Ilya Répine (1844-1930)
Peindre l’âme russe
Petit Palais, Paris
5 octobre 2021 - 23 janvier 2022
Libellule, 1884
Huile sur toile, 1,11 x 0,84m
Galerie nationale Trétiakov, Moscou
Le Petit Palais présente la première rétrospective française consacrée à Ilya Répine, l’une des plus grandes gloires de l’art russe. Peu connu en France, son œuvre est pourtant considéré comme un jalon essentiel de l’histoire de la peinture russe des XIXe et XXe siècles. Une centaine de tableaux, prêtés notamment par la Galerie nationale Trétiakov de Moscou, le Musée d’État russe de Saint-Pétersbourg et le musée d’art de l’Ateneum d’Helsinki, dont certains très grands formats, permettront de retracer son parcours à travers ses chefs-d’œuvre.
Figure incontournable du monde de l’art de l’époque, Ilya Répine s’intéresse aux différents aspects de la vie culturelle : littérature, musique, sciences… Il est très proche de nombreuses personnalités russes comme l’écrivain Tolstoï, le compositeur Moussorgski, ou encore le collectionneur Trétiakov. Témoin de tous les bouleversements de la Russie de son temps, Ilya Répine est particulièrement attentif aux profondes mutations historiques et sociales que connaît son pays et en fait l’écho à travers ses œuvres.
Ilya Répine
Les Haleurs de la Volga, 1870-1873
Musée d’État russe, Saint-Pétersbourg
Associé au courant réaliste, Ilya Répine débute sa carrière à l’Académie impériale des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg. Il rejoint ensuite le groupe des Ambulants, qui prônent une peinture qui s’inspire de la vie du peuple russe. Sa première œuvre majeure, Les Haleurs de la Volga (1870-1873) assoit immédiatement sa réputation. Artiste, mais aussi professeur, théoricien de l’art et écrivain, son travail s’étend au-delà même des frontières. Grand voyageur, il découvre l’art français dans les années 1870 et participe avec succès aux expositions universelles.
Dès les années 1860, Ilya Répine réalise un grand nombre de portraits de sa famille et de son entourage proche, qu’il peint avec tendresse et réalisme. Portraitiste prolifique, il réalise également les effigies des figures artistiques majeures de son temps, comme les compositeurs du « Groupe des Cinq », Ivan Tourgueniev ou encore Léon Tolstoï, dont il est proche. L’ancienne Russie lui inspire plusieurs grands tableaux spectaculaires, à l’instar des Cosaques zaporogues écrivant une lettre au sultan de Turquie (1880-1891), l’une de ses œuvres les plus célèbres. Fasciné par les mouvements populistes qui remettent alors violemment en question le régime tsariste, il accepte néanmoins plusieurs grandes commandes du pouvoir : il se voit notamment confier la composition monumentale Alexandre III recevant les doyens des cantons (1886), le Portrait de Nicolas II (1896) ainsi que d’autres commandes officielles importantes. Les Révolutions de 1905 et de 1917 lui permettent aussi de saisir l’actualité et d’interroger l’histoire de la Russie.
Portrait de Youri Répine enfant, 1882
Galerie nationale Trétiakov, Moscou
Professeur à l’Académie impériale des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg, il observe la scène artistique et forme de nombreux élèves. En 1903, Ilya Répine s’installe définitivement dans sa maison des Pénates, à Kuokkala (actuellement Répino), dans l’ancien grand-duché de Finlande alors rattaché à l’Empire russe. Là, il continue à peindre, à expérimenter et à recevoir de nombreuses visites. En 1918, avec la proclamation de l’indépendance de la Finlande, Ilya Répine devient un exilé malgré lui. Il refuse néanmoins toutes les invitations du régime soviétique pour tenter de le faire rentrer. C’est là, à quelques kilomètres de Saint-Pétersbourg, devenue Léningrad, que Ilya Répine finit ses jours, en 1930, à l’issue d’une carrière qui aura épousé tous les bouleversements de son temps.
Grâce à une scénographie immersive et des prêts exceptionnels, le parcours de l’exposition plonge les visiteurs dans la Russie des tsars et des révolutions, et présente la diversité des sujets et des styles développés par Illya Répine au cours de sa carrière: un vaste panorama pour mieux découvrir ce peintre de l’âme russe.
Cette grande rétrospective est organisée par le Petit Palais, en partenariat avec la Galerie nationale Trétiakov de Moscou et le Musée russe de Saint-Pétersbourg.
Commissariat
Christophe Leribault, directeur du Petit Palais
Stéphanie Cantarutti, conservatrice en chef des peintures du XIXe au Petit Palais
Tatiana Yudenkova, cheffe du département des peintures (seconde moitié du XIXe siècle – début du XXe siècle), Galerie nationale Trétiakov, Moscou
CATALOGUE DE L'EXPOSITION
Éditions Paris Musées
Relié, 24 x 30 cm, 260 pages, 180 reproductions couleur
ISBN : 9782759605040 - Parution : octobre 2021
Le catalogue met en lumière la diversité des sujets et des thèmes développés par l’artiste au cours de sa vie (tableaux de genre et d’histoire, portraits et peintures religieuses) et révèle la puissance d’un peintre à l’image de son inspiration. C'est la première monographie en français consacrée à Ilya Répine.
CONFERENCES
Merci de vérifier les dates sur le site internet du Petit Palais
16 novembre / « L’Histoire de la Russie au temps d’Ilya Répine »
Par Marie-Pierre Rey, professeur d’histoire russe et soviétique à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
23 novembre / « Répine et Tolstoï »
Par Laure Troubetzkoy, professeure émérite à Sorbonne-Université
30 novembre / « À l’écoute des visages : les compositeurs russes et les portraits musicaux »
Par André Lischke, musicologue, spécialiste de la musique russe
7 décembre / « L’art de l’icône en Russie »
Par Raphaëlle Ziadé, responsable de la collection d’icônes et des arts chrétiens d’Orient du Petit Palais
14 décembre / « Répine et l’art moderne »
Par Tatiana Mojenok, historienne de l’art
4 janvier / « Promenade sur les traces des Russes à Paris »
Par Juliette Chevée, historienne de l’art, élève conservateur à l’Institut national du patrimoine
PETIT PALAIS
Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Avenue Winston Churchill - 75008 Paris
Informations et réservations sur : petitpalais.paris.fr