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18/02/24

Exposition Théodore Rousseau (1812-1867). La Voix de la forêt @ Petit Palais, Paris

Théodore Rousseau (1812-1867)
La Voix de la forêt
Petit Palais, Paris
5 mars - 7 juillet 2024

Théodore Rousseau
Théodore Rousseau 
Un arbre dans la forêt de Fontainebleau, 1840-1849 
Huile sur papier marouflé sur toile, 40,4×54,2 cm. 
Victoria and Albert Museum, Londres, Royaume-Uni.
Photo © image Victoria and Albert Museum, Londres.

Théodore Rousseau
Théodore Rousseau 
L’abreuvoir, sans date
Huile sur bois, 41,7×63,7 cm 
Legs Jean-Pierre Lundy, 1887 
Musée des Beaux-arts de Reims 
Photo © Christian Devleeschauwer 

Théodore Rousseau
Théodore Rousseau 
Le Chêne de Roche, 1860 
Huile sur bois, 88,9×116,8 cm.
Ny Carlsberg Glyptotek, Copenhague, Danemark 
© Ny Carlsberg Glyptotek, Copenhague

Le Petit Palais présente une exposition inédite consacrée à Théodore Rousseau (1812-1867), artiste bohème et moderne, qui a fait de la nature le motif principal de son œuvre, son monde et son refuge. Admiré par les jeunes impressionnistes comme par les photographes qui suivent sa trace en forêt, Théodore Rousseau prouve à lui tout seul la vitalité de l’école du paysage, au milieu d’un siècle marqué par la révolution industrielle et l’essor des sciences du vivant. Véritable écologiste avant l’heure, il porte un regard d’artiste sur la forêt de Fontainebleau et élève sa voix pour alerter sur la fragilité de cet écosystème. L’exposition rassemble près d’une centaine d’œuvres venant de grands musées français comme le Louvre et le musée d’Orsay, européens comme le Victoria and Albert museum et la National Gallery de Londres, la Collection Mesdag de La Haye, la Kunsthalle de Hambourg entre autres, ainsi que de collections privées. Ces œuvres montrent combien l’artiste mérite une place de premier plan dans l’histoire de l’art et du paysage, mais aussi à quel point son œuvre peut guider, aujourd’hui, notre relation à la nature.

Théodore Rousseau
Théodore Rousseau 
La Vallée de Saint-Vincent, 1830 
Huile sur papier marouflé sur toile, 18,2×32,4 cm.
The National Gallery, Londres 
© The National Gallery, Londres, Royaume-Uni 

Théodore Rousseau
Théodore Rousseau 
Le Lac de Malbuisson, vers 1831 
Huile sur papier montée sur carton, 19,5×28,4 cm 
Collection privée

Théodore Rousseau
Théodore Rousseau 
Le Mont-Blanc, vu de la Faucille, effet de tempête
commencé en 1834 
Huile sur toile, 146,5×242 cm.
Ny Carlsberg Glyptotek, Copenhague, Danemark
© Ny Carlsberg Glyptotek, Copenhague

Le parcours de l’exposition suit le fil de la carrière de cet artiste singulier qui s’est toujours positionné à rebours de ses contemporains. La première section évoque son renoncement à la voie académique notamment par le refus d’effectuer le traditionnel voyage en Italie pour parfaire son apprentissage. Théodore Rousseau souhaite en effet peindre la nature pour elle-même et non comme décor pour des scènes mythologiques. Il préfère sillonner la France comme en témoignent ses œuvres de jeunesse : Paysage d’Auvergne, 1830 (musée du Louvre) ; Village en Normandie, 1833 (Fondation Custodia, Collection Frits Lugt) ; Le Mont-Blanc, vu de la Faucille. Effet de tempête, 1834 (Ny Carlsberg Glyptotek, Copenhague). Il rapporte de ses voyages de nombreuses études qui montrent son observation attentive du visible : études de troncs, rochers, sous-bois, marais… 

Théodore Rousseau
Théodore Rousseau
Les Gorges d’Apremont en forêt de Fontainebleau, après 1862 
Huile sur toile, 79×143 cm 
Ny Carlsberg Glyptotek, Copenhague.
© Ny Carlsberg Glyptotek, Copenhague 

Théodore Rousseau
Théodore Rousseau 
La Mare au chêne, 1860-1865 
Huile sur bois, 42×62 cm 
Musée Thomas-Henry, dépôt du musée d’Orsay, 
Cherbourg-en-Cotentin.
Photo © Alexis Morin

L’exposition montre toute la singularité de l’œuvre de Théodore Rousseau dont le travail au plus près du motif fait partie intégrante de son processus créatif. Le peintre a besoin de s’immerger dans la nature. Il renonce à toute perspective géométrique et place le spectateur non pas en surplomb du paysage mais au cœur de cet écosystème. Il retouche ensuite ses tableaux en atelier parfois pendant plusieurs années. Sa technique très personnelle, qui contraste avec celle des autres artistes de son temps, lui vaut d’être refusé aux Salons plusieurs années de suite avant de choisir lui-même de ne plus rien envoyer, découragé. Paradoxalement, ce rejet qui lui vaut le surnom de «grand refusé» lui permet d’acquérir une notoriété et un véritable succès critique et commercial en France comme à l’étranger.

Le parcours met ensuite en lumière ses œuvres peintes en forêt de Fontainebleau et son rôle décisif joué auprès des artistes et photographes qui comme lui fréquentent le village de Barbizon où il s’installe à partir de 1847. Autour de lui, se rassemblent des peintres comme Narcisse Diaz de la Peña, Charles Jacques, Jean-François Millet qui deviendra son ami le plus proche mais aussi des photographes tels Eugène Cuvelier, Charles Bodmer ou encore Gustave Le Gray. Ils arpentent inlassablement la forêt de Fontainebleau et dressent de véritables portraits d’arbres qui deviendront la signature de Théodore Rousseau. L’artiste scrute leur structure organique, la ligne de leurs branches, la forme de leurs nœuds. Il les individualise et situe précisément ses tableaux : Le Pavé de Chailly, vers 1840 (Musée départemental des peintres de Barbizon), ou encore Le Vieux Dormoir du Bas-Bréau, 1836-1837 (dépôt du Musée du Louvre au musée d’Orsay).

Théodore Rousseau
Théodore Rousseau 
Le Massacre des Innocents, 1847 
Huile sur toile, 95 cm×146,5 cm 
La Haye, Collection Mesdag 
© Collection Mesdag, La Haye

En parallèle, une conscience aigüe de la mise en danger des forêts se développe chez les artistes, les critiques et les écrivains dans un contexte d’industrialisation croissante. Les peintres sont les témoins de coupes massives d’arbres et s’en font l’écho. Théodore Rousseau souhaite dénoncer ces « crimes » à travers ses œuvres. Il choisit notamment un titre qui frappe les esprits en reprenant l’épisode biblique du Massacre des innocents, 1847 (Collection Mesdag, Pays-Bas) qui représente une scène d’abattage d’arbres en forêt. En 1852, Rousseau se fait le porte-voix de la forêt au nom de tous les artistes qui la peignent et écrit au comte de Morny, ministre de l’Intérieur de l’époque. Son combat trouve sa résolution dans la création, en 1853, de la première réserve naturelle au monde, sous le nom de « réserve artistique », officialisée en 1861. En fin de parcours, une frise chronologique retrace l’histoire de la forêt de Fontainebleau et de sa sauvegarde du début du XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui, rappelant l’apport décisif de Rousseau, au nom de l’art, dans l’émergence d’une conscience écologique.

L’exposition est organisée avec la participation exceptionnelle du musée du Louvre et du musée d’Orsay.

Commissariat :
Annick Lemoine, conservatrice générale du patrimoine, directrice du Petit Palais, commissaire générale
Servane Dargnies-de Vitry, conservatrice peintures au musée d’Orsay, commissaire scientifique

PETIT PALAIS
Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris

19/10/21

Ilya Répine @ Petit Palais, Paris - Peindre l'âme russe

Ilya Répine (1844-1930)
Peindre l’âme russe
Petit Palais, Paris
5 octobre 2021 - 23 janvier 2022

Ilya Répine
Ilya Répine 
Libellule, 1884
Huile sur toile, 1,11 x 0,84m
Galerie nationale Trétiakov, Moscou

Le Petit Palais présente la première rétrospective française consacrée à Ilya Répine, l’une des plus grandes gloires de l’art russe. Peu connu en France, son œuvre est pourtant considéré comme un jalon essentiel de l’histoire de la peinture russe des XIXe et XXe siècles. Une centaine de tableaux, prêtés notamment par la Galerie nationale Trétiakov de Moscou, le Musée d’État russe de Saint-Pétersbourg et le musée d’art de l’Ateneum d’Helsinki, dont certains très grands formats, permettront de retracer son parcours à travers ses chefs-d’œuvre.

Figure incontournable du monde de l’art de l’époque, Ilya Répine s’intéresse aux différents aspects de la vie culturelle : littérature, musique, sciences… Il est très proche de nombreuses personnalités russes comme l’écrivain Tolstoï, le compositeur Moussorgski, ou encore le collectionneur Trétiakov. Témoin de tous les bouleversements de la Russie de son temps, Ilya Répine est particulièrement attentif aux profondes mutations historiques et sociales que connaît son pays et en fait l’écho à travers ses œuvres.

Ilya Répine
Ilya Répine 
Les Haleurs de la Volga, 1870-1873
Musée d’État russe, Saint-Pétersbourg

Associé au courant réaliste, Ilya Répine débute sa carrière à l’Académie impériale des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg. Il rejoint ensuite le groupe des Ambulants, qui prônent une peinture qui s’inspire de la vie du peuple russe. Sa première œuvre majeure, Les Haleurs de la Volga (1870-1873) assoit immédiatement sa réputation. Artiste, mais aussi professeur, théoricien de l’art et écrivain, son travail s’étend au-delà même des frontières. Grand voyageur, il découvre l’art français dans les années 1870 et participe avec succès aux expositions universelles.

Dès les années 1860, Ilya Répine réalise un grand nombre de portraits de sa famille et de son entourage proche, qu’il peint avec tendresse et réalisme. Portraitiste prolifique, il réalise également les effigies des figures artistiques majeures de son temps, comme les compositeurs du « Groupe des Cinq », Ivan Tourgueniev ou encore Léon Tolstoï, dont il est proche. L’ancienne Russie lui inspire plusieurs grands tableaux spectaculaires, à l’instar des Cosaques zaporogues écrivant une lettre au sultan de Turquie (1880-1891), l’une de ses œuvres les plus célèbres. Fasciné par les mouvements populistes qui remettent alors violemment en question le régime tsariste, il accepte néanmoins plusieurs grandes commandes du pouvoir : il se voit notamment confier la composition monumentale Alexandre III recevant les doyens des cantons (1886), le Portrait de Nicolas II (1896) ainsi que d’autres commandes officielles importantes. Les Révolutions de 1905 et de 1917 lui permettent aussi de saisir l’actualité et d’interroger l’histoire de la Russie.

Ilya Répine
Ilya Répine
Portrait de Youri Répine enfant, 1882 
Galerie nationale Trétiakov, Moscou

Professeur à l’Académie impériale des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg, il observe la scène artistique et forme de nombreux élèves. En 1903, Ilya Répine s’installe définitivement dans sa maison des Pénates, à Kuokkala (actuellement Répino), dans l’ancien grand-duché de Finlande alors rattaché à l’Empire russe. Là, il continue à peindre, à expérimenter et à recevoir de nombreuses visites. En 1918, avec la proclamation de l’indépendance de la Finlande, Ilya Répine devient un exilé malgré lui. Il refuse néanmoins toutes les invitations du régime soviétique pour tenter de le faire rentrer. C’est là, à quelques kilomètres de Saint-Pétersbourg, devenue Léningrad, que Ilya Répine finit ses jours, en 1930, à l’issue d’une carrière qui aura épousé tous les bouleversements de son temps.

Grâce à une scénographie immersive et des prêts exceptionnels, le parcours de l’exposition plonge les visiteurs dans la Russie des tsars et des révolutions, et présente la diversité des sujets et des styles développés par Illya Répine au cours de sa carrière: un vaste panorama pour mieux découvrir ce peintre de l’âme russe.

Cette grande rétrospective est organisée par le Petit Palais, en partenariat avec la Galerie nationale Trétiakov de Moscou et le Musée russe de Saint-Pétersbourg.

Commissariat
Christophe Leribault, directeur du Petit Palais
Stéphanie Cantarutti, conservatrice en chef des peintures du XIXe au Petit Palais
Tatiana Yudenkova, cheffe du département des peintures (seconde moitié du XIXe siècle – début du XXe siècle), Galerie nationale Trétiakov, Moscou

CATALOGUE DE L'EXPOSITION

Illya Répine - Catalogue de l'exposition
Ilya Répine 1844-1930. Peindre l’âme russe
Éditions Paris Musées
Relié, 24 x 30 cm, 260 pages, 180 reproductions couleur
ISBN : 9782759605040 - Parution : octobre 2021
Le catalogue met en lumière la diversité des sujets et des thèmes développés par l’artiste au cours de sa vie (tableaux de genre et d’histoire, portraits et peintures religieuses) et révèle la puissance d’un peintre à l’image de son inspiration. C'est la première monographie en français consacrée à Ilya Répine.
CONFERENCES

Merci de vérifier les dates sur le site internet du Petit Palais

16 novembre / « L’Histoire de la Russie au temps d’Ilya Répine »
Par Marie-Pierre Rey, professeur d’histoire russe et soviétique à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

23 novembre / « Répine et Tolstoï »
Par Laure Troubetzkoy, professeure émérite à Sorbonne-Université

30 novembre / « À l’écoute des visages : les compositeurs russes et les portraits musicaux »
Par André Lischke, musicologue, spécialiste de la musique russe

7 décembre / « L’art de l’icône en Russie »
Par Raphaëlle Ziadé, responsable de la collection d’icônes et des arts chrétiens d’Orient du Petit Palais

14 décembre / « Répine et l’art moderne »
Par Tatiana Mojenok, historienne de l’art

4 janvier / « Promenade sur les traces des Russes à Paris »
Par Juliette Chevée, historienne de l’art, élève conservateur à l’Institut national du patrimoine

PETIT PALAIS
Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Avenue Winston Churchill - 75008 Paris
Informations et réservations sur : petitpalais.paris.fr

01/06/21

Edition Limitée. Vollard, Petiet et l’estampe de maîtres @ Petit Palais, Paris

Edition Limitée 
Vollard, Petiet et l’estampe de maîtres
Petit Palais, Paris
Jusqu’au 29 août 2021

Le Petit Palais explore avec cette exposition inédite l’activité d’éditeur d’estampes et de livres illustrés de l’emblématique marchand d’art Ambroise Vollard. Vollard travailla avec les plus grands artistes de son temps : Picasso, Bonnard, Cassatt, Chagall, Maillol, Redon, Rouault et tant d’autres. Passionné par l’édition, il y a investi l’essentiel de sa fortune tirée de la vente des toiles des maîtres modernes et hissa cette activité à un niveau d’exigence jamais vu jusqu’alors. Bénéficiaire de nombreux dons et legs de Vollard lui‑même et de ses héritiers, le Petit Palais a choisi de mettre en valeur cet ensemble exceptionnel d’estampes, livres illustrés et objets d’édition (bronzes et céramiques), enrichi de nombreux prêts d’autres institutions et collections. L’exposition est l’occasion d’évoquer également la personnalité d’Henri Marie Petiet, successeur de Vollard et figure majeure du commerce de l’estampe d’après-guerre. L’exposition rend donc un double hommage au rôle de ces deux marchands et éditeurs d’art.

La carrière de marchand d’Ambroise Vollard (1866-1939) le situe comme une figure essentielle du commerce de l’art au tournant des XIXe et XXe siècles, entre Paul Durand-Ruel et Daniel-Henry Kahnweiler. C’est lui qui promeut Cézanne, Gauguin et qui ouvre sa galerie au jeune Picasso.

En plus de ses activités de marchand de tableaux, il se lance avec passion dans l’édition d’estampes dès 1894 en rééditant la Suite Volpini de Gauguin. Mais l’aventure débute réellement lorsqu’il réalise les deux fameux Album des peintres-graveurs (1896 et 1897), qui réunissent les planches de maîtres comme Fantin-Latour, Puvis de Chavannes, ou de jeunes artistes qui incarnent une nouvelle modernité comme les Nabis, dans le sillage de Redon. Ambroise Vollard diffuse les oeuvres de Mary Cassatt mais édite aussi la fameuse suite des Saltimbanques de Picasso ainsi que des albums individuels de Bonnard, Vuillard et Denis en misant sur le même principe de l’édition d’estampes d’artistes à tirage limité.

En parallèle, il développe une activité d’éditeur de livres d’artiste. Il s’y investit entièrement, tant financièrement que personnellement. Il lui faut pourtant attendre les années 1920 et surtout 1930 pour voir les ventes se multiplier et un engouement se créer autour de ses éditions. Son perfectionnisme le conduit à sélectionner et à commander lui-même les papiers et les caractères d’imprimerie. Vollard prend ainsi un rôle de créateur à part entière, en coordonnant tous les acteurs d’une aventure éditoriale titanesque.

Dès ses premières éditions, notamment son magistral Parallèlement de Verlaine illustré par Bonnard (1900), Vollard choque les bibliophiles par ses partis pris, et surtout par son affection pour la lithographie en couleurs. Sa réputation est faite. Suivront de nombreuses réalisations d’envergure, comme Le Jardin des supplices (illustrations de Rodin, 1902), Sagesse (Maurice Denis, 1911), Les Fleurs du mal (Émile Bernard, 1916), Le Chef-d’oeuvre inconnu (Picasso, 1931) ou encore Passion (Rouault, 1939). Son influence auprès des artistes est telle qu’il encourage les peintres à s’intéresser parfois durablement à l’estampe bien sûr, mais aussi à s’essayer à la peinture sur céramique ou encore à la sculpture, comme c’est le cas pour Maillol. 

En 1939, il décède brutalement dans un accident de voiture. Henri Marie Petiet (1894-1980), qui se fourni auprès de Vollard depuis les années 1920, rachète l’essentiel de son stock d’estampes, dont la fameuse Suite Vollard de Picasso, dont il va assurer la diffusion. Il s’impose d’emblée comme son successeur en tant que marchand d’estampes, mais aussi comme passeur de la modernité française à l’étranger et notamment aux États-Unis. Henri Petiet édite lui-même certains créateurs qui ont travaillé avec Vollard, comme Maillol ou Derain, et se lance à son tour dans l’édition d’un livre d’artiste, Les Contrerimes de Toulet illustré par Jean-Émile Laboureur, son graveur fétiche. Enfin, il soutient de nouveaux artistes comme Marie Laurencin, Marcel Gromaire ou encore Edouard Goerg qui le présente comme le « plus Vollard des marchands ».

La médiation de l’exposition permet de mieux comprendre les techniques de l’estampe et de l’imprimerie avec notamment la présentation d’outils et d’une presse taille-douce prêtée par l’Imprimerie nationale et activée lors de démonstrations. Enfin, un parcours dédié à l’exposition est disponible en téléchargeant l’application de visite du Petit Palais lancée au même moment que l’exposition. L’application, dont le contenu est également disponible sur le visioguide du musée, offre une visite guidée très vivante de l’exposition à travers quelques oeuvres clés et grâce aux propres anecdotes de Vollard et de Petiet, dont les personnalités atypiques et attachantes seront ainsi mises en valeur. Il y a en outre un mini-site ludique permettant de composer une page d’édition avec des typographies et des motifs ornementaux.

CATALOGUE DE L’EXPOSITION

Édition Limitée 
Vollard, Petiet et l’estampe de maîtres
Éditions Paris Musées
160 pages, 150 illustrations, 29 euros

Commissariat de l'exposition : CLARA ROCA, conservatrice des arts graphiques et photographies des XIXe et XXe siècles au Petit Palais.

PETIT PALAIS
Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris

20/05/19

Paris romantique, 1815-1848 @ Petit Palais, Paris

Paris romantique, 1815-1848
Petit Palais, Paris
22 mai - 15 septembre 2019

Edouard Dubufe
Edouard Dubufe 
Jeune fille au portrait, vers 1840 
Musée des Arts décoratifs, Paris 
Photo : MAD 

Après « Paris 1900, la Ville spectacle », le Petit Palais présente « Paris romantique » et poursuit ainsi son évocation des grandes périodes fondatrices de l’identité de Paris. Cette exposition-événement offre un vaste panorama de la capitale durant les années romantiques, de la chute de Napoléon à la révolution de 1848.

Plus de 600 œuvres -peintures, sculptures, costumes, objets d’art et mobilier- plongent le visiteur dans le bouillonnement artistique, culturel et politique de cette époque. Grâce à une scénographie immersive, le parcours invite à une promenade dans la capitale à la découverte des quartiers emblématiques de la période : les Tuileries, le Palais-Royal, la Nouvelle-Athènes, la cathédrale Notre-Dame de Paris de Victor Hugo, ou les Grands Boulevards des théâtres. Dans le même temps, un volet dédié aux salons littéraires et mondains est présenté au musée de la Vie romantique et complète l’exposition (pour plus d'informations cliquez ici : www.wanafoto.com/2019/05/paris-romantique-musee-vie-romantique.html)

Le parcours qui suit le déroulé d’une journée débute au petit matin dans les salons du palais des Tuileries, résidence royale et siège du pouvoir politique. Grâce à des prêts exceptionnels, notamment du musée des Arts décoratifs, certains intérieurs sont évoqués ainsi que des personnalités qui ont influencé la mode, comme la duchesse de Berry ou pratiqué les arts comme Marie d’Orléans dont l’œuvre sculpté est remarquable.

La journée se poursuit par une balade au Palais-Royal. Une spectaculaire maquette provenant du musée Carnavalet et une reconstitution scénographique permettent de revivre l’animation propre à ce temple du commerce et des plaisirs. Un ensemble d’objets de luxe, petits bronzes et accessoires de mode rappellent le raffinement de l’artisanat d’art de cette époque. Une sélection de costumes, prêtés par le Palais Galliera illustrent également le « chic » des Parisiennes et des dandys faisant déjà de Paris la capitale de la mode.

Le visiteur découvre ensuite un accrochage à touche-touche d’œuvres, qui recrée le Salon tel qu’il était présenté au Louvre. Peintures et sculptures s’y répondent et les représentants des différentes tendances artistiques y sont présentés côte-côte. On retrouve ainsi Chassériau, Delacroix, Girodet, Ingres, ou encore Vernet et Delaroche, à côté de Bosio, David d’Angers, Pradier ou Préault pour la sculpture.

Charles-Edouard Leprince
Charles-Edouard Leprince (baron de Crespy)
Promenade de Julie et Saint-Preux sur le lac de Genève, 1824
Huile sur toile
Montmorency, musée Jean-Jacques Rousseau
Photo : Didier Fontan

Horace Vernet
Horace Vernet
Mazeppa aux loups, 1826 
Huile sur toile
Avignon, musée Calvet
Photo : Jean-Luc Maby

David d’Angers
Pierre-Jean David, dit David d’Angers
La jeune grecque au tombeau de Marco Botzaris, plâtre, 
Angers, Galerie David d’Angers
Photo : Musées d’Angers

Le parcours se poursuit par une salle dédiée au goût pour le Moyen-Âge que l’on redécouvre après la Révolution. Il inspire les peintres « troubadour » avant d’enthousiasmer les artistes romantiques. Le succès du célèbre roman de Victor Hugo, Notre-Dame de Paris (1831) ravive la passion populaire pour des « siècles obscurs » et le patrimoine du vieux Paris pittoresque. 

L’exposition rappelle ensuite que cette effervescence culturelle a pour toile de fond une forte instabilité politique. En juillet 1830, le roi Charles X est renversé. À sa place, Louis-Philippe, est porté au pouvoir mais n’en devient pas moins très vite impopulaire. Les émeutes sont nombreuses, comme en témoigne la célèbre lithographie d’Honoré Daumier, Le massacre de la rue Transnonain (1834). Un ensemble de caricatures politiques de Daumier, Granville, Traviès, Roubaud restitue les débats et les luttes politiques de la période tandis qu’une sélection de peintures et de sculptures rappelle les combats menés dans les rues de Paris en juillet 1830.

Léon Cogniet
Léon Cogniet
Les Drapeaux, 1830
Huile sur toile
Orléans, musée des Beaux-Arts
Photo : musée des Beaux-Arts/Ville d’Orléans

Le thème révolutionnaire est également abordé par le biais de deux œuvres emblématiques créées la même année : Hernani de Victor Hugo et La Symphonie fantastique d’Hector Berlioz.

La période voit également apparaître le mythe de l’artiste bohème, en quête d’inspiration et de reconnaissance, incompris du public bourgeois et voué à la misère. Des peintures et gravures évoquent la vie de ces artistes mais également les divertissements populaires comme les bals et les fêtes costumées qui se développent à cette période.

Le visiteur part ensuite à la découverte de la Nouvelle Athènes, quartier situé près de la gare Saint Lazare, et qui abrite alors de nombreux ateliers d’artistes : celui d’Ary Scheffer, aujourd’hui musée de la Vie Romantique, de Géricault et même pendant un temps, celui de Delacroix mais aussi les demeures de George Sand, Chopin...

Désiré Court
Désiré Court 
Femme à mi-corps, couchée sur un divan, 1829
Huile sur toile
Montpellier, musée Fabre
Photo : Musée Fabre, Montpellier/Frédéric Jaulmes

La journée se termine sur les Grands Boulevards, lieu de promenade et de distraction favoris des Parisiens où se situent le Théâtre italien pour l’opéra et les salles de spectacles plus populaires. On retrouve les figures des grandes « vedettes » comme l’actrice Marie Dorval, l’acteur Mélingue, les danseuses Fanny Essler et Marie Taglioni à travers des portraits, des objets-souvenirs et des projets de décors et de costumes.

Le parcours se clôt par la révolution de 1848 et la désillusion de la génération romantique avec la présentation du manuscrit original de L’Éducation sentimentale de Gustave Flaubert.

Des dispositifs de médiation numériques pour prolonger l’expérience de visite :

Une première borne numérique rappelle le contexte politique de la période à travers quatre épisodes historiques : la Restauration, la révolution de 1830, la Monarchie de juillet et la révolution de 1848.

Un second dispositif présente une carte interactive de Paris pour situer les monuments ainsi que les lieux de divertissement, artistiques, littéraires et politiques emblématiques de la période romantique évoqués dans l’exposition.

Enfin, une application mobile invite le public à prolonger l’exposition en partant dans Paris sur les traces toujours palpables de cette époque. Le parcours, sous forme d’un jeu de piste, permet de découvrir de manière ludique les principaux quartiers évoqués dans l’exposition. Réalisée avec l’agence Ma Langue au chat, elle est disponible gratuitement pour iOS et Androïd en français et en anglais, et propose deux parcours, un famille et un adulte.

Paris romantique, 1815-1848
Editions Paris Musées
24 x 30 cm, 512 pages, relié, 430 illustrations, 49,90 euros

Sous la direction de Jean-Marie Bruson
Préface d’Adrien Goetz. Textes de Gérard Audinet, Olivier Bara, Thierry Cazaux, 
Cécilie Champy-Vinas, Stéphanie DeschampsTan, Anne Dion-Tenenbaum, Yves Gagneux, 
Audrey GayMazuel, Stéphane Guégan, Marie-Laure Gutton, Catherine Join-Diéterle, 
Wassili Joseph, Marine Kisiel, Élodie Kuhn, Vincent Laisney, 
Sylvie Le Ray-Burimi, Christophe Leribault,  Maïté Metz, 
Jean-Luc Olivié, Pauline Prevost-Marcilhacy, Cécile Reynaud, 
Gaëlle Rio, Thierry Sarmant, Miriam Simon, David Simonneau

COMMISSARIAT GÉNÉRAL :
Christophe Leribault, directeur, Petit Palais
Jean-Marie Bruson, conservateur général honoraire, musée Carnavalet
Cécilie Champy-Vinas, conservatrice des sculptures, Petit Palais

COMMISSARIAT :
Gérard Audinet, directeur, Maisons de Victor Hugo, Paris et Guernesey
Yves Gagneux, directeur, Maison de Balzac
Audrey Gay-Mazuel, conservatrice du patrimoine, musée des Arts décoratifs
Sophie Grossiord, conservatrice générale, Palais Galliera
Maïté Metz, conservatrice du patrimoine, musée Carnavalet
Cécile Reynaud, directrice d’études, EPHE
Gaëlle Rio, directrice, musée de la Vie romantique

PETIT PALAIS, PARIS
Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Avenue Winston-Churchill - 75008 Paris
www.petitpalais.paris.fr

18/02/19

Fernand Khnopff @ Petit Palais, Paris

Fernand Khnopff, Le maître de l’énigme
Petit Palais, Paris
Jusqu' au 17 mars 2019

Fernand Khnopff
Une Ville morte (Avec Georges Rodenbach), 1889
Pastel, crayons de couleurs et rehauts blancs sur papier
Collection The Hearn Family Trust, New York.

Le Petit Palais présente actuellement une exposition inédite dédiée à Fernand Khnopff conçue en collaboration avec les Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique. Artiste rare, le maître du Symbolisme belge n’a pas bénéficié de rétrospective à Paris depuis près de quarante ans. L’exposition du Petit Palais, empruntant dans de nombreux musées, comme le Metropolitan Museum de New York, la Neue Pinakothek de Munich, l’Albertina de Vienne mais aussi auprès de nombreuses collections privées, rassemble près de 150 pièces. Elle offre un panorama emblématique de l’esthétique singulière de Fernand Khnopff, à la fois peintre, dessinateur, graveur, sculpteur et metteur en scène de son oeuvre. L’exposition évoque par sa scénographie le parcours initiatique de sa fausse demeure qui lui servait d’atelier et aborde les grands thèmes qui parcourent son oeuvre, des paysages aux portraits d’enfants, des rêveries inspirés des Primitifs flamands aux souvenirs de Bruges-la-Morte, des usages complexes de la photographie jusqu’aux mythologies personnelles placées sous le signe d’Hypnos.

Fernand Khnopff
A Fosset, l’entrée du village, 1885
Huile sur toile
Collection particulière

Fernand Khnopff
Un hortensia, 1884 
Huile sur toile
Metropolitain Museum of Art, New York
Photo Metropolitan Museum of Art

A la fois point de départ et fil rouge de l’exposition, la maison-atelier de Fernand Khnopff est un véritable « temple du Moi » au sein duquel s’exprime pleinement sa personnalité complexe. A travers une scénographie qui reprend les couleurs de son intérieur – bleu, noir, blanc et or, le parcours évoque les obsessions et les figures chères à l’artiste : du portrait aux souvenirs oniriques, du fantasme au nu. Après une salle introductive recréant le vestibule de son atelier et évoquant la demeure même de l’artiste, le parcours débute avec la présentation de peintures de paysages représentant Fosset, petit hameau des Ardennes belges où Fernand Khnopff passe plusieurs étés avec sa famille. De ces paysages de petit format, saisis sur le vif, on perçoit tout de suite chez l’artiste un goût pour l’introspection et la solitude.

Une autre facette de son oeuvre, plus connue du grand public, est son travail de portraitiste. Fernand Khnopff représente des proches comme sa mère, des enfants qu’il dépeint avec le sérieux d’adultes, parfois des hommes. Mais il affectionne surtout les figures féminines, toutes en intériorité et nimbées de mystère. Sa soeur Marguerite avec qui il noue une secrète complicité devient son modèle et sa muse. Marguerite est également le sujet de nombreux portraits photographiques. Fernand Khnopff s’intéresse à ce médium avec beaucoup d’intérêt. L’artiste utilise ce procédé moderne au service de son art afin d’étudier la pose et la gestuelle de son modèle favori qu’il déguise en princesse de légende ou en divinité orientale. Il fait également photographier un certain nombre de ses oeuvres par un photographe de renom Albert-Edouard Drains dit Alexandre et retravaille les tirages avec des rehauts de crayon, d’aquarelle ou de pastel.

Fernand Khnopff
Sleeping Medusa ou Méduse endormie, 1896
Pastel sur papier
Collection Particulière

Comme d’autres peintres symbolistes, l’artiste est fasciné par les mythes antiques. Parmi ses obsessions, la figure d’Hypnos, le dieu du Sommeil apparaît de manière récurrente. La petite tête à l’aile teintée en bleu, couleur du rêve, est représentée la première fois en 1891 dans le tableau I Lock My Door Upon Myself. Hypnos est l’objet de plusieurs tableaux tout comme la Méduse ou bien encore OEdipe qui esquisse dans le tableau Des caresses un étrange dialogue avec un sphinx à corps de guépard.

Fernand Khnopff consacre également différents tableaux à Bruges, ville elle aussi énigmatique, où il vécut jusqu’à l’âge de six ans. La nostalgie de ces années d’enfance mêlée à une admiration pour le primitif flamand Memling donne naissance à plusieurs tableaux. Fernand Khnopff exécute aussi des vues de Bruges qu’il associe à un portrait de femme ou à un objet symbolique renvoyant à la cité des Flandres.

Fernand Khnopff
Souvenir de Flandre. Un canal, 1904
Craie et pastel sur papier.
Collection The Hearn Family Trust, New York

En fin de parcours, une série de dessins et de tableaux de nus sensuels évoquent son rapport à la féminité. Ces femmes à la chevelure rousse, vaporeuse, au regard insistant, représentées dans un halo semblent tout droit sorties d’un songe. Contrairement aux héroïnes de Klimt peintes à la même époque, elles ne paraissent aucunement en proie aux tourments de la chair. Elles ne sont que les représentations de l’« éternel féminin ».

Commissaires de l'exposition :
Michel Draguet, directeur des Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique
Christophe Leribault, directeur du Petit Palais
Dominique Morel, conservateur général au Petit Palais

A lire, l'album de l'exposition :

Fernand Khnopff, Le maître de l’énigme
Textes de Michel Draguet et Dominique Morel
Éditions Paris Musées
22/28 cm - 96 pages - Broché - 75 illustrations 

A lire également :

Fernand Khnopff
Textes de Michel Draguet
Éditions Fonds Mercator
24/27 cm - 304 pages - Relié

PETIT PALAIS
Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Avenue Winston-Churchill - 75008 Paris
www.petitpalais.fr

06/05/18

Regards photographiques sur le Petit Palais @ Petit Palais, Paris - L'esprit des lieux

L’esprit des lieux. Regards photographiques sur le Petit Palais
Petit Palais, Paris
3 mai – 8 juillet 2018

Vasco Ascolini, Jean-Christophe Ballot, Stéphane Couturier, Bruno Delamain, Flore, Hélène Langlois, 
Julien Lescoeur


Le Petit Palais présente en entrée libre la première exposition dédiée à son jeune fonds photographique. Le parcours se compose de sept photographes, sept personnalités séduites par l’esprit des lieux : Vasco Ascolini, Jean-Christophe Ballot, Stéphane Couturier, Bruno Delamain, Flore, Hélène Langlois, Julien Lescoeur. Une centaine de photographies contemporaines acquises ces dix dernières années, portant un regard particulier sur le musée lui-même, sont exposées.

Comme dans beaucoup d’institutions anciennes, la photographie est d’abord entrée au Petit Palais comme document. C’est au début des années 1990 qu’elle accède au rang d’objet de collection à la faveur de la redécouverte et de la restauration d’un ensemble exceptionnel de daguerréotypes. L’intérêt pour le médium motive dès lors acquisitions et commandes. Des achats de photographies anciennes sont centrés sur l’Exposition Universelle de 1900 et des portraits de personnalités liées aux collections : le marchand Ambroise Vollard, la comédienne Sarah Bernhardt et bien sûr des artistes…. En 2016, l’exposition Dans l’Atelier. L’artiste photographié d’Ingres à Jeff Koons a permis de montrer les meilleures d’entre-elles.

La photographie contemporaine n’est pas pour autant délaissée. Comme de nombreuses institutions en chantier à la même époque (le Louvre, le Grand Palais…), le Petit Palais ouvre ses portes – et ses entrailles – aux photographes à l’occasion de sa rénovation opérée de 2000 à 2005. Témoins privilégiés, Flore, Bruno Delamain, Hélène Langlois et Stéphane Couturier observent et suivent de l’intérieur les mutations profondes que vit le musée. À sa réouverture, les photographes ont conquis leur place. D’autres artistes leur emboîtent alors le pas : Julien Lescoeur, Jean-Christophe Ballot et Vasco Ascolini sillonnent le Petit Palais pour en tirer le portrait. Le parcours organisé en sept sections présente le travail de chaque photographe.

Vasco Ascolini (né en 1937, vit et travaille à Reggio Emilia)
Profondément marqué par l’univers théâtral au sein duquel il travaille longuement, Vasco Ascolini accorde une attention particulière aux effets dramatiques de la lumière. Les institutions muséales deviennent l’un de ses sujets de prédilection dès les années 1970. Attiré par les zones d’ombre et la gestuelle déclamatoire, Vasco Ascolini fait de la sculpture, ou plutôt des sculptures et de leur vie secrète, l’une de ses recherches majeures. Le photographe vient rencontrer celles du Petit Palais à l’automne 2016. L’utilisation exclusive du noir et blanc et du papier baryté accentuent la violence des contrastes, et les jeux de miroir et de trompe-l’œil égarent le spectateur. Vasco Ascolini donne une interprétation à la fois mélancolique et joueuse de l’ambiance du musée. Les superpositions, les flous et les cadrages à fleur d’objet font naître un étonnant peuple d’ombres.

Jean-Christophe Ballot (né en 1960, vit et travaille à Paris)
Architecte et cinéaste de formation, grand voyageur, Jean-Christophe Ballot axe son travail photographique sur la perception et le rendu de l’espace. Son approche se veut très classique : l’emploi de la chambre photographique et du trépied, le temps de pose de plusieurs secondes installent le photographe dans son sujet, et lui permettent de travailler la durée plutôt que l’instantané. Le travail avec la lumière naturelle, l’attention à la qualité intrinsèque de celle-ci à l’intérieur du bâtiment ont guidé les pas de Jean-Christophe Ballot au Petit Palais. S’attardant sur un angle de vue inattendu, sur un éclairage précis à une heure particulière, ses prises de vue paraissent retenir une présence fugitive. Le regard sur l’architecture se double d’un regard sur les œuvres, qui apparaissent sous un jour inattendu.

Stéphane Couturier (né en 1957, vit et travaille à Paris)
Depuis la fin des années 1980, Stéphane Couturier documente les transformations urbaines, en France, en Europe et dans le monde. Il suit ainsi les travaux du Grand Palais, effectuant plusieurs campagnes de prises de vues, entre 1997 et 2003-2004 – des premières interventions de consolidation à la pose des échafaudages pour la réalisation des travaux de la grande nef. Ce travail donne lieu aux deux portfolios présentés ici. Alors qu’il photographie le Grand Palais, le Petit Palais vit également sa rénovation. Ce bâtiment intrigue l’artiste. Il n’obtiendra malheureusement pas l’autorisation de suivre le chantier et ne pourra visiter les lieux qu’une fois. Privilégiant la vue frontale et la planéité, et fidèle à son goût pour l’indétermination spatiale, le photographe fait hésiter le spectateur : sommes-nous dedans ou dehors ? Avec ses vues dont il faut décrypter les strates, Stéphane Couturier nous propose des portraits de lieux invisibles et disparus.

Bruno Delamain (né en 1955, vit et travaille à Paris)
Photographe formé à l’école Louis Lumière, Bruno Delamain fait la connaissance de l’architecte Philippe Chaix en 1991. Une collaboration régulière s’engage. Lorsque Philippe Chaix est désigné avec Jean-Paul Morel pour conduire la rénovation du Petit Palais, le photographe leur emboîte le pas. Il y travaille de novembre 2005 à janvier 2006, s’intéressant aux coulisses d’une métamorphose. De ce travail naissent vingt-trois photographies noir et blanc, dont trois sont conservées aujourd’hui au musée. D’un noir profond, elles offrent une vision très abstraite du chantier : perspectives inattendues, lieux désertés, l’agitation disparaît au profit d’un regard méditatif sur la transformation architecturale. 

Flore (née en 1963, vit et travaille à Paris)
Lors de la rénovation du musée, la Mairie de Paris confie une carte blanche à l’artiste franco-espagnole Flore pour la couverture photographique du chantier. Ce travail, qui dure cinq ans (2000-2005), mène peu à peu l’artiste à produire un grand nombre d’images aujourd’hui dans la collection. Ces cinq années de travail lui ont permis d’établir un lien étroit avec le musée en mutation : elle promène son objectif dans les anciennes salles en cours de démantèlement, suit les pelleteuses qui creusent dans le jardin, observe la forêt d’échafaudages qui dérobe l’architecture au regard… De l’intérieur, elle accompagne la transformation, qui culmine avec la réinstallation des oeuvres dans leurs nouvelles salles. Des premiers tirages d’artiste tout en noirs ou aux couleurs estompées, évoquant la ruine envahissante dans des flous appuyés, en passant par une série qui évoque étrangement le monde souterrain, elle aboutit aux vues lumineuses des espaces vides et dorés.

Hélène Langlois (née en 1975, vit et travaille à Paris)
Après des études d’histoire de l’art à l’École du Louvre, Hélène Langlois entre ensuite à l’École Supérieure des Beaux-Arts du Mans où elle obtient son diplôme en 2001. Elle commence à travailler au Petit Palais en 2003. Munie de son appareil, elle parcourt l’espace en mutation durant trois ans. Elle se forge ainsi un regard personnel, et une approche de l’architecture très sensible au fragment et aux structures précaires. Son travail évolue avec le chantier, et se focalise peu à peu sur la couleur et ses subtiles variations, qu’elle observe dans les matériaux de rebut et les lieux inattendus. Il s’agit là des premières oeuvres achevées de la photographe : elles révèlent avec force un talent aujourd’hui affirmé, qui continue d’explorer la lumière quotidienne et ce qu’elle peut révéler de l’intime.

Julien Lescoeur (né en 1978, vit et travaille à Paris)
Julien Lescoeur se forme à la photographie lors de ses études artistiques, pratiquant notamment la peinture et le dessin. Son expérience en Allemagne s’avère essentielle dans le développement de son oeuvre : l’Ecole de Düsseldorf et le New Topographics, la ville de Berlin avec ses entre-deux et ses présences photographiques, nourrissent son travail. Invité à découvrir un bâtiment éloigné de ses sujets de prédilection, le Petit Palais représentant d’une architecture et d’un goût éclectiques et foisonnants, l’artiste s’est lancé le défi de traquer en ce palais Belle-Epoque les éléments ignorés d’une abbaye cistercienne. Et le défi est relevé : faisant preuve d’un regard singulier et surprenant pour qui connaît les lieux, le photographe transfigure l’espace. 

Commissaire de l'exposition : Susana Gàllego Cuesta, conservatrice en chef, responsable de la collection photographique du Petit Palais.

PETIT PALAIS, PARIS
Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
www.petitpalais.paris.fr

11/02/18

Les Hollandais à Paris, Petit Palais, Paris

Les Hollandais à Paris, 1789-1914
Van Gogh, Van Dongen, Mondrian...
Petit Palais, Paris
Jusqu'au 13 mai 2018

Vincent van Gogh
Vincent van Gogh
Vue depuis l’appartement de Theo, 1887 
Huile sur toile 
Amsterdam, Van Gogh Museum (Vincent Van Gogh Foundation)

Le Petit Palais présente actuellement, en collaboration avec le musée Van Gogh d’Amsterdam et le RKD (Institut Néerlandais d’Histoire de l’Art) de la Haye, la première grande exposition en France dédiée aux riches échanges artistiques, esthétiques et amicaux entre les peintres hollandais et français à Paris, de la fin du XVIIIe siècle jusqu’au début du XXe siècle. Cent quinze œuvres empruntées aux plus grands musées des Pays-Bas, mais aussi à d’autres musées européens et américains, jalonnent ce parcours retraçant un siècle de révolutions picturales.

Le parcours chronologique raconte ces liens qui se sont noués entre les artistes hollandais et leurs confrères français, les influences, échanges et enrichissements mutuels à travers les figures de neuf peintres néerlandais : Gérard van Spaendonck pour la fin du XVIIIe et Ary Scheffer pour la génération romantique ; Johan Jongkind, Jacob Maris et Frederik Kaemmerer pour le milieu du XIXe siècle, George Breitner et Vincent van Gogh pour la fin du XIXe siècle et enfin Kees van Dongen et Piet Mondrian pour le début du XXe siècle. Leurs œuvres sont présentées aux côtés de celles d’artistes français contemporains comme Géricault, David, Corot, Millet, Boudin, Monet, Cézanne, Signac, Braque, Picasso... afin d’établir des correspondances et comparaisons.

Johan Barthold Jongkind
Johan Barthold Jongkind 
Rue Notre-Dame, Paris, 1866 
Huile sur toile
© Collection Rijksmuseum, Amsterdam. Purchased with the support of
the BankGiro Lottery, the Rijksmuseum Fonds and the Vereniging Rembrandt,
with additional funding from the Prins Bernhard Cultuurfonds

Jacob Maris
Jacob Maris
Le Peintre Frederik Kaemmerer au travail à Oosterbeek, 1861 
Huile sur papier marouflé sur bois  
Dordrecht, Dordrechts Museum
© Dordrecht, Dordrechts Museum

Frederik Hendrik Kaemmerer
Frederik Hendrik Kaemmerer 
Vue de Scheveningue, vers 1870 
Huile sur toile 
La Haye, Haags Historisch Museum 
© Collection Haags Historisch Museum

De 1789 à 1914, plus d’un millier d’artistes hollandais se rendent en France, attirés par la Ville-Lumière et le dynamisme de sa vie artistique. Paris est en effet la destination prisée de nombre d’artistes du monde entier. Elle attire par les multiples possibilités qu’elle offre : son enseignement, les opportunités de carrière, la richesse de ses musées et un marché de l’art en plein essor. Les séjours des artistes néerlandais, plus ou moins longs, sont parfois le premier pas vers une installation définitive en France. Ces artistes ont en tout cas une influence décisive sur le développement de la peinture hollandaise, certains comme Maris ou Breitner diffusant des idées nouvelles à leur retour en Hollande. De la même manière, des figures comme Jongkind ou Van Gogh apportent à leurs camarades français, des thèmes, des couleurs, des manières proches de la sensibilité néerlandaise.

George Hendrik Breitner
George Hendrik Breitner 
Le Kimono rouge, 1893 
Huile sur toile, Amsterdam, Stedelijk Museum 
© Collection Stedelijk Museum Amsterdam

Le parcours chronologique s’ouvre sur l’œuvre de Van Spaendonck, jeune artiste ambitieux spécialisé dans la peinture de fleurs qui arrive à Paris en 1769. Par son talent et ses relations bien placées, il est nommé en 1793 professeur de dessin botanique au jardin des Plantes. Ami de Jacques-Louis David, Van Spaendonck devient une personnalité importante de la vie artistique parisienne et fait figure de précurseur pour toute une génération de peintres néerlandais qui souhaitent faire le voyage jusqu’à Paris. Ary Scheffer est l’un d’entre eux. Il s’installe dans la capitale en 1811 et devient l’un des artistes les plus en vue sous le règne de Louis-Philippe. Parrainant de nombreux jeunes artistes français, il est l’un des relais essentiels entre les Pays-Bas et la France.

Vincent van Gogh
Vincent van Gogh 
Autoportrait, 1887 
Huile sur carton,
Amsterdam, Van Gogh Museum (Vincent van Gogh Foundation)

Vincent van Gogh
Vincent van Gogh 
Le Boulevard de Clichy, 1887 
Huile sur toile 
Amsterdam, Van Gogh Museum (Vincent van Gogh Foundation)

Vincent van Gogh
Vincent van Gogh 
Jardins potagers et moulins à Montmartre, 1887 
Huile sur toile 
Amsterdam, Van Gogh Museum (Vincent van Gogh Foundation)

À partir du milieu du XIXe siècle, l’afflux d’artistes étrangers dans la capitale française devient de plus en plus important. Le succès des expositions universelles en est l’une des raisons. C’est à cette période que s’installent les peintres Jongkind, Maris et Kaemmerer. Ils fréquentent assidûment les cafés et se lient d’amitié avec les artistes français, tels Boudin ou Monet avec Jongkind ou tout du moins ils observent attentivement leur peinture comme Maris très influencé par l’école de Barbizon. Cette vie artistique foisonnante inspire leur manière de peindre. Le développement du marché de l’art leur permet également de mieux se faire connaître. Kaemmerer profite en effet de ses liens avec la galerie Goupil pour accroître sa renommée.

À la fin du XIXe siècle et jusqu’au début du XXe siècle, l’attrait pour Paris est à son apogée. La capitale est un passage obligé pour tous les artistes internationaux. Breitner, Van Gogh, Van Dongen puis Mondrian ne font pas exception. 

Jan Sluijters
Jan Sluijters
Bal Tabarin, 1907 
Huile sur toile
Amsterdam, Stedelijk Museum 
© Collection Stedelijk Museum Amsterdam

Piet van der Hem
Piet van der Hem 
Le Moulin-Rouge, vers 1908-1909 
Collection particulière
© Photo by courtesy Mark Smit, Omnen. Piet van der Hem droits réservés

Breitner ne reste pas longtemps à Paris, mais les artistes français et notamment Degas le marquent durablement et influencent sa peinture. Vincent van Gogh lui y restera deux ans. Son séjour sera décisif pour l’évolution de son style. Il se lie d’amitié avec de nombreux artistes comme Emile Bernard, Toulouse-Lautrec, Camille Pissarro, Signac… Aux contacts des impressionnistes, sa palette s’éclaircit et sa touche devient plus déliée. Kees van Dongen quant à lui fait partie des artistes qui s’installent définitivement à Paris. La vie nocturne parisienne le fascine et constitue le sujet principal de ses tableaux aux couleurs vives et violentes. 

Au début du XXe siècle, Piet Mondrian voit également son style évoluer grâce à ses séjours parisiens. En 1912, il s’y installe pour y trouver un nouveau souffle et poursuivre son cheminement de la figuration vers l’abstraction au contact des toiles de Braque et Picasso.

Piet Mondrian
Piet Mondrian 
Paysage avec arbres, 1912
Huile sur toile
© Collection Gemeentemuseum, La Haye 

Piet Mondrian
Piet Mondrian 
Composition XIV (Compositie XIV), 1913 
Huile sur toile 
Collection Van Abbemuseum, Eindhoven, Pays-Bas 
© Photo Peter Cox, Eindhoven, The Netherlands

La scénographie de l’exposition plonge le public dans des univers très différents pour chacun des neuf peintres hollandais présentés et donne des clés pour comprendre leur époque.

Une salle dédiée à la médiation est intégrée dans le circuit de l’exposition. Intitulé L’atelier du peintre, cet espace propose aux visiteurs de découvrir et d’expérimenter la technique des peintres présentés et l’évolution marquante de leur style. Un audioguide accompagne les visiteurs.

Commissariat de l'exposition :
Edwin Becker : conservateur en chef des expositions, musée Van Gogh, Amsterdam
Stéphanie Cantarutti : conservatrice en chef au Petit Palais
Mayken Jonkman : conservatrice en chef, RKD – Institut Néerlandais d’Histoire de l’Art, La Haye
Christophe Leribault : directeur du Petit Palais

PETIT PALAIS 
Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
www.petitpalais.paris.fr

18/10/16

Albert Besnard @ Petit Palais, Paris

Albert Besnard
Modernités Belle Epoque
Petit Palais, Paris

25 octobre 2016 - 29 janvier 2017


Albert Besnard
Albert Besnard (1849-1934)
Portrait de la comtesse Maurice Pillet-Will,
vers 1900-1905, huile sur toile, 101 x 82 cm, Paris, Galerie Elstir.
© Lucile Audouy


Albert Besnard
Albert Besnard (1849-1934)
Portrait de Madame Georges Rodenbach,
huile sur bois, 52 x 62 cm, Toulon, Musée d’Art. Don Rodenbach
Photo © 2015 F. Joncour

Le Petit Palais et le Palais Lumière d’Evian s’associent pour présenter à Paris une rétrospective consacrée à Albert Besnard, gloire de la peinture française de la Belle Époque. Comblé d’honneurs et de charges (membre de l’Académie des Beaux-Arts en 1912, directeur de la Villa Médicis de 1913 à 1921, reçu à l’Académie française en 1924, directeur de l’Ecole des Beaux-Arts de 1922 à 1932), il fut le premier peintre auquel la République fit l’honneur de funérailles nationales, bien avant Georges Braque. Trop vite oublié, il fut rangé ensuite par méconnaissance, au rayon des académiques stériles.

L’exposition que lui consacre le Petit Palais, dont Besnard décora l’immense coupole du vestibule, s’attache à montrer combien ce peintre moderne par la hardiesse de son coloris et la richesse de son inspiration mérite d’être redécouvert. Près de 200 oeuvres permettront donc d’appréhender l’itinéraire de cet artiste, de Paris jusqu’à Rome, en passant par Londres et les rives du Gange.


Albert Besnard
Albert Besnard (1849-1934)
Féérie intime, 1901, huile sur toile, 146 x 155 cm,
Paris, collection Lucile Audouy.
© Lucile Audouy


Albert Besnard
Albert Besnard (1849-1934)
Printemps, vers 1887, huile sur
panneau, 46 x 27 cm, Paris, Galerie Elstir.
© Lucile Audouy

Dans une scénographie évoquant le Paris de la Belle Epoque, le parcours de l’exposition permet d’apprécier les différentes facettes de l’oeuvre de Besnard : symboliste tardif, chantre des courbes de la femme 1900, portraitiste, grand décorateur, ou encore pastelliste virtuose et inquiétant graveur.

L’exposition ouvre ainsi sur les débuts de peintre, couronné par le Grand Prix de Rome en 1874. Pensionnaire à l’Académie de France de 1875 à 1878, il rencontre à Rome sa future femme, le sculpteur Charlotte Dubray. Ensemble, ils partent en Angleterre, où Besnard découvre la peinture préraphaëlite et se lie d’amitié avec le graveur Alphonse Legros auprès de qui il perfectionne sa technique de l’eau-forte.

Revenu à Paris au début de l’année 1884, il reçoit de très nombreuses commandes de portraits qui font sa renommée. Albert Besnard est aussi le peintre de la beauté féminine, qu’il s’agisse de portraits intimes au pastel, de nus sensuels ou d’effigies mondaines dont il est un auteur recherché. Il devient parallèlement l’un des peintres décorateurs les plus en vue de la capitale. Les grands chantiers parisiens lui offrent la possibilité de renouveler l’art du décor monumental, des murs de l’École de Pharmacie et de la Sorbonne, aux plafonds de l’Hôtel de Ville, du Petit Palais et de la Comédie-Française.


Albert Besnard
Albert Besnard (1849-1934)
Le Châle rouge, avant 1920,
pastel, 60 x 49 cm, Collection privée.
Photo © Th. Hennocque

Le recours à des thèmes modernes, le symbolisme de son langage et la flamboyance de sa palette impose sa puissante originalité. Un Besnard plus secret se révèle avec sa pratique de la gravure, qui lui permet d’aborder des sujets plus graves, les émotions existentielles de l’homme face à la mort, et montrer ainsi toute la complexité de sa personnalité et de son art. Ses gravures, et notamment la série « Elle », sont parmi les plus frappantes et les plus originales au tournant du siècle.

L’exposition évoque enfin la veine orientaliste de l’artiste. Voyageant en Algérie et aux Indes, il livre ainsi une vision personnelle d’un Orient âpre et envoûtant, d’une brûlante féérie. Ses grandes huiles et gouaches indiennes saturées de couleurs font sensation à la galerie Georges Petit en 1912, et contribuent, comme l’ensemble de son oeuvre, à ouvrir des voies nouvelles.

Commissariat de l'exposition :
Chantal Beauvalot : docteur en histoire de l’art
Stéphanie Cantarutti : conservateur en chef au Petit Palais
Christine Gouzi : maître de conférences à l’université de Paris-Sorbonne
Christophe Leribault : directeur du Petit Palais
William Saadé : conservateur en chef honoraire, chargé de mission pour la Ville d’Evian

LE PETIT PALAIS
Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris

www.petitpalais.paris.fr