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29/08/25

Dessins sans limite. Chefs-d'oeuvre de la collection du Centre Pompidou @ Grand Palais, Paris

Dessins sans limite. Chefs-d'oeuvre de la collection du Centre Pompidou
Grand Palais, Paris
16 décembre 2025 - 15 mars 2026

Avec plus de 35 000 dessins, la collection du cabinet  d'art graphique du Centre Pompidou est l'un des plus importants ensembles au monde d'œuvres sur papier des XXe et XXIe siècles. Ce fonds exceptionnel par sa richesse et sa diversité n'a encore jamais fait l'objet d'une grande exposition qui lui soit exclusivement consacrée. L'exposition Dessins sans limite est donc l'occasion de révéler pour la première fois les trésors inestimables de cette collection qui offre l'opportunité unique de comprendre comment ce medium s'est totalement réinventé au XXe siècle.

Car nombreux sont les artistes qui se sont emparés de ce mode d'expression originel et cathartique afin de transgresser les limites de l'art au point que le dessin est devenu aujourd'hui le laboratoire de tous les possibles. Au-delà de la feuille ou du traditionnel carnet, son domaine d'expression s'est étendu vers bien d'autres supports jusqu'à celui du mur ou de l'espace de l'installation. L'art graphique s'est ouvert à d'autres pratiques, étendant son champ à d'autres formes d'expression, photographiques, cinématographiques, ou encore numériques, ce qui rend ses frontières toujours plus mouvantes et ouvertes. Le regain d'intérêt porté par les jeunes générations d'artistes pour ce medium élémentaire et accessible est bien la preuve de sa grande actualité. S'il faut faire évoluer la notion même de dessin à l'aune des enjeux esthétiques et plastiques du XXIesiècle, cela n'exclut pas de se replonger dans les fondements d'une pratique qui, demeure par essence ouverte à l'invention et à l'expression de la pensée, qu'elle soit consciente ou inconsciente.

L'exposition Dessins sans limite met à l'honneur des pièces majeures de la collection rarement montrées notamment des œuvres de Balthus, Marc Chagall, Willem de Kooning, Sonia Delaunay, Jean Dubuffet, George Grosz, Vassily Kandinsky, Paul Klee, Fernand Léger, Henri Matisse, Amadeo Modigliani, Pablo Picasso, mais aussi Karel Appel, Jean-Michel Basquiat, Roland Barthes, Robert Breer, Trisha Brown, Marlène Dumas, William Kentridge, Robert Longo, Giuseppe Penone, Robert Rauschenberg, Kiki Smith ou encore Antoni Tàpies. Elle ne s'interdit pas d'aller au-delà du champ de la feuille de papier pour considérer le dessin en tant que performance, installation, ou bien encore dans sa forme animée.

Avec une sélection de près de 300 œuvres de 120 artistes, l'exposition « Dessins sans limites » n'a pas pour ambition de dresser une histoire du dessin aux XXe et XXIe siècles - une entreprise que la nature même du fonds rendrait impossible - mais propose une exploration sensible et subjective de la collection du Cabinet d'art graphique. Sans parti pris chronologique, le parcours est conçu sur le mode de l'anadiplose dans lequel les œuvres dialoguent à travers des face-à-face inédits et éclairants. Y sont considérées successivement quatre modalités du dessin, de la plus traditionnelle à la plus novatrice : étudier, raconter, tracer et animer.

Une exposition coproduite par le GrandPalaisRmn et le Centre Pompidou

Commissaires
Claudine Grammont, Cheffe de service, Cabinet d’art graphique, Centre Pompidou, Musée national d’Art Moderne
Anne Montfort-Tanguy, Conservatrice, Cabinet d’art graphique, Centre Pompidou, Musée national d’Art Moderne

GRAND PALAIS, PARIS

25/06/25

Vija Celmins @ Fondation Beyeler, Riehen / Bâle

Vija Celmins
Fondation Beyeler, Riehen / Bâle
15 juin – 21 septembre 2025

Vija Celmins Art
Vija Celmins
Snowfall #1 (Chute de neige #1), 2022-2024
Huile et alkyde sur lin, 132 x 184 cm 
Glenn and Amanda Fuhrman Collection, New York City, États-Unis 
© Vija Celmins, Courtesy Matthew Marks Gallery, 
Photo: Aaron Wax, Courtesy Matthew Marks Gallery

Vija Celmins Art
Vija Celmins
Astrographic Blue (Bleu astrographique), 2019-2024
Huile sur toile, 50 x 33 cm 
Matthew Marks Gallery
© Vija Celmins, Courtesy Matthew Marks Gallery, 
Photo: Aaron Wax, Courtesy Matthew Marks Gallery

Vija Celmins Art
Vija Celmins 
Untitled (Web #1) [Sans titre (Toile #1)], 1999
Fusain sur papier, 56,5 x 64,9 cm, Tate, 
ARTIST ROOMS, Londres, Royaume-Uni 
© Vija Celmins, Courtesy Matthew Marks Gallery, 
Photo: Tate

La Fondation Beyeler présente l’une des plus importantes expositions personnelles jamais consacrées à l’artiste américaine VIJA CELMINS (*1938, Riga) en Europe. Connue pour ses peintures et ses dessins envoûtants de galaxies, de surfaces lunaires, de déserts et d’océans, Vija Celmins nous invite à ralentir, à observer de près et à nous immerger dans les surfaces captivantes de ses œuvres. Telles des toiles d’araignée, elles nous happent et nous incitent à contempler les tensions entre surface et espace, proximité et distance, immobilité et mouvement. Organisée en étroite collaboration avec l’artiste, l’exposition réunit environ 90 œuvres, principalement des peintures et des dessins, de même qu’un petit nombre de sculptures et d’œuvres graphiques.

Née à Riga (Lettonie) en 1938, Vija Celmins fuit son pays natal en 1944 avant d’émigrer avec sa famille aux États-Unis en 1948. Elle grandit à Indianapolis puis part suivre des études d’art à Los Angeles, avant de s’installer au Nouveau-Mexique, à New York et enfin à Long Island, où elle vit et travaille aujourd’hui. Son travail, tenu en très haute estime, est prisé tant par les musées que par les collections privées de tout premier plan. Cependant, les occasions de face-à-face approfondi avec ses œuvres sont extrêmement rares, dû entre autres au fait qu’au fil de sa carrière l’artiste n’a réalisé qu’environ 220 peintures, dessins et sculptures. Vija Celmins a toujours travaillé à son propre rythme, refusant de se plier aux courants dominants du monde de l’art et maintenant une attention résolue à sa pratique minutieuse.

L’exposition propose un aperçu très complet d’une carrière remarquable qui s’étend sur six décennies, présentant des ensembles soigneusement sélectionnés de peintures, de dessins, d’œuvres graphiques et de sculptures. S’ouvrant sur une sélection d’importantes peintures d’objets du quotidien datant des années 1960, l’exposition culmine avec une salle de magistrales peintures récentes de neige tombant d’un ciel nocturne, qui évoquent tout le mystère du cosmos.

Vija Celmins Art
Vija Celmins 
Lamp #1 (Lampe #1), 1964
Huile sur toile, 62,2 x 88,9 cm
Vija Celmins, Courtesy Matthew Marks Gallery
© Vija Celmins, Courtesy Matthew Marks Gallery
Photo: Aaron Wax 

Vija Celmins Art
Vija Celmins
Clouds (Nuages), 1968
Graphite sur papier, 34,9 x 47 cm
Collection Ayea + Mikey Sohn, Los Angeles
© Vija Celmins, Courtesy Matthew Marks Gallery
Photo: McKee Gallery, New York

L’exposition débute avec les peintures réalisées par Vija Celmins de 1964 à 1968, lorsqu’elle vivait dans un atelier sur Venice Beach à Los Angeles. À la différence de nombreux·ses artistes travaillant dans la ville dans les années 1960, Vija Celmins n’était pas attirée par la lumière et les couleurs éclatantes de Californie. Son univers personnel était principalement d’ordre intérieur. En 1964, elle réalise un ensemble de tableaux représentant chacun un objet ou un appareil du quotidien, parmi eux une assiette, un radiateur, une plaque chauffante et une lampe. Inspirée par les œuvres de Giorgio Morandi et Diego Velázquez vues lors d’un voyage en Italie et en Espagne en 1962, et prenant ses distances avec les couleurs vives du pop art, elle utilise une palette sourde de bruns et de gris, agrémentée d’occasionnels éclairs de rouge électrique.

Pendant les deux années suivantes, de 1965 à 1967, Vija Celmins réalise plusieurs peintures basées sur des images de la Seconde Guerre mondiale et d’autres conflits trouvées dans des livres et des magazines ; des bombardiers suspendus dans un ciel gris ou écrasés au sol, un homme en feu s’enfuyant d’une voiture embrasée, les émeutes raciales de Los Angeles en couverture du magazine Time. Silencieux et statiques, ces tableaux inquiétants évoquent à la fois la mémoire de la guerre et une réalité plus récente, dans laquelle l’omniprésence des images produit un effet de distanciation.

Vija Celmins Art
Vija Celmins 
Untitled (Big Sea #2) [Sans titre (Grand océan #2)], 1969
Graphite sur fond acrylique sur papier, 85,1 x 111,8 cm
Collection privée
© Vija Celmins, Courtesy Matthew Marks Gallery

Vija Celmins Art
Vija Celmins 
Untitled (Coma Berenices #4) 
[Sans titre (Coma Berenices #4))], 1973
Graphite sur fond acrylique sur papier, 31,1 x 38,7 cm 
UBS Art Collection 
© Vija Celmins, Courtesy Matthew Marks Gallery

Vija Celmins Art
Vija Celmins
Untitled (Regular Desert) 
[Sans titre (Désert régulier)], 1973
Graphite sur fond acrylique sur papier, 30,5 x 38,1 cm 
Collection privée 
© Vija Celmins, Courtesy Matthew Marks Gallery, 
Photo: Kent Pell

Vija Celmins Art
Vija Celmins 
Desert Surface #1 ( Surface du désert #1), 1991
Huile sur bois, 45,7 x 54,9 cm 
Mary Patricia Anderson Pence 
© Vija Celmins, Courtesy Matthew Marks Gallery

De 1968 à 1992, Vija Celmins se consacre presque exclusivement au dessin. Elle continue de travailler à partir de photographies, trouvées dans des livres et des magazines ou prises par elle-même. Ses sujets sont les nuages ainsi que la surface de la lune, du désert et de l’océan. Elle commence avec un ensemble de dessins de paysages lunaires basés sur des images prises à la fin des années 1960 par les sondes lunaires américaines, qui rapportent dans les foyers de nombreux·ses habitant·e·s de la planète des gros plans d’un lieu jusqu’alors inaccessible. En 1973 s’ensuivent de premiers dessins de galaxies basés sur des images des télescopes de la NASA. Ces photographies incitent Vija Celmins à créer des images qui transforment en expérience visuelle la tension entre la profondeur de ces espaces et la surface de l’image – un élan qui anime encore et toujours son travail.

Pendant ses années de résidence à Los Angeles, Vija Celmins arpente les déserts de Californie, du Nevada et du Nouveau-Mexique, où elle réside également plusieurs mois. Fascinée par ces paysages démesurés, elle commence à représenter par le dessin le silence et la sensation de temps suspendu qui les caractérisent. Vers la fin des années 1970, Vija Celmins crée une sculpture qui donne une forme nouvelle à sa confrontation avec la réalité. To Fix the Image in Memory I-XI, 1977–1982, comprend onze pierres différentes ramassées dans le désert du Nouveau-Mexique, présentées côte à côte avec leurs doubles ; onze copies de bronze, peintes de telle manière que l’original et sa réplique puissent à peine être distingués à l’œil nu.

Les images de Vija Celmins sont basées sur des photographies ou, dans le cas de ses rares sculptures, sur des objets servant de modèles. Celmins use de ces matrices comme d’un outil, qui lui permet de ne pas avoir à se soucier de questions de composition et de cadrage. Cependant, elle ne réalise pas de copie d’un original ; il ne s’agit pas de photoréalisme. On pourrait plutôt dire que Vija Celmins recrée ou reconstitue l’original. Ses images sont construites d’innombrables couches de graphite ou de fusain sur papier et de peinture à l’huile sur toile. C’est comme si Vija Celmins cherchait à saisir et à tracer l’inconcevable immensité à la main. Ceci apparaît tout particulièrement dans ses nombreuses peintures de ciels nocturnes étoilés, un motif qui fascine Vija Celmins depuis ses débuts.

En 1992, Vija Celmins tombe sur des illustrations de toiles d’araignée dans un livre. Attirée par leurs fils fragiles et leurs formes concentriques, elle réalise un ensemble de peintures et de dessins au fusain. Cette exploration se poursuit avec des peintures d’objets aux surfaces texturées ; la couverture d’un livre japonais, l’émail craquelé d’un vase coréen, la surface éraflée d’ardoises dénichées dans des brocantes à Long Island, la forme grêlée d’un coquillage travaillé par l’érosion – chacune de ces peintures proposant une méditation exquise sur le passage du temps.

Dans la dernière salle de l’exposition, cette méditation se poursuit avec les tableaux les plus récents de Veja Celmins, qui sont parmi les plus vastes qu’elle ait jamais réalisés. Basés sur des photographies de flocons de neige illuminés dans un ciel nocturne, ils véhiculent un sens profond de silence et de révérence émerveillée.

Pour accompagner l’exposition, la Fondation Beyeler présente « Vija », un court-métrage des cinéastes de renom Bêka & Lemoine. En 30 minutes, le film dessine un portrait tout en spontanéité de l’artiste, qui partage ses réflexions sur la pratique de toute une vie, ouvrant les portes de son atelier et les tiroirs de ses archives. Le portrait entraîne les spectatrices et les spectateurs dans un voyage au fil des formes, des images et des pensées qui nourrissent la sensibilité incomparable de Vija Celmins.

L’exposition « Vija Celmins » est placée sous le commissariat de Theodora Vischer, Chief Curator de la Fondation Beyeler, et de l’écrivain et commissaire d’exposition James Lingwood.

Un catalogue richement illustré, réalisé sous la direction de Theodora Vischer et James Lingwood pour la Fondation Beyeler et conçu par Teo Schifferli, est publié au Hatje Cantz Verlag, Berlin. Sur 208 pages, il réunit « Notes » de Vija Celmins et de brèves contributions de Julian Bell, Jimena Canales, Teju Cole, Rachel Cusk, Marlene Dumas, Katie Farris, Robert Gober, Ilya Kaminsky, Glenn Ligon et Andrew Winer, avec une introduction de James Lingwood.

FONDATION BEYELER
Baselstrasse 101, 4125 Riehen

04/06/25

« Forever Young », MAC VAL, Vitry-sur-Seine - Exposition des 20 ans du MAC VAL – Musée d’art contemporain du Val-de-Marne

« Forever Young »
MAC VAL, Vitry-sur-Seine
14 juin 2025 — 4 janvier 2026

Mac Val
© MAC VAL 

Camille Brée
Camille Brée 
Boîte à disparaître, 2022 
Bois, éléments métalliques. 
Vue de l’exposition Homely, 
avec Claudine Debelle, Bagnoler, Bagnolet, 2022 

Grichka Commaret
Grichka Commaret 
Cent quatre-vingt-trois, 2020 
Acrylique sur coton, 34 x 22 cm
© Grichka Commaret 

Emma Cossée Cruz
Emma Cossée Cruz 
Théâtre de machines, 2024 
Photographies noir et blanc transférées manuellement sur plâtre, 
250 x 120 x 1.3 cm 
Vue de l’exposition « Ex machina », Centre Claude Cahun 
pour la photographie contemporaine, Nantes, 2024 
Photo © Emma Cossée Cruz

Sarah-Anaïs Desbenoit
Sarah-Anaïs Desbenoit 
Night Stalker, 2018
Photographie, 59 x 84 cm
© Sarah-Anaïs Desbenoit 

Le MAC VAL – Musée d’art contemporain du Val-de-Marne célèbre 20 ans d’ouverture au public, d’expositions, d’innovation et d’avenir. En résonnance avec l’exposition des oeuvres de la collection spéciale anniversaire « Le genre idéal » inaugurée en mars 2025, ouvre une exposition temporaire symbolique et programmatique, orientée sur la découverte : « Forever Young » ou 20 et 1 artistes. 

Au coeur du Val-de-Marne, le MAC VAL, musée référence pour l’art contemporain en France des années 50 à aujourd’hui, célèbre cette année son 20e anniversaire. Depuis sa création en 2005, l’institution s’est engagée à offrir des programmations innovantes et de qualité à ses publics toujours renouvelés, tout en s’adaptant aux évolutions du monde, en veillant aux meilleures collaborations avec ses partenaires artistiques, culturels, institutionnels ou médiatiques. « Forever Young » présente les oeuvres de 20 jeunes artistes (nées et nés pour la plupart entre 1990 et 2000), qui prennent à bras le corps les thèmes de notre temps, traduits dans une grande pluralité d’expressions formelles : photo, sculpture, installation, dessin, vidéo, peinture.

Coco de RinneZ
Coco de RinneZ 
Pour qui se prend Coco de RinneZ ?, 2014 – 2015.
Tirage photographique, 60 x 40 cm
Photo © Coco de RinneZ

Yann Estève
Yann Estève 
Contextes Imaginaires, 2024 
Série d’objets-photo, dimensions variables 
Photo © Yann Estève

Kim Farkas
Kim Farkas 
22-20, 2022 
Composites personnalisés, PETG, LED, 
composants électronique, 
hauteur 248 cm, diamètre 60 cm 
Photo © Gregory Copitet 

Maïlys Lamotte-Paulet
Maïlys Lamotte-Paulet 
Sans Titre, 2024 
Chaise goudron, 47 x 40 x 34 cm 
© Maïlys Lamotte-Paulet 

Au fil des deux dernières décennies, le MAC VAL a su se démarquer par sa capacité à imaginer et à accompagner les mouvements du monde. Dans cette nouvelle exposition, les artistes font référence à leurs histoires certes toutes très singulières mais qui ont pour point commun la découverte au MAC VAL, d’un artiste, d’une oeuvre, d’une médiation, d’un élément architectural, d’un accueil, d’un lieu de vie. Elles et ils sont toutes et tous des prophètes en leur pays, sur leurs terres de découvertes et parfois même de révélations, relais vivants et généreux d’un art en mutation permanente.

Avec les oeuvres de Aïda Bruyère, Camille Brée, Chadine Amghar, Coco de RinneZ, Emma Cossée Cruz, Garush Melkonyan, Grichka Commaret, Hugo Vessiller—Fonfreide, Jordan Roger, Kim Farkas, Lassana Sarre, Loreto Martinez Troncoso, Maïlys Lamotte-Paulet, Mario D’Souza, Raphaël Maman, Rebecca Topakian, Richard Otparlic, Sarah-Anaïs Desbenoit, Tohé Commaret, Yann Estève. 
Et Mehryl Ferri Levisse.

Un regard particulier est porté sur l’oeuvre de Mehryl Ferri Levisse, artiste qui a développé toutes ses dimensions et sensibilités lors d’expositions clés précédentes au MAC VAL, décédé en 2023, sans lequel, certainement, l’équilibre de cette exposition n’aurait pas été juste.

Loreto Martinez Troncoso
Loreto Martinez Troncoso 
Battement, 16 novembre 2024
Prise de parole, exposition collective 
« La République (Cynique) », 
Palais de Tokyo, Paris

Jordan Roger
Jordan Roger 
Burn Them All: Die Soon, (le château “bleu»), 2024 
Faïence cuite et émaillée, 200 × 200 cm 
ArtCastle Gallery, Amsterdam 
Photo © Lotta Kestens

Hugo Vessiller—Fonfreide
Hugo Vessiller—Fonfreide 
Mothership, 2025 
Dessin préparatoire, crayon et feutre sur papier, 210 x 297mm
© Hugo Vessiller—Fonfreide

Mot du commissaire Frank Lamy
Let’s dance in style, let’s dance for a while
Heaven can wait, we’re only watching the skies
Hoping for the best, but expecting the worst
Are you gonna drop the bomb or not?
Alphaville, Forever Young, 1984

« En juin 2005, l’équipe s’installait, après quelques années de chantier et de projections, fébrile, dans le bâtiment livré. En novembre de la même année, le MAC VAL ouvrait joyeusement ses portes aux publics. Cinq ans plus tard, l’exposition collective « Let’s Dance » interrogeait l’idée même de célébration et d’anniversaire. En 2015, avec « Chercher le garçon », ce sont les masculinités contemporaines qui ont été interrogées. En 2020, le confinement a bloqué toute volonté festive.

Nous sommes aujourd’hui en 2025 et célébrons le 20e anniversaire.

Tournée vers le futur, en célébrant le passé, « Forever Young » réunit 20 artistes pour qui, la fréquentation du MAC VAL a été une rencontre, un marqueur, un moment tournant, pivot dans leurs parcours artistiques. Un avant et un après.

Pour préparer cette exposition commémorative, j’ai donc enquêté auprès de collègues anciens et actuels, de partenaires divers, d’artistes enseignant en écoles d’art… Au terme de ces entretiens informels, j’ai retenu 20 artistes, pour la plupart de la génération Y, dite des milennials.

Il y aura du rose, beaucoup de rose. Il y aura des fantômes, beaucoup de fantômes. Des bâtons de couleurs à lèvres, des évènements lumineux, des trottinettes encapsulées et du dentifrice, des autoportraits empuissancés, des images et encore des images, des machines de toutes sortes (à photographier, à voyager dans le temps et l’espace, à rêver), de la narration spéculative, de la science-fiction, des façades vitriotes, des évocations, un vaisseau générationnel, des énergies canalisées ou pas, un château au bord de l’effondrement et un parfum d’apocalypse, des cocons et une langue quasi oubliée, des corps peints, des slogans et sentences, un espace en attente, des tissus pliés et de la couleur, du béton et des standards questionnés, des pierres et une histoire d’amour, un amant qui dort et des oracles, des paysages traversés, des lieux emplis de souvenirs, de mémoire.

Comme autant de propositions alternatives d’habitation du monde. »

Frank Lamy

Commissariat : Frank Lamy, assisté de Julien Blanpied

MAC VAL – Musée d’art contemporain du Val-de-Marne
Place de la Libération 94400, Vitry-sur-Seine

05/10/24

Pascal Vonlanthen @ Collection de l’Art Brut, Lausanne

Pascal Vonlanthen
Collection de l’Art Brut, Lausanne
14 juin - 27 octobre 2024

PASCAL VONLANTHEN
rücünesLicht, 2020
Encre de Chine et feutre sur papier
70 x 100 cm
Atelier de numérisation - Ville de Lausanne (AN)
Collection de l'Art Brut, Lausanne

PASCAL VONLANTHEN
sans titre, 2019
Feutre et encre de Chine sur papier
50 x 70 cm
Atelier de numérisation - Ville de Lausanne (AN)
Collection de l'Art Brut, Lausanne

PASCAL VONLANTHEN
sans titre, 2019
Encre de Chine sur papier, 50 x 70 cm
Atelier de numérisation - Ville de Lausanne (AN)
Collection de l'Art Brut, Lausanne

PASCAL VONLANTHEN
sans titre, 2020
Encre de Chine sur papier, 70 x 50 cm
Atelier de numérisation - Ville de Lausanne (AN)
Collection de l'Art Brut, Lausanne

Fasciné par la typographie des titres et l’agencement des textes, PASCAL VONLANTHEN recopie à sa façon les pages de journaux, de magazines ou de dépliants publicitaires. Ne maîtrisant pas la lecture, il s’approprie les codes d’un langage qu’il n’est pas en mesure de décrypter. En une dizaine d’années, il a ainsi créé un corpus original d’écritures asémiques, dépourvues de syntaxe, mais dotées d’une grande puissance formelle.

Si au début, les lettres tracées dans ses compositions ont une certaine ressemblance avec celles du modèle imprimé, et permettent parfois de reconnaître l’incipit d’un article, très vite la lecture bute sur des lettres inversées, des chiffres épars, une suite qui défie la logique, des lignes qui s’étirent sans espaces entre les mots et sans ponctuation, ou une même lettre qui se répète de manière de plus en plus abstraite. À la rigidité des caractères typographiques Pascal Vonlanthen oppose une calligraphie qui s’étale par vagues ou par colonnes dans un mouvement ondulatoire. Son écriture se déploie avec une sorte de logique grégaire : la forme de chaque lettre influence la suivante, et chaque ligne s’accorde sur le mouvement de celle qui la précède, dans une dynamique qui rappelle le vol des étourneaux. Parfois, des masses abstraites comme des nuages imposent leur volume ; ailleurs, lettres et images se partagent la composition et l’écriture devient aussi figurative, grâce à la présence d’animaux ou de formes embryonnaires. L’auteur alterne les petits formats au feutre noir ou coloré à la pointe fine, et les grands au marqueur sur papier ou carton d’emballage, jusqu’à atteindre la démesure avec un rouleau de huit mètres de long.

À une époque où les moyens de communication envahissent notre existence avec leur flux continu d’informations, l’élégance purement visuelle et silencieuse des écritures de Pascal Vonlanthen exerce un attrait irrésistible qui transcende les frontières linguistiques.

Né à Rossens, un village du canton de Fribourg, en Suisse, Pascal Vonlanthen (1957) a grandi à la campagne. Depuis 1998, il fréquente l’atelier CREAHM situé dans ce même canton. Pendant les quinze premières années de son activité artistique, le monde de la ferme a été sa principale source d’inspiration. Dans ses dessins au crayon gris ou au pastel, poules, vaches et lapins, outils et ustensiles divers se retrouvent alignés comme les caractères d’une écriture imagée. C’est à partir de 2014 que ses œuvres sont devenues plus graphiques.

Après avoir fait l’acquisition de neuf œuvres de Pascal Vonlanthen, entre 2020 et 2021, la Collection de l’Art Brut présente pour la première fois un large ensemble de ses créations dans le cadre de cette exposition monographique.

Commissariat : Teresa Maranzano, historienne de l’art.

COLLECTION DE L'ART BRUT, LAUSANNE
11, avenue des Bergières, 1004 Lausanne

01/10/24

Clemens Wild @ Collection de l’Art Brut, Lausanne

Clemens Wild
Collection de l’Art Brut, Lausanne
14 juin - 27 octobre 2024

CLEMENS WILD
Sam, 2016
Acrylique, feutre, mine de plomb
et crayon de couleur sur papier
219 x 99,5 cm
Atelier de numérisation - Ville de Lausanne (AN)
Collection de l'Art Brut, Lausanne

CLEMENS WILD
Anjuli, 2016
Acrylique, feutre, mine de plomb
et crayon de couleur sur papier
210,5 x 99,5 cm
Atelier de numérisation - Ville de Lausanne (AN)
Collection de l'Art Brut, Lausanne

Elles s’appellent Babsi, Sam ou Uschi. Ce sont les protagonistes des peintures de CLEMENS WILD. Leurs silhouettes et leurs poses, avec cigarettes, coiffures et tenues colorées, composent une galerie de femmes au destin cabossé, mais dignes et sans complexes. Elles partagent des métiers humbles, une position sociale précaire, des origines lointaines, et racontent leur histoire, leurs tracas, leurs ambitions et leurs loisirs.

Clemens Wild permet aux femmes qui travaillent dans l’ombre de sortir de l’invisibilité sociale. Solidaire, l’auteur a lui-même connu la marginalisation. Il vit depuis 1982 à la Humanushaus, une résidence sociale anthroposophique située près de Berne (Suisse). C’est en observant les femmes qui travaillent dans la cuisine, les appartements et les ateliers de cette institution pour personnes en situation de handicap que l’idée lui est venue de leur rendre hommage.

CLEMENS WILD
Romy, 2013
Acrylique, feutre, mine de plomb
et crayon de couleur sur papier
198,5 x 75 cm
Atelier de numérisation - Ville de Lausanne (AN)
Collection de l'Art Brut, Lausanne

CLEMENS WILD
Mila, Walpurga, Sabine, 2021
Mine de plomb, crayon de couleur,
feutre et peinture acrylique sur papier
210,5 x 99,5 cm
Atelier de numérisation - Ville de Lausanne (AN)
Collection de l'Art Brut, Lausanne

Issu d’une famille de libraires, Clemens Wild (1964) cultive depuis l’enfance la passion pour le dessin et les récits imaginaires. Les fictions qu’il se plaît à écrire et dessiner sont pour lui une manière d’appréhender le monde qui l’entoure. Parmi les femmes qui composent sa galerie, certaines reviennent régulièrement depuis une quarantaine d’année. L’auteur les représente de manière frontale et statique, ou en train d’accomplir des tâches quotidienne sur leurs lieux de travail : cuisine, WC, ateliers, etc. Elles bavardent à la pause-café, attendent à l’arrêt de bus. Clemens Wild prend soin de leur donner une personnalité unique : leurs tenues n’obéissent jamais aux normes des habits de travail standardisés, mais diffèrent les unes des autres, tout en restant réalistes et fonctionnelles. Aucun détail n’échappe à son sens de l’observation, entraîné depuis des années au sein du microcosme de l’Humanushaus.

L’auteur exploite toutes sortes de formats et de supports qu’il récupère : papier Kraft, feuilles A4, couvercles de boîtes en carton ou petits sacs en papier. Il rédige aussi des textes dans lesquels les sujets féminins se présentent. En plus de donner vie à chaque personnage, ces calligraphies au feutre noir dialoguent avec l’image et la complètent, en lui conférant un fort impact visuel.

Depuis 2012, Clemens Wild fréquente l’atelier bernois Rohling. Grâce à l’infrastructure dont il dispose sur place, aux rencontres avec d’autres artistes, aux expositions et aux voyages auxquels il participe, sa pratique artistique a pris de l’ampleur, elle est devenue plus complexe, et sa critique sociale s’est aiguisée.

La Collection de l’Art Brut, qui a fait l’acquisition de douze œuvres de Clemens Wild en 2024, présente pour la première fois un large ensemble de ses créations, dans le cadre de cette exposition monographique.

Commissariat : Teresa Maranzano, historienne de l’art

COLLECTION DE L'ART BRUT, LAUSANNE
11, avenue des Bergières, 1004 Lausanne

23/11/23

Yoshitomo Nara @ Pace, Genève - Exposition "The Bootleg Drawings 1988 - 2023"

Yoshitomo Nara
The Bootleg Drawings 1988 - 2023
Pace Gallery, Genève
17 novembre 2023 – 29 février 2024

Yoshitomo Nara
© Yoshitomo Nara, avec l'aimable autorisation de la Pace Gallery

Pace présente, dans sa galerie de Genève, un tour d’horizon des dessins réalisés par Yoshitomo Nara. Il s'agit de la toute première exposition solo de l'artiste en Suisse. Retraçant plus de trente années de sa carrière, Yoshitomo Nara: The Bootleg Drawings, rassemble près de 200 oeuvres sur papier influencées par la politique, le mouvement punk rock, la musique folk, la contre-culture des années 60 ainsi que les souvenirs personnels de l’artiste, ses expériences remontant à l’enfance et les années durant lesquelles il vécu en Allemagne. 

Pour cette exposition, Yoshitomo Nara a choisi une sélection d'oeuvres inédites. Pris individuellement, chaque dessin présenté apporte un éclairage sur les sensibilités esthétiques de l’artiste et son approche vis-à-vis de l’art figuratif à divers moments de sa vie. Sous une forme de groupes, ces oeuvres présentent une image profondément personnelle de sa carrière à travers le prisme d’un média singulier.

Créés sur des carnets et des matériaux trouvés allant du carton ondulé jusqu’à des enveloppes en passant par des journaux, les dessins spontanés de Yoshitomo Nara, représentant des jeunes silhouettes, des animaux anthropomorphes, des paroles de chanson ainsi que des mots chocs, constituent des reflets intrinsèquement intimes de son paysage psychologique. Entre les mains de Yoshitomo Nara, les marqueurs esthétiques de la jeunesse, tels que les grandes têtes et les yeux larges, font émerger des émotions et des états psychiques complexes, de rebelle et réfractaire à calme, contemplatif et solitaire. 

L’artiste commença à crayonner dans sa petite enfance, s’exerçant pendant les cours, lors du trajet de l’école à la maison et également dans sa maison d’enfance dans la ville semi-rurale d’Hirosaki au nord du Japon. Depuis son enfance, la musique a toujours représenté une force extrêmement importante et exercé une grande influence sur le travail et la vie de Yoshitomo Nara. Il avait acheté son premier album à l’âge de huit ans avant de toujours percevoir la musique comme indissociable de son processus de réalisation de dessins, les sons de ses disques transfigurant ses idées et sentiments en images sur la page.

Les plus anciens dessins figurant dans l’exposition de Yoshitomo Nara à Genève remontent à l’année 1988 au cours de laquelle il déménagea en Allemagne pour être élève à l’Académie des beaux-arts de Düsseldorf. Il y étudia sous l’égide de l’artiste A.R Penck, lequel le poussa à combiner ses pratiques du dessin et de la peinture, un moment clé dans le développement de son style unique. Des figurations audacieuses de Yoshitomo Nara de 1989 sélectionnées et visibles au sein de l’exposition de Pace reflètent la brutale rudesse du travail de Penck. En s’écartant des compositions quadrillées de parties composites en faveur de sujets et de motifs singuliers placés sur des arrière-plans aplanis, ces œuvres incarnent un prélude au changement d’orientation significatif qui interviendra dans le style pictural de Yoshitomo Nara quelques années plus tard : de grandes têtes arrondies apposées à des arrière-plans unis. 

Au cœur de la vaste pratique artistique de Yoshitomo Nara, laquelle englobe la peinture, la photographie, les installations à grande échelle ainsi que la sculpture, le dessin est le médium à travers lequel il exprime son humour ainsi que ses sensibilités introspectives de la manière la plus vive. Ponctuées de paroles de chanson et de slogans, des images figuratives de skateurs, de sirènes et de joueurs de guitare s’adressent aux rêveries personnelles en roue libre de l’artiste. Pour Yoshitomo Nara, dessiner est un acte de recherche et d’expérimentation viscéralement propre à soi-même aussi bien au niveau des idées que des processus techniques. 

Cette exposition à la Pace Gallery a lieu alors que se tient une grande exposition solo des oeuvres de Yoshitomo Nara au Musée d’art d’Aomori au Japon, du 14 octobre 2023 au 25 février 2024.

Yoshitomo Nara (né en 1959 à Hirosaki, Aomari, Japon), figure pionnière de l'art contemporain, a étudié au Japon puis en Allemagne, où il a commencé à faire la synthèse de la culture populaire japonaise et occidentale, de l'art médiéval et du néo-expressionnisme. Au début des années 1990, Nara est parvenu à son style mature, représentant des enfants avec des attitudes allant de menaçantes à exubérantes en passant par pensibles. Influencé par la musique populaire et les souvenirs d'enfance, il filtre ces références à travers un domaine exploratoire de sentiments, la solitude et la rébellion en particulier, couvrent des sensibilités autobiographiques et culturelles plus larges.

PACE GALLERY GENEVE
Quai des Bergues 15-17, 1201 Genève

11/11/23

Eugène Delacroix & Gustave Courbet @ Musée Gustave Courbet, Ornans - Delacroix s’invite chez Courbet

Delacroix s’invite chez Courbet
Musée Gustave Courbet, Ornans
28 octobre 2023 - 4 février 2024

Nadar, Portrait de Gustave Courbet
Nadar
(1820-1910),
Portrait de Gustave Courbet, Vers 1861
Épreuve sur papier albuminé ; 23,6 x 19 cm
Ornans, musée départemental Gustave Courbet – Inv. 1976.1.62
© Musée départemental Gustave Courbet / Photo : Pierre Guenat

Gustave Courbet
Gustave Courbet
(1819-1877)
Pirate prisonnier du dey d’Alger, 1844
Huile sur toile ; 81,3 x 65,4cm
Ornans, musée départemental Gustave Courbet – Inv. 1992.1.1
© Musée départemental Gustave Courbet / Photo : Pierre Guenat

Gustave Courbet
Gustave Courbet
(1819-1877),
Les Amants dans la campagne, Vers 1867
Encre sur papier vélin ; 28,7 x 20cm
Ornans, musée départemental Gustave Courbet – Inv. 1976.1.12
© Musée départemental Gustave Courbet / Photo : Pierre Guenat

Gustave Courbet
Gustave Courbet
(1819-1877),
Taureau blanc et génisse blonde, Vers 1850
Huile sur toile ; 91,5 x 116,5cm
Ornans, musée départemental Gustave Courbet – Inv. 2002.3.1
© Musée départemental Gustave Courbet / Photo : Pierre Guenat 

Eugène Delacroix
Eugène Delacroix
(1798-1863),
Étude de deux paons, d’un cygne et d’un cheval, 1854
Crayon et encre brune sur papier ; 24,3 x 28cm
Paris, Musée national Eugène-Delacroix – Inv. MD 2022-3
© Musée du Louvre / Raphaël Chipault

Pendant sa fermeture pour travaux, le musée national Eugène-Delacroix, qui fait partie de l’Établissement public du musée du Louvre, a choisi le musée départemental Gustave Courbet comme écrin éphémère d’une large sélection de ses collections. Le partenariat exceptionnel entre ces deux «musées-ateliers» donne lieu à une exposition inédite, Delacroix s’invite chez Courbet, présentant pour la première fois à Ornans plus de 60 œuvres d'Eugène Delacroix.

En s’invitant chez Gustave Courbet (1819-1877), Eugène Delacroix (1798-1863) se révèle pluriel et complexe, mais aussi une inspiration audacieuse pour les nouvelles générations. Les collections du musée national Eugène-Delacroix nous invitent à cheminer à travers la carrière du maître, de l’intimité de son atelier jusqu’à sa postérité. Elles permettent de découvrir des œuvres souvent méconnues et de mieux comprendre le processus créatif du peintre. Nous découvrons ainsi, un « Delacroix privé » parfois loin de l’image qu’il a voulu construire.

L’exposition est aussi l’occasion d’un dialogue inédit, permettant de questionner la relation méconnue entre le « vieux lion du romantisme » et le « rude ouvrier » du réalisme, ces deux artistes majeurs du XIXe siècle. Cette relation souvent définie par un dédain respectif, dû à l’incompréhension de l’un et à la nature catégorique et entière de l’autre, s’avère plus complexe qu’en apparence. Si Gustave Courbet, de vingt ans son cadet, estime Eugène Delacroix comme une référence constante mais secrète, ce dernier est un critique intéressé du jeune peintre « révolutionnaire », louant dans son journal la «vigueur » de sa peinture. 

Exposition organisée par le musée départemental Gustave Courbet d’Ornans et le musée national Eugène-Delacroix – Établissement Public du musée du Louvre

Musée Gustave Courbet
1 Place Robert Fernier, 25290 Ornans

16/11/22

Exposition ZEP : Titeuf, 30 ans de dessins @ Galerie Huberty & Breyne, Paris

ZEP : Titeuf, 30 ans de dessins
Galerie Huberty & Breyne, Paris
2 décembre 2022 - 21 janvier 2023

Zep - Autoportrait avec Titeuf
Zep - Autoportrait avec Titeuf 
Dessin -15,9 x 12,4 - 45678 
© Courtesy de l'artiste et de la galerie Huberty & Breyne 

Présentant des œuvres originales, exceptionnellement mises en vente par l'auteur, cette exposition vient marquer trois décennies de création du dessinateur de Titeuf, Zep.

À ce jour, plus de 20 millions d’albums de Titeuf ont été vendus dans le monde et ses aventures sont diffusées dans plus de 25 pays, dont la Chine. L’événement coïncide avec la publication aux Éditions Glénat de Titeuf, le livre d'or, 30ème anniversaire par Zep. L’aspect pédagogique de l’exposition est également remarquable : les enfants verront les étapes de création d’une histoire de Bande Dessinée : du crayonné synoptique à la planche originale encrée.

L'exposition réunit une sélection de 130 dessins illustrant l'ensemble du parcours graphique et la vie du célèbre héros de BD : crayonnés préparatoires, couvertures, planches originales et dessins promotionnels depuis 1993 - date de la création du personnage de Titeuf - à aujourd’hui. Cette sélection exceptionnelle permet de suivre les évolutions du dessin et de constater qu'au fil des albums, le trait de Zep s’est affirmé au service d’une narration graphique parfaite.

À l’occasion de l'exposition, la galerie Huberty & Breyne édite une affiche d’un dessin original inédit en deux tirages dont un de luxe. 300 exemplaires de Titeuf, le livre d'or publié aux éditions Glénat avec une jaquette inédite seront également proposés à la vente, dont certains seront dédicacés par Zep. 

Zep - Titeuf,  Le sens de la vie, Tome 12
Zep - Titeuf,  Le sens de la vie, Tome 12 
© Courtesy de l'artiste et de la galerie Huberty & Breyne 

Titeuf 

Depuis sa création en 1993, Titeuf enchante des générations de lecteurs dans le monde entier. C'est par hasard que Zep donna naissance à Titeuf , sur un carnet de croquis, alors qu’il dessinait des souvenirs d’enfance. En s’inspirant de sa vie personnelle, Zep a su créer un univers riche, drôle et émouvant dans lequel chacun est à même de se reconnaitre. Avec délicatesse et élégance, Titeuf  fait (re)vivre une vaste gamme d'émotions, allant du rire à la mélancolie, en passant par la tendresse, nous ramenant  à l’enfance. Ses chroniques en forme de gag ont souvent un goût doux amer, surtout lorsqu'elles traitent de sujets profonds comme le racisme ou le chôm​age... Mais quand il s'agit de la cour d'école et des amours naissantes, en revanche, les rires sont toujours au rendez-vous.

Zep - Titeuf, Le guide du zizi sexuel
Zep - Titeuf, Le guide du zizi sexuel 
© Courtesy de l'artiste et de la galerie Huberty & Breyne 

Zep

Philippe Chappuis dit Zep est né le 15 décembre 1967 à Onex, dans le canton de Genève. Il est reconnu aujourd'hui comme un auteur majeur de la Bande Dessinée. En 2004, il a reçu le Grand Prix de la ville d’Angoulême pour l’ensemble de sa carrière. En donnant naissance à Titeuf, il ne se doutait pas qu’il allait créer un personnage iconique, véritable phénomène du monde de l’édition.

Avec Tébo, Zep lance en 2004 la série Captain Biceps, adaptée et diffusée sur France 3. Il renouvelle cette collaboration en 2008 avec la parution de Comment dessiner ? Il s’associe également en 2008 avec Stan et Vince pour le lancement de Chronokids, les aventures de deux enfants capables de remonter le temps. En 2011, pour le tome 3, la série a reçu le prix de la meilleure série Jeunesse au Festival International de la BD d’Angoulême.

En 2009, Zep publie chez Delcourt Happy Sex dans un registre plus adulte, suivi de Happy Girls et Happy Rock.

Il écrit et réalise Titeuf, le film, sorti en avril 2011.

En septembre 2013, avec la parution d’Une histoire d’hommes, Zep propose, dans un tout autre registre, un album au graphisme ouvertement réaliste dont la thématique dresse l’inventaire des passions et des désirs enfouis d’un groupe d’anciens musiciens. L’année suivante, Zep revient à l’humour et publie Happy Parents, un album drôle et touchant sur la relation parents-enfants, ainsi qu’un album spécial des Chronokids consacré aux grandes inventions de l’Histoire.

En 2014, outre le 14e tome de Titeuf : Bienvenue en adolescence !, Zep publie chez Glénat un ouvrage érotique dessiné par Vince : Esmera. Il poursuit ensuite son exploration de récits aux dimensions plus réalistes avec Un bruit étrange et beau, une œuvre qui s’apparente à une ode à la liberté et à la simplicité.

En 2018, il flirte avec la science-fiction et l’ésotérisme dans The End et l’année suivante, il scénarise Paris 2119 avec Dominique Bertail au dessin. En 2022, il signe Ce que nous sommes, un thriller transhumaniste qu’il scénarise et dessine. 

Zep - Titeuf - Nadia se marie, Tome10, 4e de couverture
Zep - Titeuf - Nadia se marie, Tome10, 4e de couverture 
© Courtesy de l'artiste et de la galerie Huberty & Breyne 

TITEUF, LE LIVRE D'OR PAR ZEP
30e anniversaire
Éditions Glénat 
Collection Tchô !
160 pages. Format : 22,6 x 30,3 cm. Cartonné.
Prix public en France : 25 euros

En janvier 1993 sortait Dieu, le sexe et les bretelles, premier volume des aventures du légendaire personnage à la mèche blonde. Pour l’occasion, Zep et les éditions Glénat célèbrent ce remarquable anniversaire avec un magnifique Livre d’or qui vient retracer les grandes lignes de l'aventure Titeuf mais aussi fait découvrir des dessins jamais publiés. L’occasion de présenter dans un grand écrin, toute la beauté et l'évolution du dessin si singulier de Zep. 

Zep - Titeuf, La photo de classe
Zep - Titeuf, La photo de classe 
© Courtesy de l'artiste et de la galerie Huberty & Breyne 

GALERIE HUBERTY & BREYNE
36 avenue Matignon, 75008 Paris

21/10/22

Dessins bolonais du XVIe siècle dans les collections du Louvre @ Musée du Louvre, Paris

Dessins bolonais du XVIe siècle dans les collections du Louvre
Musée du Louvre, Paris
21 Septembre 2022 – 16 Janvier 2023

Cette exposition propose de découvrir l’évolution du dessin bolonais tout au long du XVIe siècle à  travers une sélection de quarante-quatre feuilles, en mettant en valeur des personnalités artistiques majeures aux côtés d’autres demeurant parfois encore dans l’ombre, mais ayant énormément dessiné. L’exposition accompagne la parution du tome XII de l’Inventaire général des dessins italiens, consacré à l’école bolonaise du XVIe siècle, comprenant des dessins exécutés par des artistes natifs de la ville de Bologne, ou bolonais d’adoption, actifs avant l’arrivée des Carrache.

Dans les toutes premières années du Cinquecento, dans les ateliers de Francesco Francia, Peregrino da Cesena, Marcantonio Raimondi ou Amico Aspertini s’affirme une nouvelle manière de dessiner, raffinée et élégante, qui pousse parfois jusqu’au fantasque. Les personnalités moins connues d’Innocenzo da Imola, Bagnacavallo, Biagio Pupini et Girolamo da Treviso, actifs entre 1515 et 1550 environ, imprégnées de culture classique et raphaélesque, contribuent progressivement à la création d’un style nouveau, caractérisé par des effets d’ombre et de lumière particulièrement intenses, qui ouvrent la voie à la manière moderne.

Vers le milieu du siècle, Pellegrino Tibaldi importe à Bologne, depuis Rome, un nouveau langage monumental inspiré de Michel-Ange et dont le raffinement calligraphique doit beaucoup à Perino del Vaga.
 
Puis, dans la seconde moitié du XVIe siècle, Prospero Fontana, Lorenzo Sabatini ou Orazio Sammachini, après s’être distingués dans plusieurs décors palatiaux, exportent leur style dans toute l’Emilie, puis, lorsqu’ils furent appelés au service du pape bolonais Grégoire XIII, à Rome et ses alentours.

Dans ces mêmes années, avec ses dessins de facture soignée, mais énergique, Bartolomeo Passerotti, l’artiste le plus puissant de l’école bolonaise, impose son nouveau regard analytique du naturel, prémices du langage artistique de la génération suivante.
 
Commissariat : Roberta Serra, ingénieur d’études au département des Arts graphiques, musée du Louvre.

Dessins Italiens du musée du Louvre
Inventaire général des dessins italiens, Tome XII
Dessins bolonais du XVIe siècle dans les collections du Louvre
Catalogue de l’exposition 
Sous la direction de Roberta Serra, musée du Louvre
Coédition musée du Louvre éditions / Silvana Editoriale
400 p., environ 600 ill., 95 €

MUSÉE DU LOUVRE
Rue de Rivoli, 75001 Paris