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30/12/13

Joel Morrison, Galerie Almine Rech, Paris

Exposition Joel Morrison 
Galerie Almine Rech, Paris
9 janvier - 15 février 2014


Pour sa seconde exposition personnelle à la galerie Almine Rech, l’artiste californien JOEL MORRISON présente un nouvel ensemble d’assemblages en acier inoxydable. Un cadre conceptuel inébranlable est joint à des objets du quotidien et enchâssé dans des extérieurs lisses et raffinés. Grâce à des surfaces sans faille et à une fabrication impeccable, Joel Morrison lubrifie efficacement la réalité brute et parfois crue qui sous-tend son œuvre.

Oscillant entre art élitiste et art populaire, minimalisme et abstraction, ordre et chaos, Morrison touche un public divers grâce à un indéniable travail d’artisan, tout en maintenant une intégrité subversive. Il élève des objets trouvés organiques, divergents et apparemment arbitraires en leur offrant des rôles exaltés. Le motif cousu sur la couverture New Madrid est le même que celui d’une peinture de Frank Stella de 1961. Une viennoiserie française ordinaire est détournée sur un buste néo-classique, formant un croissant-moustache qui présente un surprenant parallèle avec la culture hispanique « cholo » du Sud de la Californie.

Des objets du quotidien comme des enclumes, des épis de maïs, des vestes cloutées et du papier d’aluminium sont coulés dans des métaux divers. Faisant usage d’un moyen d’expression souvent associé à une esthétique monochromatique froide et rigide, l’artiste s’oppose à cette interaction initiale en enveloppant l’œuvre dans des surfaces parfaites, miroitées et polies. Le spectateur se trouve ainsi immédiatement lié à l’œuvre, dans un rapport intime et personnel. Les couleurs de ses cheveux, de ses vêtements et d’autres éléments de l’environnement sont instantanément absorbées par la pièce. Bien que coulée dans une matière solide et très résistante, l’œuvre est sans cesse revitalisée par l’afflux de visiteurs et par son environnement.

Les surfaces raffinées des pièces évoquent une équipe de fabricants spécialisés, créant les œuvres au moyen de machines sophistiquées. Ceci contraste avec le caractère physiquement éprouvant et la minutie du processus analogue par lequel la main de l’artiste est littéralement impliquée dans chaque étape du processus.

Né en 1976 à Seattle dans l’Etat de Washington, JOEL MORRISON vit et travaille à Los Angeles en Californie. Il a participé ces dernières années à de nombreuses expositions dont Six Solos au Wexner Center for the Arts (Columbus, Ohio, 2011) et California Biennial au Orange County Museum of Art (2006). Son œuvre a également été exposée à la galerie Gagosian (Hong Kong 2012, New York 2011 -exposition de Joel Morrisson présentée ici-, Beverly Hills 2008). Joel Morrison a également occupé la Project Room du Santa Monica Museum of Art  (Californie, 2003).  

Galerie Almine Rech
64 rue de Turenne - 75003 Paris
www.alminerech.com 

23/11/13

Expo Joel Kyack, Galerie Praz-Delavallade, Paris

Joel Kyack, Point at The Thing That’s Furthest  Away 
Galerie Praz-Delavallade, Paris 
23 novembre 2013 - 11 janvier 2014 

Joel Kyack
JOEL KYACK 
Wake Up Dead People, 2013 
canvas, framed images, acrylic, marker, wire, wood 
180,3 x 91,5 x 5,7 cm - 71 x 36 x 2 1/4 inches 
Image courtesy Galerie Praz-Delavallade, Paris 

La galerie Praz-Delavallade consacre une exposition à l’artiste américain JOEL KYACK intitulée “Point at The Thing That’s Furthest  Away”. Avec son humour si particulier comme matière première, cette nouvelle exposition permet à Kyack de faire évoluer sa pratique toujours proche du bricolage vers la  sphère picturale. Seront présentées ici sept peintures d’une nouvelle série ainsi qu’une sculpture fontaine. 
“Il y a un an de cela, j’emménageais dans mon nouvel atelier, niché sur une petite parcelle entre une rivière, une voie de chemin de fer et une autoroute, et situé à seulement un bloc de deux grands thrift stores (*) dans un quartier de Los Angeles par ailleurs essentiellement industriel. Ces entrepôts (et les rues aux alentours) sont devenus le lieu de dépôt privilégié pour de nombreux objets jugés désormais inutiles et invendables. J’ai commencé à me promener quotidiennement dans ces magasins à la recherche d’objets potentiellement utilisables pour de futures oeuvres.  
Surveillant le rythme de restockage de ces boutiques, je me suis trouvé attiré par leurs étalages d’images encadrées. Réapprovisionnées fréquemment, ces images proviennent de contextes extrêmement variés: dessins d’artistes amateurs, posters et affiches, diplômes universitaires ou objets de collection, souvenirs, portraits de famille ou encore publicités encadrées. Re-contextualisées dans des peintures pleines d’humour et d’énergie, faisant usage d’une gestuelle forte, ces images statiques commencent à prendre un nouveau sens. Un jeu s’instaure entre la toile peinte et l’image encadrée.  
Je m’intéresse au pouvoir de transformation que possède le cadre, permettant à toute personne d’exprimer et de souligner l’intérêt ou la valeur donnée à un objet. Le cadre signifie que l’oeuvre est terminée et lui concède une certaine qualité. Elle est prête à rencontrer son public, l’artiste n’y touche plus. Dans mes tableaux, ces images deviennent un matériau parmi d’autres dans un contexte élargi, elles sont libérées de leur état d’inertie. La fabrication de l’oeuvre, l’emprunt et l’appropriation sont mis en lumière, de manière à questionner les sources de l’inspiration et les différentes façons de les interpréter.”  
Joel Kyack, Octobre 2013 
(*) Thrift stores : magasins qui écoulent principalement de la marchandise de seconde main, à des fins caritatives, à l’image de l'Armée du Salut ou Emmaüs en France. 

JOEL KYACK a reçu son BFA à la Rhode Island School of Design et son MFA à l’University of Southern California. Il vit et travaille actuellement à Los Angeles et a récemment fait l’objet de plusieurs expositions personnelles : “Escape to Shit Mountain” à la galerie François Ghebaly à Los Angeles, “River / Stream / In-Between” à la galerie Kate Werble à New York, ainsi que “Superclogger”, un projet d’art public initié par le Hammer Museum et LAXART, Los Angeles. Il a réalisé également des performances comme par exemple “Growing Pains Leave Stains” pour “Kaleidoscope” au MARCO Testaccio à Rome et “Wattis up with this guy?” au Wattis Institute de San Francisco. Ses oeuvres sont présentes dans de nombreuses collections publiques et privées, dont la Rubell Family Collection à Miami. 

Galerie Praz-Delavallade 
5, rue des Haudriettes - 75003 Paris
www.praz-delavallade.com

08/06/13

Expo Nick van Woert, Yvon Lambert, Paris : Haruspex

Nick van Woert, Haruspex
Galerie Yvon Lambert, Paris
6 juin - 30 juillet 2013

NICK VAN WOERT
© Nick van Woert, Courtesy Galerie Yvon Lambert, Paris

C'est la troisième exposition personnelle consacrée à l’artiste américain NICK VAN WOERT par la galerie Yvon Lambert qui vient de s'ouvrir à Paris, après Nick van Woert: Anatomy en 2011 et Nick van Woert: Breaking and Entering à New York la même année.

Pour cette exposition, Nick van Woert présente de nouvelles pièces inspirées du thème de l’Haruspex, devin étrusque puis romain qui lisait l’avenir dans les entrailles d’animaux sacrifiés. Tel un Haruspex, l’artiste a choisi de révéler et de fixer un certain état de notre société tout comme les entrailles des animaux étaient le reflet de la situation économique et géographique du milieu dans lequel ils évoluaient.

Ainsi, à travers des matériaux de construction issus de la grande consommation, Nick van Woert mixe, compacte et sédimente des éléments hétérogènes venus du monde de l’industrie : morceaux de bois trouvés, copeaux de litière pour chats, éléments de jouets en plastiques … Tel un alchimiste ou un archéologue du présent, il crée de nouveaux matériaux aux couleurs, textures et matières variés auxquels il rend une dimension industrielle en les façonnant en forme de poutres et en les superposant sur des rails métalliques.

Pour l’exposition Nick van Woert a également réalisé une sculpture anthropomorphe, achetée sur un site internet dédié à la maison et au jardin qui, une fois coupée en deux, sert, pour l’une des moitiés, de moule pour une fonte à base de marteaux, masses, haches et pieds de biches. Cette partie de la sculpture est accrochée au mur sur sa partie plane comme un outil dans un magasin ou dans un atelier, l’autre partie, évidée, restant au sol. Cette technique avait été utilisée auparavant par Nick van Woert avec un buste de sculpture classique.

Il s’agit encore une fois pour l’artiste d’interroger l’histoire de l’art dans ses formes et la statuaire dans ses fonctions, tout en développant un nouveau vocabulaire de moyens très personnels fortement marqués par l’architecture - qui sa première formation - et la nature contrastée du Nevada où il est né, entre désert aride et espace urbain outrancier.

NICK VAN WOERT, né 1979, vit et travaille à Brooklyn, New York. Il est diplômé en Beaux-Arts à la New School for Design de New York et en Architecture à l’Université de l’Oregon.

YVON LAMBERT, Paris

20/05/13

Expo Roy Lichtenstein, Centre Pompidou, Beaubourg, Paris



Exposition rétrospective Roy Lichtenstein
Centre Pompidou, Beaubourg, Paris
3 juillet - 4 novembre 2013

A travers une sélection exceptionnelle de plus d’une centaine d’œuvres majeures, le Centre Pompidou présente la première rétrospective complète de l’œuvre de l'artiste américain, icone du pop art ROY LICHTENSTEIN (1923-1997) en France. 

Cette exposition nous invite à poser un nouveau regard sur cette figure emblématique de l'art contemporain en allant au-delà du pop art afin de découvrir en Roy Lichtenstein l’un des premiers artistes postmodernes. De ses premières œuvres iconiques inspirées par les comics et la culture populaire des années 1960, aux travaux dialoguant avec les grands maîtres de la peinture moderne ou avec l’art classique, ce parcours éclaire les moments forts de la carrière d’un des plus grand artiste de la seconde moitié du 20e siècle.

Peintre pop, Roy Lichtenstein est aussi un véritable expérimentateur de matériaux, un inventeur d’icônes mais aussi de codes picturaux brouillant les lignes de partage entre figuration et abstraction, entre picturalité et objet tridimensionnel. Sa pratique précoce de la sculpture et de la céramique, ainsi que sa passion pour l’estampe, nourrissent et prolongent constamment son travail de peintre. Amateur éclairé d’art moderne, fasciné notamment par Picasso, Matisse, Léger – qu’il cite à diverses reprises dans ses œuvres –, Roy Lichtenstein renoue, à la fin de sa vie, avec les genres traditionnels de la peinture classique : le nu, la nature morte, le paysage.

La force de l’art de Roy Lichtenstein, c’est aussi, enfin, cette distance amusée, critique, mais jamais cynique qui lui est propre et qui le caractérise tout au long de sa carrière. Un aspect que l’exposition invite également à redécouvrir.

La présence renforcée de sculptures et de gravures distingue la présentation parisienne de celles de l’Art Institute de Chicago, de la National Gallery de Washington et de la Tate Modern de Londres. L'exposition proposée au Centre Pompidou dévoile l’exceptionnelle inventivité technique et artistique de Lichtenstein à travers un corpus d’œuvres pour la plupart encore jamais montrées en France. 

Un catalogue inédit, publié sous la direction de Camille Morineau, commissaire de l’exposition, ainsi qu’un premier recueil d’entretiens de l’artiste, paraîssent aux Éditions du Centre Pompidou à l’occasion 
de cette rétrospective.

L’exposition est organisée par l’Art Institute of Chicago et par la Tate Modern de Londres en association avec le Centre Pompidou.

Commissaire de l'exposition au Centre Pompidou : Camille Morineau, Conservateur au Musée national d’art moderne, assistée de Hanna Alkema.

Nous avons déjà publié un post sur l'exposition l'image dans la sculptue, à voir au Centre Pompidou, jusqu'au 5 août 2013.

CENTRE GEORGES POMPIDOU, BEAUBOURG, PARIS
www.centrepompidou.fr

Autres post sur Roy Lichtenstein sur Wanafoto :
Fast Forward: Modern Moments 1913 ›› 2013, High Museum of Art, Atlanta (2012-2013)
Roy Lichtenstein: Art as Motif, Museum Ludwig Cologne (2010)
Roy Lichtenstein: Reflected, Mitchell-Innes & Nash, NYC (2010)
Roy Lichtenstein, Fondation Beyeler, Bâle (1998)

03/11/11

Mel Bochner Exhibition at the NGA Washington DC presents Thesaurus Works from one of the pionners of conceptual art

In the Tower: Mel Bochner 
National Gallery of Art, Washington DC 
Curator: James Meyer
November 6, 2011 - April 8, 2012

In the Tower: Mel Bochner is the latest installment of the National Gallery of Art series of exhibitions devoted to contemporary art, and the first to be devoted to the work of a living artist.

Mel Bochner
MEL BOCHNER
Sputter, 2010
oil on canvas
Courtesy of Hadley Martin Fisher Collection (HMF)
© Mel Bochner

Mel Bochner's renowned innovations in conceptual art come to life in the words he paints on canvas. In the Tower: Mel Bochner presents 43 thesaurus-inspired works from the last 45 years, including many new and unseen works from his studio. The exhibition provides a compelling view of Bochner's early and recent work—of the young as well as the mature artist.

"Bochner's thesaurus works force us to look at and think about the words we use; they are portraits of how we speak," said Earl A. Powell III, director, National Gallery of Art. "We are grateful to Mel for parting with so many drawings and paintings to make this exhibition possible."

Mel Bochner's thesaurus series is a format developed by the artist during the 1960s and reprised in the last decade. Born in Pittsburgh in 1940, Bochner received a BFA from the Carnegie Institute of Technology in 1962 and moved to New York City in 1964, where he became involved in two of the major movements of the period—minimal and conceptual art.

From 1966 to 1968 Mel Bochner made portraits in ink on graph paper based on a descriptive word and its synonyms found in Roget's Thesaurus. The shapes and words of these drawings evoke such figures as Jorge Luis Borges, Marcel Duchamp, Dan Flavin, Donald Judd, Sol LeWitt, and Robert Smithson. Bochner's famous portrait of Eva Hesse from 1966, a circle of synonyms for the word "wrap," alluding to the rounded forms of Hesse's art, is on view for the first time in its original frame—a delicate tape and glass construction made by Hesse herself. Portrait of Robert Smithson (1966), based on the thesaurus entry for "repetition," suggests Smithson's interest in seriality. Several works in this group of drawings represent friends and acquaintances from the early days of the minimalist and conceptual art movements and have never been shown.

In 2001 Mel Bochner again turned to the thesaurus to develop a series of paintings and drawings derived from everyday speech. Writing out lists of words in his notebooks, he produced a new kind of drawing that ultimately led to the Thesaurus paintings. Boldly colored and impressive in scale, these works are among the most ambitious of his career. These recent drawings include bubbles and arrows that divulge his working method, revealing the paint colors he uses while completing a canvas.

Ten large paintings are installed in the main gallery of the Tower, including four major diptychs that are on view for the first time: Master of the Universe (2010), Oh Well (2010), Amazing! (2011), and Babble (2011). Unlike the black-and-white formats of the ink portraits of the 1960s, the large paintings revisit traditions of modernist painting such as the checkerboard works of Piet Mondrian and the Alphabet paintings of Jasper Johns while depicting everyday speech in a variety of color palettes.

Charcoals—including a second, larger portrait of Hesse from 2001—reveal Mel Bochner's process of erasure and covering up. Still drawn from Roget's Thesaurus and dictionaries of slang, the language in the later works is informal and crude, reflecting the evolution of spoken English since the 1960s and into the digital age.

The curator of the exhibition, James Meyer, is associate curator, modern and contemporary art, National Gallery of Art.

In the Tower: Mel Bochner was organized by the National Gallery of Art. The exhibition is made possible through the generous support of Suzanne F. Cohen and The Kraus Family Foundation. Additional support provided by Judith Racht and Irving Stenn Jr., The Exhibition Circle, and The Tower Project.

NATIONAL GALLERY OF ART, Washington, DC 

12/11/10

Sam Francis, Prints 1975-1978 Exposition à la Galerie Jean Fournier, Paris

Sam Francis, Prints 1975-1978 Galerie Jean Fournier, Paris Jusqu'au 20 novembre 2010  

La galerie Jean Fournier présente actuellement, jusqu'au 20 novembre, une exposition en hommage à SAM FRANCIS (San Mateo, Californie 1923 - Santa Monica, Californie 1994). Cette exposition regroupe pour la première fois un ensemble de lithographies réalisées entre 1975 et 1978 dans lesquelles le noir et le blanc sont travaillés de manière essentielle, certaines étant rehaussées par des tons de brun, mauve, vert olive et bleu marine. L’ensemble de ces éditions fut réalisé à l’atelier Litho Shop à Santa Monica, Californie et imprimé par George Page avec qui Sam Francis réalisa de nombreuses éditions. 

Jean Fournier découvre le travail de Sam Francis en 1956 sur les recommandations de Simon Hantaï. Fasciné par les oeuvres de l’artiste américain, il présente en 1957 une de ses peintures à l’occasion de l’exposition L’exemplaire dans l’aventure picturale des dix dernières années. A la suite de cet événement Sam Francis entre à la galerie où ses œuvres seront régulièrement exposées. Se succèderont ainsi, pendant presque quarante ans, une quinzaine d’expositions personnelles de Sam Francis. En 1979, la galerie rue Quincampoix sera inaugurée avec Des toiles nouvelles, exposition personnelle de Sam Francis. 

Plus connu pour ses qualités de coloriste remarquable, Sam Francis explore à travers ces lithographies l’étonnante intensité lumineuse que peuvent révéler les variations de noirs et de gris travaillés en regard de la réserve de la feuille. Les lithographies détiennent une place très importante dans l’oeuvre de l’artiste qui appréciait tout particulièrement ce médium. « What has happened is that I have found a way to get into that machine (the printing press). When I am working with these prints, I am the paper, I am the paint, I am the machine, I am not trying to `make something´. »[1] 

Ces lithographies présentent en leur centre des formes géométriques. Le triangle, le carré et la grille sont récurrents ainsi qu’au même moment dans ses peintures et œuvres sur papier. Sam Francis pense chaque suite en convoquant ces trois médiums. De plus petit format que les peintures, les lithographies lui fournissent l’occasion d’une recherche d’un espace plus intime révélant une autre intensité. 

A l’instar de ces toiles, nous retrouvons ici les dripping qui recouvrent les formes géométriques. Ce réseau de coulures colorées, semblables à des fils, relie les taches entre elles. Parfois le dessin envahit le papier, l’absence de marge offre alors la possibilité de dépasser la notion de cadre et propose un paysage se déployant à l’infini. Les formes géométriques semblent flotter dans un univers chaotique, comme suspendues à une voûte céleste. Nous pouvons observer le tour de force de l’artiste que constituent ces dripping, même dans le chaos il continue de composer et d’organiser. En apparence si spontanées ces lithographies ont en réalité fait l’objet d’études préparatoires. Ces éditions alternent entre des moments d’expansion et de concentration ; moment de blancheur et de densité noire. 

Dans les années 70, Sam Francis réalise régulièrement des tirages noir et blanc de lithographies très colorées. La galerie Jean fournier présente deux de ces éditions. Cette opposition des lithographies colorées et dans des nuances de noir et de blanc donne une vraie présence à l’univers pictural de Sam Francis. Ces tonalités de gris, très rapprochées les unes des autres modifient l’espace créé, le plus souvent en donnant une densité et une étroitesse à la composition de la structure qui s’oppose à la profondeur et à l’impression aérée des couleurs brillantes des autres versions imprimées de ces mêmes dessins. 

[1] Sam Francis, in The Prints of Sam Francis, A Catalogue Raisonné 1960-1990, 2ème de couverture, Hudson Hills Press, 1992. 

GALERIE JEAN FOURNIER
22, rue du Bac
75007 Paris 
www.galerie-jeanfournier.com 

Prochaine exposition à la Galerie Jean Fournier :
Michel Parmentier, Peintures 1961-1968, 25 novembre 2010 - 8 janvier 2011 

Précédentes expositions :
Nicolas Guiet, otrtreotrpoto, 2 septembre - 9 octobre 2010
Pierre Mabille, Récits, 27 mai - 26 juin 2010

16/05/10

Exposition Rétrospective Jean-Michel Basquiat, Fondation Beyeler et Musée d’art Moderne de la ville de Paris

Exposition Art contemporain > Jean-Michel Basquiat (1960-1988)
Exposition Art contemporain > Suisse > Basel

Exposition Art contemporain > Paris > Musée d'art Moderne de la Ville de Paris

 

Jean-Michel Basquiat, Exposition à la Fondation Beyeler, 2010 Basquiat

Fondation Beyeler, Bâle /

Riehen / Basel

Jusqu'au 5 septembre 2010

 

Musée d’art moderne de la Ville de Paris

15 octobre 2010 - 30 janvier 2011

 

 

La Fondation Beyeler consacre actuellement une vaste rétrospective au célèbre peintre et dessinateur américain Jean-Michel Basquiat (1960-1988). Conçue en collaboration avec le Musée d’art moderne de la Ville de Paris, elle y sera présentée ensuite présentée du 15 octobre 2010 au 30 janvier 2011. Cette grande exposition rétrospective est organisée à l’occasion du cinquantième anniversaire de la naissance de cet artiste mort d’overdose à 27 ans. C’est la première de cette envergure à être présentée en Europe. Avec plus de cent toiles, travaux sur papier et objets provenant de grands musées du monde entier et de collections particulières de renom, elle rassemble les oeuvres majeures de Jean-Michel Basquiat et retrace son parcours artistique.

Né à New York, dans le quartier de Brooklyn, Jean-Michel Basquiat était le fils d’un immigré haïtien et d’une mère d’origine portoricaine. Il a fait ses débuts dans l’underground new-yorkais comme graffeur, musicien et acteur avant de se consacrer également à la peinture à partir de 19 ans. On retrouve dans ses compositions picturales l’intensité et l’énergie qui ont marqué sa brève existence. En l’espace de huit ans seulement, au cours desquels il a collaboré notamment avec Andy Warhol, Keith Haring, Francesco Clemente et Debbie Harry, il a créé une oeuvre de grande ampleur, comprenant un millier de peintures et plus de deux mille dessins. Il est ainsi parvenu à imposer, à côté de l’art conceptuel et du Minimal Art alors dominants, de nouveaux éléments figuratifs et expressifs. Ses oeuvres peuplées de personnages qui semblent sortis de bandes dessinées, de silhouettes squelettiques, d’objets quotidiens bizarres et de slogans poétiques frappent par leur force et par la somptuosité de leurs couleurs. Associant des motifs issus de la culture pop et de l’histoire culturelle — plus particulièrement du monde de la musique et du sport —, ainsi que des thèmes politiques et sociaux, elles se livrent à des commentaires critiques et ironiques sur la société de consommation et sur l’injustice sociale, en faisant porter un accent tout particulier sur le racisme.

A la fin des années 1970 —il avait alors 16 ans—, Jean-Michel Basquiat commença à bomber des graffitis sur les murs du centre de Manhattan en compagnie d’Al Diaz, sous le pseudonyme de « SAMO© ». Lorsque cette collaboration prit fin, il entreprit de vendre des collages sous forme de cartes postales photocopiées ainsi que des dessins et des T-shirts qu’il peignait lui-même. Pendant quelque temps, il joua de la clarinette et du synthétiseur dans le groupe « Gray », qu’il avait fondé avec Michael Holman, Shannon Dawson et Vincent  Gallo. C’est de cette époque que datent ses liens avec les réalisateurs, les musiciens et les artistes qui fréquentaient les boîtes de nuit à la mode de Manhattan Downtown, le Mudd Club, le Club 57, CBGB’s, Hurrah’s et Tier 3 — il devint ainsi l’ami de Patti Astor, de  David Byrne, de Blondie, de Madonna, de John Lurie et de Diego Cortez. Jean-Michel Basquiat se mit également à peindre sur des objets quotidiens, tels que des réfrigérateurs, des portes et des fenêtres. Sans domicile fixe pendant une longue période, il lui arrivait souvent de prendre pour support de ses créations le mobilier de ceux qui lui accordaient l’hospitalité. Ces objets peints se retrouvent par la suite régulièrement dans la création de Jean-Michel Basquiat. En 1980-1981, il joue le rôle principal dans le film Downtown 81 (qui n’est sorti qu’en 2000), interprétant pour l’essentiel son propre personnage sur la toile de fond réelle de la scène artistique et musicale de Downtown.

Jean-Michel Basquiat fit sa percée artistique en 1981, lorsque ses travaux furent présentés à côté de ceux d’artistes comme Keith Haring et Robert Mapplethorpe dans le cadre de l’exposition New York / New Wave au centre artistique P.S.1. La vingtaine de peintures et de dessins montrés à cette occasion retinrent l’attention de grands galeristes comme Emilio Mazzoli, Annina Nosei et Bruno Bischofberger. Après sa première exposition personnelle à la Galerie d’Emilio Mazzoli, à Modène, en Italie, on put le revoir quelques mois plus tard dans une exposition collective à la galerie new-yorkaise Annina Nosei, aux côtés, notamment, des artistes conceptuelles Jenny Holzer et Barbara Kruger. En 1981, Jean-Michel Basquiat, alors âgé de 21 ans, est invité à exposer à la Documenta, dont c’était le plus jeune participant. Ses oeuvres y côtoyaient celles de Joseph Beuys, d’Anselm Kiefer, de Gerhard Richter, de Cy Twombly et d’Andy Warhol. Promu ainsi au rang de star internationale, il exposa dans des galeries de prestige, dont celle de Larry Gagosian à Los Angeles. Ce fils d’immigrés antillais fut ainsi le premier artiste noir à s’imposer réellement sur la scène artistique internationale. Le galeriste zurichois Bruno Bischofberger se chargea de sa représentation à l’échelle mondiale, parallèlement à la galeriste Mary Boone en Amérique. Jean-Michel Basquiat se rendit en Suisse quatorze fois au total, séjournant à Bâle, Zurich et St Moritz, où il travailla dans l’atelier de Bruno Bischofberger. D’où l’apparition dans sa création d’œuvres consacrées des motifs suisses — montagnes, téléskis, par exemple. Jean-Michel Basquiat avait 22 ans quand Ernst Beyeler l’emmena à Bâle ; il le fit exposer pour la première fois en 1983 dans sa galerie, où l’on put découvrir les tableaux Philistines et Self-Portrait (1982 tous les deux), qui appartiennent aujourd’hui à de célèbres collections particulières et que l’on peut voir dans cette exposition. L’oeuvre de Jean-Michel Basquiat s’articule en cinq phases majeures.

Jean-Michel Basquiat de la fin des années 1970 à l’automne 1981

La première va de la fin des années 1970 à l’automne 1981, date à laquelle Annina Nosei mit à sa disposition le sous-sol de sa galerie en guise d’atelier, ce qui lui permit de ne plus peindre sur des objets de son environnement, mais sur des toiles. Les premières toiles comme Aaron I et Cadillac Moon (1981 les deux) sont marquées par la spontanéité et la rapidité qui caractérisaient déjà les graffitis que Jean-Michel Basquiat avait réalisés sur des murs de maisons. Il continua en même temps à dessiner :  pour lui, l’acte même du dessin n’avait pas pour seul objectif son résultat artistique, mais constituait une forme d’ancrage de sa propre existence quotidienne. Que ce soit en dessin, en peinture ou en musique, il se servait de ce qui existait dans son cadre immédiat ou qu’il trouvait par hasard, comme c’est le cas dans Untitled (Refrigerator) ou dans Pork (1981 les deux). Influencé par les méthodes de composition de John Cage et par son invitation à intégrer le hasard et l’imprévisible dans l’art, Jean-Michel Basquiat transforma son environnement direct en un vaste champ de libres associations. Les mots, les signes et les concepts qu’il intégrait dans ses œuvres étaient souvent recueillis dans la rue, mais aussi dans des livres, à la télévision, sur des disques, dans des films et des conversations. Le hip-hop et ses procédés artistiques du sampling  et du scratching ont également joué un rôle dans son œuvre. L’association entre pentimenti, acrylique, pastel gras et collage donna naissance à une forme de hip-hop pictural et rythmé. En 1982, Jean-Michel Basquiat produisit avec d’autres musiciens un disque, Beat Bop, qui est devenu un classique des débuts du hip-hop. La musique, et notamment le jazz de musiciens noirs comme Billie Holliday, Dizzy Gillespie, Charlie Parker, Max Roach et Miles Davis, a accompagné Jean-Michel Basquiat toute sa vie durant.

Jean-Michel Basquiat entre 1981 et 1982

La deuxième phase de sa création, entre 1981 et 1982, est surtout dominée par la peinture sur toile. Boy and Dog in a Johnnypump (1982) et Untitled (1981) constituent des exemples marquants de cette période. Jean-Michel Basquiat accorda alors une place croissante à la peinture, sans interrompre pour autant le dialogue avec le dessin, en associant sur la toile acrylique et pastel gras dans des couleurs de plus en plus intenses. On observe dans le même temps un élargissement de son répertoire figuratif et de son corpus d’éléments picturaux. La toile en tant que fond reste présente et établit une association avec le mur porteur de graffiti. De plus en plus, Jean-Michel Basquiat commence alors à superposer plusieurs couches de peintures ; dans certains cas, il ne crée des éléments picturaux et des traits que pour les faire aussitôt dis-paraître. Cette alternance entre transparence et disparition, érigée en méthode stylistique délibérée, détermine alors son processus de création : il repeint sur ses compositions et sur ses éléments picturaux, intégralement ou partiellement, permettant tout de même au spectateur de discerner la représentation d’origine. Il ouvre ainsi une seconde réalité picturale, proprement haptique.

Jean-Michel Basquiat, fin 1982-1983

Le début de la troisième phase est marqué par une exposition de travaux à la Fun Gallery de New York en novembre 1982 ; Jean-Michel Basquiat recommence alors à dessiner des mots et des symboles de façon accrue et se lance dans l’utilisation de matières brutes comme support pictural. Il s’intéresse de très près au support de l’image et à sa matérialité. S’inspirant des Combine-Paintings de Robert Rauschenberg, il renonce aux châssis pour tendre ses toiles sur des supports fort peu orthodoxes, palettes de bois, assemblage de portes notamment. Poussé à l’extrême, ce procédé donne naissance à une sorte de sculpture de toile et de bois. La forme du triptyque, que Jean-Michel Basquiat a utilisée dans une série de travaux de 1982 et de 1983, lui permettait, par le montage de plusieurs toiles, d’élargir le champ pictural en se livrant à une forme de sampling. La représentation de célèbres boxeurs afro-américains  comme Mohammed Ali (Cassius Clay, 1982), Joe Lewis, Jersey Joe Walcott ou Jack Johnson s’inscrit également dans ce corpus. Par analogie symbolique avec la sauvagerie de ces célèbres boxeurs, la toile paraît littéralement indomptée, ne fût-ce parce qu’elle laisse apparaître par endroits la palette de transport faite de lattes de bois brutes. Jean-Michel Basquiat a associé jusqu’à douze panneaux, accordant toujours à chaque segment une totale indépendance. Il poursuit ainsi son « rap » en associant les mots, les signes, les pictogrammes et les éléments picturaux les plus divers. La couronne à trois pointes apparaît avec une fréquence particulière, par exemple dans Untitled (1982), parallèlement à la couronne d’épines, ces deux motifs prenant valeur d’icônes dans l’oeuvre de Jean-Michel Basquiat. Au printemps de 1983, ses oeuvres atteignent leur complexité suprême, tant par leurs thèmes picturaux que par les stratégies artistiques que Jean-Michel Basquiat associe et transforme désormais avec une infinie diversité. Esquissant un parallèle avec le style de performance de ses dessins, ses toiles sont également le fruit d’un processus créatif ; elle se développent à partir de structures préétablies et de hasards. Les agressions physiques contre le support pictural et contre l’oeuvre sous forme de remaniement, de destruction et de recomposition des panneaux picturaux relèvent de la méthode artistique de  Jean-Michel Basquiat. Celui-ci met également des mots en relief, par leur disparition même. In Italian (1983) et Zydeco (1984) en constituent des exemples frappants.

 

Andy Warhol, Jean-Michel Basquiat et Francesco Clemente, New York, 1984

Andy Warhol, Jean-Michel Basquiat et Francesco Clemente, New York, 1984
Courtesy Galerie Bruno Bischofberger, Zürich
Photo: © Beth Philipps

 

Jean-Michel Basquiat et Andy Warhol, 1984-1985

L’année 1983 marque également le point de départ d’une collaboration intensive et d’une grande amitié avec Andy Warhol. Au cours de cette quatrième phase de création qui commence en 1984, il reprend d’anciens collages dont il réalise une forme de sampling à l’aide du procédé sérigraphique auquel Andy Warhol l’a initié. Parallèlement, il se consacre davantage à la peinture sur toile. A l’instigation de son galeriste Bruno Bischofberger, il réalise d’abord une quinzaine de travaux collectifs avec Andy Warhol et Francesco Clemente. Suivront dans les années 1984-1985 une centaine de nouvelles oeuvres en coopération avec Andy Warhol, soit le dixième de la production picturale de Jean-Michel Basquiat. Celui-ci mit brutalement fin à cette collaboration fructueuse en 1985, après le mauvais accueil réservé par la critique à une exposition comprenant seize Collaborations présentées à la galerie Tony Shafrazi de New York.

Jean-Michel Basquiat, Riding with Death - les années 1986-1988

Les années 1986 à 1988 constituent la cinquième et dernière phase de création de cet artiste. Il élabore alors un nouveau type de représentation figurative et élargit considérable-ment son répertoire de symboles et de contenus. Les oeuvres de cette époque se caractérisent par une alternance entre un vide radical et une abondance qui paraît presque dictée par l’horror vacui, comme en témoigne Light Blue Movers de 1987. Cette année-là, Jean-Michel Basquiat crée aussi une série d’importants dessins de grand format, qui laissent transparaître la fascination de l’artiste pour la mort. Riding with Death (1988) est devenu l’icône de la propre mort de Jean-Michel Basquiat, et un véritable substrat de son mythe.

 

L’oeuvre de Jean-Michel Basquiat doit son originalité et sa singularité à une forme d’appropriation du quotidien, du fortuit en même temps que de l’apparemment important. Il copie délibérément des éléments de la réalité qui l’entoure, il introduit le hasard comme stratégie artistique et transforme le matériau esthétique préexistant en esthétique personnelle, sur le modèle du sampling couper-coller de la génération internet qui lui succédera. Jean-Michel Basquiat a été aussi bien un précurseur de la société du savoir que de la génération du couper-coller, qu’il a anticipée dans son utilisation de nouveaux médias.

Les prêts consentis par de célèbres musées, galeries et de prestigieuses collections particulières d’Europe et d’Amérique ont largement contribué à la réussite de cette exposition. Nous pouvons citer le Museum of Modern Art, New York, le Whitney Museum of American Art, New York, le Musée national d’art moderne, Centre Georges Pompidou, le Museum Boijmans Van Beuningen, Rotterdam, The Broad Art Foundation, Santa Monica, The Brant Foundation, la Daros Collection, Suisse, The Estate of Jean-Michel Basquiat, New York, la Fondation Louis Vuitton pour la création, la Rubell Family Collection, Miami, la Galerie Bruno Bischofberger, Zurich, la Tony Shafrazi Gallery, New York, la Gagosian Gallery, la Galerie Jérôme de Noirmont, Paris, Lio Malca, New York, Fred Hoffman Fine Art, Enrico Navarra, The Steven and Alexandra Cohen Collection, la Mugrabi Collection, Irma et Norman Braman, Amalia Dayan et Adam Lindemann, Laurence Graff ainsi que John McEnroe.

Le texte de présentation de l’exposition ci-dessus reprend, avec quelques modifications, celui de la Fondation Beyeler.

 

Catalogue de l'exposition Jean-Michel Basquiat à la Fondation Beyeler, Hatje Cantz, Ostfildern, 2010Cette exposition a été conçue par la Fondation Beyeler en collaboration avec le Musée d’art moderne de la Ville de Paris, où elle sera présentée du 15 octobre 2010 au 30 janvier 2011. Elle bénéficie du soutien de l’Estate of Jean-Michel Basquiat à New York et de ses principaux galeristes et collectionneurs. Les commissaires de cette exposition, qui en éditent également le catalogue, sont Dieter Buchhart et Sam Keller.

La maquette du catalogue, publié chez Hatje Cantz, Ostfildern, en allemand et en anglais, est signée de Marie Lusa.  Ce volume contient des articles de Dieter Buchhart, Glenn O’Brien et Robert Storr, une interview de Jean-Michel Basquiat réalisée par Becky Johnston et Tamra Davis (1985), qui n’existait jusque-là que sous forme de vidéo, ainsi que des notices de Michiko Kono et une chronologie de Franklin Sirmans dont la thèse de doctorat portait sur Jean-Michel Basquiat. 244 pages, 334 illustrations, CHF 68.

 

Exposition : Basquiat
9 mai - 5 septembre 2010

Fondation Beyeler, Riehen / Basel
Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler: tous les jours 10-18 h., le mercredi jusqu’à 20 h.

A lire également sur ce blog Wanafoto

Basquiat’s works exhibition at the Brooklyn Museum, 2005 

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20/04/10

Expo Duane Hanson Parc Villette 2010


EXPOSITION
DUANE HANSON
LE RÊVE AMÉRICAIN...
Parc de la Villette
21 avril - 15 août 2010

L'exposition du Parc de la Villette et le catalogue qui l'accompagne présentent les dernières oeuvres du sculpteur Duane Hanson (1925-1996), considéré de nos jours, comme une figure majeure de l'hyperréalisme américain.

Grâce à une parfaite maîtrise technique, ces personnages « grandeur nature », américains ordinaires, donnent l'illusion de présences humaines à la fois attirantes et inquiétantes. Une virtuosité qui révèle l'une des préoccupations fondamentales de l'artiste : la vie quotidienne américaine. Créant des attentes inassouvies chez les moins aisés - femme de ménage, étudiant, ouvriers ou petits retraités... -, le « rêve américain » ne généra, pour la plupart, que désarroi et déception. Ainsi, les figures créées par Duane Hanson, ces « stars du quotidien », figées dans leurs pensées, le regard absent, paraissent résignées, dans le vide de leur existence et leur isolement. Les premières sculptures de Duane Hanson datent des années 1960 lorsqu’il revint aux Etats-Unis après avoir enseigné en Allemagne. Mais c’est dans les années 1970 que son style a pris la forme qu’elle conservera par la suite en se consacrant sur des personnages ordinaires dans des situations de la vie ordinaire. Sa sculpture d’un étudiant chinois l’air résigné, assis, une pancarte à la main, son vélo posé par terre non loin de lui en 1989 étant une exception. Comme si, la scène se situant en dehors des Etats-Unis, l’artiste révolté se donna le droit d’évoquer un événement politique exceptionnel, mené par des étudiants ““ordinaires””. L’Oeuvre de Duane Hanson constitue un regard critique sur la société américaine des années 1970-90. Elle est porteuse d’un questionnement qui est toujours d’actualité et qui dépasse le seul cadre des Etats Unis. En ce sens les Editions Actes Sud ne se sont pas trompé en confiant à un philosophe le livre de cette exposition.

Cette exposition est présentée en collaboration avec l’Institut für Kulturaustausch de Tubingen.

Le livre de l'exposition ( Ed. Actes Sud / Parc de la Villette ) sera en vente à la Librairie du Parc (date non encore précisée) au prix de 19 €.

Bruce Bégout est un philosophe et écrivain français né en 1967. Il est maître de conférences à l'université de Bordeaux. Il a publié plusieurs ouvrages philosophiques, quatre essais aux éditions Allia (Zéropolis. L'Expérience de Las Vegas, 2002 ; Lieu commun. Le Motel américain, 2003 ; La Découverte du quotidien. Éléments pour une phénoménologie du monde de la vie, 2005 ; De la Décence ordinaire, 2008), mais aussi des romans L'Éblouissement des bords de route (Editions Verticales, 2004) et Sphex (Arbre vengeur, 2009). Dernière parution Le Park (éditions Allia, avril 2010), roman.

Spécialiste de Edmund Husserl, il se consacre à l'exploration du monde urbain, des lieux communs, mais aussi du quotidien. Très intéressé par l'art contemporain, il a été commissaire associé en 2009 de Evento, rendez-vous artistique et urbain de la ville de Bordeaux.

Bruce Bégout, voyageant aux États-Unis, a lui aussi vécu le quotidien de l'Amérique, témoignant dans ses livres d'une démesure menant souvent à la déception pour l'individu anonyme, qu'il se perde dans le clinquant de Las Vegas ou la solitude des motels... Son expérience de ce pays, sa connaissance du travail de Duane Hanson lui permettent de livrer dans cet ouvrage un point de vue original sur l'exposition. Véritable rencontre entre un artiste et un auteur, loin d'un énième texte théorique sur l'oeuvre de Hanson, ce livre invite à une flânerie philosophique dans les États-Unis d'hier et d'aujourd'hui.

Cette exposition est gratuite et a lieu au Pavillon Paul Delouvrier du Parc de la Villette.
Horaires : Mercredi, jeudi, vendredi, dimanche, 14h - 19h. Samedi de 14h - 21h