08/09/10

Forum Images Films Russes Moscou St Petersbourg, Deux visages de la Russie

Forum des images, Paris
Moscou, Saint-Pétersbourg : deux visages de la Russie
14 septembre - 24 octobre 2010



L'affiche de Moscou Saint Petersbourg 
avec une photo tirée du film 
Kilomètre zéro de Pavel Sanaev, 2007. 
(c) 2010 et courtesy Forum des images


Après Buenos Aires, Berlin, Téhéran, Athènes, New York, Tel-Aviv entre autres villes qu’il a explorées, le Forum des images propose un double portrait cinématographique de Moscou et Saint-Pétersbourg. Cette manifestation est organisée dans le cadre de l’année France-Russie 2010.

La programmation est à la mesure de ces deux villes dont le patrimoine, l’urbanisme et les rapports avec les régimes politiques successifs incarnent l’âme russe. A partir d’une sélection exceptionnelle de 60 films, ce voyage cinématographique dans Moscou et Saint-Pétersbourg, d’hier et d’aujourd’hui, alterne classiques, raretés et inédits. Les films moscovites se mêlent aux films pétersbourgeois et dessinent deux villes aux destins complémentaires. 

Projections, ciné-concerts, conférences et master-class invitent à découvrir comment les cinéastes russes, au fil des décennies, ont révélé la singularité de chacune. Parmi les réalisateurs invités par le Forum des images, Pavel Lounguine, Valeri Todorovski, Alexeï Guerman, Alexandre Sokourov, Oksana Bytchkova, Igor Minaiev et Andreï Khrjanovski, notamment, viennent présenter leurs films et débattre avec le public.


Deux villes au cinéma

Ville plus ancienne et profondément russe, Moscou, capitale de la Russie, affiche un patrimoine culturel exceptionnel.  Immense et concentrique, piquée de coupoles d’églises et des tours du Kremlin, Moscou s’est profondément transformée au cours de ces dix dernières années de réformes : d'une ville de béton stalinienne, elle est devenue aujourd'hui une métropole colorée et dynamique. 

Les images de la Moscou révolutionnaire d’Evgueni Bauer, puis celles d’une ville populaire portée par la Nouvelle Economie Politique (1921-1930) dans La Vendeuse de cigarettes du Mosselprom de Iouri Jeliabouski témoignent d’un paysage urbain qui n’existe plus. La ville est alors boisée, humaine, vivante avant de connaître les gratte-ciels et édifices grandiloquents érigés sous Staline. La construction en périphérie d’immenses ensembles finissent de métamorphoser la ville et les modes de vie (Et si c’était l’amour ? de Youli Raizman). Elevée dans ces nouveaux quartiers uniformes, la jeunesse s’interroge sur le sens de sa vie (La Porte d’Ilitch de Marlen Khoutsiev...). Aujourd’hui, l’image de la capitale est surtout celle du rêve de réussite telle qu'elle ressort du film Kilomètre zéro de Pavel Sanaev (photo ci-dessous et affiche du festival).



Kilomètre zéro de Pavel Sanaev, 2007
© Cinemotion Group - Courtesy Forum des images


Avec ses canaux, ses palais somptueux et son musée unique au monde, l’Ermitage, Saint-Pétersbourg est incontestablement la ville la plus européenne de la Russie. Capitale d'apparat envahie par une métropole industrielle, centre cosmopolite et urbain, Pétersbourg est une ville-mythe, une ville-mirage. 

Berceau de la révolution (La Fin de Saint-Pétersbourg de Vsevolod Poudovkine), marquée durement par le siège de 1941 à 1944 (Blockade de Sergueï Loznitsa, La Symphonie de Leningrad de Zakhar Agranenko - photo ci-dessous), Saint-Pétersbourg apparaît cependant comme une ville romantique, théâtre des rencontres et des amours naissantes (Les Destins différents de Leonid Loukov, Au-dessus de l’eau sombre de Dimitri Meskhiev). Moins présente que Moscou, l’image de Saint-Pétersbourg n’en est pas moins vivante et prégnante dans l’histoire du cinéma russe.



La Symphonie de Leningrad de Zhakhar Agranenko, 1957
© Mosfilm  - Courtesy Forum des images


Ce portrait « Moscou, Saint-Pétersbourg » offre l’occasion de rencontrer de nombreux réalisateurs. 

En septembre, un premier coup de projecteur est jeté sur la génération des talentueux cinéastes issus de la Perestroïka, plus émancipés dans la forme et les thématiques que leurs aînés. Le réalisateur Karen Chakhnazarov, également directeur de Mosfilm, (Nous sommes du jazz, La Ville zéro, L’Empire disparu et Le Cavalier de la mort) et Igor Minaïev, auteur notamment de Rez-de-chaussée et Loin de Sunset Boulevard incarnent cette génération. 

En octobre, le Forum des images est heureux d’accueillir quelques unes des figures majeures du cinéma russe : Pavel Lounguine, pour un week-end autour de ses films et une master class, mais aussi Alexeï Guerman, Alexandre Sokourov, Valeri Todorovski ou encore le cinéaste d’animation Andreï Khrjanovski. 

Cette programmation réserve aussi une place de choix à la « nouvelle garde » du cinéma russe contemporain  avec notamment la venue, en septembre, d’Anna Melikian (La Sirène), et, en octobre, d’Alexeï Popogrebski (Les Choses simples) et d’Oksana Bytchkova (Piter FM et Plus un).

Indéfectiblement liés à l’histoire du cinéma russe, les studios Mosfilm et Lenfilm ainsi que le Gosfilmofond (Archives nationales russes du film) sont à l’honneur tout au long du mois de septembre. Karen Chakhnazarov (Directeur Général de Mosfilm), Alexandre Pozdniakov (réalisateur de Lenfilm) et Valeri Bosenko (Chef des relations internationales du Gosfilmofond), présentent plusieurs films et reviennent sur l’histoire de leur institution.  

Cette programmation invite le public à revoir certains des chefs-d'œuvres du cinéma soviétique : Quand passent les cigognes de Mikhaïl Kalatozov ; Le Miroir de Andreï Tarkovski ou Moscou ne croit pas aux larmes de Vladimir Menchov. Mais cette sélection compte aussi de grands succès populaires qui restent inconnus en France tels que Les Destins différents de Leonid Loukhov ou de L’Ironie du sort de Eldar Rianazov. 

Parmi les découvertes, le programme propose quelques « trésors » tournés à Moscou dans les années 1930 et 1940. La Vie privée de Piotr Vinogradov (1934) d’Alexandre Matcheret est une comédie sur les loisirs d'un groupe de jeunes provinciaux venus chercher du travail. Tatiana Loukachevitch réalise avec L’Enfant trouvé (1939) (photo ci-dessous), une sorte de « 400 coups» qui montre l’escapade d’une petite fille dans les rues de Moscou. Avec Le Ciel de Moscou (1944), Youli Raizman représente la capitale bardée de sa défense aérienne en 1941-1942.



L'Enfant trouvé (ou abandonnéde Tatiana Loukachevitch, 1939
© Gosfilmofond -  Courtesy Forum des images


Ouvertes au public, deux tables rondes (« un état des lieux du cinéma russe contemporain » modérée par Joël Chapron ; « architecture et urbanisme de Moscou et Saint-Pétersbourg » modérée  par Thierry Paquot), et deux conférences (« l’histoire du cinéma russe, jeux de pouvoirs », présentée par Bernard Eisenschitz, « le cinéma sous l’oeil de la censure en URSS » par Natacha Laurent) complètent cette fabuleuse incursion dans l’histoire et la société russe, au cinéma. 

PANORAMA CINEMATOGRAPHIQUE

Soirée d’ouverture
14 septembre - 19h30

En ouverture du portrait « Moscou, Saint-Pétersbourg », le Forum des images accueille  le réalisateur et directeur des studios Mosfilm, Karen Chakhnazarov, pour la projection de son film Nous sommes du jazz. Réalisée en 1983, cette fiction, qui met en scène les péripéties de quatre musiciens de jazz à Moscou, dans les années 1920, s’attaque au genre de la comédie musicale, si présent dans la cinématographie soviétique. 

En prélude à cette projection, le court métrage d’animation, Le Nez d’Alexandre Alexeïeff et Claire Parker, réalisé avec un écran d’épingles, offre une représentation aussi poétique que singulière de Saint-Pétersbourg. 

TROIS INSTITUTIONS DU CINEMA RUSSE A L’HONNEUR

Pleins feux sur Karen Chakhnazarov et Mosfilm
du mardi 14 au dimanche 19 septembre

Brève biographie de KAREN CHAKHNAZAROV - En 1975, diplômé de l’Institut national de cinéma (VGIK), Karen Chakhnazarov est jeune assistant sur Derzou Ouzala de Kurosawa, tourné à Mosfilm. Il réalise bientôt ses propres films et son deuxième long métrage, Nous sommes du jazz est un immense succès en URSS. Trois autres de ses films sont également programmés : Ville zéro, film clef de la Perestroïka ; L’Empire disparu, évocation du quotidien soviétique dans les années 70 ; et Le Cavalier de la mort, film ambitieux reconstituant le Moscou des années 20. Karen Chakhnazarov est également directeur depuis douze ans des légendaires studios Mosfilm, désormais les plus à la pointe techniquement. En ouverture d’un documentaire, il raconte les célèbres studios où ont été produits la majorité des chefs-d’œuvre du cinéma soviétique, d'Eisenstein à Tarkovski.

Alexandre Pozdniakov pour un hommage à  Lenfilm
mercredi 22 et jeudi 23 septembre

Fondé en 1917, Lenfilm est le plus ancien studio russe. Dans les années 20, il accueille une nouvelle génération de cinéastes : Kozintsev et Trauberg, Ermler, Youtkevitch. Il est connu dans le monde grâce à des réalisateurs emblématiques, dont Alexandre Sokourov et  Alexei Guerman. Alexandre Pozdniakov, réalisateur de Lenfilm, présente son documentaire Lumière sur le plateau, visite poétique des studios, ainsi que plusieurs films produits par Lenfilm, dont le premier long métrage de Alexeï Balabanov, Oh les beaux jours, l'un des cinéastes russes les plus intéressants et les plus prolifiques de ces vingt dernières années.

Valeri Bosenko et le Gosfilmofond à l’honneur
mercredi 29 et jeudi 30 septembre

Le Gosfilmofond, à savoir les Archives nationales russes du film, créé en 1948, a su conserver l'ensemble des collections des films pansoviétiques et en empêcher la dissémination. Il figure parmi les trois plus grands établissements de collection de films au monde. Valeri Bosenko, chef du département scientifique et des relations internationales du Gosfilmofond, est intarissable sur les trésors des collections. Il présente son film Romance sentimentale - 2000, requiem pour le XXe siècle, cycle de quinze films-chansons, créé en commémoration du centenaire de la production cinématographique russe (1908 - 2008) ; ainsi que Révolutionnaire d’Evgueni Bauer, sorti en avril 1917, juste après les débuts de la Révolution bolchevique.


RENCONTRES AVEC LES RÉALISATEURS INVITÉS 

Anna Melikian
mercredi 15 septembre - 20h30 et jeudi 16 septembre - 16h30

Brève biographie d'ANNA MELIKIAN - Après un premier long métrage en 2004, elle choisit d’adapter un conte d’Andersen, actualisant le mythe de la petite sirène dans la Russie moderne actuelle. 

La Sirène obtient le Prix de la critique internationale à Berlin et Prix de la meilleure réalisatrice au Festival du film de Sundance. Un film original et poétique projeté en présence de la cinéaste.

Igor Minaiev
le 16 septembre et les 2, 13 et 17 octobre

Brève biographie d'IGOR MINAIEV - Il a fait ses débuts à Odessa, à l'époque de la Perestroïka, dont il a parfaitement incarné l'esprit par deux longs métrages, Mars froid et Rez-de-chaussée. Depuis, il vit et travaille en France et a réalisé L'Inondation, avec Isabelle Huppert. Son dernier long métrage, Loin de Sunset Boulevard, sorti en 2008, fait référence au célèbre film d’Alexandrov, Le Cirque

Igor Minaiev présente ces deux films en parallèle pour une grande soirée « comédies musicales, sous l’œil de la censure » (le 16 septembre) ainsi que Rez-de-chaussée (le 2 octobre), L’Inondation (le 13 octobre) et son documentaire sur le métro de Moscou Le Temple souterrain du communisme (le 17 octobre) …

Oksana Bytchkova
vendredi 1er et dimanche 3 octobre

Brève biographie d'OKSANA BYTCHKOVA - Après des études de journalisme à Rostov, il travaille à la radio. En 2002, elle termine des études de réalisation à Moscou, sous les directives de Piotr Todorovski. Elle signe son premier long métrage, Piter FM, grâce à deux producteurs talentueux du cinéma russe d’aujourd’hui : Igor Tolstounov et Alexandre Rodnyansky. Le film, tourné à Saint-Pétersbourg, est un succès. Plus un, son deuxième long métrage, tourné à Moscou, est tout aussi réussi. 

Oksana Bytchkova rencontre le public lors de la projection de ses deux films les 1er et 3 octobre au Forum des images.  

Alexeï Guerman
dimanche 3 octobre - 19h00 et 20h30

Brève biographie de ALEXEI GUERMAN - Fils de l'écrivain Louri Guerman, il a signé deux films inspirés des écrits de son père. En 43 ans de carrière, il n'a réalisé que cinq films. Trois ont été censurés et n'ont pu sortir qu'au moment de la Perestroïka. Tous ont été tournés dans les studios Lenfilm (dont il fut un temps administrateur) et ont été salués comme des chef-d'œuvres (Vingt jours sans guerre, Mon ami Ivan Lapchine,…). En 1990, il crée le Studio du film expérimental. Il travaille actuellement à la réalisation d'une adaptation d’un roman des frères Strougatski, Il est difficile d’être un Dieu. 

Une rencontre avec le public, le 3 octobre, sera animée par Antoine de Baecque, avant la projection d’un de ses chefs d’œuvre, Khroustaliov ma voiture !

Valeri Todorovski
mardi 5 et mercredi 6 octobre

Très célèbre en Russie, Valeri Todorovski est l’un des invités d’honneur du Forum des images. 

Brève biographie de VALERI TODOROVSKI - Scénariste et producteur, il est né en 1962 à Odessa dans la famille du maître du cinéma russe, Piotr Todorovski. Diplômé du VGIK (institut national du cinéma), en scénario, il réalise Le Corbillard, conçu comme un court métrage. L’Amour, son second film, remporte le prix du public à la Quinzaine des Réalisateurs en 1991, suivi trois ans plus tard de Katia Ismailova, également sélectionné à Cannes. 

Valeri Todorovski présente, le 5 octobre à 19h00, son dernier film, Les Zazous, et le 6 octobre, Les Silencieuses et Mon demi-frère Frankenstein.

Alexeï Popogrebski
mercredi 13 et jeudi 14 octobre

Brève biographie de ALEXEI POPOGREBSKI - Né en 1972, il est diplômé de la faculté de psychologie du MGU (Université nationale de Moscou). Il a participé avec Boris Khlebnikov à la réalisation de courts métrages et de Koktebel, leur premier long métrage produit par Roman Borissevitch (qui créera  en 2003, la société de production « Koktebel »). Il obtient le Grand Prix du Festival Premiers Plans d'Angers en 2006 pour son deuxième long métrage, Les Choses simples, tourné à Saint-Pétersbourg. Son dernier film, Comment j'ai passé cet été, a été récompensé de plusieurs Prix au festival de Berlin.

Le 13 octobre à 19h00, Alexeï Popogrebski vient présenter Les Choses simples, et le lendemain à 21h00, le film de Boris Khelbnikov L’Aide folle.

Pavel Lounguine
samedi 16 et dimanche 17 octobre

Brève biographie de PAVEL LOUNGUINE - Après des études de mathématiques et de linguistique à l'Université entre 1965 et 1971, Pavel Lounguine intègre en 1973 l'école de cinéma de Moscou (VGIK), en scénario. En 1990, son premier film, Taxi Blues, est très bien accueilli par la critique et remporte le prix de la mise en scène au Festival de Cannes. Plusieurs de ses films ont connu un grand succès en Russie. Pavel Lounguine s'intéresse aux changements radicaux de son pays à la suite de la chute du communisme, comme en témoigne certains de ses films, notamment Un nouveau Russe, qui s'inspire de la vie de l'oligarque Boris Berezovski. 

Pavel Lounguine vient au Forum des images présenter plusieurs de ses films, notamment Un nouveau russe et Tsar

Dimanche 17 octobre à 16h30, une master class, animée par Pascal Mérigeau, lui est consacrée.

Andreï Khrjanovski
mercredi 20 et vendredi 22 octobre

Brève biographie d'ANDREI KHRJANOVSKI - Il est remarqué dès son premier film, Il était une fois Koziavine (1962) parce qu'il propose une critique virulente de la bureaucratie, mais aussi parce qu'il tend à faire sortir le cinéma d'animation de son domaine réservé exclusivement aux enfants. Il réalise ensuite L'Harmonica de verre, fable sur l’art comme arme absolue contre le pouvoir - le film est interdit pendant 20 ans – puis de nombreux films qui suscitent l’admiration de la critique et de ses pairs du cinéma d’animation. 

Andreï Khrjanovski présente le 20 octobre à 19h00 son premier long métrage qu’il vient de réaliser, Une pièce et demie, mêlant images réelles et animation, et le 22 octobre, une sélection de ses courts métrages d’animation.

Alexandre Sokourov
jeudi 21 octobre - 19h00

Brève biographie d'ALEXANDRE SOKOUROV - Elève de Tarkovski, il réalise plusieurs films documentaires remarquables, peu conformistes, et dont la diffusion en URSS des années 80 reste difficile. En 1997, il est reconnu sur le plan international avant de l'être dans son propre pays, avec le succès de Mère et fils. Il signe une trilogie sur les hommes de pouvoir du XXe siècle : Moloch sur Adolf Hitler, Taurus sur Lénine et Le Soleil sur l'empereur Hirohito. L’Arche russe est un chef d’œuvre virtuose et éblouissant sur le Musée de l’Ermitage à Saint-Petersbourg. Il a reçu de nombreux prix à Berlin, Cannes, Moscou, Toronto. ll a fondé sa propre société de production à Saint-Pétersbourg et soutient le cinéma indépendant.

Alexandre Sokourov est au Forum des images jeudi 21 octobre à 19h00 pour présenter son film documentaire Hubert Robert, suivi de L’Arche russe. La rencontre est animée par Antoine de Baecque.

LES AUTRES TEMPS FORTS DU PANORAMA

Un week-end de mémoire     
samedi 25 et dimanche 26 septembre

Le Forum des images consacre un week-end aux Evénements qui ont changé à jamais le destin de la Russie.

Pour évoquer la Révolution d'octobre qui s’est déroulée à Saint-Pétersbourg et à Moscou en 1917, deux films réalisés en 1927 : Octobre d’Eisenstein et La Fin de Saint-Pétersbourg de Poudovkine. La Seconde Guerre mondiale avec le célèbre blocus de Leningrad et les bombardements allemands sur Moscou est bien évidemment illustrée avec notamment Blockade de Sergueï Loznitsa et La Maison où je vis de Lev Koulidjanov et Yakov Seguel.

Coup de projecteur sur MARLEN KHOUTSIEV           
mercredi 29 et jeudi 30 septembre


J'ai vingt ans de Marlen Khoutsiev, 1964
Version censurée du Bastion d’Ilitch / La Porte d' Ilytch
© Arkeion -  Courtesy Forum des images


En 1962, La Porte d'Ilitch de Marlen Khoutsiev est violemment critiqué par Krouchtchev. Le film, remanié, sort sous le titre J'ai vingt ans (photo ci-dessus). Pluie de juillet, son film suivant, aurait pu subir les mêmes reproches : ses personnages s’interrogent sur le sens de leur vie, dans une société qu’inquiètent à la fois le passé et l’avenir. Martine Godet, directrice de l’Iconothèque russe de l’EHESS, présente ces films jumeaux.

Ciné-concerts Moscou            
vendredi 1er octobre - 19h00

Les Archives Krasnogorsk ont permis la sortie de la copie du documentaire Moscou (1927) d’Ilya Kopaline et Mikhaïl Kaufman (frère aîné de Dziga Vertov). Le pianiste russe, Kirill Zaborov, accompagne les images du quotidien moscovite de l’époque. Une traversée des différents quartiers de la capitale, en suivant le travail de ses entreprises, la vie quotidienne de ses habitants, le tramway…

La Vendeuse de cigarettes du Mosselprom   
samedi 9 octobre - 21h00

En permettant la redécouverte de ce film qu’elle a restauré, la Cinémathèque de Toulouse entend rendre hommage à une production tout à fait singulière, présentée lors de sa sortie en 1924 comme la première comédie soviétique. La Cinémathèque de Toulouse a demandé à deux jeunes musiciens toulousains, Charlotte Castellat (piano, violoncelle) et David Lefebvre (contrebasse, guitare, cymbalum), d’accompagner le film. 

Journée « Comédie musicale »         
dimanche 24 octobre

Cette journée pleine de chants permet de revenir sur l'idée répandue que les films soviétiques sont tous sombres, et invite les spectateurs à repenser le rôle de la comédie musicale comme divertissement populaire mais aussi outil de propagande politique. En URSS, la comédie musicale - « l'âge d'or » se situe entre 1932 et 1956 - est devenue un genre de premier plan. A découvrir avec Le Cirque (1936) du précurseur Grigori Alexandrov, La Fille sans adresse du très populaire Eldar Riazanov, véritable héritier d’Alexandrov, Tcheremouchki  du cinéaste et mélomane Guerbert Rappaport, qui adapte en 1964 une délicieuse opérette de Chostakovitch, et enfin le récent Les Zazous de Valeri Todorovski qui signe une comédie musicale dans un genre totalement renouvelé.


CONFÉRENCES ET TABLES RONDES

Conférence de Bernard Eisenschitz, vendredi 17 septembre - 19h00

Bernard Eisenschitz, historien du cinéma, connaisseur du cinéma russe et soviétique, a mis en valeur l’histoire idéologique de cette cinématographie au sein de l’ouvrage Gels et dégels : une autre histoire du cinéma soviétique, 1926-1968. Sa conférence parcourt l'histoire de ce cinéma à travers ses relations avec le pouvoir.

Conférence de Natacha Laurent, L’oeil du Kremlin : cinéma et censure en URSS sous Staline 
vendredi 8 octobre - 19h00

Natacha Laurent (déléguée générale de la Cinémathèque de Toulouse), spécialiste du cinéma soviétique, revient sur son sujet de thèse, publiée sous le titre l'Oeil du Kremlin (Editions Privat), prix de la critique du cinéma en 2001. Dans cet ouvrage, elle décrit le rôle et les fonctions des institutions cinématographiques soviétiques à l’époque stalinienne. Elle y analyse l’évolution du cinéma entre 1928 et 1953, sous le prisme des multiples circuits du système de censure en URSS.

Table ronde : Un état des lieux du cinéma russe contemporain
samedi 2 octobre - 19h00

Comment se faire une idée de la situation cinématographique actuelle en Russie quand les spectateurs français peuvent voir, au mieux, cinq films par an ? Joël Chapron, responsable du secteur Europe centrale et orientale pour Unifrance, dresse un bref état des lieux de la production, distribution et exportation du cinéma russe, avant de passer la parole à Christel Vergeade (Sovexportfilm), Françoise Schnerb (Festival du cinéma russe d’Honfleur), et les réalisateurs Igor Minaiev et Oksana Bytchkova.

Table ronde : Deux villes, deux visages/architecture et urbanisme de Moscou et Saint-Pétersbourg
samedi 23 octobre - 17h00

Moscou et Saint-Pétersbourg sont deux villes qui, par bien des aspects, s’opposent. Leurs « formes » respectives témoignent de leur histoire, de leur rôle politique… Aujourd’hui, l’une et l’autre sont engagées dans les évolutions qui mettent en cause ces visages issus du passé. A l’occasion de ce cycle de films, la table ronde évoque les représentations de l’architecture et de l’urbanisme des deux villes. Avec Thierry Paquot, (philosophe de la ville), Ewa Bérard (CNRS), Gabrielle Chomentowski (enseignante à Sciences-Po IEP Paris), Pierre Léon (cinéaste et critique) et Elisabeth Essaian (architecte et chercheuse).


FILMOGRAPHIE "MOSCOU, SAINT-PÉTERSBOURG : DEUX VISAGES DE LA RUSSIE" 

Aide folle (L'), Boris Khlebnikov / 2008
Amour (L’), Valeri Todorovski / 1991
Arche russe (L'), Alexandre Sokourov / 2002
Armoire (L’), Andreï Khrjanovski / 1975
Au-dessus de l'eau sombre, Dimitri Meskhiev  / 1993
Blockade [Blocus ou Le Siège], Sergueï Loznitsa / 2005
Cavalier de la mort (Le), Karen Chakhnazarov / 2004
Cercle des intimes (Le), Andreï Kontchalovski /1992
Choses simples (Les), Alexeï Popogrebski  / 2006
Chute de la dynastie des Romanov (La), Esfir Choub / 1927
Ciel de Moscou (Le), Youli Raizman / 1944
Cirque (Le), Grigori Alexandrov /1936
Coin des Filles (Le), Youri Moroz - Moscou / 2006
Cote d'Adam (La),  Viatcheslav Krichtofovitch / 1990
Délit de fuites, Youri Mamine /1988
Oh les beaux jours ou Des jours heureux, Alexeï Balabanov /1991
Destins différents  (Les), Leonid Loukov / 1956
Empire disparu (L'), Karen Chakhnazarov / 2008
Enfant trouvé (ou abandonné) (L'),Tatiana Loukachevitch / 1939
Et si c’était l’amour ?, Youli Raizman / 1961
Fille sans adresse  (La), Eldar Riazanov / 1957
Fin de Saint-Pétersbourg (La), Vsevolod Poudovkine et Mikhaïl Doller / 1927
Frère (Le), Alexeï Balabanov /1997
Harmonica de verre (L’), Andreï Khrjanovski / 1968
Hubert Robert – une vie heureuse, Alexandre Sokourov / 1996
Il était une fois Koziavine, Andreï Khrjanovski / 1966
Inondation (L'), Igor Minaiev / 1993
Ironie du sort (L'), Eldar Rianazov / 1975
J'ai vingt ans (version censurée du Bastion d’Ilitch / La Porte d' Ilytch), Marlen Khoutsiev / 1964
Je voulais voir des anges, Sergueï Bodrov / 1992
Jeune fille au carton à chapeau (La), Boris Barnet / 1927
J'me balade dans Moscou, Georgui Danelia / 1964
Journal de Saint-Petersbourg. Inauguration d'un monument à Dostoïevski, Alexandre Sokourov /
1997
Journal de Saint-Petersbourg - L'appartement de Kotsinsev, Alexandre Sokourov, 1997
Khroustaliov, ma voiture !, Alexeï Guerman / 1997
Kilomètre zéro, Pavel Sanaev / 2007
Kommunalka, Françoise Hugier / 2008
Lion à la barbe blanche (Le), Andreï Khrjanovski / 1994
Loin de Sunset Boulevard, Igor Minaiev / 2005
Lumière sur le plateau, Alexandre Pozdnyakov / 2007
Maison haute (La), Pavel Lounguine / 2003
Maison où je vis (La), Lev Koulidjanov et Yakov Seguel / 1957
Marathon d’automne, Gueorgui Danelia /1979
Miroir (Le), Andreï Tarkovski / 1974
Mon demi-frère Frankenstein, Valeri Todorovski / 2004
Moscou, Mikhaïl Kaufman et Ilia Kopaline / 1927
Moscou : trois jours en août, Yossif Pasternak / 1991
Moscou en octobre,  Boris Barnet / 1927 (incomplet)
Moscou ne croit pas aux larmes, Vladimir Menchov / 1979
Mosfilm, miroir d'un empire, Laurence Bertoia  et Bernard Louargant / 1999
Nez (Le), Alexandre Alexeïeff et Claire Parker / 1963
Night Watch,Timour Bekmambetov / 2004
Nous sommes du jazz, Karen Chakhnazarov / 1983
Nouvelle Moscou (La), Alexandre Medvedkine / 1937
Octobre, Pierre Léon / 2005
Octobre, Sergueï Eisenstein / 1927
Papillon (Le), Andreï Khrjanovski / 1972
Petersbourg, Irina Evteeva / 2003
Petit déjeuner du roi (Le), Andreï Khrjanovski / 1985
Piter FM, Oxana Bytchkova / 2006
Pluie de juillet,  Marlen Khoutsiev / 1967
Plus un, Oksana Bytchkova / 2008
Promenade (La), Alexeï Outchitel / 2003
Quand passent les cigognes, Mikhaïl Kalatozov / 1957
Révolutionnaire (Le), Evgueni Bauer / 1917 (incomplet)
Rez-de-chaussée, Igor Minaiev / 1990
Romance sentimentale - 2000. Requiem pour le XXe siècle, Valeri Bosenko / 2008
Rouleau compresseur et le violon (Le), Andreï Tarkovski / 1960
Silencieuses (Les), Valeri Todorovski / 1998
Sirène (La) ou L’ondine, Anna Melikian / 2007
Symphonie de Léningrad (La), Zakhar Agranenko / 1957
Taxi Blues, Pavel Lounguine / 1990
Tcheremouchki, Guerbert Rappaport / 1962
Temple souterrain du communisme (Le), Igor Minaiev / 1991
Trois jours dans la vie de Viktor Tchernychev, Mark Ossepian / 1967
Trois métros – Paris, Moscou, New York, Svetlana Rezvouchkine / 1993
Trois peupliers dans la rue Pliouchtchikha, Tatiana Lioznova / 1967
Tsar, Pavel Lounguine / 2009
Un nouveau russe,  Pavel Lounguine / 2002
Un tramway à Moscou, Jean-Luc Léon / 1995
Une longue vie heureuse, Guennadi Chpalikov / 1966
Une pièce (ou chambre) et demie, Andreï Khrjanovski / 2008
Vendeuse de cigarettes du Mosselprom (La),  Youri Jeliaboujski / 1924
Vie privée de Piotr Vinogradov (La ),  Alexandre Matcheret / 1934
Ville zéro (La), Karen Chakhnazarov / 1988
Zazous (Les), Valeri Todorovski / 2008

Le Forum des images est une institution soutenue par la Ville de Paris.

La Cinémathèque de Toulouse présentera à son tour un portrait de Moscou et Saint-Pétersbourg du 1er au 30 novembre 2010, avec une vingtaine de films.

« Moscou, Saint-Pétersbourg : deux visages de la Russie » est organisée dans le cadre de l'Année France-Russie 2010 avec le soutien du ministère de la Culture de la Fédération de Russie.

Tarifs : Billet cinéma : 5 € (donnant aussi accès à une séance de cinéma et à deux heures en Salle des collections) ; Ciné-concerts : 5 € ; Conférences et tables rondes : entrée libre.

Forum des images
2, rue du Cinéma
Forum des Halles Porte Saint-Eustache
75001 Paris

www.forumdesimages.fr