06/10/13

Expo Bela Bartok et l'art hongrois, Musée d'Orsay, Paris : Allegro Barbaro. Béla Bartók et la modernité hongroise 1905-1920

Allegro Barbaro. Béla Bartók et la modernité hongroise 1905-1920 
Musée d'Orsay, Paris 
15 octobre 2013 -  5 janvier 2014

János Mattis Teutsch (1884-1960), Paysage, vers 1917
Huile sur carton, 50 x 50 cm, Budapest, Galerie nationale hongroise
© Museum of Fine Arts – Hungarian National Gallery, Budapest 2013

Dans la lignée des manifestations que le musée d’Orsay a consacrées aux grands noms de la musique (Gustave Mahler, Georges Debussy et les arts), cette exposition, intitulée Allegro Barbaro en hommage à la composition éponyme réalisée par le jeune Bartók en 1911, a pour ambition de faire revivre, cent ans plus tard, la richesse du dialogue entre les arts dans la Hongrie du début du siècle. Transdisciplinaire, elle propose au spectateur, en convoquant la musique de Béla Bartók au sein même des espaces d'exposition, un parcours historique sensible parmi ces oeuvres « allègrement barbares » en lesquelles s'exprime la liberté conquise par une nouvelle génération d'artistes. 

Ödön Márffy, l'un des peintres du groupe des Huit (Nyolcak) qui a marqué la peinture hongroise à l'orée du XXème siècle, soulignait déjà les liens qui unissent ces acteurs de l'entrée de la Hongrie dans la modernité : « C’était l’âge des révolutionnaires de l’art hongrois – Ady pour la poésie, Bartók pour la musique et nous, les Huit, pour la peinture ». En musique comme en peinture, la Hongrie du début du XXe siècle vibre d'un même esprit de rupture et de renouveau, au moment où la première symphonie de Béla Bartók, Kossuth, est jouée pour la première fois à Budapest en 1904, de jeunes peintres hongrois apparaissent sur la scène nationale. Pionniers au sein de l'avant-garde européenne, le premier comme les seconds inventent en quelques années un langage autonome et original, une modernité teintée de tradition nationale. 

Au tournant du siècle, nombreux sont les artistes qui se tournent vers la capitale française. Béla Bartók fait un premier séjour à Paris en 1905, à l'occasion du concours Rubinstein, alors que ses compatriotes (Róbert Berény, Ödön Márffy ou Géza Bornemisza...) viennent y étudier dans les académies « libres ». Le jeune Béla Bartók se confronte à la tradition française (Rameau, Couperin), et regarde vers les créations de Debussy; quand les jeunes peintres hongrois découvrent Cézanne, Gauguin et bientôt, Matisse, dont ils adoptent très vite le fauvisme. 

La plupart d'entre eux reviennent cependant régulièrement à Budapest ou dans les colonies d’artistes et autres foyers de création et de rencontre qui se forment chaque été, et retournent dans leur patrie après leurs années de formation, car c'est de leur pays qu'ils entendent renouveler les traditions. Ainsi, paradoxalement, de même que l'on ne peut dissocier la musique résolument moderne de Bartók de ses recherches en ethnomusicologie sur les chants populaires d'Europe centrale, le vif intérêt pour l’imagerie folklorique et l’ornementation populaire de ses homologues peintres allait de pair avec leur exigence de modernité. 

Au tournant des années 1910, le dialogue entre les arts sera particulièrement fécond : Les manifestations organisées en marge des expositions du groupe des Huit, puis de la revue Ma (Aujourd'hui), fondée en 1916 par Lajos Kassák, sont fréquentées et animées par les principaux représentants des milieux littéraires, philosophiques et musicaux d’avant garde, et Béla Bartók s'y produit.

En une centaine de tableaux issus des collections publiques hongroises comme de nombreuses collections privées, mais aussi à travers de nombreux documents (partitions, photographies, films, enregistrements sonores ...), relatifs au jeune Béla Bartók et aux peintres, musiciens, compositeurs, écrivains, poètes, de son entourage, cette exposition se propose de faire découvrir au visiteur un pan encore trop méconnu de l'histoire des arts en Europe. 

Commissariat de l'exposition : 
Claire Bernardi, conservateur au musée d'Orsay
Gergely Barki, historien de l’art à l’institut d’histoire de l’art, centre de recherches en sciences
humaines de l’académie des sciences de Hongrie
Zoltán Rockenbauer, historien de l'art indépendant

Publication : Catalogue de l’exposition, coédition musée d'Orsay / Hazan, 272 pages, 165 ill., 200 x 250 mm

Cette exposition est placée sous le haut patronage de Monsieur François Hollande, Président de la République et de János Áder, Président de la République de Hongrie. Elle est organisée avec la participation exceptionnelle du Szépmővészeti Múzeum de Budapest.

MUSEE D'ORSAY, PARIS
Niveau 5, salle d'exposition temporaire 
Entrée par le parvis, 1, rue de la Légion d'Honneur, 75007 Paris - France 
Site internet : www.musee-orsay.fr