Jacques Prévert, Paris la Belle
Hôtel de Ville de Paris
Jusqu'au 28 février 2009
La Mairie de Paris présente l’exposition Jacques Prévert, Paris la belle. Cette très intéressante exposition fait état du lien étroit entre Prévert et Paris, depuis sa petite enfance dans le quartier du jardin du Luxembourg jusqu’à son statut d’icône de Saint-Germain-des-Prés.
Amoureux de Paris, Jacques Prévert (1900-1977) n’a cessé de célébrer à sa manière son attachement à cette ville. Curieux de tous les arts, il a conté Paris avec le même talent en littérature, au théâtre, au cinéma, en poésie, en chanson, en dessin et en photographie…
Cet éclectisme assumé, doublé d’un refus absolu de tout conformisme, fait de lui un électron libre génial de son siècle. Fondamentalement populaire et singulière, l’oeuvre de Jacques Prévert est à redécouvrir dans son intégralité. De sa jeunesse contestataire à son amitié avec Joan Miró, Alexander Calder ou Pablo Picasso, de son métier de scénariste à la complicité qu’il tisse avec de nombreux photographes, cette exposition, bâtie sur les archives personnelles du poète, révèle un homme dont l’esprit, plus de trente ans après sa disparition, reste d’une fraîcheur et d’une actualité sans conteste.
L'exposition présente notamment une série de collages réalisés par Jacques Prévert. C'est de 1957 que date la première exposition de collages de Prévert. Dans de nombreux collages, la photographie est présente. Des photos représentant ses proches, lui-même, aussi, mais également des clichés réalisées par ses amis photographes tels que Brassaï, Robert Doisneau ou Willy Ronis. Jacques Prévert accompagne son livre Fatras, publié par Gallimard en 1966, de 57 images dont il est l'auteur. De même, Imaginaires (Editions Albert Skira, 1970) est illustré avec des reproductions en couleurs de collages de Jacques Prévert.
Outre, Brassaï, Robert Doisneau et Willy Ronis, Jacque Prévert était proche de photographes tels que Eli Lotar, Dora Maar, Man Ray, Edouard Boubat, Peter Cornelius, Izis et André Villers. Jacques Prévert a travaillé avec ce dernier sur le livre Diurnes (Berggruen, 1962) qui est également issu d'une collaboration avec Pablo Picasso qui y publie des collages. L'année précédente était paru Couleur de Paris (Edita S. A., Lausanne, 1961) avec des photos de Peter Cornelius. Plus tôt, en 1945, c'est une photographie de Brassaï qui figure en couverture de Paroles (Editions Le Point du Jour). En 1950, paraît Des bêtes avec des clichés de la photographe Ylla (Camilla Koffler). De sa collaboration avec Izis provient Grand Bal du printemps (La Guilde du livre, Lausanne, 1951).
L’exposition présente bien entendu Jacques Prévert scénariste. C’est en tant que tel qu’il s’est d’abord fait connaître dans les années 1930-1940. Et cela a commencé en famille avec L’Affaire est dans le sac (1932) dont le réalisateur est son frère, Pierre Prévert avec qui il travaillera sur deux autres films en 1943 et 1947. Le Quai des brumes, Les enfants du Paradis, deux films mythiques du cinéma parmi les sept chef d’oeuvres, réalisés par Marcel Carné avec des scénarios de Jacques Prévert.
Dans le cadre de sa politique de valorisation des archives à des fins éducatives et culturelles, l’Institut national de l’audiovisuel (INA) s'est associé à la Mairie de Paris pour cette exposition. Les fonds de l’Ina comprennent de très nombreux documents inédits que l’on retrouve notamment dans Jacques Prévert, Paroles d’un insoumis. Ce documentaire produit par l’Ina est projeté en ouverture de cette exposition. Parmi les 220 000 photos numérisées, deux collections mémorables : les entretiens de Jacques Prévert avec Jean-Marie Drot pour « Les heures chaudes de Montparnasse » et les reportages sur Pierre et Jacques Prévert pendant le tournage de « Petit Claus et Grand Claus ». Enfin, un coffret de 4 CD thématiques (L'Enfance, L'Amour, La Musique, La Liberté), édité à l'occasion du centième anniversaire de la naissance de l’artiste, est toujours disponible chez Frémeaux.
LE LIVRE – CATALOGUE : Eugénie Bachelot Prévert et N. T. Binh, les deux commissaires de cette exposition, publient chez Flammarion, le livre-catalogue de celle-ci sous le même titre : Jacques Prévert, Paris la belle. La publication d'une version pour les plus jeunes est également prévue chez le même éditeur.
Eugénie BACHELOT PREVERT : Petite-fille et unique ayant droit de Jacques Prévert, Eugénie Bachelot Prévert, peintre, (Beaux-Arts de Paris), s’attache depuis quelques années à faire vivre l’œuvre de son grand-père par la réédition de textes épuisés, la production de DVD et de CD.
N. T. BINH : Journaliste, critique, enseignant de cinéma, réalisateur, N. T. Binh est membre du comité de rédaction de la revue Positif, sous le pseudonyme de Yann Tobin. Auteur ou coauteur d’ouvrages sur Joseph L. Mankiewicz, Ernst Lubitsch, Ingmar Bergman, Claude Sautet, on lui doit le commissariat de l’exposition Paris au cinéma à l’Hôtel de Ville de Paris en 2006.
Cette exposition est proposée par la Direction générale de l’information et de la communication de la Ville de Paris, Département des Grands Evénements, des Exposition et des Partenariats.
JACQUES PREVERT, PARIS LA BELLE
24 octobre 2008 - 28 février 2009
Hôtel de Ville de Paris
Salle Saint-Jean
5, rue Lobau
75004 Paris
Exposition gratuite - Tous les jours sauf dimanches et jours fériés 10h - 19h