03/01/10

Sterling Ruby et Robert Mapplethorpe à Bruxelles


© 2009 Sterling Ruby, Cry Later, 2009.
  © 2009 Sterling Ruby, Cry Later, 2009.
  Formica, wood, spray paint, 182,8x325x243,8cm
  Courtesy Galerie Xavier Hufkens, Bruxelles.

Jusqu'au 14 janvier 2010, Xavier Hufkens consacre pour la première fois une exposition personnelle à Sterling Ruby et fait entrer ses œuvres en résonance avec le travail du photographe Robert Mapplethorpe. Parmi les clichés de Mapplethorpe sélectionnés par Sterling Ruby, celui-ci présente une série de nouveaux collages intitulée « Transcompositional » et ainsi que des sculptures issues de sa série « Acts ». 

Si Sterling Ruby est attiré par l’œuvre de Robert Mapplethorpe, c’est pour le « contraste entre le choix de sujets marginaux et la beauté formelle des photos, des fleurs et natures mortes. » Captivante, la beauté formelle de ces clichés soulève la question de l’intention l’artiste. Cherche-t-il à créer de la distance avec ses sujets ? Les fleurs, les pénis et les corps que Robert Mapplethorpe photographie sont-ils pour lui à la fois les mêmes et différents ?

Sterling Ruby prend comme point de départ des dichotomies comme beauté / marginalité, architecture / vandalisme… des contradictions qu’il remet en cause dans ses œuvres. Comme dans ses collages (série « Transcompositional ») où figurent des photographies transsexuels, témoins de la fascination de Sterling Ruby pour la transgression des identités. Ou dans ses sculptures (série « Acts ») où les parties forment un ensemble contradictoire.

Adepte du dripping pour colorer ses grandes toiles abstraites, Sterling Ruby se fait aussi remarquer pour toute la variété de pistes créatives qu’il explore. Ruby assimile les notions de couleur et d’espace pour mieux les transformer en inventant des sculptures organiques en résine et céramique, des collages et installations, des vidéos hypnotiques, des dessins au vernis à ongle, des graffitis sur aplats de couleurs…

Entre désirs individuels et contraintes sociales
Déjà appréciée par les collectionneurs, l’œuvre de Sterling Ruby intrigue par sa façon novatrice de matérialiser la tension entre désirs individuels et contraintes sociales. Prenant appui sur un solide socle théorique, Ruby emprunte les langages formels du design, du graffiti, du minimalisme ou de l’art brut, avec l’objectif avoué de se réapproprier un territoire occupé. Sterling Ruby opère ainsi une déconstruction des dispositifs de pouvoir grâce auxquels les individus intériorisent les mécanismes de contrôle social, incluant les formes institutionnelles dominantes de l'art et de l'architecture modernes. Jonglant avec des thèmes aussi variés que la mort, la violence, le sexe, le Zen, l’architecture, Ruby mêle le décoratif au tragique. Transgression sociale, comportements déviants, délire, névrose et paranoïa, manifestations corrompues du désir… sont autant de sujets qui émaillent son travail.

STERLING RUBY est né à Bitburg en Allemagne, en 1972. Il travaille et vit à Los Angeles, USA. Diplômé de l’Institut d’Art de Chicago (2001) et de l’Art Center College of Design de Pasadena, Californie (2005). On a ensuite pu voir ses œuvres présentées à la Biennale de Californie (2006), dans la collection des Rubell « Red Eye : LA Artists » exposée à Miami en 2006, ou encore à la Biennale de Moscou en 2007. Après deux expositions personnelles en 2008 – « Supermax » au Musée d’Art Contemporain de Los Angeles et « CHRON » au Drawing Center de New York, il a participé à des expositions de groupe, dont « Dirt on Delight » à l’Institut d’Art Contemporain de Philadelphie et au Walker Art Center de Minneapolis en 2009.

Du 5 février au 20 mars 2010, la Pace Wildenstein Galleryn, New-York, lui consacrera une exposition intitulée « 2TRAPS ».

Sterling Ruby & Robert Mapplethorpe
10 décembre 2009 - 14 janvier 2010
Galerie Xavier Hufkens, Bruxelles - Infos