Ecce Homo Ludens
le jeu comme art et comme mode de vie
Exposition collective sur le jeu dans l’art contemporain
Musée Régional d’Art Contemporain Languedoc-Roussillon
Commissaires : Hélène Audiffren, Cyril Jarton
Jusqu'au 24 octobre 2010
Liste des artistes : Michel Aubry, Richard Baquié, Ben, Samuel-Olivier Beorchia, Stéphane Bérard, Alighiero & Boetti, George Brecht, Marcel Broodthaers, Chris Burden, Alex Chan, Arthur Cravan, Peter Downsbrough, Marcel Duchamp, Jean Dupuy, Florian Faelbel, Sylvie Fanchon, Richard Fauguet, Robert Filliou, la bibliothèque de Michel Giroud, Raymond Hains, Joël Hubaut, Internationale Situationniste, Liu Jianhua, Allan Kaprow, Garry Kasparov, Roman de Kolta, Arnaud Labelle-Rojoux, Frédéric Lecomte, Pascal Le Coq, George Maciunas, Man Ray, Christophe Masseron, Philippe Mayaux, Guy Mees, Thierry Mouillé, Vik Muniz, Gabriel Orozco, Bruno Peinado, Présence Panchounette, Clotilde Potron, Yves Reynier, Jean-Claude Ruggirello, Takako Saïto, Stéphane Sautour, Axel Straschnoy, Taroop & Glabel, Pierre Tilman, Narcisse Tordoir, Patrick van Caeckenbergh, Sarah Venturi, Andy Warhol, Robert Watts, John Wood & Paul Harrison…
Giacomo Casanova incarne par excellence la figure du joueur. Issu d’une famille d’acteurs, dans une ville, Venise, où l’on sort masqué pas seulement les soirs de carnaval, il fut joueur de violons et de cartes, parieur, tricheur. Il crée avec l’assentiment du mathématicien d’Alembert en 1757 la Loterie royale qui deviendra notre loterie nationale. Philosophe, chevalier, magicien et devin, capable de prédire l’avenir et d’entrer dans n’importe quel rôle, Casanova ne pratique pas le jeu comme un loisir - c’est une manière d’être, une philosophie.
Le titre de l’exposition, « Ecce Homo Ludens », se place sur deux plans. Il peut d’abord se traduire par « Voilà l’homme qui joue », c’est-à-dire Casanova dont la mémoire est présente dans l’exposition à travers un ensemble de jeux du XVIIIe siècle : tarots italiens, dés, billets de loterie... Mais l’exposition évoque en même temps « l’humain-joueur » dans un sens plus large, qui prolonge et développe jusqu’à nous cet esprit ludique. Malgré la morale bourgeoise qui condamne le jeu pendant le XIXe siècle, certaines exceptions font rupture, comme le gai savoir de Nietzsche dont l’autobiographie s’intitule Ecce Homo ; sur un autre plan, celui de la dérision, on trouve l’humour décapant d’Alphonse Allais et des Incohérents, qui se radicalise pendant la Première Guerre mondiale avec Dada, puis tout au long du XXe siècle, à travers le Surréalisme, l’Internationale Situationniste et Fluxus.
L’exposition se développe autour des six facettes du joueur : le masque sous lequel il prend tous les rôles et échappe aux contrôles politique et social ; le hasard qu’il provoque à travers les dés, la loterie... ; le défi par lequel il cherche à tout prix à gagner la partie, fusse pour un trophée ridicule ; le vertige, sa manière de ressentir les événements ; l’humour ; le sentiment vif de la fugacité des choses.
Samedi 18 septembre, 15 h : visite de l’exposition par les deux commissaires, Hélène Audiffren, directrice, et Cyril Jarton, historien et critique d’art, et en présence de l’artiste Thierry Mouillé. Intervention de l’artiste Cédric Torne les 18 et 19 septembre dans le cadre des Journées du Patrimoine.
Musée Régional d’Art Contemporain Languedoc-Roussillon
146, avenue de la Plage
34410 Sérignan
19 juin - 24 octobre 2010
Horraires : mardi-vendredi de 10 h à 18 h, le week-end de 13 h à 18 h / fermé le lundi et les jours fériés