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24/03/25

Exposition de Katharina Grosse @ Staatsgalerie, Stuttgart – The Sprayed Dear

Katharina Grosse The Sprayed Dear
Staatsgalerie, Stuttgart
11 avril 2025 – 11 janvier 2026

Katharina Grosse - Photographie
Portrait de Katharina Grosse
Photographie © Franz Grünewald

La Staatsgalerie de Stuttgart présente l'exposition « Katharina Grosse – The Sprayed Dear » dans le « Kunstgebäude ». Trois oeuvres créées spécialement pour l'occasion seront exposées aux côtés de travaux plastiques inédits de ses débuts dans le bâtiment à coupole orné du cerf doré. Par son titre, l'artiste fait référence à l'emblème de ce lieu d'exposition exceptionnel et joue avec le mot anglais « deer », qui signifie cerf - et le terme « dear », qui a la même consonance en anglais et désigne quelque chose d'aimé.

Katharina Grosse est l'une des artistes les plus importantes de notre époque. Elle vit et travaille à Berlin et en Nouvelle-Zélande. Depuis plus de trois décennies, elle crée des oeuvres monumentales grâce à sa technique de spray. Pour la grande exposition régionale du Bade-Wurtemberg 2025, cette Fribourgeoise d'origine s'est intéressée de près à l'architecture de l'emblématique bâtiment central de la « Schlossplatz » et le transforme en une expérience spatiale haute en couleur. Les surfaces de ses oeuvres d'art se fondent, en apparence ou en réalité, avec les lieux où elles sont présentées. C'est le cas de l'impressionnante salle en forme de coupole de 26 mètres de haut du bâtiment des arts, dans laquelle la sculpture en aluminium « The Sprayed Dear », récemment produite, constitue le point d'orgue de l'exposition. Les visiteurs sont invités à explorer cette oeuvre praticable avec tous leurs sens. Le déplacement à travers cet espace coloré ouvre au public des expériences visuelles toujours nouvelles.

Depuis plus de 30 ans, Katharina Grosse, née en 1961 à Fribourg-en Brisgau, explore les possibilités spatiales et matérielles de la peinture, dépassant ainsi les frontières traditionnelles des genres. Il en résulte des « espaces de possibilités », comme c'est le cas avec les trois oeuvres d'art produites pour l'exposition : « The Sprayed Dear », qui occupe tout l'espace, et une sculpture en polystyrène blanc surdimensionnée intitulée « Ghost », qui témoigne de l'intérêt de l'artiste pour l'interaction entre la forme et la surface, tandis que la sculpture « Untitled » attire le regard sur les qualités tridimensionnelles de ses travaux sur toile.

Jusqu'à présent, peu d'attention a été accordée aux travaux plastiques de Katharina Grosse. C'est pourquoi la Staatsgalerie de Stuttgart, en collaboration avec son studio, présente pour la première fois des expériences de matériaux datant de ses années d'études à l'Académie des Beaux-Arts de Düsseldorf et offre ainsi un aperçu complet de l'oeuvre variée de Katharina Grosse. Ainsi, l'éventail inépuisable de son art peut être vécu de manière impressionnante à Stuttgart.

Conservateur : Hendrik Bündge
Assistante du conservateur : Dr. Linda Marie Kirschey

Un catalogue complet avec des illustrations de toutes les oeuvres exposées sera publié à l'occasion de l'exposition. Afin de documenter les impressionnantes vues d'installation dans le Kunstgebäude, celui-ci paraîtra après l'ouverture de l'exposition en mai 2025 et conclura une triologie de catalogues de l'artiste (Centre Pompidou Metz, Kunstmuseum Bonn, Staatsgalerie Stuttgart). Éditeur : Staatsgalerie Stuttgart, Hendrik Bündge. Avec des contributions de Hendrik Bündge, Robin Detje, Emily LaBarge ainsi qu'un entretien entre Dan Lie et Katharina Grosse.  Sandstein Verlag, environ 350 pages.

STAATSGALERIE STUTTGART
Konrad-Adenauer Strasse 30 - 32, 70173 Stuttgart

23/10/22

Claude Monet, Les Meules, 1890 @ Musée Barberini, Postdam, victime d'un jet de purée de pommes de terre

Un tableau célèbre de Claude Monet, Les Meules, 1890 exposé au Musée Barberini, Postdam, victime d'un jet de purée de pommes de terre

Claude Monet, Les Meules, 1890 - Musée Barberini, Postdam
Claude Monet, 
Les Meules, 1890 (au centre)
au Musée Barberini, Postdam
© David von Becker

Au début de l'après-midi du dimanche 23 octobre, le tableau Les Meules de Claude Monet au Musée Barberini (Postdam, Allemagne) a été bombardé de purée de pommes de terre par deux militants de la "Last Generation". Le tableau étant protégé par du verre, il n'a subi aucun dommage selon l'examen de conservation immédiat. Dès le mercredi 26 octobre, l'œuvre sera de nouveau exposée dans les galeries.
Ortrud Westheider, Directrice du musée Barberini note : "Je suis soulagée que le tableau n'ait subi aucun dommage et que nous puissions bientôt présenter à nouveau l'œuvre au public. Si je comprends l'urgence des militants face à la catastrophe climatique, je suis choqué par les moyens avec lesquels ils essaient de donner du poids à leurs revendications. C'est dans les œuvres des impressionnistes que l'on voit l'engagement artistique intense avec la nature. Les nombreuses peintures de paysages de la collection Hasso Plattner peuvent inspirer aux visiteurs de réfléchir et de s'interroger sur leur rapport à l'environnement."
L'œuvre Les Meules date de 1890 et fait partie de la collection Hasso Plattner et est en prêt permanent de la Fondation Hasso Plattner au  Musée Barberini où il est exposé en permanence. Le tableau fait partie d'une série de peintures de Meules de foin réalisée par Claude Monet.

MUSEUM BARBERINI
Humboldtstrasse 5–6, 14467 Potsdam

01/10/22

Mondrian Evolution @ Fondation Beyeler, Riehen & Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Dusseldorf

Mondrian Evolution
Fondation Beyeler, Riehen / Bâle
5 juin – 9 octobre 2022
Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf
29 octobre 2022 – 12 février 2023

À l’occasion du 150ème anniversaire de la naissance de l’artiste, la Fondation Beyeler consacre une grande exposition au peintre néerlandais PIET MONDRIAN (1872–1944), réunissant des œuvres de sa propre collection et d’importants prêts internationaux. Figurant parmi les artistes les plus marquants et les plus polyvalents de l’avant-garde, Mondrian a joué un rôle décisif dans l’évolution de la peinture de la figuration à l’abstraction. Avec 89 œuvres provenant de collections privées et publiques en Europe et aux États-Unis, «Mondrian Evolution» retrace le parcours saisissant de l’artiste, de peintre paysagiste du 19ème siècle à l’un des protagonistes majeurs de l’art moderne. L’exposition offre une rare occasion de découvrir sous un jour nouveau le travail de Mondrian, qui a profondément influencé le 20ème siècle non seulement dans le domaine de l’art mais aussi dans ceux du design, de l’architecture, de la mode et de la culture pop. Il s’agit de la première exposition individuelle consacrée à l’artiste en Suisse depuis 50 ans. L'exposition sera ensuite présentée à Düsseldorf au Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen.

La collection de la Fondation Beyeler comprend surtout des œuvres des périodes plus tardives de Mondrian, mais l’exposition se concentre principalement sur les œuvres des débuts de l’artiste, dont le développement est influencé non seulement par la peinture de paysage hollandaise de la fin du 19ème siècle mais aussi par le symbolisme et le cubisme. Ce n’est qu’au début des années 1920 que Mondrian passe à un langage pictural pleinement non figuratif, restreint à des agencements orthogonaux de lignes noires et d’aires de blanc et des trois couleurs primaires bleu, rouge et jaune. Les tableaux abstraits de Mondrian sont l’aboutissement d’un long processus de réflexion artistique en tension entre les pôles de l’intuition et de la précision, ainsi que d’une remise en question personnelle intense et incessante. Il concevait l’abstraction comme un processus de rapprochement d’une vérité et d’une beauté absolues, vers lesquelles il tendait en tant qu’artiste. Sa versatilité stylistique est la conséquence de sa quête constante de l’unité et de l’essence même de l’image. Il utilisait lui-même le terme «évolution» – mais pas au sens de Charles Darwin. Pour Mondrian, le terme «évolution» signifiait l’accumulation d’expériences sur lesquelles bâtir une nouvelle étape de développement artistique menant à son tour à de nouvelles réalisations et connaissances.

L’exposition est conçue de manière chronologique mais elle tire son expressivité de la confrontation d’œuvres précoces et tardives, qui met en lumière les forces de transformation à l’œuvre dans le travail de Mondrian. Au fil de neuf salles d’exposition, on retrouve des motifs récurrents tels les moulins à vent, les dunes, la mer, les bâtiments de ferme se reflétant dans l’eau et les plantes, représentés à des degrés divers d’abstraction. Dans ses paysages, Piet Mondrian explore l’éclat et le rayonnement de la couleur – ce qui donne à ces tableaux leur apparence extraordinairement lumineuse et vive – ainsi que l’influence de la lumière et l’expérience de l’espace, de la surface, de la structure et des reflets.

Le tableau Moulin au soleil, 1908, dont la radicalité apparaît encore aujourd’hui, avait provoqué un tollé parmi les critiques de l’époque avec son explosion de couleurs et sa technique picturale d’apparence sommaire. L’exposition présente également l’œuvre Le nuage rouge, 1907, qui saisit le moment magique et fugace auquel le soleil couchant teinte un nuage rouge vif alors même que le paysage et le ciel demeurent encore d’un bleu éclatant. Ce tableau appartient à un groupe d’œuvres que Mondrian a peintes au crépuscule, lorsque les couleurs et les combinaisons chromatiques sont soumises à des transformations intenses. Dans ses autoportraits dessinés de 1908, il se représente également au crépuscule, les pupilles grand ouvertes et réceptives aux plus infimes nuances chromatiques produites par la lumière. Le tableau de grand format Forêt près d’Oele, 1908, du Kunstmuseum Den Haag offre une perspective dirigée vers le soleil, situé au-dessus de l’horizon. La succession des troncs d’arbres qui se teintent de rouge ou de violet dans le contre-jour crée l’illusion de spatialité.

Après les explosions chromatiques des années 1907 à 1911, Mondrian, inspiré par sa rencontre avec le cubisme à Paris, revient à des couleurs moins éclatantes. Des tons gris et ocres dominent désormais ses tableaux et la ligne en tant que telle devient toujours plus importante. Mondrian poursuit son exploration de thèmes comme l’abstraction. La métamorphose de ses représentations d’arbres est particulièrement impressionnante, donnant à voir le raisonnement qui sous-tend sa quête picturale. L’expérience de ces tableaux permet à Mondrian de se détacher entièrement de la figuration. Composition No. IX, 1913, un prêt du Museum of Modern Art à New York, est une imbrication de formes pour la plupart caractérisées par des angles droits.

New York City 1 est l’œuvre la plus récente de l’exposition et appartient à un petit groupe de tableaux créés autour de 1941. Sa composition est semblable à celle de Forêt près d’Oele de 1908, mis à part le fait qu’elle n’entretient plus aucun rapport avec un paysage réel mais tient d’une «abstraction pure». L’œuvre est inachevée et apporte un témoignage important du processus de travail de Mondrian dans les dernières années de sa vie. À New York, il avait commencé à reconfigurer ses images et à les rendre plus dynamiques et plus rythmiques à l’aide de bandes de papier. Les surfaces colorées cèdent alors le pas aux lignes de couleur.

Né en 1872 à Amersfoort aux Pays-Bas, Mondrian entre tôt en contact avec l’art : son père enseigne le dessin, son oncle est un peintre amateur à succès, influencé par la peinture de paysage de l’École de La Haye, incarnation spécifiquement néerlandaise de l’impressionnisme. Après une éducation calviniste et une formation en tant que professeur de dessin, entre 1892 et 1895 Mondrian étudie à la Rijksakademie van Beeldende Kunsten à Amsterdam. Il continue à travailler en tant que professeur de dessin, peint des portraits sur commande et réalise des dessins scientifiques pour l’Université de Leyde. Mais il poursuit également ses ambitions artistiques et développe rapidement son propre style. La plupart des œuvres de cette période, qui représentent majoritairement des moulins à vent, des rivières et des bâtiments de ferme, témoignent encore de l’influence de l’École de La Haye. À partir de cette base, Mondrian élargit avec détermination le champ de ses possibilités artistiques.

L’art de Mondrian est étroitement lié à son intérêt pour la philosophie et l’ésotérisme. À partir de 1908, il se passionne pour la théosophie ; influencé par les écrits de Rudolf Steiner – alors encore théosophe – en 1909 il adhère à la section néerlandaise de la Société théosophique. Sa rencontre avec le cubisme mène fin 1911 à un premier séjour à Paris qui dure jusqu’en 1914, lorsque Mondrian ne peut y retourner en raison du début de la Première Guerre mondiale. En 1919, il s’installe durablement à Paris.

Après la Première Guerre mondiale, les artistes sont nombreux à chercher un renouveau culturel radical. Aux Pays-Bas, un groupe d’artistes d’avant-garde se constitue et publie à partir de 1917 la revue De Stijl. Mondrian formule l’intention du groupe de démanteler les traditions afin de refonder tous les aspects de la vie sur la base des éléments essentiels de l’art tels qu’il les défend.

Dans des écrits théoriques, Mondrian tente d’exposer son programme artistique. Il désigne sa nouvelle forme d’expression picturale sous le terme de «néoplasticisme», qu’il conçoit en première ligne comme une concentration sur les moyens d’expression essentiels de la peinture : d’une part le noir et le blanc, situés aux extrêmes opposés de l’échelle des couleurs, d’autre part les couleurs primaires jaune, rouge et bleu. Le noir est généralement celui des lignes qui s’étirent à la verticale et à l’horizontale, se croisant à angle droit. La combinaison de ces éléments ouvre des possibilités de composition infinies. Mondrian s’intéresse à l’image essentielle, à la création d’un équilibre parfait et tendu à la fois, dans lequel tous les éléments semblent à leur place.

Mondrian passe les 25 dernières années de sa vie dans les trois métropoles de l’art moderne: Paris, Londres et New York. De fin 1911 à 1938, avec une interruption due à la Première Guerre mondiale, il vit à Paris. Après quelques années à Londres, en 1940 il s’installe à New York, où il décède d'une pneumonie en 1944 âgé de 71 ans. En tant que membre de la Société théosophique, Mondrian accordait une grande importance à l’internationalité. Il accède au statut de célébrité dès les années 1920 en tant qu’artiste d’avant-garde et co-initiateur de la peinture abstraite. Ses ateliers deviennent des lieux légendaires, sources d’inspiration surtout pour des artistes plus jeunes dont Willem de Kooning et Lee Krasner.

Dans le cadre de l’exposition, la Fondation Beyeler présente le film «Piet & Mondrian», un court-métrage de Lars Kraume, l’un des cinéastes les plus renommés de langue allemande. Le film prend pour point de départ l’essai Réalité naturelle et réalité abstraite, formulé par Mondrian en 1919/20 sur le mode du dialogue pour y exposer ses considérations et ses réflexions sur l’abstraction dans l’art. Le grand acteur allemand de théâtre et de cinéma Lars Eidinger donne vie au texte théorique de Mondrian. «Piet & Mondrian» a été produit par Felix von Boehm / Lupa Film avec le soutien financier du Medienboard BerlinBrandenburg. Le scénario a été écrit par Constantin Lieb.

«Mondrian Evolution» est une exposition de la Fondation Beyeler, Riehen/Bâle et de la Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf, en coopération avec le Kunstmuseum Den Haag. L’exposition est placée sous le commissariat d’Ulf Küster, Senior Curator, Fondation Beyeler, Kathrin Beßen et Susanne MeyerBüser, Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen.

Mondrian Evolution
Mondrian Evolution
Catalogue de l'exposition
Hatje Cantz, 2022

Le catalogue de l’exposition a été conçu par Irma Boom, graphiste de renom international qui au fil des dernières années a renouvelé les possibilités infinies du livre. Le catalogue paraît en allemand et en anglais au Hatje Cantz Verlag, Berlin. Sur 264 pages, il réunit des articles rédigés par Benno Tempel, Caro Verbeek, Ulf Küster, Kathrin Beßen, Susanne Meyer-Büser, Charlotte Sarrazin et l’artiste Bridget Riley, avec une préface de Sam Keller et Ulf Küster. 

Ulf Küster, Mondrian A–Z
Ulf Küster, Mondrian A–Z
Hatje Cantz, 2022

À l’occasion de l’exposition, le Hatje Cantz Verlag, Berlin publie également Mondrian A–Z : dans ce texte amusant, Ulf Küster explore en ordre alphabétique les thèmes qui intéressaient le peintre et nous offre ainsi des aperçus de son univers mental et sensoriel. 120 pages, 32 illustration. En allemand et en anglais.

FONDATION BEYELER
Baselstrasse 77, 4125 Riehen

KUNSTSAMMLUNG NORDRHEIN-WESTFALEN
Grabbeplatz 5, 40213 Düsseldorf

HATJE CANTZ VERLAG

20/10/21

Katharina Sieverding @ Musée Frieder Burda, Baden Baden - Regarder le soleil à Minuit

Katharina Sieverding
Die sonne um mitternacht schauen
Regarder le soleil à Minuit
Musée Frieder Burda, Baden Baden
Jusqu'au 9 janvier 2022

Le musée Frieder Burda rend hommage à l’artiste photographe renommée Katharina Sieverding, en lui consacrant une grande exposition. Celle-ci est organisée par Udo Kittelmann en étroite collaboration avec l’artiste. .

Katharina Sieverding (née à Prague et élevée dans la région de la Ruhr, vit et travaille à Düsseldorf) rejoint la phalange des grandes positions artistiques allemandes depuis les années 1970, dont « l’épicentre » était principalement la Rhénanie. Formée en tant que scénographe, elle a très tôt perdu toute crainte du grand format. En tant qu’élève de Joseph Beuys, elle s’est exercée à utiliser systématiquement son énergie créatrice pour des causes politiques. Et en tant qu’artiste photographe, elle a habilement exploité les différentes possibilités techniques de son média.

Quiconque voit les nombreux autoportraits grand format de Katharina Sieverding, dont certains sont dénaturés par le soleil ou recouverts de métal, se doute qu’aucun compromis n’est fait ici sur le plan artistique. Ce n’est pas un hasard si l’artiste est toujours considérée comme l’un des représentants les plus importants de sa génération en Allemagne - et en même temps une pionnière intemporelle de la photographie internationale. Sa volonté d’aborder sans cesse les questions du présent allemand et mondial assure à son œuvre une pertinence ininterrompue, voire un caractère explosif, jusqu’à aujourd’hui. Sieverding recherche la confrontation, tant sur le plan visuel que sur le plan du contenu. En même temps, elle déclare elle-même dans une interview :
« Je ne fais pas d’art de propagande, je ne veux pas être perçue comme quelqu’un qui défend quelque chose de précis. Je ne veux pas être cataloguée. Je veux avoir une position indépendante et exprimer mes pensées à travers les œuvres. » – Katharina Sieverding
Du microscopique au macroscopique : les références dans son travail sont complexes. L’œil médical de son père, radiologue, a aiguisé le sien tout en l’ouvrant aux possibilités techniques de son média. Venant du théâtre, elle a compris comment les images sur le mur peuvent définir un espace entier, aussi immédiat et écrasant que la toile de fond d’une scène ou l’écran d’un cinéma, tout en offrant une vue introspective sur des mondes intérieurs imaginatifs. Ses images, souvent accompagnées de titres frappants, sont en noir et blanc avec un rouge éclatant comme couleur vive. Elles reflètent les stratégies de manipulation médiatique et commerciale et les remettent simultanément en question. Ce n’est pas un hasard si l’artiste a, à maintes reprises, délibérément quitté les salles de musée pour chercher une publicité directe dans l’espace urbain extérieur. Son rôle précoce et très réfléchi dans une scène artistique de Düsseldorf qui fonctionnait principalement comme une alliance masculine l’a sensibilisée à la question de sa propre individualité et identité, du genre et de l’histoire, et surtout aux transitions fluides et aux transformations processuelles de ces catégorisations.

Le Musée Frieder Burda présente  une exposition exhaustive de l'œuvre de l’artiste couvrant toutes les phases de son travail, des œuvres vidéo de la fin des années 1960 aux séries d’autoportraits des années 1970, en passant par les productions actuelles. Il s’agit également de nouvelles œuvres telles que l’œuvre actuelle Gefechtspause, qui traite du confinement pendant la crise du coronavirus.
« L’exposition dans les salles spacieuses du Musée Frieder Burda rend particulièrement justice aux œuvres de grand format de l’artiste ; le parcours de l’exposition reconstitue l’œuvre (de vie) de l’artiste comme dans une production globale fermée, presque cinématographique. En outre, une œuvre d’images animées de Katharina Sieverding sera présentée pour la première fois sur la façade extérieure du musée - de sorte que son approche consistant à jouer constamment avec la relation entre l’art et le public aboutira à une nouvelle forme de présentation médiatique ». – Udo Kittelmann
Avec cette exposition, le musée poursuit la série d’expositions monographiques basées sur la photographie, comme celles de Gregory Crewdson, Andreas Gursky, Rodney Graham et JR, qui ont toujours exploré les possibilités de mise en scène et le large éventail du support technique par rapport à la peinture.

MUSEUM FRIEDER BURDA
MUSÉE FRIEDER BURDA
Lichtentaler Allee 8B 76530 Baden-Baden
______________



16/01/18

Art Karlsruhe 2018

Art Karlsruhe 2018
​22 - 25 février 2018

Vue intérieur art KARLSRUHE 2017 
Photo © KMK/Jürgen Rösner

L’une des plus importantes foires internationales d’art moderne et contemporain se tiendra à Karlsruhe le dernier week-end de février 2018, avec 215 galeries de renommée internationale, dont 14 galeries françaises. Cette année, c’est la prestigieuse collection Frieder Burda qui est à l’honneur de la manifestation qui souffle ses 15 bougies.

L’art. L’espace. L’émotion

C’est le thème choisi par les organisateurs cette année et qui servira de mot d’ordre à la sélection des 215 galeries issues de 15 pays, elles-mêmes triées sur le volet par le jury de la manifestation. Sur près de 35 000 m², les oeuvres seront réparties dans 4 halls thématiques, consacrés pour le premier hall aux éditions originales, à la gravure et à la photographie, pour les différentes phases de l’art depuis l’Impressionnisme mêlés à des productions contemporaines dans les deux halls suivants, et enfin, dans le dernier hall, à l’art du XXIe siècle. C’est aussi un lieu de découverte et de coups de coeur. Les passionnés d’art et les collectionneurs pourront trouver un large éventail d’oeuvres modernes et contemporaines issues de tous les mouvements, dans toutes les gammes de prix, sans oublier les tous petits budgets.

Alexander Calder
Grande spirale en couleur, 1971 
Gouache et encre sur papier, 110 x 75 cm
Image © Bailly Gallery, Genève / Paris

Ernst Ludwig Kirchner
Sängerin am Piano, 1930 
Öl auf Leinwand, 120 x 150cm
Courtesy Galerie Henze & Ketterer, Wichtrach/Bern, Riehen/Basel

Créée en 2004 en coopération avec la Karlsruher Messe- und Kongress GmbH (Parc des expositions), cette manifestation est rapidement devenue un rendez-vous incontournable des passionnés et collectionneurs et a, depuis, atteint le niveau des principales foires européennes, au même titre que celle de Bâle ou de Cologne ainsi que la FIAC de Paris. Elle a été initiée par Ewald Karl Schrade, qui en assure le commissariat et la direction artistique depuis ses débuts. Pour ce galeriste allemand, il est évident que les artistes s’inspirent du modèle de leurs aînés et c’est dans cette optique qu’il a développé cette foire. La production contemporaine côtoie dès lors des oeuvres plus anciennes et la sélection recouvre 120 d’années de l’histoire de l’art (1890-2017), où l’on peut à la fois contempler les grands courants artistiques, se renseigner sur le marché de l’art et son évolution, rencontrer galeristes et artistes et bien sûr, acheter peintures, sculptures, gravures, photographies et autres objets artistiques représentant toutes les tendances, y compris les plus actuelles.

Gunter Damisch
Rotfeldöffnungsweltenflämmler, 2005 
Öl auf Leinwand, 300x160cm
Galerie Ernst Hilger, Vienne

art KARLSRUHE est aussi une plate-forme d’expression pour les jeunes créateurs. Par ailleurs, des espaces dédiés à un seul artiste permettent d’avoir une meilleure lisibilité de la création de chacun. Cette année, ce ne sont pas moins de 171 One-artist-shows qu’on pourra visiter. La sculpture est également particulièrement à l’honneur avec de vastes espaces aérés pour bien mettre en valeur les amples créations en volume. Enfin, des zones de détente en nombre permettent de rendre la visite agréable et sereine.

Billi Thanner 
 #me too 
© Billi Thanner
Galerie Gans, Vienne

Deux prix sont attribués : le prix art KARLSRUHE pour la meilleure One-Artist-Show et le prix Hans Platschek qui, cette année, est décerné au peintre allemand Michael Kunze. La manifestation se tient au Parc des expositions de Karlsruhe, l’un des fleurons du Bade-Wurtemberg ; cette ville de culture est située à une heure de Strasbourg et accessible en TGV à partir des grandes villes françaises. Des navettes gratuites sont mises place entre la gare de Karlsruhe et le Parc des expositions.

art KARLSRUHE 2017
Photo © KMK/Jürgen Rösner

Nouveautés en 2018

• Pour mieux satisfaire le public et les exposants, la foire ouvre cette année ses portes plus tôt : c’est désormais à partir de 11h qu’on pourra accéder à art KARLSRUHE et ce, jusqu’à 19h.

• Du 22 au 25 février, le billet d’entrée d’art KARLSRUHE permettra de visiter gratuitement trois grands musées de la ville : le ZKM, la Kunsthalle et la Städtische Galerie, à partir de 9h30.

• Un nouveau prix, attribué par la L-Bank (Banque du Land de Baden-Wurtemberg), doté de 20.000 €, récompensera la meilleure présentation parmi les 20 espaces de sculptures mis en oeuvre par les galeries participantes.

• Pour la première fois, à l’occasion de ses 10 ans, une exposition proposera de revoir toutes les oeuvres acquises grâce au Prix art KALRSUHE « One-Artist-Show » décerné par le Land de Bade-Wurtemberg et la ville de Karlsruhe.

Invité d’honneur : Collection Frieder Burda

Chaque année, une exposition exceptionnelle est dédiée à une grande collection privée, dans l’idée d’encourager l’activité de collectionneur. Après Tomi Ungerer dans la Collection Würth en 2017, Ernst Ludwig Kirchner dans la Collection Kirchner Museum Davos en 2016, les photographies de Gisèle Freund dans la collection Marita Ruiter au Luxembourg en 2013, le Pop art dans la collection Gunther Sachs en 2012, entre autres, c’est au tour de la prestigieuse collection Frieder Burda de s’installer à art KARLSRUHE avec une sélection des plus belles oeuvres du célèbre musée de Baden-Baden, autour de Gerhard Richter, Georg Baselitz ou encore Sigmar Polke. Pas moins de 50.000 visiteurs sont attendus à art KARLSRUHE 2018.

art KARLSRUHE
www.art-karlsruhe.de

08/03/12

Ouverture Foire Art Karlsruhe 2012

Foire art KARLSRUHE 2012
Vernissage de art KARLSRUHE 2012, 7 mars 2012
Panneau de bienvenue - Photo : Juergen Roesner / KMK
 
Art KARLSRUHE 2012 ouvre aujourd’hui ses portes au public après le vernissage qui a eu lieu hier, 7 mars, sur invitation. Ce sont quelque 220 galeries d’art moderne et contemporain, allemandes et internationales, qui exposent sur les 35.000 m2 des quatre halles d’exposition. Cette importante foire de l’art devrait accueillir autour de 45.000 visiteurs lors de ses quatre jours d’ouverture au public, du 8 au 11 mars.
 
art_karlsruhe_2012
art KARLSRUHE 2012, 7 mars 2012
Sculptures à l’extérieur du centre d’exposition - Photo : Juergen Roesner / KMK
 
 art-karlsruhe_sculpture_2012art KARLSRUHE 2012, 7 mars 2012 - Sculpture à l’extérieur du centre d’exposition - Photo : Juergen Roesner / KMK
 
art-karlsruhe_sculpture_1
art KARLSRUHE 2012, 7 mars 2012 - Sculpture (détail) à l’extérieur du centre d’exposition - Photo : Juergen Roesner / KMK
 
art-karlsruhe_sculpture_2
art KARLSRUHE 2012, 7 mars 2012 - Sculpture (détail) à l’extérieur du centre d’exposition - Photo : Juergen Roesner / KMK

art-karlsruhe_sculpture_3 art KARLSRUHE 2012, 7 mars 2012 - Sculpture (détail) à l’extérieur du centre d’exposition - Photo : Juergen Roesner / KMK

 

 


art_karlsruhe_2012_vernissage Vernissage de art KARLSRUHE 2012, 7 mars 2012
Photo : Juergen Roesner / KMK

Le commissariat de la Foire art KARLSRUHE 2012 est assuré, comme chaque année par le galeriste Ewald Karl Schrade qui en est le fondateur.

 
ewald_karl_schrade Ewald Karl Schrade lors de la conférence de presse, 7 mars 2012
Photo : Juergen Roesner / KMK
 
La formule de présentation des oeuvres par les galeries combine une exposition collective d’une sélection d’artistes qu’elles représentent et l’organisation d’une ou deux (voire plus) expositions consacrées à un seul artiste. Ce sont ainsi 200 expositions solo qui doivent être présentées : peintures, sculptures, dessins, gravures, photographies, videos d’art… L’exposition jugée la plus réussie recevra le Baden-Württemberg and City of Karlsruhe art KARLSRUHE Prize.

Deux expositions spéciales sont organisées. La première est consacrée au Pop Art, autour d’oeuvres de la collection de Gunter Sachs, décédé en 2011, parmi lesquelles figurent des peintures de Roy Lichtenstein, Andy Warhol, et Tom Wesselmann. La seconde qui a pour titre Concrete Art at the Art Fair présente des oeuvres représentative de l’art concret de la collection de Marli Hoppe-Ritter qui est à l’origine du musée Ritter.

Comme chaque année, pour la cinquième fois, sera remis aujourd’hui le Hans Platschek Prize for Art and Writing. C’est Ulrich Krempel, directeur du musée Sprengel de Hanovre qui officie cette année comme juge. Le prix est décerné cette année à Rolf Bier, professeur à l’Académie d’Art et de Design de Stuttgart.

Au programme également, des conférences et débats, dans le cadre du ARTIMA art meeting qui a lieu les deux premiers jours. Animé par le journaliste d’art Hans-Joachim Müller, les interventions d’aujourd’hui portent sur le thème “L’artiste comme génie”, le thème de la seconde journée étant “L’artiste en tant qu’acteur du marché”. Parmi les intervenants des professeurs et théoriciens de l’art tels Bazon Brock (Wuppertal, Berlin), Verena Krieger (Jena), Wolfgang Ullrich (Karlsruhe), des artistes tel que le peintre Bernd Koberling ou encore des experts du marché de l’art et des propriétaires de galleries comme Christian Scheffel (Bad Homburg).

Site internet de Art KARLSRUHE : www.art-karlsruhe.de

13/03/04

Art Karlsruhe 2014 : Bilan positif pour le salon d'art

Lancement couronné de succès pour le nouveau salon artistique art KARLSRUHE

La première édition du nouveau salon art KARLSRUHE a été un franc succès. Selon les organisateurs, plus de 20 500 personnes ont visité ce salon artistique qui s’est tenu pendant quatre jours au nouveau parc des expositions de Rheinstetten et qui a fermé ses portes dimanche. « Nous sommes fiers de Karlsruhe et du land de Bade-Wurtemberg » a déclaré Claus Hähnel, gérant de la société organisatrice Karlsruher Messe- und Kongress-GmbH, qui avait espéré pour sa part une affluence entre 12 000 et 17 000 personnes. « Tout salon artistique vit de l’acceptation de la région au sens large et ce salon nous a démontré que de nombreux d’amateurs d’art au Bade-Wurtemberg, mais aussi en Hesse, en Rhénanie Westphalie et en Alsace sont réellement intéressés par la mise en place d’un salon à cet endroit » a renchéri M. Hähnel. Ewald Karl Schrade, chef de projet et administrateur d’art KARLSRUHE tire le bilan suivant : « Le salon n’a pas seulement dépassé toutes nos attentes, il a même exaucé nos vœux les plus chers. Sur ce salon, une sensation d’appartenance à un même tout s’est vite faite ressentir. »

82 galeries venant de neuf pays différents ont participé au premier salon artistique à jamais avoir eu lieu dans le land de Bade-Wurtemberg. Le bilan est positif sur toute la ligne. Le salon art KARLSRUHE s’est avéré être une « perle entre Bâle et Cologne », c’est du moins ce qu’a déclaré Norbert Blaeser, propriétaire d’une galerie à Steffeln. Et Klauspeter Westenhoff de l’association de galeries Westenhoff Schwarzer sise à Hambourg et Düsseldorf de confirmer « tout nouveau, tout beau. » Les éloges n’ont pas tari sur l’ambiance dans ces halls légers et baignés de soleil. Le concept misant sur des stands aux dimensions généreuses, des suspensions aériennes, de larges allées et des places pour sculptures ouvertes a touché, selon les dires des galeristes, le cœur des visiteurs. De nombreux exposants ont annoncé avoir fait d’importants bénéfices. La galerie de Mayence van der Koelen a trouvé entre autres un acheteur pour la sculpture « Baum » [arbre] de Günther Uecker (75 000 euros). La galerie CP de Wiesbaden a vendu au collectionneur de Baden-Baden, Frieder Burda, deux peintures à l’huile de Michael Bach (7 000 resp. 8 500 euros)

Les artistes émergents ont également su emballer le public de Karlsruhe. La galerie Rothamel d’Erfurt a vendu la toile grand format nommée « So oder so » [d’une manière ou d’une autre] de Moritz Götze (12 000 euros) ainsi que le collage urbain « Flatiron » du jeune artiste Thitz (6 000 euros). Dans les premières 24 heures ayant suivi l’ouverture du salon, la galerie munichoise An der Pinakothek der Monderne a vendu trois œuvres de l’étoile montante italienne Marco Tamburro ainsi que cinq travaux de l’artiste féminine originaire de Karlsruhe, Susanne Zuehlke.

« Je reviendrais quoi qu’il advienne » a annoncé Edwin Vömel, propriétaire d’une galerie à Düsseldorf et affirme vouloir à l’avenir concentrer ses activités en matière de foire et d’exposition sur le salon art KARLSRUHE. Gérard Schneider de la Galerie Française munichoise désire également rester fidèle à ce salon. Il a en effet trouvé des acheteurs pour les œuvres graphiques de Georges Braque, Pablo Picasso et de Serge Poliakoff.

Parmi les galeries étrangères, les échos sont tout aussi positifs. Le galeriste Roland Aphold venu de Bâle par exemple a accueilli à son stand des « clients venant de Bonn à Bâle ». La galerie parisienne Arlette Gimaray, une des huit galeries françaises représentées au salon art KARLSRUHE, a vendu entre autres quatre collages de Bernard Aubertin (5 200 euros chacun) réalisés à base d’allumettes.

Dans le cadre d’une enquête réalisée auprès des visiteurs, 95 pour cent des personnes interrogées se sont déclarées prêtes à revenir pour la prochaine édition d’art KARLSRUHE. Les compétences en matière d’art du public ayant visité le salon de Karlsruhe se voient confirmées non seulement par les nombreuses déclarations des galeristes mais également par les résultats de l’enquête : plus de 70 pour cent des personnes interrogées ont déclaré visiter d’autres salons artistiques. La majeure partie des visiteurs est venue le week-end et à l’occasion du vernissage qui a eu lieu mercredi après-midi. Les autres journées ont toutefois connu une grande affluence. « Je n’ai encore jamais vu un salon artistique ayant enregistré tant de visiteurs le jeudi » se réjouit Friedrich W. Kasten, propriétaire d’une galerie d’art à Mannheim.

La deuxième édition d’art KARLSRUHE aura lieu du 3 au 6 mars 2005 au parc des expositions de Rheinstetten.