Wolfgang Laib. Toucher l’essentiel
Kunsthaus Zürich
3 octobre 2025 - . . .
noisetier, 2013
Installation au Museum of Modern Art, New York
© Wolfgang Laib
La montagne inaccessible, 2017
Pollen du noisetier, 600 x 700 cm
Installation au MASI, Lugano
© Wolfgang Laib
Pollen du noisetier, 1992
Pollen du noisetier, 400 x 500 cm
Installation au MOCA - The Museum of Contemporary Art,
Los Angeles
© Wolfgang Laib
Le Kunsthaus Zürich présente actuellement, dans le cadre de la série «ReCollect!», une exposition organisée en collaboration avec l’artiste allemand Wolfgang Laib (*1950 Metzingen). Elle associe les créations de Wolfgang Laib et une sélection d’oeuvres issues de la collection du Kunsthaus Zürich. Wolfgang Laib, qui compte parmi les artistes majeurs de notre époque, a exposé dans nombre de musées, lieux d’exposition et bâtiments historiques prestigieux d’Europe, des États-Unis et d’Asie.
Depuis la fin des années 1970, Wolfgang Laib développe un langage artistique bien à lui. A partir de matériaux naturels tels que le pollen, la cire, le lait ou la pierre, il crée des oeuvres avec lesquelles il «révèle, par des gestes sculpturaux infimes, des espaces intérieurs infiniment vastes» soulignait Harald Szeemann.
Sur le plan du contenu, son art s’est développé sur fond de diverses traditions littéraires, philosophiques et spirituelles, surtout d’Europe et d’Asie. Sur le plan formel, Wolfgang Laib recourt à une esthétique claire et dépouillée, étroitement liée au développement de l’art moderne, principalement en Europe et aux Etats-Unis.
Ces dernières années, Wolfgang Laib a souvent exposé ses oeuvres dans d’importants édifices religieux d’Italie, où elles ont rencontré de l’architecture et des oeuvres d’art allant du 6e siècle à la Renaissance. Dans le cadre de «ReCollect!», ce type de rencontres «transhistoriques» se produit maintenant dans un contexte muséal: les oeuvres de Wolfgang Laib côtoient des chefs-d’oeuvre de la collection, du Moyen Âge au 20e siècle. Ces confrontations permettent de poser un regard neuf sur les deux volets de l’exposition: l’art de Laib et la collection du Kunsthaus.
Pierre de lait, 1987–1989
Marbre blanc, lait, 2 × 122 × 130 cm
Atelier de l’artiste, sud de l’Allemagne
© Wolfgang Laib
Zikkurat, 2000
Cire d’abeille, structure en bois, 460 × 150 × 130 cm
Installation au Toyota Municipal Museum of Art,
Toyota City, Japon
© Wolfgang Laib
Brahmanda, sans date
Granite noir indien, huile de tournesol, suie
Atelier de l’artiste, sud de l’Inde
© Wolfgang Laib
AVEC WOLFGANG LAIB DANS LA COLLECTION DU KUNSTHAUS ZÜRICH
L’exposition se tient au premier étage du bâtiment Müller, un espace qui sera systématiquement utilisé dans les années à venir pour créer des dialogues entre la collection et l’art contemporain. Wolfgang Laib connaît la collection du Kunsthaus depuis son enfance – ce lieu l’a marqué tout autant que le Musée Rietberg, qu’il a également souvent visité. Conformément au concept de «ReCollect!», Wolfgang Laib est à la fois artiste et commissaire. Il a préparé l’exposition en dialogue avec Philippe Büttner, conservateur senior de la collection, qui dès 2005 avait organisé une grande rétrospective consacrée à Wolfgang Laib à la Fondation Beyeler.
Blütenstaub von Haselnuss, 2020–2023
Installation view Kunsthaus Zürich, 2025
© Wolfgang Laib,
Photo: Franca Candrian, Kunsthaus Zürich
Schiffe, 2012
with Claude Monet, Le Bassin aux nymphéas, le soir, 1914/1922
Installation view Kunsthaus Zürich, 2025
Works Wolfgang Laib: © Wolfgang Laib,
Photo: Franca Candrian, Kunsthaus Zürich
Für einen anderen Körper, 1988/2025
Beeswax, wood construction
Installation view Kunsthaus Zürich, 2025
© Wolfgang Laib,
Photo: Franca Candrian, Kunsthaus Zürich
OEUVRES DE L’EXPOSITION
L’exposition présente une cinquantaine d’oeuvres centrales de Wolfgang Laib. Y figurent des oeuvres de presque tous les ensembles majeurs de son travail, notamment une grande oeuvre de pollen, un «Brahmanda» (grande sculpture ovoïde en pierre), une pierre de lait, une ziggourat (tour pyramidale à étages), une chambre de cire dans laquelle on peut entrer, des maisons de riz, un escalier en laque ainsi que d’autres sculptures, dessins et photographies.
Elles sont complétées par quelque 30 oeuvres de la collection du Kunsthaus Zürich datant du 14e au 20e siècle. Laib a procédé lui-même à leur sélection, et fait dialoguer ses travaux avec des oeuvres importantes de l’histoire de l’art. Parmi les oeuvres sélectionnées figurent des peintures de Fra Angelico (entourage), Matteo di Giovanni, Philippe de Champaigne, Heinrich Freudweiler, Ludwig Hess, Claude Monet, Ferdinand Hodler ainsi que des travaux d’Alberto Giacometti, Constantin Brancusi, Giorgio de Chirico, Max Ernst, Wassily Kandinsky, Verena Loewensberg, Piet Mondrian, Barnett Newman, Mark Rothko, Robert Ryman, Sophie Taeuber-Arp et Lee Ufan.
the Collection of the Kunsthaus Zürich
Installation view Kunsthaus Zürich, 2025
Photo: Franca Candrian, Kunsthaus Zürich
Schwarzer Fleck, 1921
Huile sur toile, 138 x 120 cm
Kunsthaus Zürich, 1947
Meule au soleil, 1891
Huile sur toile, 60 x 100 cm
Kunsthaus Zürich, Acquisition du legs Otto Meister
grâce à une contribution du Crédit Suisse, 1969
Inde, Rajasthan, Chandravati, XIe/XIIe siècle
Marbre, dimensions totales: 161 × 57 × 25 cm
Musée Rietberg, collection Eduard von der Heydt
Photo: Rainer Wolfsberger, Musée Rietberg
Par ailleurs, l’exposition présente certaines oeuvres d’art asiatique qui ont également influencé le travail de Laib. Elles proviennent surtout d’Inde. On notera en particulier un important prêt du Musée Rietberg: une statue en marbre issue de la tradition jaïne indienne, dont la philosophie de non-violence a profondément marqué Wolfgang Laib. Elle représente Jina Rishabha, le premier des 24 grands maîtres du jaïnisme, et provient à l’origine d’un contexte architectural religieux et rituel.
WOLFGANG LAIB : UNE RELATION DE LONGUE DATE AVEC LE KUNSTHAUS ZÜRICH
La relation personnelle qu’entretient Laib avec le Kunsthaus Zürich est un élément central de l’exposition – tout comme celle qui le lie au Musée Rietberg. Ces deux institutions ont joué un grand rôle dans son évolution. Le Kunsthaus lui offre donc un cadre idéal pour nouer un dialogue vivant entre ses oeuvres et celles d’autres époques.
C’est aussi au Kunsthaus Zürich qu’a exercé, à partir de 1981, Harald Szeemann (1933-2005), conservateur de renom et compagnon de route de Wolfgang Laib. Harald Szeemann a apporté un soutien décisif à Wolfgang Laib et à son oeuvre. Dans un rapport annuel de la Zürcher Kunstgesellschaft, il écrivait à propos de l’artiste: « Wolfgang Laib n’est pas un Européen aux influences indo-tibétaines qui utilise le contexte de l’art; c’est plutôt un artiste résolument contemporain qui, par de minuscules gestes sculpturaux, révèle des espaces intérieurs immensément vastes. […] Ses oeuvres sont d’une beauté absolue et sans détour qui permet de respirer autrement. »
A l’intérieur du musée, les oeuvres de Wolfgang Laib dégagent une force spirituelle tranquille. Dans leur dépouillement radical, elles nouent un dialogue passionnant avec la collection – non pour la concurrencer, mais pour la compléter de leur présence intemporelle.
Un catalogue en allemand, reproduisant l’intégralité des oeuvres, paraît à l’occasion de l’exposition. Avec des contributions de Wolfgang Laib, Philippe Büttner, Johannes Beltz (directeur adjoint du Musée Rietberg), Mami Kataoka (directrice du Mori Art Museum de Tokyo) et la réimpression d’un texte de Harald Szeemann sur une oeuvre de Wolfgang Laib acquise en 1991 par le Kunsthaus Zurich.
KUNSTHAUS ZURICH
Heimplatz 1/5, 8001 Zurich