections privées le complètent. Il se concentre sur les deux médiums de prédilection de l’artiste, le dessin et la peinture. Particulièrement mise à l’honneur ici, son œuvre graphique fait l’objet d’une analyse approfondie, grâce à la présentation d’un grand nombre de dessins jusqu’alors rarement montrés. C’est également l’occasion d’explorer un moment artistique au cœur de la transition entre les collections du musée d’Orsay et de l’Orangerie et celles du Musée national d’art moderne.

L’exposition « Suzanne Valadon » retrace cet itinéraire unique, depuis ses débuts de modèle favorite du toutMontmartre, jusqu’à sa reconnaissance artistique, intervenue très tôt, par ses pairs et la critique. Véritable « passeuse » d’un siècle à l’autre, Suzanne Valadon embrasse la ferveur parisienne du tournant-de-siècle, ses cafés, bals musettes et cabarets et ses multiples révolutions artistiques, intellectuelles et sociétales. Elle met en évidence le caractère résolument moderne de l'œuvre de Suzanne Valadon, première femme à peindre en grand format un nu masculin de face. Cette plongée inédite dans son œuvre dévoile aussi bien ses relations amicales et artistiques avec les peintres de la bohème que son influence incontestable sur la scène artistique parisienne grâce au soutien actif de ses amis artistes et galeristes.

Suzanne Valadon - Oeuvre, 1923
Suzanne Valadon 
Catherine nue allongée sur une peau de panthère, 1923
Huile sur toile, 64,6 × 91,8 cm
Lucien Arkas Collection
Photo © Hadiye Cangokce

Suzanne Valadon, Oeuvre La Boîte à violon, 1923
Suzanne Valadon 
La Boîte à violon, 1923 
Huile sur toile, 81 × 100 cm
Achat, 1937 Paris, musée d’art moderne de Paris, Inv. AMVP 1712
Crédit Photo: CCØ Paris Musées / Musée d’Art Moderne
de la Ville de Paris

Suzanne Valadon - Oeuvre, 1936
Suzanne Valadon 
Portrait de Geneviève Camax-Zoegger, 1936
Huile sur toile, 56 × 46 cm  
Italie, Bergame, collection particulière
Photo © Galleria Michelangelo

Cette exposition souligne l'étendue, la richesse et la complexité de son œuvre en s'articulant autour de cinq sections thématiques

Apprendre par l’observation 
Portraits de famille
« Je peins les gens pour apprendre à les connaître » 
« La vraie théorie, c’est la nature qui l’impose »
Le nu : un regard féminin. 

Une sélection d’œuvres de ses contemporaines, aux préoccupations picturales proches des siennes, comme Juliette Roche, Georgette Agutte, Jacqueline Marval, Émilie Charmy ou Angèle Delasalle complète cette proposition.

Le fonds d’archives exceptionnel légué en 1974 au Centre Pompidou par le docteur Robert Le Masle, médecin, collectionneur et ami proche de l'artiste, rassemblant de nombreuses photographies, des manuscrits et des documents aujourd’hui conservés à la Bibliothèque Kandinsky, constitue un témoignage essentiel de la personnalité frondeuse de Suzanne Valadon et de sa reconnaissance artistique précoce.

Après les expositions, Alice Neel, Georgia O’Keeffe, Dora Maar ou Germaine Richier, cette monographie s’inscrit dans le cadre de la démarche engagée du Centre Pompidou pour approfondir l’étude et la connaissance du travail et de l’œuvre d’artistes femmes, et accroître la part de leurs œuvres dans la collection.

Commissariat de l'exposition :
Nathalie Ernoult, attachée de conservation au Musée national d'art moderne 
Chiara Parisi, directrice du Centre Pompidou-Metz 
Xavier Rey, directeur du Musée national d'art moderne 

L’exposition « Suzanne Valadon » au Centre Pompidou est reprise et adaptée de l’exposition « Suzanne Valadon. Un monde à soi » conçue par le Centre Pompidou-Metz et présentée du 15 avril au 11 septembre 2023. Elle a également fait étape au Musée d’arts de Nantes du 27 octobre 2023 au 11 février 2024 et dans une version adaptée au Museu Nacional d’Art de Catalunya à Barcelone du 19 avril au 1er septembre 2024.

Suzanne Valadon - Catalogue - Centre Pompidou
Suzanne Valadon
Sous la direction Chiara Parisi
Catalogue de l’exposition
280 pages | 240 illustrations | 42 € | en français
Ce livre est l’édition augmentée du catalogue édité par le Centre Pompidou-Metz, aujourd’hui épuisé. Enrichi de 16 pages, il comporte deux essais supplémentaires et le corpus d’Oeuvres est aussi plus important et adapté à l’exposition parisienne. Le texte de Nathalie Ernoult est issu du colloque « Le clan Valadon » sur la question de Suzanne Valadon femme artiste, qui s’est déroulé au Centre Pompidou-Metz en 2023.
Sommaire du catalogue

Préface

Essais
Suzanne Valadon, un monde à soi, Chiara Parisi
Valadon, grand artiste en son temps, Xavier Rey
Valadon, la liberté à tout prix, Jean-Paul Delfino
La bohème et l’éducation moderniste de Suzanne Valadon, Phillip Dennis Cate
Revoir Suzanne Valadon, Daniel Marchesseau
Du modèle à l’artiste, Yelin Zhao

Focus
De Marie-Clémentine à Suzanne. Valadon et Toulouse-Lautrec, Florence Saragoza
Valadon et Puvis de Chavannes, Céline Le Bacon
Tentatrices, Stéphane Guégan
L’éloquence et la sensualité, Valadon dessinatrice, Gilles Genty
Dans l’Œil des artistes : Suzanne Valadon collectionnée par ses pairs, Gwendoline Corthier-Hardoin
Suzanne Valadon dans les collections nationales, Nathalie Ernoult
Au-delà du genre : Valadon, une artiste féministe ?, Magali Briat-Philippe
Suzanne Valadon, Le Lancement du filet, 1914, Sophie Bramly
Comme un homme ?, Louise Chennevière
André Utter, Scène érotique, 1911, Sophie Bramly
« Audacieux pas en avant », La réception et l’héritage de Suzanne Valadon, Paula J. Birnbaum
Suzani versus velours kuba, la possibilité d’un dialogue intérieur, Constance de Monbrison
Portraits bourgeois, Sophie Bernal
Suzanne Valadon, Femme artiste moderne, Claire Lebossé
L’autoportrait dans l’oeuvre de Suzanne Valadon : « Se regarder en face pour atteindre l’âme », Saskia Ooms
Mes rencontres avec la terrible Suzanne, Jeanine Warnod

Bibliographie sélective
Liste des Œuvres exposées

Également disponible :

Album de l’exposition
Suzanne Valadon sous la direction de Nathalie Ernoult
60 pages | 10,50 € | en français et anglais

CENTRE POMPIDOU, PARIS

Suzanne Valadon, Centre Pompidou, Paris, 15 janvier - 26 mai 2025

02/02/25

Exposition Paris noir, Centre Pompidou, Paris - Circulations artistiques, luttes anticoloniales 1950 – 2000

Paris noir
Circulations artistiques, luttes anticoloniales
1950 – 2000
Centre Pompidou, Paris
19 mars – 30 juin 2025

English Version: Black Paris Exhibition

Beauford Delaney - Oeuvre
Beauford Delaney
James Baldwin, vers 1945-1950
Huile sur toile, 61 × 45,7 cm
Collection of halley k harrisburg and Michael Rosenfeld, New York
© Estate of Beauford Delaney, by permission of Derek L. Spratley, 
Esquire, Court Appointed Administrator, 
Courtesy of Michael Rosenfeld Gallery LLC, New York
Photo Courtesy of Michael Rosenfeld Gallery LLC, New York

Georges Coran - Oeuvre
Georges Coran
Délire et paix, 1954
Encre sur toile de coton, 227 × 295 cm
Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris 
Achat, 2025
© Georges Coran
Photo © Claude Coran

Harold Cousins - Oeuvre
Harold Cousins
Roi des musiciens, 1955
Acier, 207 × 101,6 × 61 cm
Courtesy of the Estate of the Artist
and Michael Rosenfeld Gallery LLC, New York
© Estate of Harold Cousins, 
Courtesy of Michael Rosenfeld Gallery LLC, New York
Photo © Michael Rosenfeld Gallery LLC, New York

Bob Thompson - Oeuvre
Bob Thompson 
The Struggle [La Lutte], 1963
Huile sur toile, 147,3 × 198,1 cm
Courtesy of Michael Rosenfeld Gallery LLC, New York
© Michael Rosenfeld Gallery LLC, New York
Photo Courtesy of Michael Rosenfeld Gallery LLC, New York

De la création de la revue Présence africaine à celle de Revue noire, « Paris noir » retrace la présence et l’influence des artistes noirs en France entre les années 1940 et 2000. Elle met en lumière 150 artistes afro-descendants, de l’Afrique aux Amériques, dont les œuvres n’ont souvent jamais été montrées en France.

« Paris noir » est une plongée vibrante dans un Paris cosmopolite, lieu de résistance et de création, qui a donné naissance à une grande variété de pratiques, allant de la prise de conscience identitaire à la recherche de langages plastiques transculturels. Des abstractions internationales aux abstractions afro-atlantiques, en passant par le surréalisme et la figuration libre, cette traversée historique dévoile l’importance des artistes afro-descendants dans la redéfinition des modernités et postmodernités.

Luce Turnier - Oeuvre
Luce Turnier
Cabane de chantier, vers 1970
Collage, huile sur papier, 92 × 74 cm
Collection Jézabel Turnier-Traube
© Luce Turnier
Photo © Centre Pompidou/Janeth Rodriguez-Garcia

Demas Nwoko - Oeuvre
Demas Nwoko
Senegalese Woman [Femme sénégalaise], 1970
Huile sur panneau, 91,4 × 61 cm
Collection Kavita Chellaram
© Demas Nwoko, 1960. Courtesy of New Culture foundation. 
All rights reserved. 
Photo © kó, Lagos, Nigeria

Cinq installations produites spécifiquement pour l’exposition par Bili Bidjocka, Valérie John, Nathalie Leroy Fiévee, Jay Ramier et Shuck One, rythment le parcours en portant des regards contemporains sur cette mémoire. Au centre de l’exposition, une matrice circulaire reprend le motif de l’Atlantique noir, océan devenu disque, métonymie de la Caraïbe et du « Tout-Monde », selon la formule du poète martiniquais, Edouard Glissant comme métaphore de l’espace parisien. Attentive aux circulations, aux réseaux comme aux liens d’amitié, l’exposition prend la forme d’une cartographie vivante et souvent inédite de Paris.

Paris noir : Un hommage à la scène afro-descendante à Paris

Après la Seconde Guerre mondiale, Paris devient un centre intellectuel où convergent des figures comme James Baldwin, Suzanne et Aimé Césaire ou encore Léopold Sédar Senghor qui y posent les fondations d’un avenir post et décolonial. L’exposition capte l’effervescence culturelle et politique de cette période, au cœur des luttes pour l’indépendance et des droits civiques aux États-Unis, en offrant une plongée unique dans les expressions plastiques de la négritude, du panafricanisme et des mouvements transatlantiques.

Clem Lawson - Oeuvre
Clem Lawson
Angoisse sur l’escalator, 1983
Perles de verre sur bois, 92 × 73 cm
Collection Philippe Lawson
© Clem Lawson, 1983.
Représenté par Philippe Lawson, Avocat. 
Photo © Centre Pompidou/ Bertrand Prévost

Shooting avec deux mannequins 
de Black Experience, 1986
Créations vêtements, bijoux, accessoires :
Almen Gibirila dans sa boutique Taxi Brousse à
Paris, 17e arrondissement
© Almen Gibirila
Photographie © Catherine Millet

Paris noir : Un parcours entre utopie et émancipation

Le parcours de l’exposition retrace un demi-siècle de luttes pour l’émancipation, des indépendances africaines à la chute de l’apartheid, en passant par les combats contre le racisme en France. « Paris noir » souligne la puissance esthétique et la force politique des artistes qui, à travers leurs créations, ont contesté les récits dominants et réinventé un universalisme « des différences » dans un monde post-colonial. Cette toile de fond politique sert de contexte, et parfois de contour direct, à certaines pratiques artistiques. En parallèle ou en contrepoint, se déploient dans l’exposition des expérimentations plastiques souvent solitaires, mais qui trouvent dans le parcours des communautés esthétiques.

Paris noir : Une cartographie artistique transnationale

Dès les années 1950, des artistes afro-américains et caribéens explorent à Paris de nouvelles formes d’abstraction (Ed Clark, Beauford Delaney, Guido Llinás), tandis que des artistes du continent esquissent les premiers modernismes panafricains (Paul Ahyi, Skunder Boghossian, Christian Lattier, Demas Nwoko). De nouveaux mouvements artistiques infusent à Paris, tels que celui du groupe Fwomaje (Martinique) ou le Vohou-vohou (Côte d’Ivoire). L’exposition fait également place aux premières mouvances post-coloniales dans les années 1990, marquées par l’affirmation de la notion de métissage en France.

Reconnue à la fois comme espace majeur de formation artistique classique et comme centre d’expérimentation, Paris bénéficie d’une attractivité exceptionnelle pour les créateurs, qu’ils soient de passage ou résidents. La ville fonctionne comme un carrefour de rencontres et un point de circulation - notamment vers l’Afrique - propice à l’affirmation de trajectoires transnationales.

Mary Lovelace O’Neal - Oeuvre
Mary Lovelace O’Neal
Purple Rain, de la série Two Deserts, Three
Winters [Deux déserts, trois hivers], vers 1990
Technique mixte et peinture acrylique sur toile,
205,7 × 350,5 cm
Courtesy of the artist and Karen Jenkins-Johnson
Photo © Michael Covían

Ming Smith - Oeuvre
Ming Smith  
Self-portrait as Josephine, New York 
[Autoportrait en Joséphine, New York], 1986
Impression pigmentaire d’archivage,
91,4 × 62,9 cm
Courtesy of the artist and Jenkins Johnson
Gallery New York and San Francisco

Elodie Barthelemy - Oeuvre
Élodie Barthélemy
Hommage aux ancêtres marrons, 1994
Laine, fer, bois, chevelures fixées sur 
des flèches métalliques fichées
sur des tiges de bois ;
ensemble : 220 × 170 × 25 cm
Collection de l’artiste
© Élodie Barthélemy.
Photo © Pierre-Yves Page

Paris noir : Une programmation culturelle ambitieuse

L’exposition est accompagnée d’une riche programmation culturelle à Paris et à l’international. Des conférences, des publications et l’acquisition d’œuvres par le Musée national d’art moderne, ainsi que d’archives au sein de la Bibliothèque Kandinsky, grâce au fonds « Paris noir », contribuent à renforcer la visibilité des artistes noirs. Ces initiatives permettent également de constituer une archive durable de la culture artistique et militante anticoloniale dans une institution nationale.

Commissariat de l'exposition

Alicia Knock, conservatrice en chef, service de la création contemporaine et prospective, Musée national d’art moderne − Centre Pompidou.
Commissaires associés : Eva Barois De Caevel, conservatrice, Aurélien Bernard, Laure Chauvelot, et Marie Siguier, attachés de conservation, service de la création contemporaine et prospective, Musée national d’art moderne − Centre Pompidou.

En collaboration avec un réseau de conseillers scientifiques : 

Christine Eyene est critique d’art, historienne de l’art et commissaire d’exposition. Elle est professeure d’Art Contemporain à la John Moores University de Liverpool, et Resarch Curator à la Tate Liverpool

Florence Alexis, fille du romancier haïtien Jacques Stephen Alexis, est historienne, autrice et commissaire d’exposition, est historienne de l'art et directrice d’études à l’EHESS.

Sarah Ligner est conservatrice du patrimoine et commissaire d'expositions au musée du quai Branly - Jacques Chirac.

Jean-Marie Louise a été Conseiller pédagogique départemental en arts visuels et Coordonnateur départemental pour l’éducation artistique et l’action culturelle en Martinique. Il a publié des articles, recherches, études, analyses critiques et entretiens avec de nombreux artistes.

Paulo Miyada est curateur et chercheur, commissaire associé du Centre Pompidou et directeur artistique de l’Instituto Tomie Ohtake à São Paulo.

Robert G. O’Meally est professeur d’anglais et de littérature comparée à l’Université de Columbia, spécialiste américain de la culture africaine-américaine et du jazz

Liste des artistes exposés (non-exhaustive)

Paul Ahyi (Togo)
Victor Anicet (France/Martinique)
Antonio Bandeira (Brésil),
Rodrigo Barrientos (Colombie)
Elodie Barthélémy (France/Haïti)
Romare Bearden (États-Unis)
Mickaël Béthé-Sélassié (Ethiopie)
Gérald Bloncourt (Haïti)
Skunder Boghossian (Éthiopie)
Ernest Breleur(France/Martinique)
Agustín Cárdenas (Cuba)
José Castillo (République dominicaine)
Diagne Chanel ( France/Sénégal )
Ed Clark (États-Unis)
Georges Coran (France/Martinique)
Beauford Delaney (États-Unis)
Roland Dorcély (Haïti),
Henri Guédon (France/Martinique)
Sebastio Januario (Brésil)
Ted Joans (États-Unis)
Joseph-René Corail Khokho (France/Martinique)
Wifredo Lam (Cuba)
Christian Lattier (Côte d’Ivoire)
José Legrand (France/Guyane)
Guido Llinas (Cuba)
Silvano Lora (République dominicaine)
René Louise (France/Martinique)
Mary Lovelace O’Neal (États-Unis)
Sarah Maldoror (France)
Iba N’Diaye (Sénégal)
Kra N’Guessan (Côte d’Ivoire)
Demas Nwoko (Nigeria)
Vicente Pimentel (République dominicaine)
Max Pinchinat (Haïti)
Tony Ramos (Cap-Vert/États-Unis)
Faith Ringgold (États-Unis)
Michel Rovelas (France/Guadeloupe)
Raymond Saunders (États-Unis),
Gérard Sekoto (Afrique du Sud)
Ming Smith (États-Unis)
Ousmane Sow (Sénégal)
Hervé Télémaque (France)
Bob Thompson (États-Unis)
Mildred Thompson (États-Unis)
Wilson Tiberio (Brésil)
Luce Turnier (Haïti)

CENTRE POMPIDOU, BEAUBOURG, PARIS
Galerie 1 | Niveau 6

Updated 09-03-2025

01/06/24

Exposition Corto Maltese @ Bpi Centre Pompidou, Paris - "Une vie romanesque"

Corto Maltese 
Une vie romanesque  
Bpi Centre Pompidou, Paris 
29 mai - 4 novembre 2024

Corto Maltese. Une vie romanesque
Aquarelle, encre de Chine, 31 x 46 cm
Affiche de l’exposition à la Bpi / Centre Pompidou
© 1983 Cong S.A. Suisse - Tous droits réservés 
Graphisme © Centre Pompidou - Direction de la 
communication et du numérique / Bpi

Corto Maltese - La jeunesse 
(couverture italienne, éditions Milano Libri)
© 1985 Cong SA Suisse - Tous droits réservés

Corto Maltese en Nouvelle-Irlande - 
J’avais un rendez-vous 
© 1994 Cong SA Suisse - Tous droits réservés

Créé par Hugo Pratt en 1967, Corto Maltese est devenu l’un des personnages les plus emblématiques de la bande dessinée. Gentilhomme de fortune, aventurier romantique, ce marin anarchiste et solitaire parcourt le monde en traversant les bouleversements politiques et historiques du premier quart du XXe siècle. Le récit de ses pérégrinations, riches en intrigues et rebondissements, est aussi parsemé de références et de citations littéraires. Elles viennent donner une dimension sensible à cette odyssée et construire une poétique singulière, où la valeur fictionnelle est nourrie et troublée par des “effets de réel” qui participent à l’ambiguïté du héros.

Appuyée sur une sélection de documents originaux (photographies, notes, storyboard, croquis, études, planches et aquarelles), l’exposition proposée par la Bibliothèque publique d’information (Bpi) explore tout particulièrement cette dimension “littéraire” des albums de la série.

Elle évoque pour cela la genèse du personnage : son apparition dans le paysage de la bande dessinée, la biographie “imaginaire” qui fait de Corto Maltese un héros à l’existence partagée entre réel et fiction, ainsi que sa relation complexe aux événements historiques de son époque : en même temps qu’il y est toujours plus fortement impliqué, il les tient à distance par le biais de l’ironie et d’une fausse indifférence. On appréciera les interactions qu’il établit avec d’autres personnages, féminins et masculins, qui lui permettent de révéler et d’affirmer sa personnalité au contact de figures tout aussi attachantes, qu’il s’agisse de Pandora, de Bouche Dorée, de Shanghai Lil, de Steiner ou du guerrier Cush.

Corto Maltese, Rodi 1923 
© 1987 Cong SA Suisse - Tous droits réservés

Pour construire son personnage et l’inscrire dans une tradition littéraire, Hugo Pratt puise une partie de son inspiration dans les grands récits qui ont fondé notre histoire littéraire : les légendes celtiques et leur déclinaison shakespearienne, la poésie de Coleridge et de Rimbaud, les romans d’aventure de Stevenson. Constamment présente dans l’intrigue, cette inspiration se retrouve de surcroît dans de nombreuses scènes de lecture évoquées dans la série : l’image de Corto un livre à la main est récurrente, ses lectures se mêlent souvent à ses rêves et donnent aux histoires racontées une forte dimension onirique. Corto Maltese croise dans ses périples d’illustres personnages : des écrivains, tels que Jack London, Hermann Hesse, Gabriele D’Annunzio, mais aussi des figures inscrites dans l’Histoire, qui viennent ajouter une véracité trouble au récit et apporter à la trame romanesque une dimension spatio-temporelle tout à fait originale par rapport aux codes traditionnels de la bande dessinée.

En filigrane à ces différents fils rouges, la figure imposante et tutélaire de Hugo Pratt, grand lecteur et amoureux de la littérature, reste toujours omniprésente.

Commissariat : 
Emmanuèle Payen, Directrice du département Développement culturel & cinéma
Monika Prochniewicz, Programmatrice au service Développement culturel & actualités

Commissariat scientifique associé : Patrizia Zanotti, Collaboratrice et coloriste d’Hugo Pratt, co-fondatrice de Cong S.A.

Bpi - BIBLIOTHEQUE PUBLIQUE D'INFORMATION / CENTRE POMPIDOU 

21/12/23

Jean Paul Riopelle @ Centre Pompidou, Paris - Exposition du Centenaire de la naissance de l'artiste

Centenaire 
Jean Paul Riopelle 
Centre Pompidou, Paris 
15 décembre 2023 - 1er avril 2024 

Le Centre Pompidou se joint à la célébration internationale du centenaire de la naissance de l’artiste canadien JEAN PAUL RIOPELLE (1923 - 2002) en proposant cet accrochage monographique, salle 36 du niveau 5. Composé de pièces essentielles de l’artiste, le fonds du Centre Pompidou comprend notamment trois peintures incontournables, la monumentale Chevreuse (1954), La Mi-été chez Georges (1973) et le triptyque Mitchikanabikong (1975). A cet ensemble, restauré pour l’occasion, se joignent plusieurs œuvres provenant de collections particulières.

Après le Canada, terre natale de Jean Paul Riopelle, figure majeure de l'abstraction gestuelle et artiste de renommée internationale, la Fondation Riopelle et ses partenaires célèbrent le centenaire de l'artiste dans toute l'Europe en 2023-2024. Au Centre Pompidou, cet accrochage rappelle la place singulière d’un artiste intimement lié à la scène artistique parisienne à partir de 1947, date de son premier séjour dans la capitale.
« Dès son premier séjour à Paris dans les années 1940, Jean Paul Riopelle a établi des ponts entre sa terre natale, le Canada, et sa terre d’adoption, la France, où il passera près de 40 années de sa vie, dont certaines de ses périodes de création les plus prolifiques et marquantes. Son œuvre est ainsi un véritable trait d’union entre les cultures de nos deux nations. Il était donc important, pour la Fondation Riopelle, d’inclure un volet français à la programmation officielle des célébrations du centenaire de l’artiste. Une programmation qui se veut à l’image de l’œuvre de Riopelle : riche, diversifiée et haute en couleurs.»
Manon Gauthier, directrice générale de la Fondation Riopelle et commissaire générale des célébrations du centenaire de l’artiste
Commissariat
Christian Briend, chef du service des collections modernes, Musée national d’art moderne
Assisté de Manon Thibodot, Chargée de recherches, service des collections modernes

CENTRE POMPIDOU, PARIS

20/12/23

Vera Molnar @ Centre Pompidou, Paris, Beaubourg - Exposition "Parler à l'oeil"

Vera Molnár, Parler à l'oeil
Centre Pompidou, Paris
28 février − 26 août 2024

A l’occasion du centenaire de la naissance de l’artiste d’origine hongroise Vera Molnár (née à Budapest en 1924), le Centre Pompidou lui consacre une importante exposition. « Vera Molnár, Parler à l’oeil » se présente comme une rétrospective qui puise dans les collections publiques françaises, à commencer par celles du Centre Pompidou, fonds de référence en grande partie constitué grâce à la générosité de l’artiste. Peintures, œuvres sur papier, sculpture et photographies, mais aussi installations murales sont réunis pour la première fois, avec ses Journaux intimes qui jalonnent un parcours exceptionnel par sa longévité et sa créativité. 

Élaborées autour de 1947 dans un état d’esprit constructiviste, ses œuvres, en s’enrichissant de connaissances sur la psychologie de la forme et des lois de la vision, deviennent des questionnements plastiques de l’optique. Cybernéticienne puis informaticienne, Vera Molnár met en place dans les années 1960 un mode de production qu’elle nomme « machine imaginaire » avant d’être la première artiste en France (1968) à produire des dessins numériques en utilisant un ordinateur relié à une table traçante. Jusqu’au mitan des années 90, elle se livre à une exploration systématique de familles formelles dont elle met en scène les mutations privilégiant le plus souvent la reprise et la sérialité. Jusqu’à aujourd’hui, l’artiste poursuit une production qui allie paradoxalement maîtrise et liberté, savoir-faire et quête de la surprise.

L’exposition commence avec les premiers dessins de Vera Molnár, Arbres et collines géométriques (1946), qui, avant même son installation à Paris en 1947, livrent une vision essentialisée de paysages familiers. Les années 1950 sont évoquées par des compositions qui inscrivent pleinement l’artiste dans le courant de l’abstraction géométrique de l’après-guerre (Cercles et demi-cercles, 1953, musée de Grenoble ; Quatre éléments distribués au hasard, 1959). Après avoir livré des peintures d’une grande radicalité (Icône, 1964 ; Neuf carrés rouges, 1966), Vera Molnár débute ses séries de dessins algorithmiques qui, sous le titre À la recherche de Paul Klee, anticipent son usage de l’ordinateur.

Pour les années 1970, plusieurs séries de dessins réalisés cette fois sur table traçante manifestent son goût pour l’introduction d’un certain pourcentage de désordre au sein de compositions géométriques simples (Déambulation entre ordre et chaos, 1975 ; 160 carrés poussés à bout, 1976 ; Des lignes, pas des carrés, 1976 ; Molnaroglyphes, 1977-1978).

Les années 1980 se caractérisent notamment par l’apparition dans l’œuvre de Vera Molnar de ses premiers polyptyques (Transformation, 1983), dont le Centre Pompidou conserve plusieurs exemples marquants (Identiques mais différents, 2010). Témoignage du long compagnonnage de Vera Molnár avec l’œuvre d’Albrecht Dürer, Les Métamorphoses d’Albrecht (1994-2017) organise en quatre tableaux la transition progressive du monogramme de ce dernier vers le sien propre. Dans l’exposition, non loin de son Carré dévoyé (1999, Rennes, musée des Beaux-Arts), les visiteurs peuvent aussi découvrir pour la première fois, Perspective d’un trait (2014-2019), sculpture inédite en acier inoxydable et aluminium anodisé dont la perception se transforme au gré des déplacements du regardeur.

L’œuvre photographique de Vera Molnár est évoqué par plusieurs séries (Etudes sur sable, 2009 ; Ombres sur carrelage, 2012 ; Par temps couvert, 2012), tandis que les vingt-deux volumes de son « Journal intime » sont présentés dans leur intégralité. Ces simples cahiers d’écoliers, gonflés de schémas, de photographies et de documents divers collés au fil des pages, constituent des documents uniques sur le parcours de l’artiste et la genèse de nombre de ses œuvres.

Enfin, plusieurs installations in situ (OTTWW, 1981-2010, d’après un poème de Shelley ; Trapèzes penchés à droite (180%), 2009), dont une toute récente (La Vie en M, 2023), créée par Vera Molnár spécialement pour l’occasion, manifestent sa volonté d’immerger le visiteur dans son univers.

Commissariat : Christian Briend, chef du service des collections modernes, Musée national d’art moderne, assisté de Marjolaine Beuzard, attachée de conservation

CENTRE POMPIDOU, PARIS

10/10/22

Gérard Garouste @ Centre Pompidou, Paris - Exposition rétrospective

Gérard Garouste
Centre Pompidou, Paris
7 septembre 2022 – 2 janvier 2023

Le Centre Pompidou consacre une rétrospective d’envergure à Gérard Garouste, l’un des plus importants peintres contemporains français, adepte d’une figuration sans concession. Aux côtés de 120 tableaux majeurs, souvent de très grand format, l’exposition donne une place aux installations, sculptures et œuvres graphiques de l’artiste. Elle permet de saisir toute la richesse du parcours inclassable de Gérard Garouste, « l’intranquille », dont la vie, sous le signe de l’étude mais aussi de la folie, et l’œuvre énigmatique, se nourrissent l’une l’autre en un dialogue saisissant.

En 1969, Gérard Garouste (né en 1946) présente sa première exposition personnelle dans une galerie. Il étudie alors aux Beaux-Arts de Paris, dont il retire un vaste questionnement sur le devenir de la peinture, notamment lorsqu’il découvre la radicalité de figures iconoclastes tel Marcel Duchamp. C’est dix ans plus tard, après plusieurs incursions dans le théâtre comme décorateur et metteur en scène, qu’il affirme son choix d’être un peintre à part entière, dans son acception la plus classique, attaché aux techniques ancestrales dans lesquelles il n’aura de cesse de se perfectionner. Cette posture lui donne alors la liberté de se consacrer pleinement au sujet du tableau, qu’il inscrit tour à tour dans la mythologie, la littérature, le récit biblique et les études talmudiques. Pour Gérard Garouste, le sujet n’est cependant que prétexte à l’activation du regard et de la pensée. S’il livre quelques clés pour aborder ses peintures, il invite davantage à la réflexion, à une lecture personnelle de son œuvre.

Dès sa première période, au début des années 1980, l’artiste met en scène deux figures opposées et complémentaires, le Classique et l’Indien – l’apollinien et le dionysiaque – à l’œuvre, selon lui, en chaque individu. Il revisite l’histoire de l’art de façon magistrale à travers la mythologie grecque et les genres de la peinture. La figure, le portrait, la nature morte sont explorés tour à tour dans d’immenses tableaux dont le fil narratif renvoie à des épisodes mythiques et dont la manière rappelle les grands peintres que Garouste a étudiés assidûment : Tintoret, Le Greco... Ces œuvres résistent cependant à toute classification : insaisissables dans leur finalité, elles sont d’impressionnants morceaux de peinture figurative.

La découverte d’un grand récit poétique, La Divine Comédie de Dante, vient alors, après le milieu des années 1980, donner naissance à un nouveau corpus, aux motifs en délitement et aux couleurs grinçantes. Le peintre se livre à une exploration picturale en osmose avec le célèbre texte décrivant la descente aux Enfers, jusqu’à faire basculer l’image dans une manière d’abstraction inédite. La série des Indiennes prolonge sur des supports de toile libre monumentaux cette recherche singulière.

L’œuvre de Dante est aussi pour Garouste une introduction aux différents niveaux de lecture biblique. Cette initiation prendra toute sa dimension à travers l’étude du Talmud et du Midrach, à laquelle se consacre l’artiste, et qui devient sous-jacente à ses travaux artistiques à partir du milieu des années 1990, pour innerver ouvertement toute sa peinture dès les années 2000. La figure y devient lettre : elle surgit des récits jamais univoques de la tradition exégétique juive pour laquelle l’artiste, féru d’hébreu, se passionne toujours davantage jusqu’à en faire une constante de son œuvre. La question de l’interprétation des textes, qui selon cette tradition, offrent une multiplicité de lectures, trouve un écho direct dans la proposition des sujets par le peintre, empruntés à la Bible ou aux œuvres littéraires d’écrivains tels Miguel de Cervantès ou Franz Kafka.

Forte de cette tradition, la peinture de Gérard Garouste ne se veut pas séduisante. Elle ne craint ni les aberrations, ni les déformations, mutilations et recompositions de la figure. C’est une peinture qui questionne sans relâche, bouscule les certitudes : une peinture qui dérange, mais sur le mode d’un jeu dont les règles seraient sans cesse à réinventer.

Commissariat de l'exposition : Sophie Duplaix, conservatrice en cheffe des collections contemporaines, Musée national d'art moderne

Gérard Garouste - Catalogue de l'exposition - Centre Pompidou
Gérard Garouste
Catalogue de l’exposition
Sous la direction de Sophie Duplaix
Éditions du Centre Pompidou
304 pages, 22 × 28 cm
Disponible en français et en anglais
Première monographie complète de l’artiste, ce catalogue compte 3 essais principaux de Sophie Duplaix, d’Olivier Kaeppelin et de Marc-Alain Ouaknin. Il comprend une chronologie riche et abondamment illustrée, accompagnée d’une rare anthologie retraçant le parcours de l’artiste. Enfin, l’ouvrage présente l’ensemble des environ 200 œuvres exposées dans cette rétrospective majeure.
CENTRE POMPIDOU, PARIS

A lire aussi sur Wanafoto : Sculpture monumentale de Gérard Garouste Le défi du soleil, Domaine national de Saint-Cloud, Parc de Saint-Cloud, Hauts-de-Seine (2013)

09/10/22

Décadrage colonial @ Centre Pompidou, Paris - Exposition de Photographies

Décadrage colonial
Centre Pompidou, Paris
7 novembre 2022 – 27 février 2023

John Haertfield
John Heartfield 
N°8 Social Kunst Fotomontage
Impression photomécanique, 26 x 19,5 cm
Collection Bibliothèque Kandinsky

« Ne visitez pas l’exposition coloniale ». En 1931, en réaction à l’ouverture de l’exposition coloniale internationale à Vincennes, les membres du groupe surréaliste dénoncent la politique impérialiste de la France. L’exposition « Décadrage colonial » propose de revenir sur ce chapitre singulier, et les imaginaires visuels générés à l’époque grâce à la photographie, dont les usages connaissent alors un essor considérable dans la presse et l’édition.

L’exposition explore, à travers la collection du Cabinet de la photographie et des documents de la Bibliothèque Kandinsky, les tensions et les ambivalences qui traversent la production de la nouvelle scène photographique parisienne de cette période : fascination pseudoscientifique pour les cultures dites de l’ailleurs, fétichisation et érotisation des corps noirs, participation au renouvellement de l’ethnographie ou encore contribution à l’élaboration d’une nouvelle image de la nation…

En réponse à l’exposition coloniale de 1931, les membres du groupe surréaliste éditent des tracts et organisent avec une frange de la gauche radicale une contre-exposition intitulée « La Vérité sur les colonies ». Si depuis sa création, le mouvement surréaliste a entretenu des liens tendus avec le Parti communiste, l’engagement anticolonial est un champ de convergence constant dont « La Vérité sur les colonies », réunissant objets, statistiques et photographies, est le point culminant en ce tournant des années 1930.

En écho à l’événement, le photographe américain Man Ray réalise un « reportage » sur l’exposition coloniale sous la forme d’un bref cahier énigmatique. Restreint dans sa diffusion, on y décrypte néanmoins une dénonciation puissante de l’artificialité et de la violence, notamment sexuelle, du système de la colonisation. L’un des rares exemplaires, ayant appartenu à Charles et Marie-Laure de Noailles, aujourd’hui dans les collections du Musée national d’art moderne, est le point de départ de cette exposition.

Mis en perspective avec les enjeux historiques, sociaux et politiques de l’époque, « Décadrage colonial » s’inscrit dans la continuité des projets d’expositions et de recherches liées à l’acquisition de la collection Bouqueret en 2011, avec « Voici Paris », « Elle est moderne, elle est photographe » et « Photographie, arme de classe ».

Photographes représentés (non exhaustif) :
Adam Pierre, Albin-Guillot Laure, Bellon Denise, Boucher Pierre, Feher Emeric, Ichac Pierre, Kollar François, Krull Germaine, Lipnitzky Boris, Lotar Eli, Man Ray, Parry Roger, Rudomine Albert, Steiner André, Tabard Maurice, Ubac Raoul, Verger Pierre, Zuber René

Commissariat de l'exposition : Damarice Amao, attachée de conservation, assistée de Lilah Rémy, chargée de recherches, Cabinet de la photographie, Musée national d’art moderne

CENTRE POMPIDOU, BEAUBOURG, PARIS
Galerie de photographies

01/08/22

Shirley Jaffe @ Centre Pompidou, Paris - Une Américaine à Paris - Exposition Rétrospective

Shirley Jaffe
Une Américaine à Paris
Centre Pompidou, Paris
20 avril - 29 août 2022

Peintre américaine installée à Paris depuis les années 1950, Shirley Jaffe (1923 - 2016) est une référence de la peinture abstraite du tournant des 20e et 21e siècles. Non sans provocation, elle affirmait avoir découvert Pierre Bonnard à New York puis Jackson Pollock et Andy Warhol à Paris.

Cette exposition constitue sa première rétrospective. Suivant un déroulement chronologique, l’accrochage présente ses débuts expressionnistes abstraits, suivis des deux ruptures radicales conduisant à l’abandon de la gestualité à la fin des années 1960 et aux grandes toiles caractéristiques de la maturité par leur formes libres et unies et la présence d’un blanc incisif. Il souligne aussi la voie parallèle suivie avec ses « gouaches » sur papier, d’exécution rapide, contrairement aux tableaux, trépidants comme la vie urbaine, mais toujours longs à aboutir. Shirley Jaffe tenait pour elle-même un « journal » de ses tableaux en cours. En regard des œuvres, on découvre ces précieuses notes d’atelier et des archives inédites conservées à la bibliothèque Kandinsky.

Après son décès en 2016, un ensemble de douze toiles, versé par dation à l’État français, a été reçu par le Musée national d’art moderne en 2019.

L’exposition est présentée au Kunstmuseum de Bâle (25 mars - 30 juillet 2023) et au musée Matisse à Nice (11 octobre 2023 - 8 janvier 2024) dans des parcours adaptés à chaque lieu.

Née en 1923 dans le New Jersey, Shirley Jaffe étudie à Cooper Union, à New York, qu’elle quitte pour Paris, où elle se fixe en 1949. Proche de Jules Olitski, Al Held, Jean-Paul Riopelle, Sam Francis, elle est rapidement reconnue comme une peintre majeure de la nouvelle abstraction. Elle fait partie de la communauté d’artistes américains installés en France après-guerre. Elle sous-loue l’atelier de Louise Bourgeois dans la même rue que Joan Mitchell avec qui elle entretient une dynamique émulation, notamment à la galerie Fournier qui les représente longtemps.

Le Centre culturel américain de Paris l’expose en trio avec Sam Francis et Kimber Smith en 1958. Puis c’est en Suisse à Berne et à Bâle qu’elle fait ses premières expositions personnelles en galerie. Bâle où elle trouvera en la personne d’Arnold Rüdlinger, directeur de la Kunsthalle, un soutien zélé et communicatif. Dans les années 1960, elle tourne le dos à des débuts prometteurs dans l’esprit de l’Expressionnisme abstrait. D’abord en 1963-64, grâce à une bourse de la Fondation Ford qui l’éloigne à Berlin, puis en 1969 lors de sa deuxième exposition personnelle chez Jean Fournier, où elle surprend en évacuant toute gestualité.

A partir des années 1970, se développe son écriture personnelle aux contours ciselés qui, sans permettre de l’assimiler à la vague Hard Edge alors déclinante, la tient à égale et respectueuse distance de ses anciens pairs expressionnistes américains et des tenants européens de l’art concret comme Gottfried Honegger, qui l’admire. Sa géométrie est bien ordonnée, mais savamment contrariée, toujours dévoyée, aléatoire en apparence, mais scrupuleusement dictée par une exigence implacable. Shirley Jaffe répugnait à voir des paysages naturels dans ses tableaux précédents, les œuvres sont désormais d’inspiration urbaine, damiers et stèles d’abord, puis solides blocs méthodiquement disjoints, isolés par un ciment blanc de plus en plus insinuant. Depuis qu’elle découvre le chantier de démolition de l’ancienne gare Montparnasse en 1967, l’idée de chaos est une métaphore et un moteur jubilatoire pour cette artiste patiente et organisée.

En 1969, elle s’installe dans le 5e arrondissement, rue Saint-Victor – atelier qu’elle ne quittera plus, et où elle peindra jusqu’à la dernière minute. De nombreux artistes, jeunes ou moins, inconnus ou célèbres, viennent lui rendre visite dans cet atelier : Polly Apfelbaum, Beatriz Milhazes, Sarah Morris, Bernard Piffaretti, Charline von Heyl, Amy Sillman… Elle en retrouvera certains en rejoignant la Galerie Nathalie Obadia à la fin des années 1990.

Personnalité secrète, bien qu’hospitalière, curieuse des autres, mais discrète à l’extrême sur sa vie personnelle, elle ne manifestera jamais publiquement ses convictions féministes, malgré l’amitié qui la lia plusieurs décennies à l’historienne engagée Linda Nochlin.

Shirley Jaffe
SHIRLEY JAFFE
L’exposition est accompagnée d’un catalogue publié par Bernard Chauveau Édition en coédition avec le Centre Pompidou, réunissant des textes de Svetlana Alpers, Claudine Grammont et Frédéric Paul ainsi qu’une interview inédite par Robert Kushner.

Commissariat : Frédéric Paul, conservateur, collections contemporaines, Musée national d’art moderne

CENTRE POMPIDOU, PARIS