16/09/16

L’Enfer selon Rodin, Musée Rodin, Paris

L’Enfer selon Rodin
Musée Rodin, Paris
18 octobre 2016 - 22 janvier 2017


Rodin
RODIN
L’homme au serpent, 1887, bronze,
prêt du musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne,
© musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne,
ph. Nora Rupp, musée cantonal des Beaux-Arts, Lausanne

L’exposition L’Enfer selon Rodin invite le public à revivre la création d’une icône de l’art : La Porte de l’Enfer. Plus de 170 oeuvres – dont 60 dessins rarement présentés au public et de nombreuses sculptures restaurées pour l’exposition – plongeront les visiteurs dans l’histoire fascinante de ce chef-d’oeuvre dont l’influence fut considérable dans l’évolution de la sculpture et des arts. Avec cette porte mystérieuse et imposante qui ne s’ouvre pas, Rodin offre une vision spectaculaire des Enfers, pleine de fièvre et de tourments.

Une double inspiration littéraire. La Porte de l'Enfer est l'oeuvre centrale de toute la carrière de Rodin. Lorsque le sculpteur obtient en 1880 la commande de ce qui devait être une porte destinée au musée des arts décoratifs, il est un artiste encore peu connu. Il se lance dans des recherches passionnées pendant près d'une décennie, s'inspirant d’abord de la Divine Comédie de Dante puis de plus en plus des Fleurs du Mal de Baudelaire. Travaillant aussi bien la dimension architecturale de la Porte (bas-reliefs, pilastres, éléments décoratifs) que les personnages qui grouillent à sa surface, Rodin crée des formes inédites pour exprimer les passions humaines – selon les mots du critique Gustave Geffroy, « les recherches et les trouvailles du sculpteur apparaissent visibles dans ces réalisations triomphantes de sa pensée et de ses mains : des attitudes nouvelles ».

La genèse du chef d’oeuvre. Les très nombreux groupes et figures de damné(e)s que Rodin dessine, modèle et assemble constituent un véritable répertoire de formes qu'il réutilise ensuite jusqu'à la fin de sa carrière, avec une inventivité toujours renouvelée. Bien des oeuvres parmi les plus connues découlent de cet élan qui propulse Rodin sur le devant de la scène artistique, à commencer par le Penseur, le Baiser, Ugolin la Danaïde ou les Ombres. La lecture de La Porte de l’Enfer éclaire toute l’oeuvre de Rodin. On y trouve uncondensé de ses recherches stylistiques, et un point de départ pour de nombreuses variations permises par ses techniques de prédilection : fragmentation, assemblage, agrandissement, réduction, répétition...
Des oeuvres inédites. Fasciné par le corps, qu’il soit douloureux, violent ou érotique, Rodin dessine, modèle et retravaille sans cesse ses créations antérieures afin de saisir et d’exprimer tous les élans de l’âme. La présentation exceptionnelle de plus de 50 « dessins noirs », souvent annotés par Rodin, donnera à voir cette recherche de la composition et du mouvement. Particulièrement fragiles et précieux, ces dessins au trait rehaussés de lavis d’encre et de gouache ne sont exposés qu’avec parcimo-nie. Une trentaine de sculptures restaurées pour l’exposition seront présentées pour la première fois.

Le parcours de l’exposition se poursuivra dans le jardin de sculptures du musée, où se trouve un exemplaire en bronze de la Porte, tandis que les visiteurs du musée Rodin de Meudon pourront admi-rer le grand plâtre que Rodin présenta au public dans sa grande exposition personnelle de 1900 – une version dépouillée de ses figures et groupes les plus en saille, état d’une oeuvre où l’effet de foule tenait pourtant une place si importante. Sur le site Internet du musée, des ressources en ligne permettront d’approfondir la visite.

Commissaire de l'exposition : François Blanchetière, conservateur du patrimoine, adjoint au responsable du service de la conservation.

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