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20/03/23

Léon Monet frère de l’artiste et collectionneur @ Musée du Luxembourg, Paris

Léon Monet frère de l’artiste et collectionneur
Musée du Luxembourg, Paris
15 mars - 16 juillet 2023

Portrait de Léon Monet, par Claude Monet
Claude Monet
Portrait de Léon Monet, 1874
Huile sur toile, 63 x 52 cm
Collection particulière

La renommée de Claude Monet et son rôle en tant que chef de file de l’impressionnisme sont aujourd’hui parfaitement établis, mais la personnalité de son frère Léon, chimiste en couleurs, industriel rouennais et collectionneur, reste encore à découvrir. En 1872, Claude Monet, de retour au Havre, peint Impression, soleil levant (Musée Marmottan Monet), alors que Léon Monet fonde la Société industrielle de Rouen et décide d’apporter un soutien actif à son frère et à ses amis impressionnistes. Ce sont les prémices de la constitution d’une remarquable collection de peintures impressionnistes.

Reconnu pour son « intelligence vive et prompte » et son caractère « cordial et franc », Léon Monet devient une personnalité respectée, très impliquée au sein des nombreuses associations culturelles que compte la ville de Rouen. Il incite Monet et ses amis impressionnistes à participer à la 23e exposition municipale, où il expose lui-même quatre œuvres de sa collection. Grâce à l’intérêt constant qu’il porte aux artistes de sa génération, les impressionnistes et les peintres de l’école de Rouen, il réunit - avec la collection de son ami François Depeaux - une des plus remarquables collections d’art moderne de la région rouennaise.

L’exposition réunit un ensemble d’œuvres majeures, autour d’un parcours mettant en évidence le goût de Léon Monet pour des œuvres qui évoquent les paysages de son enfance passée au Havre et également son épanouissement professionnel et familial entre Rouen et les Petites-Dalles sur la côte normande. Elle met en lumière la personnalité de ce collectionneur, ses liens privilégiés avec son frère Claude et avec quelques artistes de sa génération tels que Alfred Sisley, Camille Pissarro et Auguste Renoir. 

L’exposition présente aussi des recettes de couleur, des échantillons de tissus et des livres de comptes, évoquant le Rouen industriel dans lequel Léon Monet évolua. En faisant dialoguer peintures, dessins, photographies et albums de couleurs, l’exposition apporte un éclairage inédit sur l’intimité de la famille Monet et le goût partagé des deux frères pour la couleur. Alors que la chimie des colorants synthétiques  révolutionne l’impression textile, l’exposition évoque largement le monde professionnel dans lequel Léon Monet a évolué et met en lumière la ville industrielle de Rouen et ses manufactures d’« indiennes ».

Le visiteur est ainsi convié à découvrir les œuvres constituant la collection de Léon Monet, mais également à comprendre le rôle de premier mécène des impressionnistes qu’il a pu jouer. Le premier carnet de dessins de Claude Monet, daté de 1856 et le portrait de son frère Léon, exécuté par l’artiste en 1874, année de la première exposition impressionniste à Paris y sont présentés pour la première fois.

Avec le soutien exceptionnel du Musée d’Orsay, du Musée Marmottan Monet et de l’Académie des beaux-arts, Paris.

Commissaire : Géraldine Lefebvre, Docteure en histoire de l’Art, spécialiste du XIXe siècle

Musée du Luxembourg
19 rue Vaugirard, 75006 Paris

11/03/21

Chefs-d'Oeuvre de la collection Bemberg @ Fondation de l'Hermitage, Lausanne

Chefs-d'Oeuvre de la collection Bemberg
Fondation de l'Hermitage, Lausanne
2 mars - 30 mai 2021


Chefs-d'Oeuvre de la collection Bemberg
Affiche de l'exposition
Graphisme Laurent Cocchi

La Fondation de l’Hermitage présente une sélection des plus grands chefs-d’oeuvre de la prestigieuse collection privée de Georges Bemberg (1915-2011). Né dans une famille d’origine allemande installée en Argentine au milieu du 19e siècle, l’illustre collectionneur et homme de lettres a réuni, tout au long de sa vie, un ensemble de peintures, de dessins et d’objets d’art comptant parmi les plus importants de son temps.

Habituellement présentée dans un hôtel particulier de Toulouse, cette collection est pour la première fois exposée hors des murs de la Fondation Bemberg, à l’occasion d’importants travaux de rénovation du musée. Cet ensemble se distingue par la qualité exceptionnelle de ses toiles et dessins de la fin du 19e et du début du 20e siècle (Fantin-Latour, Pissarro, Monet, Caillebotte, Morisot, Derain, Braque, Matisse, Modigliani, Bonnard…), mais également par la splendeur de ses peintures anciennes. Elle compte ainsi des chefs-d’œuvre de l’art allemand, flamand, vénitien et français (Cranach l’Ancien, Gérard David, Véronèse, Canaletto, Longhi, François Clouet, Tournier, Vigée Le Brun…).

L’exposition de la collection Bemberg à la Fondation de l’Hermitage réunie 132 peintures et dessins parmi les plus remarquables de ce fonds, une occasion unique d’admirer ces trésors hors de leur écrin habituel, et de découvrir le goût et la personnalité d’un des grands collectionneurs du 20e siècle.

L’exposition parcourt plus de cinq siècles d’histoire de l’art, et s’articule de manière chronologique. Elle débute avec une salle consacrée à la peinture flamande et française des 15e et 16e siècles, qui réunit des oeuvres dues à Gérard David, Isenbrandt, Clouet (François et Jean), ou encore Corneille de Lyon. Un somptueux ensemble de peintures italiennes des 16e, 17e et 18e siècles permet ensuite au public d’admirer des portraits et paysages de la main de Véronèse, Tintoret, Guardi, Canaletto… La présentation de cinq huiles sur panneau de Cranach l’Ancien constitue un autre point fort du parcours. Une sélection de chefs-d’œuvre du Siècle des lumières, réalisés par Robert, Vigée-Le Brun ou encore Boilly ponctue magistralement la sélection de peinture ancienne.

La collection Bemberg se distinguant également par l’importance de ses oeuvres des 19e et 20e siècles, l’exposition se poursuit avec un remarquable corpus de peintures impressionnistes (Caillebotte, Sisley, Monet, Degas, Toulouse-Lautrec) et néo-impressionnistes (Cross, Signac), qui rend compte de l’attachement du collectionneur pour ces mouvements artistiques. L’avant-garde du début du 20e occupe également une place de choix dans la collection Bemberg, avec de splendides dessins (Picasso, Modigliani) et des toiles fauves dues à Derain, Braque et Matisse. La présentation se clôturera sur un extraordinaire accrochage de peintures de Bonnard : avec plus de trente tableaux, le fonds Bonnard de la collection Bemberg est le plus grand ensemble du peintre en mains privées.

COMMISSARIAT DE L'EXPOSITION 
Commissariat scientifique : Philippe Cros, directeur de la Fondation Bemberg
Commissariat général : Sylvie Wuhrmann, directrice de la Fondation de l’Hermitage, et Aurélie Couvreur, conservatrice de la Fondation de l’Hermitage

CATALOGUE : L’exposition est accompagnée d’un ouvrage richement illustré, avec des textes de Philippe Cros, publié en coédition avec les Éditions Snoeck, Gand.

FONDATION DE L’HERMITAGE
Route du Signal 2, CH - 1018 Lausanne 

15/09/19

Mondrian figuratif @ Musée Marmottan Monet, Paris

Mondrian figuratif
Musée Marmottan Monet, Paris
12 septembre 2019 - 26 janvier 2020


Piet Mondrian
PIET MONDRIAN
Dévotion, 1908
© Kunstmuseum Den Haag, The Hague, the Netherlands

La peinture figurative de Piet Mondrian (1872-1944) est longtemps restée méconnue. Pourtant, celui qui se distingue aujourd’hui comme le plus important collectionneur de l’artiste, Salomon Slijper (1884-1971) s’est passionné pour cet aspect longtemps oublié de son oeuvre. Ayant rencontré le maître aux Pays-Bas où il se réfugie pendant la Première Guerre mondiale, ce fils de diamantaire d’origine amstellodamoise réunit un ensemble unique de peintures et de dessins de l’artiste avec lequel il se lie d’amitié. Piet Mondrian procède lui-même à la sélection d’une suite représentative de sa production exécutée entre 1891 et 1918, enrichissant l’ensemble de quelques pièces abstraites ultérieures ; les majorités des acquisitions ayant lieu entre 1916 et 1920. Le soutien que Slijper apporte au peintre est de taille. Plus encore, il change sa vie. A une époque où Piet Mondrian ne parvient pas à vivre de son travail et fait des copies au Rijksmuseum pour joindre les deux bouts, les achats en nombre de son récent mécène lui ouvrent de nouvelles perspectives et lui permettent de financer son retour à Paris en juin 1919.

Piet Mondrian
PIET MONDRIAN
Moulin dans la clarté du soleil, 1908
© Kunstmuseum Den Haag, The Hague, the Netherlands

Le devenir de la collection de Salomon Slijper n’est pas sans rappeler l’héritage de Michel Monet qui est l’un des fleurons du musée Marmottan Monet. Comme le fils de l’impressionniste, Salomon Slijper est resté sans enfant. Comme ce dernier, Slijper a institué un musée – le Kunstmuseum de La Haye (anciennement Gemeentemuseum) – son légataire. Comme le fonds Monet présenté dans l’hôtel particulier de la rue Louis Boilly, la collection Slijper constitue le premier fonds mondial de l’oeuvre de l’artiste.

Musée de collectionneurs ayant vocation à apporter un éclairage sur le rôle des amateurs dans la vie des arts, le musée Marmottan Monet a noué un partenariat exceptionnel avec le Kunstmuseum de La Haye pour organiser une exposition totalement inédite rendant hommage à Salomon Slijper et au Mondrian figuratif à travers la présentation de peintures et de dessins majeurs provenant exclusivement de la collection de l’amateur. Dans cette exposition, ce sont près de soixante-dix Mondrian qui ornent les cimaises de l’institution parisienne. L’exposition se distingue par le nombre et la qualité des toiles estampillées chefs-d’oeuvre par le musée de La Haye. Des 67 Mondrian présentés, la moitié voyage pour la première fois à Paris. Les autres sont tout aussi rares : 12 % n’y ont pas séjourné depuis un demi-siècle, 20 % depuis près de 20 ans. Jamais vu à Paris depuis près d’une génération, l’accrochage crée en soi l’événement. Un événement unique à plus d’un titre puisque certaines pièces phares sont déplacées pour la dernière fois en raison de leur fragilité. C’est le cas de l’iconique Moulin dans la clarté du soleil (1908). L’exposition de Marmottan offre ainsi une ultime opportunité de le découvrir à Paris avant son interdiction définitive de prêt.

Composition N° IV (1914) est présenté en ouverture. Première oeuvre acquise par Salomon Slijper, elle est aussi l’une des exceptions jalonnant le parcours puisque purement abstraite. L’acquisition d’une peinture récente fut sans doute un pré requis pour mettre l’artiste en confiance. Piet Mondrian sera dès lors heureux de céder ses toiles « naturalistes » à Salomon Slijper qui s’impose sans délai comme son mécène le plus fidèle. Faisant pendant, un lièvre mort de 1891 souligne les liens qui unissent Piet Mondrian à la tradition hollandaise à travers le genre de la nature morte. Pièce la plus ancienne de l’exposition – le peintre n’a que 19 ans quand il la signe – elle ouvre le parcours qui suit : chronologique et à dominante figurative.

La première section regroupe des paysages peints entre 1898 et 1905. Ce sont des vues de la région du Gooi à l’est d’Amsterdam, où l’artiste et le mécène résident un temps et se fréquentent. Ces oeuvres qui décrivent des lieux connus des deux hommes illustrent les talents précoces de Piet Mondrian : dessinateur hors pair et maître du clair obscur. Les thèmes choisis tout autant que l’attention portée au rendu de l’atmosphère le rattache à l’école de La Haye. Il est encore un héritier des « classiques ». Pourtant, la rapidité de son évolution, son renouvellement ininterrompu frappent. Bien que le peintre se limite à quelques thèmes – le moulin, l’arbre, la ferme, la fleur et le portrait – aucune oeuvre ne se ressemble. Il se réinvente sans cesse. Ainsi, le parcours est-il placé sous le signe de la diversité, du contraste et de la surprise.

Considérant que « les couleurs de la nature ne peuvent être imitées sur la toile », Piet Mondrian aborde dès 1907 un tournant moderne privilégiant les aplats et les contrastes colorés poussés à l’extrême. Moulin dans le crépuscule (1907-1908) explore – à travers des registres aux tonalités franches : jaune, bleu, vert – une poétique de la peinture. Avec Bois près d’Oele (1908) l’artiste passe un nouveau cap. Lignes courbes, arabesques et couleurs irréelles confinent au mystique. Membre de l’association théosophique, Piet Mondrian se dépeint alors tel un illuminé. Trois autoportraits inédits le montrent à l’âge trente-six ans, cheveux longs, barbe noire et le regard pénétrant des êtres habités.

Dévotion (1908) témoigne par le biais du portrait d’enfant de la portée spirituelle de son oeuvre. Certaines des toiles les plus illustres du maître lui font face. Marquées par l’exemple des fauves et des divisionnistes Moulin dans le crépuscule, Dunes ou Arum (1908-1909) se font de plus en plus rayonnantes et vibrantes. Deux critères propres à définir la beauté d’une toile selon Piet Mondrian.

La spectaculaire église rose de Domburg (Clocher en Zélande, 1911) et le monumental Moulin rouge (1911) éclatant sur un fond bleu profond exaltent les couleurs pures vers 1911. La géométrisation des formes des deux monuments annonce l’abstraction. Au même moment, Piet Mondrian réinterprète d’ailleurs le cubisme de Braque et Picasso dont il adopte la palette ocre – gris comme le montrent Arbre gris (1911) et Paysage (1912).

Figuration et abstraction se font également face dans la section suivante. Trois exceptionnels grands formats représentant à l’huile et au fusain le moulin de Blaricum (1917) où réside Salomon Slijper et Ferme près de Duivendrecht (1916) reprenant un motif de jeunesse visible dans la première section tranchent avec trois toiles purement abstraites de 1914.

Terminant le parcours et en guise de conclusion, un autoportrait de Piet Mondrian posant devant une toile abstraite en damier (1918) fait face à une oeuvre du même genre : Composition avec grille 8 : composition en damier aux couleurs foncées (1919) que Salomon Slijper acquiert l’année de sa création. Les oeuvres se font écho autant qu’elles font contraste : les couleurs vives – rouges et bleus – étant réservées exclusivement à la peinture en damier tandis qu’un camaïeu de bruns suffit à la représentation « naturaliste » du peintre dans son atelier.

En épilogue, Composition, toile néoplasticiste de 1921 voisine avec six tableaux de fleurs exécutés entre 1918 et 1921 : chrysanthèmes, roses et arums. La juxtaposition de ces oeuvres achève de démontrer que l’évolution de Mondrian est plus complexe qu’il n’y paraît. Elle ne peut se définir comme un strict passage de la figuration à l’abstraction ou du noir à la couleur. Au contraire, le naturalisme reste et demeure une constante de l’oeuvre de Piet Mondrian, l’érigeant au rang – méconnu et pourtant essentiel – de grand maître de la peinture figurative du XXe siècle.

Commissariat de l'exposition : Marianne Mathieu, Directeur scientifique du musée Marmottan Monet.

MUSEE MARMOTTAN MONET
2 rue Louis-Boilly, 75016 Paris
www.marmottan.fr

21/04/19

Félix Fénéon @ Musée du Quai Branly-Jacques Chirac, Paris

Félix Fénéon 1861 - 1944. Les arts lointains
Musée du Quai Branly-Jacques Chirac, Paris
28 mai - 29 septembre 2019

Maximilien Luce, Félix Fénéon, 1901
Huile sur toile, 45,5 x 39 cm
© musée d’Orsay, Paris

Critique d’art, éditeur, directeur de galerie, collectionneur de peintures et d’arts « lointains », Félix Fénéon – figure centrale du monde intellectuel et artistique au tournant du 20e siècle – défend une vision décloisonnée de la création. Le musée du quai Branly–Jacques Chirac, les musées d’Orsay et de l’Orangerie, The Museum of Modern Art, New York rendent pour la première fois hommage à sa personnalité hors du commun avec une exposition conçue tel un portrait en deux chapitres.

Le premier chapitre, exposé au musée du quai Branly–Jacques Chirac, revient sur les choix de Félix Fénéon en tant que collectionneur et sur la constitution de sa collection remarquable, comptant un nombre considérable de peintures et l’un des plus importants ensembles d’arts extra-européens de son époque.

Le second chapitre, présenté au musée de l’Orangerie, évoque les convictions anarchistes de Félix Fénéon et son action en faveur des artistes à travers ses critiques, expositions et acquisitions. Promoteur du Néo-impressionnisme, Fénéon a défendu avec passion un art nouveau à travers les oeuvres de ses amis pointillistes, Seurat et Signac en particulier. Il fut également un membre actif du cercle de La Revue blanche avant de s’engager, en 1906, aux côtés des Fauves et des Futuristes à l’époque où il était directeur artistique de la galerie Bernheim-Jeune.

De la révélation des arts non-européens à la publication des Illuminations de Rimbaud en passant par la défense des symbolistes et l’émergence d’un nouvel ordre esthétique, cette exposition en deux temps célèbre la sensibilité moderne de Félix Fénéon, à la fois passeur et découvreur. En 2020, The Museum of Modern Art, New York présentera une synthèse de ces deux expositions.

Étrier de poulie de métier à tisser
© musée du quai Branly - Jacques Chirac,
Photo Claude Germain

Au musée du quai Branly–Jacques Chirac, les œuvres africaines et océaniennes montrées en regard de toiles contemporaines de certains artistes qu’il a défendus retracent l’histoire de sa collection et son rôle décisif dans l’évolution du regard porté sur les arts extra-européens. Auteur d’une enquête sur les « arts lointains », publiée en 1920 dans le Bulletin de la Vie Artistique, Félix Fénéon œuvre pour la reconnaissance des arts non-occidentaux en questionnant le statut de ces sculptures et objets. « Seront-ils admis au Louvre ? » s’interroge-t-il alors dans un article perçu aujourd’hui comme l’un des textes fondateurs du musée du quai Branly–Jacques Chirac, près d’un siècle avant le manifeste de Jacques Kerchache (Les chefs-d’œuvre du monde entier naissent libres et égaux, 1990). Au travers d’une sélection d’œuvres majeures qu’il a aimées, défendues et collectionnées tout au long de sa vie, l’exposition révèle l’importance de la collection de Fénéon.

Le parcours qui s’ouvre sur un portrait par Maximilien Luce, présente les multiples facettes de l’homme, à la fois critique, directeur de La Revue Blanche, éditeur. La première section, « L’Afrique noire et ses amateurs », permet au visiteur de comprendre dans quel contexte historique et culturel Félix Fénéon a constitué sa collection. Le visiteur découvre autour de figures artistiques et littéraires de l’époque comme le marchand d’art Paul Guillaume, l’artiste Lucie Cousturier ou d’autres amis de Félix Fénéon, la passion croissante pour « l’Art Nègre » dans les années 1920.

La seconde section évoque plus précisément l’engagement de Félix Fénéon pour les arts extra-européens au travers de l’enquête publiée dans le Bulletin de la Vie Artistique et de sa participation, par des prêts généreux, aux grandes expositions d’art primitif dans l’entre-deux guerre.

Enfin, la troisième séquence de l’exposition offre un panorama de la collection de Fénéon, qui en son temps apparu rapidement comme incontournable.

Des statues africaines anthropomorphes et féminines au Poseuses de Seurat, la proximité des œuvres permet un dialogue entre des techniques, époques et origines différentes. L’exposition rend compte du regard visionnaire de Félix Fénéon – dépourvu de frontières. Fidèle à ce regard près d’un siècle plus tard, le musée du quai Branly–Jacques Chirac lui rend hommage.

Commissaires de l’exposition
Isabelle Cahn, conservateur général des peintures, musée d’Orsay
Philippe Peltier, ancien responsable de l’Unité patrimoniale Océanie – Insulinde au musée du quai Branly–Jacques Chirac
Au Museum of Modern Art, New York, le commissariat est assuré par Starr Figura, conservatrice, et Anna Blaha, assistante curatoriale du département des dessins et estampes du Museum of Modern Art, New York

MUSEE DU QUAI BRANLY - JACQUES CHIRAC, PARIS
Exposition Mezzanine Est
www.quaibranly.fr

09/02/19

La collection Emil Bührle, Musée Maillol, Paris

La collection Emil Bührle : Manet, Degas, Renoir, Monet, Cézanne, Gauguin, Van Gogh, Modigliani, Picasso
Musée Maillol, Paris
20 mars - 21 juillet 2019 

LA COLLECTION EMIL BÜHRLE
Courtesy Culturespaces / Musée Maillol

Le musée Maillol accueille les chefs-d’oeuvre de la Collection Emil Bührle, une des collections particulières les plus prestigieuses au monde. Présenté pour la première fois en France, cet ensemble, réuni entre 1936 et 1956 à Zurich, propose un panorama de l’art français du XIXe et du début du XXe siècle.

Né en Allemagne, Emil Georg Bührle (1890-1956) s’établit en Suisse en 1924 et rassemble, surtout entre 1951 et 1956, plus de 600 oeuvres d’art. Pour la première fois à Paris, une partie de ces chefs-d’oeuvre est présentée et réunie au sein d’une même exposition.

Dévoilant une soixantaine de trésors de la Collection Emil Bührle, l’exposition parcourt plusieurs courants de l’art moderne : les grands noms de l’impressionnisme (Manet, Monet, Pissarro, Degas, Renoir, Sisley) et du postimpressionnisme (Cézanne, Gauguin, Van Gogh, Toulouse-Lautrec), les débuts du XXe siècle avec les Nabis (Bonnard, Vuillard), les Fauves et les Cubistes (Braque, Derain, Vlaminck), et l’École de Paris (Modigliani), pour finir avec Picasso.

En attendant son emménagement permanent dans la nouvelle extension du Kunsthaus de Zurich, la Collection Emil Bührle s’offre une visibilité nationale et internationale. Après la Fondation de l’Hermitage à Lausanne en 2017 et trois musées majeurs au Japon en 2018, le musée Maillol a le privilège de montrer des chefs-d’oeuvre tels que La petite danseuse de quatorze ans de Degas (vers 1880), Les coquelicots près de Vétheuil de Monet (vers 1879), Le garçon au gilet rouge de Cézanne (vers 1888/90), ou encore Le semeur au soleil couchant de Van Gogh (1888).

Leur confrontation souligne les liens et les filiations entre les courants artistiques à travers différentes époques, tout en illustrant l’apport personnel de chacun des peintres à l’histoire de l’art. Emil Bührle, pour qui les créations passées influençaient celles du présent, aimait préciser que « finalement Daumier me conduisait à Rembrandt et Manet à Frans Hals ».

L’exposition propose un témoignage historique majeur, présentant l’histoire de cette collection d’un industriel suisse pendant Seconde Guerre mondiale et de la décennie qui a suivi. Une salle, consacrée aux documents d’archives, évoquera le parcours des chefs-d’œuvre et présentera les résultats de la recherche que mène la Collection E. Bührle sur ses fonds depuis plus de quinze ans.

Une exposition de toiles incontournables à travers l’une des collections les plus importantes au monde.

Commissariat : Lukas Gloor, directeur et conservateur de la Collection Emil Bührle, Zurich.

Une exposition Culturespaces.

MUSEE MAILLOL PARIS
59/61 rue de Grenelle - 75007 Paris
www.museemaillol.com

02/12/17

Monet collectionneur au Musée Marmottan Monet, Paris

Monet collectionneur : Chefs-d'oeuvre de sa collection privée
Musée Marmottan Monet, Paris

14 septembre 2017 - 14 janvier 2018


PIERRE-AUGUSTE RENOIR Jeune fille au bain, 1892
Huile sur toile – 81,3 x 64,8 cm
New York, The Metropolitan Museum of Art
© New York, The Metropolitan Museum of Art

Claude Monet, le plus célèbre des impressionnistes, fut aussi le plus secret des collectionneurs. A l’exception de ses estampes japonaises, on ignore les chefs-d’oeuvre qu’il a réunis tout au long de sa vie. Ils constituent pourtant le panthéon artistique et sentimental du maître de Giverny. Pour la première fois, le musée Marmottan Monet lève le voile sur cette passion privée et organise une exposition inédite intitulée « Monet collectionneur ».

Légataire universel du fils du peintre, dépositaire du premier fonds mondial d’oeuvres de Claude Monet ainsi que de certaines oeuvres de ses amis, le musée Marmottan Monet a entrepris de reconstituer la collection personnelle du chef de file de l’impressionnisme. En partie dispersée à sa mort et tombée depuis dans l’oubli, il aura fallu mener une étude approfondie – digne d’une enquête policière – pour reconstituer cet ensemble disparu et établir la date et les circonstances dans lesquelles peintures, dessins, sculptures entrèrent à Giverny.

L’exposition présente une centaine d’oeuvres provenant du musée Marmottan Monet, mais aussi des Etats-Unis, d’Amérique Latine, du Japon et d’Europe. Le Moma, Le Metropolitan Museum de New York, la National Gallery de Washington, les musées de Houston, de San Francisco, de Saint-Louis, le Musée de Sao Paulo, le Musée National d’art occidental et le Sompo Museum à Tokyo, Le Staatsgalerie de Stuttgart, le musée de Langmatt à Baden, le musée d’Orsay et le musée Rodin à Paris ainsi que plusieurs collections particulières ont prêté certains de leurs fleurons. On retrouve Delacroix, Corot, Boudin, Jongkind, Manet, Renoir, Caillebotte, Cézanne, Morisot, Pissarro, Rodin, Signac et Toulouse-Lautrec. Au-delà de ses grands noms, Monet nous fait découvrir d’autres talents : Paul Baudry, Carolus-Duran, Jules Chéret, Henri Fantin-Latour, Jean-Louis Forain, Constantin Guys, Jean-Jacques Henner, Charles Lhullier, Georges Manzana et Lucien Pissarro (deux des fils de Camille Pissarro), Gilbert de Séverac.


PIERRE-AUGUSTE RENOIR
Madame Monet et son fils, 1874
Huile sur toile, 50,4 x 68 cm
© Washington, National Gallery of Art, collection Ailsa Mellon Bruce
© Courtesy National Gallery of Art, Washington

Le parcours retrace l’histoire inconnue de la collection et les différentes phases de sa constitution. Durant sa jeunesse, Monet, sans le sou, ne peut acquérir d’oeuvre d’art. Les peintures qu’il réunit sont avant tout des cadeaux : des portraits de lui et de sa première épouse, Camille peints par ses proches durant leurs années de compagnonnage. Une imposante toile de Manet représentant le couple dans le bateau-atelier connu sous le titre Monet peignant dans son atelier (Stuttgart, Staatsgalerie) est au coeur de cette section qui compte de nombreuses toiles de Renoir dont Madame Monet et son fils au jardin (National Gallery, Washington). Vient ensuite le temps des échanges et de la reconnaissance mutuelle. A Rodin, Monet offre une toile de Belle-Ile contre un bronze : Jeune mère à la grotte (Musée Marmottan Monet). Le peintre possède également deux plâtres dont Bacchantes s’enlaçant dédicacée sur la base : « Au grand maître C. Monet, son ami Rodin » (collection particulière), l’une des découvertes de l’exposition, présentée pour la première fois au public. Dans cette section, sont également montrées les oeuvres de Caillebotte et de Berthe Morisot. Si certaines sont offertes par leur auteur de leur vivant au maître d’autres tels Chrysanthèmes de Caillebotte (Paris, musée Marmottan Monet) et de Julie et Laërte de Berthe Morisot (Paris, musée Marmottan Monet) sont reçues par le peintre en souvenir de ses amis défunts. Dorénavant Monet porte le plus grand intérêt aux oeuvres qui enrichissent sa collection. Il les sélectionne avec attention. C’est le cas de Paysannes plantant des rames (Sheffield Museum) de Pissarro que son auteur destinait aux musées nationaux et que Monet choisit en remerciement de l’aide apportée à son ami pour l’achat de sa maison.

A partir des années 1890, la situation financière de Claude Monet s’améliore. L’artiste achète de nombreuses oeuvres d’art. C’est le moment où il acquiert des souvenirs de ses prédécesseurs : aquarelles, pastels, dessins et peintures parmi lesquelles il faut citer Corot « Ariccia, Palais Chigi » (musée Langmatt) et « Rue en Avignon » de Jongkind (Paris, musée Marmottan Monet). Monet se fournit auprès des marchands de Renoir et de Cézanne qui sont les deux artistes les mieux représentés de sa collection. Il débourse d’importantes sommes pour Baigneuse assise (Metroplitan Museum, New York) et Mosquée. Fête arabe (musée d’Orsay, Paris) de Renoir. Parmi les nombreux Cézanne qu’il emporte, citons l’un de ses plus grands chefs-d’oeuvre : Le Nègre Scipion (Museu de Arte, São Paulo) exceptionnellement prêté pour l’exposition.

A partir de 1892, Claude Monet acquiert également plusieurs portraits de la famille de sa seconde épouse, Alice Hoschedé. Les effigies de sa femme, de ses beaux-enfants et de leur père, Ernest Hoschedé leurs sont offerts. Un portrait de son beau-fils Jacques Hoschedé enfant peint par Manet en 1876 et intitulé Garçon dans les fleurs (Tokyo, Musée National d’art occidental), est quant à lui au coeur d’une bataille judiciaire qui déchire la famille au lendemain de la mort d’Alice et révèle un aspect tout à fait inconnu de sa vie de Monet.

Une large sélection d’estampes japonaises provenant de la maison de Giverny rend hommage à l’aspect le mieux connu de la collection de Claude Monet. Considérée comme ayant peu de valeur à la mort du peintre comme c’est aussi le cas des Nymphéas exposés dans leur continuité, ces oeuvres restent dans la demeure du peintre pendant de nombreuses années tandis que les Corot, Cézanne, Manet et autre Renoir sont vendus à grand prix par le fils du peintre, Michel, dès 1927. Pour la première fois depuis lors, la collection dispersée de Claude Monet renait en son musée, le musée Marmottan Monet.

Commissariat de l'exposition :
Marianne Mathieu, Adjointe au directeur, Chargée des collections du musée Marmottan Monet
Dominique Lobstein, Historien de l'art

Musée Marmottan Monet
2, rue Louis-Boilly - 75016 Paris
www.marmottan.fr

11/12/13

Expo Verres, Musée Arts décoratifs, Bordeaux : Verres d'usage et d'apparat, de la Renaissance au XIXe siècle - La collection du Mesnil

Verres d'usage et d'apparat, de la Renaissance au XIXe siècle - La collection du Mesnil
Musée des Arts décoratifs, Bordeaux 
13 décembre 2013 - 30 mars 2014 

Coupe en verre rubis monture en argent doré 
© Jean-Christophe Garcia 

Le musée des Arts décoratifs de Bordeaux accueille la collection du Mesnil, des verres anciens allant de la Renaissance jusqu’au XIXe siècle, comprenant un ensemble particulièrement remarquable de verres vénitiens. Durant quatre mois, deux visions de collectionneur sont ainsi réunies sous un même toit, l’une publique, l’autre particulière. La première s’est constituée avec l’objectif de créer et constituer un patrimoine, la seconde s’est faite avec liberté, aux grés des passions d’un amateur.

En acceptant avec beaucoup de générosité de déposer ses verres précieux au musée, ce collectionneur dévoile l’intimité de ses choix, parfois emballés, parfois raisonnés.

On observe un goût particulier pour les verres de la Renaissance vénitienne, des verres soufflés aux XVIe et XVIIe siècles, des objets raffinés et fragiles, à couper le souffle de beauté. C’est leur très belle transparence, leur extrême pureté que le collectionneur apprécie tout particulièrement. Des caractéristiques qui le conduisent également à acquérir de rares pièces des pays du Nord, tel ce verre gravé à la roue d’un décor de vignoble, autour de 1735.

Sont exposés des verres à boire, des verres de mariage, des pièces d’ostentation ou de rares aiguières en verre opalescent, en rubinglass, ce verre rouge intense, ou encore en verre bleu profond. Ces objets nous renvoient à cette culture de la Renaissance où les verres font partie du cérémonial des banquets. Les verres d’usage n’étaient alors apportés à table que lorsque le convive souhaitait boire. Il faut attendre le XIXe siècle pour que le verre devienne un élément primordial du décor de la table.

Sont ici réunies quelques cent trente pièces d’exception, qui sont comme autant d’enfants que le collectionneur a souhaité lui-même transporter au musée, refusant ainsi toute prise de risque par un autre. Une sortie qui se montre exceptionnelle, une occasion unique d’admirer ces pièces délicates.

Première exposition qui ouvre un cycle dédié aux collectionneurs d’Arts décoratifs et de design, c’est également un premier témoignage de cette ardeur fébrile du collectionneur qui l’incite à chercher sans répit la pièce rare, la pièce exceptionnelle, sans laquelle la collection demeure incomplète. Après plus de dix ans en quête de ces pièces du puzzle, si tant est qu’on puisse imaginer qu’une collection soit un jour finie, cet amateur bordelais a réuni un exceptionnel ensemble de verres d’usage et d’apparat. Cette collection fait aujourd’hui partie des plus belles collections privées en Europe. 

MUSEE DES ARTS DECORATIFS, BORDEAUX
39 rue Bouffard - 33000 Bordeaux

09/03/12

Puces Design 2012 Bercy Village Paris 12e

Les Puces du Design, 2012, 26e édition Bercy Village / Cour Saint-Emilion, Paris 12e
10, 11, 12 et 13 mai 2012

Les Puces du Design 2012

Knoll, Eames et Prouvé; Panton, Saarinen et Dior, Sottsass, Paco Rabane et Paulin... éliront domicile à Bercy Village du 10 au 13 mai 2012 à l’occasion des 26e Puces du Design. Des grands noms du design seront représentés mais vous y trouverez aussi des pièces anonymes, d’autres signées de designers que l’on commence tout juste à découvrir, ainsi que des créations de designers à redécouvrir. Pour le plaisir, pour repérer ou pour acheter, les Puces du Design sont un rendez-vous intéressant des amoureux du design à Paris. Deux nouveautés cette saison, des experts vous accompagneront dans vos achats et une exposition, Quasar Khanh, pionnier du mobilier gonflable sera présentée par la Velvet Galerie.
 

Les Puces du Design : Précurseur et originalCréées en mai 1999, les Puces du Design ont été le premier événement en France à réunir des antiquaires spécialisés en mobilier d’après-guerre. L’idée de Fabien Bonillo de partager sa passion pour les pièces qui ont jalonnées le 20e siècle a immédiatement rencontré l’adhésion du public. Le succès est tel que, prévue pour l’année suivante, la deuxième édition des Puces du Design a lieu dès l’automne. Avec deux rendez-vous par an, Les Puces du Design restent aujourd’hui encore le seul rendez-vous de cette envergure et de cette qualité à être d’accès libre et gratuit. Il y avait à l’origine, une dizaine de participants et une représentation de pièces originales des années 1950 à 1970. Après 13 années et 25 éditions, les Puces du Design réunissent une centaines de participants, venant de toute l’Europe, qui proposent des pièces des années 1950 jusqu’aux débuts des années 2000.

 

Les Puces du Design : Fidélité et pérennitéUne majorité des participants aux Puces du Design reviennent à chaque édition; certains sont même là depuis la première... Nouveautés et surprises sont toutefois toujours là : ils apportent à chaque fois un regard neuf et leurs connaissances sur une époque, un designer, un style ; de plus, une dizaine de nouveaux venus apportent à chaque nouveau rendez-vous sa fraîcheur et son enthousiasme... Les visiteurs aussi sont fidèles, ils sont environ 30 000 à visiter l’événement. Ils viennent de tous les horizons et ont des profils très variés; de l’amateur éclairé au professionnel, du collectionneur au simple curieux. 

 

Les Puces du Design : Expertise et qualitéDepuis l’origine, une sélection est faite en amont de l’événement pour que ne soient présentées sur Les Puces du Design que des pièces originales, d’époque, restaurées s’il le faut, mais exclusivement dans les règles de l’art. Pour la première fois en mai 2012, des experts accompagneront le public dans sa découverte et, le cas échéant, dans ses acquisitions. Marc Mineray, sapiteur à la CEFA, spécialiste des années ‘50 vous aidera donc à authentifier des signatures telles que Jean Prouvé (voir ci-dessous la note sur la chaise Métropole de Jean Prouvé), Florence Knoll, ou Mathieu Matégot. Benoît Ramognino, expert CEA et CEFA, couvrira quant à lui les décennies 1960, 1970 et 1980, vous donnant toutes les astuces et les clefs pour reconnaître une édition originale Seventies, un authentique fauteuil de P. Paulin.
 


La chaise Métropole de Jean Prouvé

Mise sur le marché en 1950, la chaise dite « Métropole » n°305, dessinée par Jean Prouvé a été exclusivement fabriquée et vendue par Les Ateliers Jean Prouvé. Distribuée un temps par Steph Simon, il en devint finalement l’éditeur jusqu'à l’arrêt de la production en 1969. Cette chaise est le fruit d’une longue série d’études remontant à 1934. Elle ne casse pas si on se balance et son dessin répond à la volonté de J. Prouvé d’affirmer par celui-ci les qualités mécaniques d’un objet  dont il dira lui même : «  la chaise, le meuble le plus difficile à  construire ». Vitra réédite depuis 2001 cette chaise sous le nom de « chaise standard ». Les deux versions sont très éloignées en termes de prix : autour de 650 euros pour l’édition Vitra, elle peut atteindre plusieurs milliers d’euros selon l’état pour la  version ancienne, disponible à l’époque avec assise bois ou dans sa  variante n°306 coussinée de simili cuir.

Les machines et les modes de production ayant évolués, certaines  parties de la chaise peuvent permettre l’identification de la version  examinée, comme les deux piètements arrière en tôle pliée « d’égale résistance» qui sont soudés manuellement à l’arc par segments sur la  version ancienne et en continu par robot sur l’édition Vitra. Un autre élément comme l’aspect du contreplaqué de hêtre pour la  version ancienne, à l’aspect parfois « flammé » et sa finition avec un  vernis cellulosique, diffère de celui en chêne de chez Vitra avec vernis polyuréthane en finition claire ou foncée et au grain souvent très serré. La fixation du dossier peut compléter cet examen pour être certain de  la version que l’on souhaite acquérir. Une fois le dossier démonté,  il est simple de constater que cet élément a lui aussi évolué avec  les techniques : il est maintenant fixé sur une longue patte ajourée soudée dans la version Vitra. Quelle que soit la version choisie, on y retrouvera la caractéristique principale voulue par son concepteur, c’est à dire la  résistance importante de la structure à tout type d’utilisation malgré un poids limité du à un emploi économe des matériaux, du minimalisme avant l'heure et une intemporalité synonyme de qualité.


Les puces du Design 2012 : Exposition de la Velvet Galerie 
Enfin, il n’y a plus de Puces du Design sans la mise en lumière d’un créateur phare du 20e siècle. Ce sera, pour ce mois de mai 2012, une exposition exceptionnelle de pièces rarissimes, issues du stock neuf d’époque, de Quasar Khanh, pionnier du mobilier gonflable. En effet, la Velvet Galerie présentera dans son intégralité « Aerospace » la première gamme de mobilier gonflable jamais conçue ainsi que la première concept car de l’histoire : la « Quasar Unipower » ; des créations de Quasar Khanh, designer visionnaire aujourd'hui peu connu du grand public mais dont les inventions ont marquées l'histoire du design. Nous y reviendrons dans un tout prochain message.

 LES PUCES DU DESIGN sur internet : www.pucesdudesign.com
Accès libre et gratuit


19/03/11

Expo L'Abstraction en Europe - Fondation Maeght - L'exposition présente des pièces uniques d'un collectionneur allemand

Exposition : L’abstraction en Europe : 
le choix d’un collectionneur allemand  
Fondation Maeght, Saint-Paul-de-Vence 
9 avril - 13 juin 2011 


La Fondation Maeght présente, du 9 avril au 13 juin, une exposition dédiée à l’Abstraction en Europe, organisée en exclusivité à partir d’une collection particulière allemande.  

Dévoilée pour la première fois en France, cette collection ambitieuse regroupe plus de 80 œuvres (peintures, dessins et sculptures) et des ouvrages qui montrent différentes facettes de l’abstraction géométrisante de la première moitié du XXème siècle. 

L' ABSTRACTION GEOMETRIQUE est envisagée ici à travers ses filiations internationales. Cette collection révèle de manière pertinente et variée les échanges artistiques entre l'Europe de l'ouest et l'Europe de l'est entre les années 1909-10 et 1950, ainsi que les effets boomerang de ces influences. Elle présente plus de 30 artistes, en majorité russes (Kandinsky, Malévitch, Tatline, Rodtchenko, Popova, Gontcharova) et de l'Europe de l'est (Kupka, El Lissitzky). L'émigration, sous le régime des Nazis, d'une grande partie des artistes présentés a favorisé un  rayonnement international de l'abstraction géométrisante. 

LE CONSTRUCTIVISME y apparaît dans ses procédés individuels ainsi que les différents courants de l'Abstraction géométrique. Les grands noms du Bauhaus comme Josef Albers et Lászlo Moholy-Nagy, les représentants de l'Abstraction-Création comme Max Bill et enfin les membres du groupe De Stijl avec notamment Georges Vantongerloo figurent aussi dans cette collection d'art moderne. 

VASSILY KANDINSKY, représenté avec des œuvres de qualité exceptionnelle, occupe une fonction particulière dans ce paysage artistique puisque son œuvre fait, en quelque sorte, la jonction entre l'Est et l'Ouest. De même, l'artiste russe Alexandra Exter développe un langage plastique propre, intégrant à la fois les influences artistiques du Cubisme et du Futurisme. Enfin, Kazimir Malevitch et son Suprématisme fait aussi un pont entre l’Est et l’Ouest. L'œuvre  de Natalia Gontcharova est également une forme particulière russe du Cubo-futurisme, tout en se situant à la frontière de ce qu'on appelle le Rayonnisme. La biographie de l'artiste illustre aussi le pouvoir d'attraction indéniable qu'exerce, avant-guerre,  la capitale française sur les artistes européens puisqu' elle s'installera en 1917 à Paris. 

La collection, homogène, présente un caractère géographique et historique spécifique en réunissant un choix d'œuvres illustrant parfaitement les tendances artistiques au sein de l'Europe centrale et orientale au cours de la première moitié du XXème siècle.  

Elle s'appuie également sur les manuscrits de certains artistes : 50 livres, des manifestes artistiques de l'avant-garde russe ou des livres illustrés, dont l'iconographie et la typographie reflètent les orientations esthétiques très avant-gardistes du constructivisme. 

Cette collection privée est prêtée en exclusivité à la Fondation Maeght  pour être montrée au public pour la première fois en France. Elle n’a été présentée que trois fois à ce jour et uniquement en pays germanophones : en 2001 au Kunstmuseum Winterthur en Suisse et en 2006 en Allemagne au Kunstmuseum de Bonn puis au Staatliches Museum Schwerin. 

Cette exposition regroupe des pièces uniques (peintures, sculptures et dessins sur papier) que ce collectionneur allemand a réunies au fil des années et qu'il continue d'acquérir pour donner le panorama le plus complet possible des interférences artistiques au sein de l'Europe dans la première moitié du XXème siècle. 

L'ABSTRACTION EN EUROPE : LE CHOIX D'UN COLLECTIONNEUR ALLEMAND 
Commissaire de l’exposition : Markus MUELLER 

FONDATION MAEGHT  
06570 SAINT-PAUL
FRANCE

06/03/11

Expo Le Paris Bar (Berlin) à Paris, Galerie Suzanne Tarasieve

Le Paris Bar à Paris 
Galerie Suzanne Tarasieve, Paris
Commissaire : Michel Würthle 
Jusqu'au 12 mars 2011

Il ne vous reste plus que quelques jours pour voir cette exposition qui célèbre la scène artistique berlinoise des années 60 à nos jours marquée par un tournant en 1989 avec la chute du mur de Berlin. Elle est aussi un hommage à la vie originale de Michel Würthle, artiste, dessinateur, collectionneur et propriétaire du Paris Bar, situé au 152 Kantstrasse à Berlin.

Ouvert en 1950, le mythique Paris Bar est repris en 1977 par Michel Würthle, homme de l’art qui fait vivre ce lieu avec passion. Quartier général des intellectuels,  ce bistrot est un espace de liberté où l’on refait le monde des nuits entières : des artistes tels que ses grands amis Martin Kippenberger et Dieter Roth, A.R. Penck, Benjamin Katz, Albert Oehlen, Jonathan Meese, Jannis Kounellis, Jörg Immendorff et Christoph Steinmeyer qui  a  récemment  réinterprété le célèbre tableau du Paris Bar de Martin Kippenberger ; des célébrités comme Dustin Hoffmann, Iggy Pop et David Bowie ; des marchands comme Rudolph Springer et Michael Werner ; des comédiens, des musiciens et des dramaturges, tel que Heiner Müller qui écrivit en 1991 le texte d’introduction du livre paru aux Editions Artcurial et consacré à ce lieu unique.

Le commissaire de l’exposition, Michel Würthle, traverse le temps. Dessinateur, il partage sa vie entre Berlin et Syros (Grèce), endroit riche en souvenirs où il fit des tableaux à quatre mains avec Daniel Richter ou Damien Hirst. Le Paris Bar à Paris est une illustration de sa vie, de ses amis peintres, sculpteurs et poètes, mais aussi un focus sur l’œuvre du photographe Benjamin Katz à travers une série de portraits en noir et blanc de Georg Baselitz, Joseph Beuys, Gerhard Richter, Markus Lüpertz, Andy Warhol et Dennis Hopper.

La galerie Suzanne Tarasieve présente également l’œuvre bibliographique de Michel Würthle autour  de ce lieu emblématique de Berlin-Ouest, documents, livres et correspondances. 


LISTE DES ARTISTES

Georg Baselitz 
Joseph Beuys
Günter Brus
Werner Büttner
Peter Chevalier
Peter Doig
Rainer Fetting
Joe Fish
Günther Förg
Neal Fox
Georg Herold
Damien Hirst
Jörg Immendorff
Benjamin Katz
Martin Kippenberger
Ed Kienholz
Kurt Kocherscheidt
Jannis Kounellis 
Maria Lassnig
Le Gun
Robert Lücander
Sarah Lucas
Markus Lüpertz 
Jonathan Meese
Helmut Middendorf
Helmut Newton
Albert Oehlen
Markus Oehlen
Haralampi G.Oroschakoff
Robin Page
Maria Papadimitriou
A.R. Penck
Walter Pichler
Arnulf Rainer
Daniel Richter
Dieter Roth
Norbert Schwontkowski
Elfie Semotan
Christoph Steinmeyer 
Juergen Teller
Elfie Tripamer 
Herbert Volkmann 
Cosima Von Bonin 
Johannes Wonhseifer 
Katarina Würthle 
Michel Würthle 

LE PARIS BAR A PARIS
Galerie Suzanne Tarasieve, Paris 
8 Janvier - 12 Mars 2011

SUZANNE TARASIEVE PARIS / LOFT 19
Passage de l'Atlas
5, Villa Marcel Lods
75019 Paris

Exposition à venir : Yassine "Yaze" Mekhnache, LYFE, du 16 mars au 7 mai 2011