09/07/16

Anne et Patrick Poirier à Saint-Etienne au Musée d'art moderne et contemporain de Saint-Etienne Métropole

Anne et Patrick Poirier
Danger zones - Un voyage sans carte
Musée d'art moderne et contemporain de Saint-Etienne Métropole
2 juillet 2016 - 29 janvier 2017


Pour la première exposition à caractère rétrospectif d’Anne et Patrick Poirier en France, le Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Etienne Métropole réunit une quarantaine d’oeuvres majeures de l’un des tout premiers et rares couples d’artistes.

Danger Zones, titre choisi à dessein par Anne et Patrick Poirier, reprend celui donné à l’une de leurs pièces, emblématique et prémonitoire, de 2001. Il témoigne du caractère visionnaire de leurs intuitions, nourries par leur observation attentive et distanciée de l’histoire passée et du cours du monde actuel. Il réaffirme avec éclat la pertinence de leurs questionnements au centre de leur oeuvre polymorphe et poétique : la fragilité des civilisations et de la nature, le rôle primordial de la mémoire et de son fonctionnement, antidote à la tyrannie du temps, les désordres des guerres et les menaces pesant sur la connaissance.

Anne et Patrick Poirier, qui se dénomment architectes-archéologues, ont commencé à visiter, fouiller, collecter et inventorier des sites et des vestiges issus des civilisations anciennes dès leurs premiers travaux communs à Rome en 1967. Cet intérêt pour le voyage, aux allures parfois d’errances, et la découverte du patrimoine de l’humanité est profondément ancré dans leur pratique artistique. Dans le sillage de l’enseignement de Claude Lévi-Strauss, ils font partie des premières générations d’artistes à avoir parcouru le monde pour comprendre l’organisation des cités antiques, et plus particulièrement, les formes de leur disparition.

Cette exposition met en regard des travaux récents comme Daidalopolis (2016), oeuvre monumentale aux allures de drone, sorte d’arche de Noé de la culture, conçue spécialement pour l’exposition, les peintures blanches de la série Mésopotamie (2012-2016), allégories monochromes des destructions en cours au Moyen Orient ou encore Hatra (2016), tapis évoquant le martyre de cette ville dévastée par l’Etat islamique, et d’autres, historiques, telles 2235 AP JC (2001), spectaculaire maquette reproduisant une ville futuriste postapocalyptique ou encore Construction IV (1977), de la série Domus aurea, grand paysage de ruines noires immergées dans une eau aussi sombre que glauque.

En écho à leur cheminement artistique « nous avons imaginé cette exposition comme un voyage où les temps et les lieux se mêlent, un voyage sans chronologie ni carte, à travers les paysages de notre mémoire, à travers nos travaux anciens et nouveaux », elle invite à une immersion dans l’oeuvre d’Anne et Patrick Poirier, au rythme de l’enfilade des salles, de celle des Ruines du futur, à celle des Regards intérieurs, puis de L’incertitude et de l’oubli pour aboutir à La salle des Mémoires englouties.

Enfants de la guerre, Anne, née en 1941 à Marseille, et Patrick Poirier, né à Nantes en 1942, ont étudié aux Arts décoratifs de Paris et séjourné comme pensionnaires de la Villa Médicis à Rome de 1967 à 1971.

Ils ont participé à de nombreuses expositions internationales telles que la Biennale de Venise (1976, 1980 et 1984), la documenta VI à Kassel (1977), la Biennale de Lyon (2000) et à la Biennale de Valencia (2003). Leur travail a fait l’objet d’expositions dans les institutions les plus prestigieuses : Neuer Berliner Kunstverein à Berlin (1977), Musée national d’art moderne Centre Georges Pompidou à Paris (1978), MOMA à New York (1979), Museum Moderner Kusnt Stiftung Ludwig à Vienne (1994) et The Getty Research Institute à Los Angeles (2001). Plus récemment, leur travail a été présenté au Musée des Beaux-Arts de Nantes (2014), au Musée Cocteau à Menton (2015) et à la Galerie Mitterrand (2015) dans le cadre d’une exposition personnelle. Ils ont également été invités à à la Fondation Louis Vuitton à Tokyo (2014) et la Triennale d’Echigo-Tsumari Art Field au Japon (2015).

Une de leurs oeuvres emblématiques, Mnemosyne, de 1990, ouvre l’exposition Carambolages au Grand Palais (2 mars- 4 juillet 2016). Tony Cragg leur consacre une exposition personnelle dans sa fondation Skulpturenpark Waldfrieden à Wuppertal, du 29 octobre 2016 au 8 janvier 2017, et la Maison européenne de la photographie les invite, en septembre et octobre 2017, pour la première rétrospective de leur travail photographique.

Catalogue trilingue (français, anglais, allemand) avec un texte de Lorand Hegyi, directeur du Musée d’art moderne et contemporain Saint-Etienne Métropole et commissaire de l’exposition et une interview par Heinz-Norbert Jocks, historien d’art. Editions Dilecta.

Commissaire de l’exposition : Lóránd Hegyi, directeur général du Musée

Musée d'art moderne et contemporain de Saint-Etienne Métropole
rue Fernand Léger
42270 Saint-Priest-en-Jarez
www.mamc-st-etienne.fr