12/10/04

Boucher et les peintres du Nord, Musée Magnin, Dijon

Boucher et les peintres du Nord 
Musée Magnin, Dijon 
9 octobre - 14 décembre 2004

Quelque célèbre qu’il soit encore aujourd’hui, le peintre François Boucher (1703-1770) reste victime d’un préjugé défavorable dû à l’excessive diffusion d’un aspect fragmentaire de son œuvre, l’aspect « galant ». On oublie trop qu’il fut un artiste très complet qui, autodidacte, se forma d’une manière extrêmement méthodique et il convient, pour prendre la mesure de son œuvre, de revenir sur cette formation. Tel est le propos de cette exposition.

L’étude d’œuvres de peintres des écoles du Nord a joué un rôle déterminant dans la formation de François Boucher ; elle lui permit de se forger un style propre, qui sera adopté par toute l’Europe. Cette influence profonde s’est exercée de diverses manières : à vingt ans, François Boucher regarde Wouwerman et Berchem ; lors de son séjour en Italie, il copie Bloemaert ou s’en inspire ; plus tard, dans sa maturité, ce sont les dessins à la plume de Rembrandt qui retiennent toute son attention. En fait, l’influence de la peinture nordique est sensible dans l’ensemble de son œuvre.

Le tricentenaire de la naissance du peintre est l’occasion de traiter cet aspect méconnu de l’art de François Boucher. L’exposition et le catalogue qui l’accompagne permettent de faire le point des connaissances les plus récentes sur le goût nouveau des collectionneurs français pour les sujets nordiques, et d’aborder la question des relations de Boucher avec les amateurs de son temps et leurs collections d’œuvres d’art. Célèbre de son temps mais dispersée à la mort du peintre, la collection personnelle d’œuvres nordiques de François Boucher est également évoquée.

L’exposition regroupe quatre-vingt œuvres, dont, de François Boucher, une dizaine de peintures, 29 dessins de techniques diverses (pierre noire, sanguine, plume et encre…) et 11 gravures. Ces œuvres proviennent de plusieurs grands musées français et étrangers. Parmi les peintures de Boucher, on peut ainsi voir ou revoir la Forêt conservée au musée du Louvre ainsi que la Vue de Tivoli avec le temple de Vesta et un Paysage avec cours d’eau conservés en Suède (musée national, à Stockholm, et musée de Linköping). Pour les peintres des écoles du Nord, la place prépondérante revient à des œuvres d’Abraham Bloemaert et de Nicolaes Berchem (notamment Les Deux Laboureurs, Londres, National Gallery – tableau qui a appartenu à Boucher), mais on peut admirer aussi des feuilles de Van Ostade, de Jordaens, de Van Dyck…

Le parcours de l’exposition, à la fois chronologique et thématique, s’organise selon les sections suivantes :

I.   Le goût de Boucher pour les Nordiques à travers ses collections. Brève évocation des tableaux et dessins de jeunesse avant son départ pour l'Italie (1728)
II.   La question des copies d’après Bloemaert, et de l’usage que Boucher en a fait en France 
III.  La copie d’après les Nordiques ; poursuite du travail de Boucher sur Bloemaert ; découverte d’autres artistes, grâce aux dessins des collections françaises
IV.  Les douze gravures des Cris de Paris d'après Boucher
V.   La Pastorale, une harmonieuse synthèse opérée par Boucher (1730 et 1740)
VI.  Boucher paysagiste après 1740
VII. François Boucher, ombres et lumière, réflexion sur Rembrandt, les dernières années (1760-1770)

Exposition organisée par la Réunion des musées nationaux, le musée Magnin, Dijon, et la Wallace Collection, Londres, où elle sera en partie présentée du 6 janvier au 6 mars 2005.

Commissaires : 
Françoise Joulie, chargée de mission au département des Arts graphiques du musée du Louvre et historienne de l’art spécialiste de l’œuvre de François Boucher.
Jo Hedley, conservateur des peintures antérieures à 1800, Wallace Collection, Londres.

Musée Magnin
4, rue des Bons-Enfants, 21000 Dijon