25/08/16

Thomas Jorion @ Galerie Esther Woerdehoff, Paris

Thomas Jorion
Vestiges d’empire

Galerie Esther Woerdehoff, Paris
18 octobre - 26 novembre 2016


Thomas Jorion
THOMAS JORION 
Hôtel de la Marine ou hôtel des Mines, Antsiranana (Diégo-Suarez), Madagascar, circa 1920, 2014
Tirage fine art Canson Infinity rag, 96 x 120 édition de 8 ou 120 x 150 édition de 5
© Thomas Jorion, courtesy Galerie Esther Woerdehoff

Vestiges d’empire, les ruines de l’impérialisme français, voici la nouvelle série du photographe Thomas Jorion, exposée en exclusivité à la Galerie Esther Woerdehoff et accompagnée de la sortie d’un livre aux éditions de La Martinière. Déjà connu pour son travail sur les lieux abandonnés (publié sous le titre Silencio en 2013), le photographe français a parcouru le monde pour réaliser son nouveau projet sur l’histoire coloniale.

Si on est facilement charmé par les couleurs pastels des murs décrépits, l’élégance surannée de l’architecture et l’atmosphère qui résonne de lectures et d’aventures exotiques, Thomas Jorion nous rappelle ce chapitre de l’histoire de la France. Il a sillonné les continents, de la Louisiane à Shanghai, de la Guadeloupe au Sénégal, à la recherche d’un patrimoine oublié, sans ambition d’exhaustivité mais avec la volonté de faire un portrait sincère de l’ancien empire colonial français et de ses ruines.


Thomas Jorion
THOMAS JORION
Institution religieuse (Prabartak Ashram), Chandernagor, 1920, Inde, 2014
Tirage fine art Canson Infinity rag, 96 x 120 édition de 8 ou 120 x 150 édition de 5
© Thomas Jorion, courtesy Galerie Esther Woerdehoff

Un abîme sépare les grilles du bagne Saint Joseph en Guyane, l’intérieur d’une villa d’Indochine ou la façade du cinéma Rex d’Oran, ce sont pourtant les dernières traces de cet empire colonial. Tribunal, église, palais, cour d’immeuble, abattoir ou usine, la végétation luxuriante a parfois envahi les bâtiments, jusqu’à engloutir les constructions humaines sous les lianes et les racines. Pourtant malgré les murs lépreux et les fissures, ils sont souvent encore fréquentés et leurs habitants animent certaines photographies, apparitions contemporaines qui semblent reprendre possession des lieux.

A la manière des photographes du XIXe siècle partis en expéditions pour capter l’autre et l’ailleurs, Thomas Jorion adopte un dispositif lourd et encombrant. Il utilise une chambre photographique sur pied et a fait le choix désormais radical de fixer ses images sur les derniers plans films négatifs argentiques. Les photographies de Vestiges d’empire sont des portraits de lieux, des paysages, des vues d’architectures mais aussi des témoignages, vanités de l’histoire et du passé « glorieux » de l’Empire français. Exposées sous la forme de grands tirages spectaculaires, les photographies de Thomas Jorion ouvrent des fenêtres sur cet ailleurs, un passé oublié dont le présent demeure marqué.

Séance de dédicace par l’artiste de son nouveau livre Vestiges d’empire, aux éditions de La Martinière, textes de François Cheval et de Thomas Jorion (à paraitre en octobre 2016), le soir du vernissage [mardi 18 octobre 2016, de 18h à 21h].

Florence Pillet, 2016


Thomas Jorion
THOMAS JORION
Vestiges d’empire
Photographies de Thomas Jorion, textes de François Cheval, conservateur du Musée
Niépce de Chalon-sur-Saône et de Thomas Jorion (en français et en anglais)
240 pages - 59 euros
Editions de La Martinière

Galerie Esther Woerdehoff
36, rue Falguière - 75015 Paris
www.ewgalerie.com