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18/10/21

Francisco de Goya @ Fondation Beyeler, Riehen / Bâle

Goya
Fondation Beyeler, Riehen / Bâle
10 octobre 2021 – 23 janvier 2022

Francisco de Goya
Francisco de Goya 
Autoportrait devant le chevalet (Autorretrato ante su caballete), 1785
Huile sur toile, 40 x 27 cm
Museo de la Real Academia de Bellas Artes de San Fernando, Madrid

275 ans après sa naissance, la Fondation Beyeler consacre à Francisco de Goya – précurseur majeur de l’art moderne – l’une des expositions les plus importantes réalisées à ce jour. Pour la première fois, des tableaux de collections privées espagnoles rarement donnés à voir côtoient dans les espaces de la Fondation Beyeler des œuvres maîtresses en provenance de collections privées et de musées européens et américains de tout premier plan. L’exposition réunit environ 70 tableaux et plus de 100 dessins et gravures d’exception. Aujourd’hui comme du vivant de l’artiste, l’œuvre de Goya donne à vivre une expérience sensorielle et intellectuelle unique. Depuis deux siècles, son œuvre complexe et ambigu constitue pour de nombreux·ses artistes un repère et une référence incontournables. L’exposition est organisée par la Fondation Beyeler en coopération avec le Museo Nacional del Prado à Madrid.

Francisco de Goya
Francisco de Goya
Le sabbat des sorcières, (El aquelarre), 1797-1798
Huile sur toile, 43 × 30 cm
Fundación Lázaro Galdiano, Madrid

Francisco de Goya y Lucientes (1746–1828) occupe dans l’histoire de l’art européen une position paradoxale en tant qu’un des derniers grands peintres de cour d’une part et annonciateur de la figure de l’artiste moderne d’autre part. Afin de permettre au public d’apprécier la singularité profonde de son activité créatrice, qui couvre la période du rococo tardif au romantisme, et de rendre justice à la richesse formelle et thématique de son œuvre peint, dessiné et gravé, l’exposition présente tout l’éventail des genres et des sujets de prédilection de Goya. Conçue de manière chronologique, elle réunit des tableaux de représentation grand format tout comme des pages de carnets de croquis, mettant l’accent sur l’œuvre tardif de l’artiste.

Francisco de Goya
Francisco de Goya 
Hôpital de la peste (Hospital de apestados), 1808–1810
Huile sur toile, 32,5 x 57,3 cm
Collection du Marquis de la Romana

Francisco de Goya
Francisco de Goya
Nature morte aux dorades (Besugos), 1808–1812
Huile sur toile, 44,8 x 62,5 cm
The Museum of Fine Arts, Houston
Museum purchase funded by the Alice Pratt Brown Museum Fund 
and the Pratt Foundation Accessions Endowment Fund, 94.245
Photo: © The Museum of Fine Arts, Houston

L’exposition de la Fondation Beyeler donne à voir d’une part le peintre de cour et d’autre part le créateur d’univers picturaux énigmatiques et inquiétants, son œuvre sacré comme son œuvre profane, ses représentations du Christ et de sorcières, ses portraits et ses peintures d’histoire, ses natures mortes et ses scènes de genre. Outre des tableaux réalisés pour le compte de la maison royale, de l’aristocratie et de la bourgeoisie, l’exposition présente des œuvres que Goya crée dans un espace de liberté artistique conquis à la force de sa volonté et de son talent, parmi elles des peintures de cabinet souvent réservées à un cercle intime. Dans l’histoire de l’art européen, Goya est l’un des premiers artistes qui s’élève avec une opiniâtreté rebelle contre les dogmes et les règles qui entravent la création artistique, plaidant au contraire pour l’impulsivité et l’inventivité de l’artiste («capricho» et «invención»).

Parmi les temps forts de l’exposition figurent le portrait de la duchesse d’Albe (1795) et l’emblématique Maja vêtue (La maja vestida, 1800–1807), tout comme deux tableaux rarement exposés en provenance de collections privées européennes, Maja et Célestine au balcon et Majas au balcon, que Goya peint entre 1808 et 1812. Autre particularité de l’exposition : des peintures de genre de petit format détenues pour la plupart dans des collections privées espagnoles et à ce jour rarement montrées hors d’Espagne. Dans ces tableaux, Goya – de même que dans ses dessins et ses gravures – donne libre cours à ses inspirations intimes. Pour la première fois depuis son unique présentation à ce jour au Museo Nacional del Prado, le public peut ainsi découvrir à la Fondation Beyeler la série complète de huit peintures d’histoire et de genre qui nous sont parvenues de la collection madrilène du marquis de la Romana. Elles sont accompagnées des quatre célèbres panneaux dépeignant des scènes de genre de la Real Academia de Bellas Artes de San Fernando à Madrid, prêts d’une grande rareté.

Dans ses scènes de genre et ses peintures d’histoire, Goya dépeint des incidents de la vie quotidienne sociale, politique et religieuse mouvementée des Espagnoles et des Espagnols aux alentours de 1800. Parmi les décors récurrents de ces scènes figurent les marchés et les arènes, les prisons et les institutions ecclésiastiques, les asiles de fous et les tribunaux de l’Inquisition. Les sorcières constituent également un motif majeur, par lequel Goya illustre la superstition de son temps. Outre un groupe de gravures des Désastres de la guerre (Los desastres de la guerra, 1811–1814), l’exposition présente une sélection de planches de la série des Caprices (Los caprichos) parue en 1799, parmi elles la célèbre gravure no. 43 au titre éloquent Le Sommeil de la raison enfante des monstres, qui reflète le constat mélancolique et résigné de Goya que ni la raison ni l’ironie et le sarcasme ne peuvent lutter contre la déraison. L’univers pictural énigmatique et insondable de Goya lui vaut une grande estime depuis le romantisme français au début du 19ème siècle. Parmi les artistes de la modernité, Pablo Picasso et Joan Miró, Francis Bacon et les surréalistes ont éprouvé une affinité profonde avec son art. Goya constitue aussi une référence importante pour de nombreux·ses artistes contemporain·e·s, dont Marlene Dumas et Philippe Parreno.

À la demande de la Fondation Beyeler, le célèbre artiste français Philippe Parreno (*1964) a réalisé un film basé sur la série emblématique des Peintures noires (Pinturas negras, 1819–1824), montré en première dans le cadre de l’exposition. Les 14 peintures murales se trouvaient à l’origine dans la demeure de Goya en périphérie de Madrid et n’étaient probablement pas destinées à être montrées en public. Conservées aujourd’hui dans la collection du Museo Nacional del Prado à Madrid, les œuvres sont si fragiles qu’elles ne peuvent pas quitter le musée.

Pour la première fois, des tableaux de collections privées espagnoles, rarement donnés à voir et n’ayant pour certains jamais changé de main, côtoient dans les espaces de la Fondation Beyeler des œuvres maîtresses en provenance de collections privées et de musées européens et américains de tout premier plan. Les prêts proviennent d’éminents musées tels le Museo Nacional del Prado, le Museo ThyssenBornemisza, la Fundación Lázaro Galdiano et la Fundación Casa de Alba, tous à Madrid, le Musée du Louvre à Paris, le Metropolitan Museum of Art à New York, la National Gallery à Londres, les Gallerie degli Uffizi à Florence, la National Gallery of Ireland à Dublin, la Sammlung Oskar Reinhart «Am Römerholz» à Winterthur, le Minneapolis Institute of Art et le Museum of Fine Arts à Houston.

L’exposition Goya a été organisée par la Fondation Beyeler en coopération avec le Museo Nacional del Prado, Madrid, et développée par Isabela Mora et Sam Keller. Elle est placée sous le commissariat de Martin Schwander, Curator at Large, en collaboration avec Gudrun Maurer, Scientific Advisor. La gestion du projet a été assurée par Ioana Jimborean et Fiona Hesse, Associate Curators.

Goya, Catalogue, Fondation Beyeler
Goya, Catalogue, Fondation Beyeler / Hatje Cantz
Un catalogue d’exposition est publié en allemand et en anglais au Hatje Cantz Verlag, Berlin, et en espagnol aux Ediciones El Viso, Madrid. Il réunit des articles d’Andreas Beyer, Helmut C. Jacobs, Ioana Jimborean, Mark McDonald, Manuela B. Mena Marqués, José Manuel Matilla, Gudrun Maurer, Martin Schwander et Bodo Vischer. L’introduction a été rédigée par Colm Tóibín, écrivain irlandais lauréat de nombreux prix.

FONDATION BEYELER
Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen

20/05/19

Paris romantique, 1815-1848 @ Petit Palais, Paris

Paris romantique, 1815-1848
Petit Palais, Paris
22 mai - 15 septembre 2019

Edouard Dubufe
Edouard Dubufe 
Jeune fille au portrait, vers 1840 
Musée des Arts décoratifs, Paris 
Photo : MAD 

Après « Paris 1900, la Ville spectacle », le Petit Palais présente « Paris romantique » et poursuit ainsi son évocation des grandes périodes fondatrices de l’identité de Paris. Cette exposition-événement offre un vaste panorama de la capitale durant les années romantiques, de la chute de Napoléon à la révolution de 1848.

Plus de 600 œuvres -peintures, sculptures, costumes, objets d’art et mobilier- plongent le visiteur dans le bouillonnement artistique, culturel et politique de cette époque. Grâce à une scénographie immersive, le parcours invite à une promenade dans la capitale à la découverte des quartiers emblématiques de la période : les Tuileries, le Palais-Royal, la Nouvelle-Athènes, la cathédrale Notre-Dame de Paris de Victor Hugo, ou les Grands Boulevards des théâtres. Dans le même temps, un volet dédié aux salons littéraires et mondains est présenté au musée de la Vie romantique et complète l’exposition (pour plus d'informations cliquez ici : www.wanafoto.com/2019/05/paris-romantique-musee-vie-romantique.html)

Le parcours qui suit le déroulé d’une journée débute au petit matin dans les salons du palais des Tuileries, résidence royale et siège du pouvoir politique. Grâce à des prêts exceptionnels, notamment du musée des Arts décoratifs, certains intérieurs sont évoqués ainsi que des personnalités qui ont influencé la mode, comme la duchesse de Berry ou pratiqué les arts comme Marie d’Orléans dont l’œuvre sculpté est remarquable.

La journée se poursuit par une balade au Palais-Royal. Une spectaculaire maquette provenant du musée Carnavalet et une reconstitution scénographique permettent de revivre l’animation propre à ce temple du commerce et des plaisirs. Un ensemble d’objets de luxe, petits bronzes et accessoires de mode rappellent le raffinement de l’artisanat d’art de cette époque. Une sélection de costumes, prêtés par le Palais Galliera illustrent également le « chic » des Parisiennes et des dandys faisant déjà de Paris la capitale de la mode.

Le visiteur découvre ensuite un accrochage à touche-touche d’œuvres, qui recrée le Salon tel qu’il était présenté au Louvre. Peintures et sculptures s’y répondent et les représentants des différentes tendances artistiques y sont présentés côte-côte. On retrouve ainsi Chassériau, Delacroix, Girodet, Ingres, ou encore Vernet et Delaroche, à côté de Bosio, David d’Angers, Pradier ou Préault pour la sculpture.

Charles-Edouard Leprince
Charles-Edouard Leprince (baron de Crespy)
Promenade de Julie et Saint-Preux sur le lac de Genève, 1824
Huile sur toile
Montmorency, musée Jean-Jacques Rousseau
Photo : Didier Fontan

Horace Vernet
Horace Vernet
Mazeppa aux loups, 1826 
Huile sur toile
Avignon, musée Calvet
Photo : Jean-Luc Maby

David d’Angers
Pierre-Jean David, dit David d’Angers
La jeune grecque au tombeau de Marco Botzaris, plâtre, 
Angers, Galerie David d’Angers
Photo : Musées d’Angers

Le parcours se poursuit par une salle dédiée au goût pour le Moyen-Âge que l’on redécouvre après la Révolution. Il inspire les peintres « troubadour » avant d’enthousiasmer les artistes romantiques. Le succès du célèbre roman de Victor Hugo, Notre-Dame de Paris (1831) ravive la passion populaire pour des « siècles obscurs » et le patrimoine du vieux Paris pittoresque. 

L’exposition rappelle ensuite que cette effervescence culturelle a pour toile de fond une forte instabilité politique. En juillet 1830, le roi Charles X est renversé. À sa place, Louis-Philippe, est porté au pouvoir mais n’en devient pas moins très vite impopulaire. Les émeutes sont nombreuses, comme en témoigne la célèbre lithographie d’Honoré Daumier, Le massacre de la rue Transnonain (1834). Un ensemble de caricatures politiques de Daumier, Granville, Traviès, Roubaud restitue les débats et les luttes politiques de la période tandis qu’une sélection de peintures et de sculptures rappelle les combats menés dans les rues de Paris en juillet 1830.

Léon Cogniet
Léon Cogniet
Les Drapeaux, 1830
Huile sur toile
Orléans, musée des Beaux-Arts
Photo : musée des Beaux-Arts/Ville d’Orléans

Le thème révolutionnaire est également abordé par le biais de deux œuvres emblématiques créées la même année : Hernani de Victor Hugo et La Symphonie fantastique d’Hector Berlioz.

La période voit également apparaître le mythe de l’artiste bohème, en quête d’inspiration et de reconnaissance, incompris du public bourgeois et voué à la misère. Des peintures et gravures évoquent la vie de ces artistes mais également les divertissements populaires comme les bals et les fêtes costumées qui se développent à cette période.

Le visiteur part ensuite à la découverte de la Nouvelle Athènes, quartier situé près de la gare Saint Lazare, et qui abrite alors de nombreux ateliers d’artistes : celui d’Ary Scheffer, aujourd’hui musée de la Vie Romantique, de Géricault et même pendant un temps, celui de Delacroix mais aussi les demeures de George Sand, Chopin...

Désiré Court
Désiré Court 
Femme à mi-corps, couchée sur un divan, 1829
Huile sur toile
Montpellier, musée Fabre
Photo : Musée Fabre, Montpellier/Frédéric Jaulmes

La journée se termine sur les Grands Boulevards, lieu de promenade et de distraction favoris des Parisiens où se situent le Théâtre italien pour l’opéra et les salles de spectacles plus populaires. On retrouve les figures des grandes « vedettes » comme l’actrice Marie Dorval, l’acteur Mélingue, les danseuses Fanny Essler et Marie Taglioni à travers des portraits, des objets-souvenirs et des projets de décors et de costumes.

Le parcours se clôt par la révolution de 1848 et la désillusion de la génération romantique avec la présentation du manuscrit original de L’Éducation sentimentale de Gustave Flaubert.

Des dispositifs de médiation numériques pour prolonger l’expérience de visite :

Une première borne numérique rappelle le contexte politique de la période à travers quatre épisodes historiques : la Restauration, la révolution de 1830, la Monarchie de juillet et la révolution de 1848.

Un second dispositif présente une carte interactive de Paris pour situer les monuments ainsi que les lieux de divertissement, artistiques, littéraires et politiques emblématiques de la période romantique évoqués dans l’exposition.

Enfin, une application mobile invite le public à prolonger l’exposition en partant dans Paris sur les traces toujours palpables de cette époque. Le parcours, sous forme d’un jeu de piste, permet de découvrir de manière ludique les principaux quartiers évoqués dans l’exposition. Réalisée avec l’agence Ma Langue au chat, elle est disponible gratuitement pour iOS et Androïd en français et en anglais, et propose deux parcours, un famille et un adulte.

Paris romantique, 1815-1848
Editions Paris Musées
24 x 30 cm, 512 pages, relié, 430 illustrations, 49,90 euros

Sous la direction de Jean-Marie Bruson
Préface d’Adrien Goetz. Textes de Gérard Audinet, Olivier Bara, Thierry Cazaux, 
Cécilie Champy-Vinas, Stéphanie DeschampsTan, Anne Dion-Tenenbaum, Yves Gagneux, 
Audrey GayMazuel, Stéphane Guégan, Marie-Laure Gutton, Catherine Join-Diéterle, 
Wassili Joseph, Marine Kisiel, Élodie Kuhn, Vincent Laisney, 
Sylvie Le Ray-Burimi, Christophe Leribault,  Maïté Metz, 
Jean-Luc Olivié, Pauline Prevost-Marcilhacy, Cécile Reynaud, 
Gaëlle Rio, Thierry Sarmant, Miriam Simon, David Simonneau

COMMISSARIAT GÉNÉRAL :
Christophe Leribault, directeur, Petit Palais
Jean-Marie Bruson, conservateur général honoraire, musée Carnavalet
Cécilie Champy-Vinas, conservatrice des sculptures, Petit Palais

COMMISSARIAT :
Gérard Audinet, directeur, Maisons de Victor Hugo, Paris et Guernesey
Yves Gagneux, directeur, Maison de Balzac
Audrey Gay-Mazuel, conservatrice du patrimoine, musée des Arts décoratifs
Sophie Grossiord, conservatrice générale, Palais Galliera
Maïté Metz, conservatrice du patrimoine, musée Carnavalet
Cécile Reynaud, directrice d’études, EPHE
Gaëlle Rio, directrice, musée de la Vie romantique

PETIT PALAIS, PARIS
Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Avenue Winston-Churchill - 75008 Paris
www.petitpalais.paris.fr

Paris romantique @ Musée la de Vie romantique, Paris - Les salons littéraires

Paris romantique, 1815 – 1848
Les salons littéraires
Musée de la Vie romantique, Paris
22 mai  15 septembre 2019

Paris romantique, 1815 – 1848
Affiche de l'exposition

Le musée de la Vie romantique et le Petit Palais s’associent pour présenter l’exposition « Paris romantique 1815 – 1848 », un véritable panorama culturel de la capitale entre 1815 et 1848.

Au musée de la Vie romantique les visiteurs sont invités à découvrir Les salons littéraires de cette période, grâce à la présentation de plus d’une centaine d’oeuvres : peintures, sculptures, dessins, costumes et manuscrits.

Durant la première moitié du XIXe siècle, les plus grands noms de la littérature – parmi lesquels Honoré de Balzac, Victor Hugo, Alfred de Musset, Théophile Gautier– se réunissent dans des salons en compagnie d’autres artistes pour échanger sur leurs créations. Cette camaraderie, éloignée de l’image habituelle de l’écrivain solitaire, a contribué à l’affirmation du mouvement romantique, fondé sur un dialogue incessant entre la musique, la littérature et les beaux-arts.

Pour en rendre compte, l’exposition propose d’abord une immersion au coeur d’un salon de l’époque. Dans l’atelier-salon d’Ary Scheffer, la bibliothèque, le piano et un accrochage de peintures inspirées notamment de références littéraires, à l’instar du Combat du Giaour et du Pacha d’Eugène Delacroix, évoquent cette atmosphère propre au romantisme. Le public découvre ensuite les « cénacles », ces cercles plus restreints d’hommes et de femmes de lettres, dont ceux initiés par Charles Nodier, Victor Hugo ou Delphine de Girardin, où l’on débat aussi bien de poésie, d’art et de littérature que de l’actualité politique. Le parcours se termine par l’évocation de la postérité des écrivains et poètes qui deviennent au milieu du XIXe siècle, des figures publiques et populaires. Ils sont célébrés par les médaillons et bustes de David d’Angers et caricaturés par le graveur Jean-Jacques Grandville ou le sculpteur Jean-Pierre Dantan.

Cette exposition s’accompagne d’une médiation spécifique : un cabinet d’écoute propose des textes de l’époque lus par des comédiens, une sonorisation d’ambiance est réalisée par la médiathèque musicale de Paris et des dispositifs numériques sont à la disposition du public. Une carte interactive situe les salons littéraires emblématiques de la capitale tandis qu’une application mobile invite les visiteurs à prolonger le parcours en partant dans Paris sur les traces toujours palpables de cette période. En complément de l’exposition, une riche programmation culturelle propose des visites animations, des conférences, concerts et spectacles rendant hommage à cette fraternité des arts si chère aux artistes et écrivains romantiques.

Commissariat général
Christophe LERIBAULT, Directeur du Petit Palais
Jean-Marie BRUSON, Conservateur général du patrimoine honoraire, musée Carnavalet

Commissariat scientifique
Gaëlle RIO, Directrice, musée de la Vie romantique
Elodie KUHN, Directrice adjointe, musée de la Vie romantique

MUSÉE DE LA VIE ROMANTIQUE
Hotel Scheffer-Renan
16 rue Chaptal - 75009 Paris
www.museevieromantique.paris.fr

17/06/10

Exposition Léon Risesener au Musée d’art et d’histoire de Lisieux

Léon Riesener, 1808-1878,
du Romantisme à l’Impressionnisme
Musée d’Art et d’Histoire, Lisieux
12 juin - 18 octobre 2010

riesener

  © Musée d’Art et d’Histoire, Lisieux

 

germaine-pillot L’exposition consacrée à Léon Riesener, dont les Musées de Lisieux possèdent la plus importante collection publique (pastels, dessins, huiles sur toile, daguerréotype), s’attache à montrer, à travers la présentation d’une centaine d’oeuvres sélectionnées dans les collections des musées de Lisieux, d’autres musées de France et des descendants de la famille, dans quelle mesure son œuvre, qui a connu des évolutions, le définit comme l’un des précurseurs de l’Impressionnisme.

Ci-contre : LEON RIESENER
Portrait de Germaine Pillaut,
la petite flle
, 1877
Huile sur toile.
Signée et datée en bas
à droite « L. Riesener/1877 ».
Collection Musée de Lisieux
Courtesy Musée de Lisieux

Léon RIESENER fréquente la Normandie depuis son enfance. Il peint au château de Valmont (Impression marine, 1835) et sur la Côte d’Albatre, aux côtés de son cousin Delacroix. Son œuvre est par ailleurs teintée de modernité, puisqu’il s’intéresse très tôt à la photographie, dont témoigne le Portrait d’Eugène Delacroix, daguerréotype réalisé en 1842. En 1857, poussé par le besoin d’impressions neuves et de solitude, Riesener achète un moulin à Beuzeval commune qui sera plus tard rattachée à Houlgate. Là, le spectacle de la nature, qui l’a toujours enchanté, lui fait oublier les tracas de Paris et les injustices du jury. Riesener y approfondit ses recherches sur le coloris, qui est pour lui « l’expression des choses visibles par l’effet poétique que leur impose la lumière » (G.Viallefond, Le peintre Léon Riesener) puis sur la division des tons. « Ses séjours à Beuzeval nous valent toute une série d’effets de soleil, de marines, de chemins creux, de paysages de pleine nature. Ses études de ciel, variant avec la lumière, l’heure, le temps ressemblent à celles peinte par Boudin à la même époque ». (J-S Klein, La Normandie berceau de l’Impressionnisme). La fréquentation de nombreux artistes transforme le moulin de Riesener en cénacle artistique. Il explore la côte escarpée avec ses amis Constant Troyon et Huet, parle art et littérature en compagnie de Jouvet, Delisle, Jules Paton. Beuzeval est loué pendant deux étés consécutifs à la famille Morisot. Il se noue une intimité très grande entre les Morisot et les Riesener.

Par ses sujets, sa manière de peindre, Léon Riesener intéressa de jeunes artistes tels que Berthe Morisot, Renoir et Degas. A la mort de Riesener, les Impressionnistes rendront hommage à ce précurseur de leur art. « Riesener témoignait de tendances réalistes, mais sa nature sensible lui faisait préférer la poésie à un naturalisme brutal et moralisateur. C’est ainsi qu’enchanté par les jeux de la lumière et des refets qui transforment la matière, il inaugurait une nouvelle esthétique qui allait faire de lui un des précurseurs de l’impressionnisme ». G.Viallefond, Le peintre Léon Riesener

Cette exposition est organisée dans le cadre du Festival Normandie Impressionniste qui présente dès maintenant et au cours de l’été, voire au delà, un ensemble particulièrement intéressant d’expositions dédiées à l’impressionnisme.

Commissariat  : Jean Bergeret, Conservateur en chef,
assisté de Mathilde Leroux, Attachée de conservation du Patrimoine

LEON RIESENER, 1808-1878, DU ROMANTISME A L’IMPRESSIONNISME
MUSEE D’ART ET D’HISTOIRE DE LISIEUX 
12 juin - 18 octobre 2010