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06/12/17

César. La rétrospective, Centre Pompidou, Beaubourg, Paris

César. La rétrospective
Centre Pompidou, Beaubourg, Paris
13 décembre 2017 - 26 mars 2018

La rétrospective de l’oeuvre de César présentée par le Centre Pompidou coïncide avec le vingtième anniversaire de la mort de l’artiste. Illustre dès l’âge de 25 ans, César a vécu plus de cinquante années de création. Il est la dernière figure majeure du Nouveau Réalisme dont l’oeuvre n’a pas encore fait l’objet d’une rétrospective au Centre Pompidou. À travers une centaine d’oeuvres présentées dans la plus vaste de ses galeries d’expositions, le Centre Pompidou propose de découvrir, dans toute son intégrité et sa richesse, le parcours de l’un des plus grands sculpteurs de son temps. Avec les oeuvres majeures les plus célèbres, comme à travers certains cycles plus méconnus, cette rétrospective présente un ensemble inédit à ce jour.

Né à Marseille en 1921, César commence un apprentissage qui le conduit à Paris à l'École nationale supérieure des Beaux-arts. À Paris, il croise entre autres, Alberto Giacometti, Germaine Richier, Pablo Picasso et se mêle à la scène artistique d'alors, côtoyant les artistes de Saint-Germain-des-Prés et de Montparnasse. Très tôt, il se fait remarquer par une technique qui lui est propre et lui apporte la célébrité : ce sont les « Fers soudés », les figures humaines et autres « Vénus » ainsi que le bestiaire qu'il invente, peuplé d'insectes et d'animaux de toutes sortes qui l'amènent à sa première exposition personnelle, galerie Lucien Durand en 1954. Bientôt célèbre, son oeuvre est exposée de Londres à New York.

Confrontant sans cesse son oeuvre au classicisme et à la modernité, César élabore alors une pratique fondée sur ce que le critique Pierre Restany appellera une opposition continue entre « homo faber » et « homo ludens ». Jouant de l’opposition entre une maîtrise assumée du métier de sculpteur et des gestes novateurs, César stupéfie son public lorsqu’au tournant des années 1960, il réalise ses premières Compressions. Présentées au Salon de Mai de 1960, elles font scandale et inaugurent un cycle aux évolutions nombreuses qui ne s’interrompra qu’avec la mort de l’artiste, en 1998. Les Compressions seront l’un des gestes les plus radicaux de la sculpture du 20e siècle, présentées aussi bien à la Documenta de Cassel qu’à la Biennale de Venise, repensées par de nombreux artistes allant de l’américain Charles Ray, au français Bertrand Lavier.

Inventif et guidé par la logique accidentelle du matériau, César s’engage ensuite dans une forme de dialectique en développant des Expansions selon un principe opposé à celui des Compressions. Au métal compressé succèdent le polyuréthane et autres matériaux que l’artiste teinte et polit, leur appliquant son savoir-faire et une méthode propre à la sculpture classique. Après les Fers soudés, les Compressions et les Expansions sont tôt reconnues comme deux moments inauguraux de la sculpture moderne. Les Moulages et les Empreintes humaines, qui ont précédé et initié les Expansions, ajoutent à l’oeuvre de César une dimension nouvelle. Déléguant au pantographe l’agrandissement mécanique de son propre pouce à l’occasion d’une exposition autour du thème de la main, César conceptualise un nouvel aspect de sa pratique, variant délibérément les échelles et les matériaux, soucieux d’apporter une méthode jusqu’ici inconnue à l’art de la représentation. Autre sujet de prédilection, le thème de l’autoportrait traverse les différents cycles de son oeuvre.

César, au faîte de la célébrité, devient au tournant des années 1970, l’une des figures emblématiques de l’art de son temps. Associé aux artistes du mouvement du Nouveau Réalisme fédéré depuis 1960 par Pierre Restany, il expose dans le monde entier et réalise en public des expansions éphémères qui sont autant de performances. De Paris à Londres, de São Paolo à Milan, César allie à la permanence de la tradition classique des gestes radicaux et inventifs, souvent spectaculaires et éphémères. Refusant de choisir entre le mot d’ordre des modernes et celui des classiques, il construit ainsi une réflexion originale et sans doute médiane entre l’intensité d’expériences souvent imprévisibles requises par l’art de son temps et la sagesse du temps long que lui offre la pratique patiente et laborieuse de l’assemblage.

Les années 1980 voient se développer un nombre important de ses sculptures monumentales. La carrière de César est récompensée et il reçoit le prestigieux Praemium imperiale au Japon. Il expose dans le monde entier mais l’institution française - toujours elle - tarde à reconnaître en lui davantage qu’un maître du passé. Les rétrospectives de Marseille, du Jeu de Paume ou de la Fondation Cartier rappellent au public le rôle essentiel de l’artiste et son constant pouvoir d’invention. Il représente la France à la Biennale de Venise et ses rétrospective se succèdent à Milan, Malmö, Mexico... Après Otto Hahn, Pierre Restany, Daniel Abadie ou Catherine Millet parmi bien d’autres en France, une nouvelle génération de critiques venus de toutes parts le découvre et met en évidence la singularité de son oeuvre et de son propos, révélant un intérêt pour les matériaux les plus contradictoires allant du marbre au chiffon, du fer à la paille, du plastique au papier.

La rétrospective est conçue et réalisée par Bernard Blistène, directeur du Musée national d’art moderne, avec la collaboration de Bénédicte Ajac, attachée de conservation au Musée national d’art moderne et Hervé Derouault, chargé de production. Elle se déploie en Galerie 1 (Niveau 6), sur un plateau amplement ouvert sur Paris, mettant en évidence le rapport que l’oeuvre de César entretient profondément avec la ville.

Quelque cent trente pièces du monde entier sont rassemblées. Certains cycles méconnus comme ceux des premiers Fers, des Enveloppages ou des Championnes à partir de carcasses automobiles de compétition, réalisées en 1986, de la Suite milanaise de 1998, constituent des ensembles inédits à ce jour. Le parcours, thématique, s’organise autour des grands cycles conçus par l’artiste.

La scénographie de Laurence Lebris privilégie la fluidité afin de mettre en évidence le caractère monumental des oeuvres ainsi que le principe de sérialité et de répétition qui l’anime. La dualité propre à la pratique de César, oscillant constamment entre classicisme et modernité, incarne le conflit propre à l’artiste mais aussi à l’art du 20e siècle, pris entre émancipation du matériau et recherches classiques.

CENTRE POMPIDOU, BEAUBOURG, PARIS
www.centrepompidou.fr

22/09/16

Expo Magritte @ Centre Pompidou, Paris : La trahison des images

Magritte
La trahison des images

Centre Pompidou, Paris
Jusqu'au 23 janvier 2017

L’exposition « Magritte. La trahison des images » propose une approche à ce jour inédite de l’oeuvre de l’artiste belge René Magritte. Rassemblant les oeuvres emblématiques, comme d’autres peu connues de l’artiste, provenant des plus importantes collections publiques et privées, l’exposition offre une lecture renouvelée de l’une des figures magistrales de l’art moderne.

Une centaine de tableaux, de dessins, et des documents d’archives, sont réunis pour offrir au public cette approche qui s’inscrit dans la ligne des monographies que le Centre Pompidou a consacré aux figures majeures de l‘art du 20e siècle : « Edward Munch. L’oeil moderne », « Matisse. Paires et séries » et « Marcel Duchamp. La peinture, même ». L’exposition Magritte. La trahison des images explore un intérêt du peintre pour la philosophie, qui culmine, en 1973, avec Ceci n’est pas une pipe que publie Michel Foucault, fruit de ses échanges avec l’artiste.

Dans une conférence qu’il donne en 1936, Magritte déclare que Les affinités électives, qu’il peint en 1932, marque un tournant dans son oeuvre. Ce tableau signe son renoncement à l’automatisme, à l’arbitraire du premier surréalisme. L’oeuvre, qui montre un oeuf enfermé dans une cage, est la première de ses peintures vouées à la résolution de ce qu’il nomme : un « problème ». Au hasard ou à la « rencontre fortuite des machines à coudre et des parapluies », succède une méthode implacable et logique, une solution apportée aux « problèmes » de la femme, de la chaise, des souliers, de la pluie…. Les recherches appliquées à ces « problèmes », qui marquent le tournant « raisonnant » de l’oeuvre de Magritte, ouvrent l’exposition.

À l’art de Magritte sont associés des motifs (Rideaux, Ombres, Mots, Flamme, Corps morcelés..), que le peintre agence et recompose au fil de son oeuvre. L’exposition replace chacun de ces motifs dans la perspective d’un récit d’invention de la peinture, de mise en cause philosophique de nos représentations : aux rideaux, l’antique querelle du réalisme qui prit la forme d’une joute entre Zeuxis et Parrhasios ; aux mots, l’épisode biblique de l’adoration du veau d’or qui confronte la loi écrite et les images païennes ; aux flammes et aux espaces clos, l’allégorie de la caverne de Platon ; aux ombres, le récit de l’invention de la peinture relatée par Pline l’ancien.

L’exposition sera présentée dans un format concentré à la Schirn Kunsthalle Frankfurt, en Allemagne du 10 février au 5 juin 2017.

Le catalogue de l’exposition est publié par les Editions du Centre Pompidou, sous la direction de Didier Ottinger, commissaire de l’exposition.


Magritte. La trahison des images
Sous la direction de Didier Ottinger
Editions du Centre Pompidou, 2016
23,5 x 28
224 p., 162 ill. couleur
Prix : 39,90 €

SOMMAIRE ET CONTRIBUTEURS DU CATALOGUE

Avant-Propos, Serge Lasvignes

Préface, Bernard Blistène

Ut pictura philosophia. Portrait de Magritte en philosophe, Didier Ottinger

La Ligne de vie I (Conférence de 1938), René Magritte

Mots, ombres, flammes, rideaux, fragments
Magritte et les mythes fondateurs de la peinture, Didier Ottinger

L’ADORATION DU VEAU D’OR
Les mots et les images
La Bible, Exode XXXII
Des signes arbitraires aux affinités électives.
Peindre contre les bornes imaginaires de l’imagination, Klaus Speidel

LA FILLE DU POTIER DE CORINTHE
Ombres, profils, silhouettes
Histoire naturelle, livre XXXV, chap. 43
Pline l’Ancien
Le voir pour le croire. René Magritte et l’invention de l’art, Jan Blanc

LA CAVERNE
Feux, simulacres et aveuglements
La République, livre VII
Platon
Le peintre-roi, Barbara Cassin

ZEUXIS ET PARRHASIOS
Rideaux et trompe-l’oeil
Histoire naturelle, livre XXXV, chap. 36
Pline l’Ancien
Magritte et ses rideaux, Victor I. Stoichita

LES FILLES DE CROTONE
La beauté fragmentée
De l’invention, livre II
Cicéron
La beauté est un problème plastique, Jacqueline Lichtenstein
De l’image-écran à l’art du problème, Michel Draguet

Correspondances

Liste des oeuvres et documents exposés

CENTRE POMPIDOU, PARIS
www.centrepompidou.fr

19/07/16

Beat Generation @ Centre Pompidou, Paris - Exposition "Beat Generation New York, San Francisco, Paris"

Beat Generation
New York, San Francisco, Paris

Centre Pompidou, Paris
Jusqu'au 3 octobre 2016


John Cohen
Robert Frank, Alfred Leslie, Gregory Corso, 1959
Épreuve gélatino-argentique, 22.2 x 33 cm
© John Cohen
photo © Courtesy L. Parker Stephenson Photographs, New York

Le Centre Pompidou présente « Beat Generation. New York, San Francisco, Paris », une rétrospective inédite consacrée au mouvement littéraire et artistique né à la fin des années 1940 et étendant son influence jusqu’à la fin des années 1960. C’est tout le Centre Pompidou qui se met à l’heure de la Beat Generation à travers une riche programmation d’événements conçue avec la Bpi et L’Ircam, en écho à l’exposition: lecture, concerts, rencontre, cycle de films, colloque, programmation au Studio 13/16, etc.

Aux Etats-Unis au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et aux premiers jours de la guerre froide, l’émergence de la Beat Generation "scandalisa" l’Amérique puritaine et maccarthyste et préfigura la libération culturelle, sexuelle et le mode de vie de la jeunesse des années 1960. D’abord perçus par la culture dominante comme des rebelles subversifs, les beats apparaissent aujourd’hui comme les acteurs d’un mouvement culturel parmi les plus importants du 20è siècle que le Centre Pompidou se propose de traverser en le replaçant dans un horizon élargi, de New York à Los Angeles, de Paris à Tanger.

L’exposition du Centre Pompidou replace le mouvement beat dans un horizon élargi et protéiforme. Les pratiques artistiques de la Beat Generation témoignent en effet d’un décloisonnement des mediums et d’une volonté de collaboration qui met en question la notion de singularité artistique. Si des artistes issus de la scène californienne (Wallace Berman, Bruce Conner, George Herms, Jay DeFeo, Jess…) sont présentés dans l’exposition, celle-ci se concentre surtout sur le phénomène littéraire et les connexions que la littérature entretient avec la scène des arts plastiques. Une place importante est réservée à la poésie orale, véritable préfiguration des oeuvres sonores qui se sont mulitpliées dans l’art contemporain, et aux innombrables revues (Yugen, Big Table, Beatitude, Umbra …) à travers lesquelles les textes beat circulaient et dans lesquelles collaboraient écrivains et plasticiens.

La photographie, essentiellement des portraits, d’Allen Ginsberg et de William Burroughs mais aussi d’importants ensembles de Robert Frank (The Americans, From the bus …), de Fred McDarrah, de John Cohen pris sur le tournage de Pull My Daisy ou encore d’Harold Chapman qui, entre 1958 et 1963 a tenu la chronique du Beat Hotel à Paris, fait partie intégrante des médiums utilisé par la generation beat. Il en est de même pour le cinéma (Christopher MacLaine, Bruce Baillie, Antony Balch, Stan Brakhage, Ron Rice…) dont la pratique a accompagné de manière continue les développements et l’histoire de ce mouvement.

Les beats prennent rapidement possession des techniques de la reproductibilité : machines à écrire bien sûr mais également enregistreurs puis magnétophones à bande, phonographes, imprimantes primitives et miméographes, appareils photo, caméras… tout ceci avec l’idée de l’expérimentation, du bricolage dont l’exposition se propose de rendre compte. Limitée à un cadre historique précis, celle-ci illustre à quel point la beat generation, dans sa liberté d’expression, sa volonté de décloisonnement des disciplines et des cultures, son esthétique pauvre, extatique et contemplative, sa violence aussi, a conditionné les développements ultérieurs des contre- cultures contemporaines, dont elle apparait comme l’origine et auxquelles elle permet de donner une perspective historique.


Bob Thompson
LeRoi Jones and his Family, 1964
Huile sur toile, 92,4 × 123,2 cm
Courtesy of Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, 
Smithsonian Institution, Washington, D.C.
© Estate of Bob Thompson; 
Courtesy of Michael Rosenfeld Gallery LLC, New York, NY
Photography by Lee Stalsworth


Jack Kerouac
Jack Kerouac
The Slouch Hat, vers 1960
Huile et fusain sur papier, 43× 35,5 cm
Il Rivellino Gallery, Locarno
Jack Kerouac
©John Sampas, Executor, The Estate of Jack Kerouac
Photo © il Rivellino Gallery, Locarno

La Beat Generation est née de la rencontre de William Burroughs, Allen Ginsberg et Jack Kerouac qui se rencontrent à New York, à la Columbia University en 1944. Le mouvement se déplace ensuite sur la côte Ouest et gravite autour de la librairie de Lawrence Ferlinghetti à San Francisco, la maison d’édition City Lights et brièvement, autour de la Six Gallery où a lieu, le 7 octobre 1955 la célèbre lecture par Ginsberg de son poème Howl, qui donnera lieu à un retentissant procès pour obscénité et apportera aux poètes beat une célébrité paradoxale. Deux autres figures majeures de la Beat Generation, les poètes Philip Lamantia et Michael McClure prirent une part active à l’événement fondateur à la Six Gallery. Entre 1957 et 1963, Paris sera un des foyers essentiels de la Beat Generation : William Burroughs, Gregory Corso, Allen Ginsberg, Peter Orlovsky, Brion Gysin, etc. logent régulièrement au Beat Hotel, 9 rue Gît-le-Coeur, haut lieu de la marginalité du Paris polyglotte d’après-guerre et véritable laboratoire pour les expérimentations visuelles et sonores. C’est là en particulier que Brion Gysin, William Burroughs et Antony Balch développent la technique du « cut-up », que Burroughs compose Naked Lunch, et que Brion Gysin invente sa Dreamachine.

La présente manifestation fait suite aux récentes expositions sur le même thème du Centre Pompidou-Metz, du ZKM à Karlsruhe du Fresnoy à Tourcoing, des Champs Libres à Rennes et du Musée d’art moderne de Budapest présentées entre 2013 et 2014 dont le commissaire était Jean-Jacques Lebel.

L’exposition est accompagnée d’un catalogue avec des textes de Barry Miles, Alain Cueff, Jean-Jacques Lebel, Philippe-Alain Michaud, Rani Singh, Enrico Camporesi, Pascal Rousseau, Gilles A. Tiberghien et Jean-Pierre Criqui. L’ouvrage présente également des interviews (la plupart inédits en français) de Lawrence Ferlinghetti, Joanne Kyger, Brion Gysin, Michael McClure, Shigeyoshi Murao, William S. Burroughs et Allen Ginsberg.


BEAT GENERATION
New York, San Francisco , Paris
Catalogue de l’exposition,
sous la direction de Philippe-Alain Michaud
Format : 23 x 30,5 cm
Illustrations : 300
Pages : 304
Reliure : broché avec rabat
Prix : 44.90 €

Enfin un ouvrage de référence illustré et en français sur un mouvement à l’influence décisive sur la création contemporaine qui propose différents essais des plus grands spécialistes du sujet. Huit entretiens avec des protagonistes du mouvement ainsi que des extraits de textes et poèmes sources (Allen Ginsberg, Gregory Corso, Diane diPrima ou LeRoi Jones, notamment) viennent enrichir le catalogue.

SOMMAIRE

Avant-propos, Serge Lasvignes
Préface, Bernard Blistène

Essais
Barry Miles, Les écrivains de la Beat Generation dans les années 1950 et 1960 : une introduction
Gilles A. Tiberghien, Dynamo beat, Écriture et voyages
Philippe-Alain Michaud, Odds and Ends
Franck Leibovici, beat media (unruly reports) - carte de conversation avec howard becker, enrico camporesi, jean-jacques lebel et philippe-alain michaud
Pascal Rousseau, Dreammachine : opticalisme beat et transgression homo-érotique
Alain Cueff, Sur la route, sous le ciel
Rani Singh, Les écrivains beat à Paris
Jean-Jacques Lebel, Dadaïstes, surréalistes, clochards célestes et compagnie
Enrico Camporesi, « Man, I’m beat. » Puissance d’un lieu commun
Jean-Pierre Criqui, Honey, I rearranged the poem. Quelques remarques sur Allen Ruppersberg
et The Singing Posters

Entretiens
Barry Miles, Publier « Howl ». Entretien avec Lawrence Ferlinghetti
Barry Miles, City Lights Books. Entretien avec Shigeyoshi Murao
Rani Singh, Entretien avec Joanne Kyger, Bolinas, Californie, 10 octobre 2015
Barry Miles, La guerre des poésies. Entretien avec Michael McClure
Eduardo Lipschutz-Villa, À propos de Semina. Entretien avec Michael McClure
Barry Miles, À propos du procès de « Howl » et de Paris. Entretien avec Allen Ginsberg
Barry Miles, Le « B eat Hotel ». Entretien avec William S. Burroughs
Gérard-Georges Lemaire, « Rub Out the Words ». Entretien avec Brion Gysin (Paris, novembre 1974)


BEAT GENERATION
New York, San Francisco, Paris
Auteur : Philippe-Alain Michaud
Format: 27 x 27 cm
Illustrations : 70
Pages : 60
Reliure : broché
Prix : 9,50 €

L’album de l’exposition retrace en images le parcours de cette exposition passionnante avec une sélection des oeuvres majeures éclairées par un texte d’introduction. Un ouvrage à destination du grand public, clair et concis. Version bilingue français / anglais.

CENTRE POMPIDOU, PARIS
www.centrepompidou.fr

Un art pauvre, Centre Pompidou, Paris

Un art pauvre
Centre Pompidou, Paris
Jusqu'au 29 août 2016


Piero Gilardi
PIERO GILARDI
Totem domestico, 1964
200 x 200 x 300 cm
Don de la Société des Amis du musée national d’art moderne, 2014 
Coll. Centre Pompidou, mnam /cci
© Piero Gilardi - photo : © François Fernandez

Avec « Un art pauvre », manifestation pluridisciplinaire et inédite, le Centre Pompidou propose d’examiner les pratiques artistiques attachées à la question du «pauvre» dans la création, dès les années 1960 : dans les arts plastiques, bien sûr, avec l’éminence du courant de l’Arte Povera, mais également dans le champ de la musique, du design, de l’architecture, du théâtre, de la performance et du cinéma expérimental.

Attentifs aux traces, aux reliefs, aux plus élémentaires manifestations de la vie, les artistes de la mouvance de l’Arte Povera et plus largement de « l’art pauvre » revendiquent des gestes archaïques. Les matériaux qu’ils utilisent sont souvent naturels et de récupération. La volonté de ces artistes n’est pas de faire de l’or avec de la paille ou des chiffons, mais d’activer un nouveau pouvoir symbolique. Cette forme de recyclage tient moins d’un credo que d’une pratique, à l’origine en opposition avec le minimalisme américain. L’ Arte Povera apparaît par émulation, pas par adhésion. Deux manifestes annoncent cependant sa naissance en 1967 : l’un du critique Germano Celant, qui inventa l’expression ; l’autre de l’artiste Alighiero Boetti, qui créa alors son affiche Manifesto dressant une liste de seize noms, certains reconnus, certains oubliés, d’autres qu’on peut s’étonner d’y trouver.

Pour Serge Lasvignes, président du Centre Pompidou, « L’exposition « Un art pauvre » a été conçue comme une nouvelle expression de cette capacité du Centre Pompidou à orchestrer la rencontre des disciplines. D’autres exemples viendront bientôt.»

Avec « Un art pauvre » ce sont, en effet, toutes les composantes du Centre Pompidou qui s’unissent, du musée national d’art moderne à l’Ircam en passant par le service Cinéma ou les Spectacles Vivants, pour mettre en valeur la richesse et l’ampleur de cette manifestation. « Un art pauvre » c’est également une invitation à parcourir tout le Centre Pompidou :

∙ Dès le Forum, avec la présentation de la sculpture murale : Crocodilus Fibonacci, 1972, de Mario Merz, dont l’animal engendre la suite arithmétique emblématique de l’artiste.

∙ L’exposition de la Galerie 4 s’ouvre et se referme sur trois figures de l’art italien d’après guerre : Lucio Fontana, Piero Manzoni et Alberto Burri. Elle dévoile toute la diversité de l’Arte Povera à travers une quarantaine d’oeuvres des principaux représentants de la mouvance et d’autres artistes moins connus pour en avoir été les pionniers : Giovanni Anselmo, Alighiero Boetti, Pier Paolo Calzolari, Mario Ceroli, Luciano Fabro, Piero Gilardi, Jannis Kounellis, Mario Merz, Giulio Paolini, Pino Pascali, Giuseppe Penone, Michelangelo Pistoletto, Emilio Prini et Gilberto Zorio. L’exposition retrace la décennie 1964-1974. Il faut y ajouter, outre quelques rares exceptions plus tardives, la notable année 1960 qui, en guise d’accueil, réunit Burri, Fontana, Manzoni et Merz, avant que ne se déploient plusieurs préoccupations majeures de l’Arte Povera : la tautologie, l’écriture, la parole, l’énergie vitale, l’animalité, l’abri... Des documents historiques imprimés ou photographiques présentés en vitrines complètent et remettent en situation oeuvres et artistes. Le musée national d’art moderne conserve l’un des ensembles les plus importants d’Arte Povera au monde. Le don récemment consenti à la Bibliothèque Kandinsky des archives d’Ida Gianelli (photographies, objets, imprimés, correspondance), hôte privilégiée de ces artistes, viendra enrichir cette présentation.

∙ Au cinéma. En écho à l’exposition « Un art pauvre », deux séances autour de l’Arte Povera et de ses principales figures sont proposées au Cinéma 2. Conçus à partir de films d’artistes et d’archives d’expositions, ces deux rendez-vous invitent à appréhender les relations étroites que ce courant artistique a entretenu avec l’art cinématographique, mais également à envisager les rapports à la fois complémentaires et contradictoires qui se jouent entre l’oeuvre et sa documentation. Par ailleurs, au terme du parcours de la Galerie 4 sont projetés deux films, tournés par Thierry De Mey et par Raphaël Zarka sur le site de Gibellina en Sicile reconfiguré en un immense tableau par Alberto Burri.

∙ Au musée. Dans les collections du Centre Pompidou, au niveau 5 du musée, l’architecture et le design sont abordés à travers installations, films, photos, maquettes, objets conçus autour du mouvement « Global Tools », fondé en 1973. Cette « contre-école » de design consiste en ateliers, performances, expérimentations urbaines, revendiquant le retour à un savoir-faire manuel ainsi qu’à une nouvelle pédagogie multidisciplinaire du projet et à la création collective. Andrea Branzi, Ettore Sottsass, Michele de Lucchi, Ugo La Pietra, Gianni Pettena, Riccardo Dalisi, Franco Raggi se réapproprient la ville à travers des actions qui se donnent comme un instrument de confrontation avec la société.

Evènements terminés

∙ Festival ManiFeste. L’édition 2016 du festival de l’Ircam est maintenant terminée (2 juin-2 juillet). Rendez-vous annuel de la création pour les arts du temps et l’innovation technologique, le festival de l’Ircam rencontrait pour la première fois les arts visuels autour de cette question du « pauvre » qui ainsi s’expose et s’entend au Centre Pompidou et dans les salles partenaires (Grand halle de la Villette, Théâtre des Bouffes du Nord). Nature ré-enchantée, apparition d’un matériau sonore raréfié, sollicitation de l’écoute par un énoncé fragile : toute une histoire du contemporain peut s’écrire autour du «pauvre», du pionnier vagabond Harry Partch aux États-Unis jusqu’à l’art par soustraction du chorégraphe Xavier Le Roy en passant par les compositeurs Beat Furrer, Gérard Pesson, Salvatore Sciarrino. ManiFeste réunit chaque année cent vingt artistes (compositeurs et interprètes, metteurs en scène et acteurs, chorégraphes et danseurs, designers sonores, vidéastes...) venus des cinq continents.

∙ Danse et Performance. Dans la Galerie 4 et au Forum – 1, la danse et la performance ont été abordées durant trois week-ends. L’un avec un solo du chorégraphe Thomas Hauert sur un madrigal baroque de Monteverdi. Le deuxième avec la compagnie Grand Magasin en deux conférences performances, dont l’une sur l’histoire de l’écran noir au cinéma. Le dernier week-end étant consacré à la jeune scène avec le duo EW, entre danse, sculpture et architecture informelle, et avec Marius Schaffter et Jérôme Stünzi créant des objets d’études et leur prêtant, avec humour, le statut d’oeuvres d’art.

∙ Colloque. Une journée d’études sur l’Arte Povera était, en outre, organisée le 9 juin 2016 en partenariat avec l’Université de Strasbourg.

Commissariat coordonné par Frédéric Paul, conservateur, service des collections contemporaines, musée national d’art moderne
Avec la collaboration de :
Marie-Ange Brayer, conservatrice, chef du service design et prospective industrielle, musée national d’art moderne
Serge Laurent, chef du service des spectacles vivants, département du développement culturel
Frank Madlener, directeur, Ircam
Jonathan Pouthier, attaché de conservation, service de collection des films, musée national d’art moderne
Didier Schulmann, conservateur, Bibliothèque Kandinsky, musée national d’art moderne.

CENTRE POMPIDOU

www.centrepompidou.fr

17/07/16

Pierre Paulin @ Centre Pompidou, Paris

Pierre Paulin
Centre Pompidou, Paris
Jusqu'au 22 août 2016


Le Centre Pompidou présente la première grande rétrospective consacrée au travail de Pierre Paulin. Les créations de ce designer ont marqué la deuxième moitié du 20ème siècle et contribuèrent à une dynamique ouvrant sur un nouvel art de vivre.

Designer, architecte d’intérieur, créateur, Pierre Paulin sculpte l’espace, l’aménage, le « paysage ». Ses environnements, ses meubles, ses objets industriels, dépouillés ou spectaculaires se mettent toujours au service du corps, lui offrant confort et réconfort. Ils sont également marqués par sa fascination pour les innovations techniques comme le développement du textile extensible ou du plastique injecté.

La rétrospective présente des pièces phares de l’oeuvre de Pierre Paulin, jamais ou rarement montrées au grand public : la Coupe à fruit dite aux Nénuphars, le lustre dit Araignée, le Bonheur-du-Jour ou encore d’autres devenues aujourd’hui iconiques comme le Tripode cage, le Mushroom, la Tongue … Cette rétrospective fait également la part belle à des projets inédits, auto-édités, comme le Tapis-Siège, la Déclive ou la Tente Artifort ainsi qu’à des pièces rares des années 1950 et des prototypes.

A travers plus d’une centaine de meubles, de dessins, de maquettes et d’archives, l’exposition se déploie dans un parcours chronologique rythmé, stand après stand, par les collaborations successives de Paulin avec des éditeurs tels que Meuble TV, Thonet, Disderot, Artifort, les pièces industrielles dessinées pour Adsa, l’agence que Pierre Paulin créa avec son épouse Maïa Paulin et Marc Lebailly en 1975 ou encore le Mobilier National. Dès la fin des années 1960, les créations de Pierre Paulin entrent dans les collections du MoMa, à New York. En 1971, il est choisi par Claude et Georges Pompidou, pour revisiter l’aménagement des appartements privés de l’Elysée. En 1984, c’est à Pierre Paulin que fait également appel François Mitterrand pour concevoir l’architecture intérieure et le design du bureau présidentiel de l’Elysée.

Grâce au don exceptionnel de la famille du designer, en 2015, le parcours de la rétrospective retrace les cinquante années de création du designer. Ce fonds de mobiliers, d’archives, de documents et de dessins dédiés à l’oeuvre du créateur et plus particulièrement à son travail des années 1950-1960, éclaire la genèse de l’oeuvre de Pierre Paulin : de la main à la main en passant par le design industriel.

Parce que les recherches de Pierre Paulin furent sans cesse motivées par le souci du confort, du corps et de l’innovation, une sélection de rééditions est installée au sein du parcours dans lesquelles le public pourra s’installer, mettant ainsi en pratique ce nouvel art de vivre : un Mushroom, un Ribbon Chair, un siège Tulip, un Butterfly…Le parcours compte également une reconstitution inédite du salon de Pierre Paulin à La Calmette, la villa des Cévennes qu’il construisit dans les années 1990. Le public y expérimente un épais Diouan (tapis) glissant le long du mur et accueillant quatre fauteuils Tongue.

La scénographe de l’exposition Laurence Fontaine a choisi Petra Blaisse et l’équipe d’Inside Outside pour créer un rideau spécialement conçu pour l’occasion. Pensé comme un véritable paravent sinueux invitant le visiteur à se mouvoir dans l’espace, il s’inspire de l’esprit des aménagements de stand imaginés dans les années 1960 par Pierre Paulin. Matières translucides ou opaques, découpages circulaires ou linéaires permettent au rideau d’agir comme un écran. Le dispositif autorise un jeu ludique d’ombre et de lumière créant autant d’impressions visuelles des pièces de mobilier, des silhouettes des visiteurs ou encore d’un panel de couleurs et de formes mouvantes.

Le catalogue, sous la direction de Cloé Pitiot, commissaire de l’exposition, s’articule autour de thèmes clés du travail de Pierre Paulin : la couleur ; les innovations techniques ; le rapport à la publicité et à la société de consommation ; les commandes institutionnelles.

CENTRE POMPIDOU
www.centrepompidou.fr

20/10/15

Rétrospective Wifredo Lam, Centre Pompidou, Paris

Wifredo Lam
Centre Pompidou, Paris

Jusqu'au 15 février 2016

Le Centre Pompidou consacre une ample rétrospective à l’oeuvre et à la trajectoire du peintre WIFREDO LAM (1902 - 1982), des années 1930 aux années 1970. L’exposition s’attache à replacer l’oeuvre de l’artiste cubain dans une histoire internationale de l’art moderne, dont il est l’un des acteurs essentiels, tant en Europe qu’aux Amériques.

Une exposition de grande envergure
A travers plus de 400 oeuvres - peintures, dessins, photographies, revues et livres rares, l’exposition propose une traversée inédite de l’oeuvre de l’artiste dans un parcours chronologique : Espagne, 1923-1938 ; Paris-Marseille, 1938-1941, Cuba et les Amériques ,1941 - 1952, Paris, Caracas, La Havane, Albissola, Zurich, 1952-1961, Paris et Albissola, 1962-1982. Cette rétrospective bénéficie du prêt exceptionnel de La Jungla, 1943, oeuvre phare de l’artiste, conservée au MoMA de New York.

Traversant toutes les périodes, l’exposition retrace le parcours original de l’artiste.
Des toutes premières années cubaines et du séjour espagnol (1923-1938) - dont nombre d’oeuvres ont été retrouvées tardivement à Madrid - à l’éblouissante séquence des gravures des années 1960 et 1970, l’exposition apporte un nouvel éclairage sur les oeuvres capitales du « Retour au pays natal » (1942 -1952), dans le contexte politique et culturel de l’époque. Le parcours de l’exposition suit les différentes séquences de la vie et du travail de l’artiste au gré de ses rencontres avec des intellectuels et des poètes qui ont marqué le siècle.

Une itinérance internationale
Après le Centre Pompidou, l’exposition sera présentée au Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia, Madrid, du 12 avril au 15 août 2016, puis à la Tate Modern, Londres, du 14 septembre 2016 au 8 janvier 2017.

Un ouvrage de référence
Un catalogue publié aux éditions du Centre Pompidou, sous la direction de Catherine David, commissaire de l’exposition, comportant 240 pages, accompagne la manifestation. Avec des textes inédits de Kobena Mercer, Mathew Gale et Catherine David et une anthologie incluant les textes de Michel Leiris, Pierre Mabille, Fernando Ortiz, Alain Jouffroy et de Lowery Stokes Sims.

Exposition organisée par le Centre Pompidou, en collaboration avec le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia, Madrid, et la Tate Modern, Londres.

Commissaire de l'exposition: Catherine David

Centre Pompidou, Beaubourg, Paris
www.centrepompidou.fr

06/09/15

Anselm Kiefer - Rétrospective Centre Pompidou, Paris

ANSELM KIEFER
Centre Pompidou, Paris
16 décembre 2015 - 18 avril 2016

Centre Pompidou, Beaubourg, Paris


Le Centre Pompidou propose une traversée inédite de l’œuvre d’Anselm Kiefer. Cette rétrospective, la première présentée en France depuis trente ans, invite le visiteur à parcourir une dizaine de salles thématisées retraçant l’ensemble de la carrière de l’artiste allemand, de la fin des années soixante à aujourd’hui.

Déployée sur 2000 m2 , elle réunit près de cent cinquante œuvres dont une soixantaine de peintures choisies parmi les chefs-d’œuvre incontournables, des installations, des œuvres sur papier ainsi que quelques livres d’artiste. L’exposition, qui donnera à voir les peintures historiques et emblématiques telles que Quaternität (1973), Varus (1976), Margarete (1981) ou encore Sulamith (1983) dévoilera un ensemble de quarante « vitrines » réalisées spécifiquement pour cet événement sur les thèmes de l’alchimie et de la Kabbale. Sous verre, ces environnements mettent en jeu l’univers disloqué d’un âge industriel révolu : vieilles machines, morceaux de ferrailles rouillées, plantes, photographies, bandes et objets de plomb ; loin des cabinets de curiosités, c’est le mystère de leur présence que l’artiste met en exergue, l’émission d’une lumière de mystère propre à l’alchimie....

L’œuvre d’Anselm Kiefer invite le visiteur, avec une singulière intensité, à découvrir les univers denses et variés, de la poésie de Paul Celan, Ingeborg Bachmann ou encore Jean Genet, à la philosophie d’Heidegger, aux traités d’alchimie, aux sciences, à l’ésotérisme, à la pensée hébraïque du Talmud et de la Kabbale. Des installations monumentales et des peintures de très grands formats voisineront au Centre Pompidou avec des œuvres sur papier et des objets à la résonance plus intime.

Dès le forum du Centre Pompidou, le visiteur se trouvera face à une des installations monumentales que l’artiste a réalisées à Barjac (Gard), son lieu de vie et de travail entre 1993 et 2007. À l’intérieur de cette «maison tour», installée dans le vaste espace d’accueil du Centre Pompidou, un univers saturnien attendra le public. On trouvera dans cette installation les matières de prédilection de l’artiste (le plomb, l’eau, le métal), ainsi que des milliers de photographies prises par Anselm Kiefer au cours de sa carrière et qui constituent une banque de données quasi biographique. Comme une mémoire déroulée, ces bandes alimentent la réflexion de l’artiste sur le temps et la mémoire, deux thèmes au cœur de son œuvre.

ANSELM KIEFER

Né en mars 1945 à Donaueschingen, Anselm Kiefer participe avec Georg Baselitz, Gerhard Richter, Sigmar Polke ou encore Jörg Immendorff au renouveau de la peinture allemande des années 1970, qui émerge dans un contexte international marqué par le néo-expressionnisme. L’œuvre d’Anselm Kiefer apparaît très vite comme singulier, par son obsession à traiter de l’Histoire et des mythes propres à la culture germanique. Représentant l’Allemagne à la Biennale de Venise en 1980 avec Georg Baselitz, Anselm Kiefer est accusé de réveiller les démons d’un passé, quand il n’est pas suspecté de travers nationalistes.
Les paysages urbains contemporains en déréliction où s’enchevêtrent blocs de béton et ferrailles tordues ont fait fonction de catharsis d’un trauma originel lié à sa naissance en mars 1945, et engendré la mise en œuvre d’une esthétique de la ruine. S’il existe une tradition d’un art de la ruine depuis la Renaissance, avec Joachim du Bellay puis Hubert Robert, Diderot et les romantiques, chez Anselm Kiefer, elle est à l’œuvre, elle en constitue le présent. Pour l’artiste, la matière porte en elle son propre esprit, et sa mémoire. Aux matériaux habituels de la peinture, il adjoint de la glaise, du plâtre, des végétaux (tournesols, fougères), de la paille, de la cendre, des métaux comme le fer et surtout le plomb, qu’il utilise depuis le milieu des années 1970. Ce métal a pour l’artiste des qualités électives : qualités physiques de la malléabilité, de la densité extrême, de l’imperméabilité aux rayonnements électromagnétiques. Ce matériau de base des alchimistes dans leur processus de transmutation, est selon Anselm Kiefer, capable de produire une étincelle de lumière, «une étincelle qui semble appartenir à un autre monde, un monde qui nous est inaccessible».

Commissaire de l'exposition : Jean-Michel Bouhours, Conservateur au musée national d’art moderne

Centre Pompidou : www.centrepompidou.fr

20/05/13

Expo Roy Lichtenstein, Centre Pompidou, Beaubourg, Paris



Exposition rétrospective Roy Lichtenstein
Centre Pompidou, Beaubourg, Paris
3 juillet - 4 novembre 2013

A travers une sélection exceptionnelle de plus d’une centaine d’œuvres majeures, le Centre Pompidou présente la première rétrospective complète de l’œuvre de l'artiste américain, icone du pop art ROY LICHTENSTEIN (1923-1997) en France. 

Cette exposition nous invite à poser un nouveau regard sur cette figure emblématique de l'art contemporain en allant au-delà du pop art afin de découvrir en Roy Lichtenstein l’un des premiers artistes postmodernes. De ses premières œuvres iconiques inspirées par les comics et la culture populaire des années 1960, aux travaux dialoguant avec les grands maîtres de la peinture moderne ou avec l’art classique, ce parcours éclaire les moments forts de la carrière d’un des plus grand artiste de la seconde moitié du 20e siècle.

Peintre pop, Roy Lichtenstein est aussi un véritable expérimentateur de matériaux, un inventeur d’icônes mais aussi de codes picturaux brouillant les lignes de partage entre figuration et abstraction, entre picturalité et objet tridimensionnel. Sa pratique précoce de la sculpture et de la céramique, ainsi que sa passion pour l’estampe, nourrissent et prolongent constamment son travail de peintre. Amateur éclairé d’art moderne, fasciné notamment par Picasso, Matisse, Léger – qu’il cite à diverses reprises dans ses œuvres –, Roy Lichtenstein renoue, à la fin de sa vie, avec les genres traditionnels de la peinture classique : le nu, la nature morte, le paysage.

La force de l’art de Roy Lichtenstein, c’est aussi, enfin, cette distance amusée, critique, mais jamais cynique qui lui est propre et qui le caractérise tout au long de sa carrière. Un aspect que l’exposition invite également à redécouvrir.

La présence renforcée de sculptures et de gravures distingue la présentation parisienne de celles de l’Art Institute de Chicago, de la National Gallery de Washington et de la Tate Modern de Londres. L'exposition proposée au Centre Pompidou dévoile l’exceptionnelle inventivité technique et artistique de Lichtenstein à travers un corpus d’œuvres pour la plupart encore jamais montrées en France. 

Un catalogue inédit, publié sous la direction de Camille Morineau, commissaire de l’exposition, ainsi qu’un premier recueil d’entretiens de l’artiste, paraîssent aux Éditions du Centre Pompidou à l’occasion 
de cette rétrospective.

L’exposition est organisée par l’Art Institute of Chicago et par la Tate Modern de Londres en association avec le Centre Pompidou.

Commissaire de l'exposition au Centre Pompidou : Camille Morineau, Conservateur au Musée national d’art moderne, assistée de Hanna Alkema.

Nous avons déjà publié un post sur l'exposition l'image dans la sculptue, à voir au Centre Pompidou, jusqu'au 5 août 2013.

CENTRE GEORGES POMPIDOU, BEAUBOURG, PARIS
www.centrepompidou.fr

Autres post sur Roy Lichtenstein sur Wanafoto :
Fast Forward: Modern Moments 1913 ›› 2013, High Museum of Art, Atlanta (2012-2013)
Roy Lichtenstein: Art as Motif, Museum Ludwig Cologne (2010)
Roy Lichtenstein: Reflected, Mitchell-Innes & Nash, NYC (2010)
Roy Lichtenstein, Fondation Beyeler, Bâle (1998)

17/05/13

Image & Sculpture, Expo Centre Pompidou, Paris


L'image dans la sculpture
Nina Beier, Simon Denny, Navid Nuur, Yorgos Sapountzis
Centre Pompidou, Espace 315, Beaubourg, Paris
Jusqu'au 5 août 2013

Le Centre Pompidou présente L'IMAGE DANS LA SCULPTURE, une nouvelle exposition de l’espace 315 dédiée à la jeune création contemporaine. L'exposition s’intéresse à une nouvelle approche de l’image à travers le travail de quatre jeunes artistes nés au tournant des années 1970-1980 : Navid Nuur, Nina Beier, Simon Denny et Yorgos Sapountzis. 

NAVID NUUR
Redblueredblue, 2012
Téléphone portable, carte prépayée, argile synthétique, son
Courtesy : Navid Nuur - Plan B, Berlin / Cluj - Martin van Zomeren, Amsterdam

Ces quatre artistes s’inscrivent dans une interdisciplinarité qui casse les hiérarchies entre les médiums, hybridant photographie, vidéo, Internet, télévision, téléphone mobile, magazines, textes, images produites volontairement ou non : les artistes de cette génération s’intéressent à l’image quelle qu’en soit la provenance. Tout en interrogeant les notions d’image et de médium à la suite de l’iconologie de W.J.T. Mitchell ou de la récente approche anthropologique d’un Hans Belting qui inscrit l’image dans une relation au médium et au corps, l'exposition L’Image dans la sculpture répond en écho à celle du Moma de New York de 1970, Photography into Sculpture, qui soulignait pour la première fois le mariage littéral de la photographie à la sculpture.

Au sein de l’Espace 315, les piliers en mousse florale de Navid Nuur perclus d’empreintes de doigts rythment l’exposition et se confrontent au mobilier hybridé d’images trouvées de Nina Beier, aux images et caissons de Simon Denny où se noient des télévisions, ou encore aux environnements en toiles de tente de Yorgos Sapountzis abritant une vidéo performative. 

L’exposition est réalisée en co-commissariat par Christine Macel, conservatrice au Musée national d’art moderne, chef du service Création contemporaine et prospective et l’artiste Navid Nuur

La Galerie des enfants du Centre Pompidou accueille au même moment une exposition conçue par Navid Nuur.

Les artistes : brèves biographies

NAVID NUUR (né à Téhéran en 1976) a été présenté dans des expositions monographiques, notamment au Fridericianum de Kassel, au van Abbe Museum d’Eindhoven, au S.M.A.K. de Gand, ainsi qu’à la Kunsthalle de Saint-Gall, et ses sculptures ont été exposées dans le Jardin des Tuileries et le Jardin des Plantes de Paris dans le cadre des Fiac 2011 et 2012. Par ailleurs, il a participé à la 54ème Biennale de Venise (2011) et a remporté la même année le Prix royal de peinture des Pays-Bas (remis par la reine Beatrix au Palais royal d’Amsterdam). Son travail a fait l’objet de nombreuses publications, dont trois catalogues monographiques (le prochain à paraître sera publié à l’occasion de son exposition à la fondation Parasol Unit à Londres en 2013) et plusieurs livres d’artiste.

NINA BEIER (née en 1975 à Arhus, au Danemark) a exposé dans des expositions monographiques au Mudam de Luxembourg et à la Kunsthal Charlottenborg de Copenhague. Elle a par ailleurs participé à des expositions collectives à la Tate Modern de Londres, au Moca de Miami, au Macro de Rome, au Hamburger Bahnhof de Berlin et son travail a été présenté dans le project space Art Unlimited lors de la dernière foire de Bâle. Deux ouvrages monographiques (l’un accompagnait l’exposition de Charlottenborg, l’autre est un recueil de textes de critiques et d’images de l’artiste) lui ont été consacrés.

YORGOS SAPOUNTZIS (né à Athènes en 1976) a exposé en solo au MUSAC de Léon, et dans des expositions collectives au Louisiana Museum de Humlebaek au Danemark, au Kunstverein de Francfort, au Ludwig Forum d’Aix la Chapelle, et dans le Monbijou Park dans le cadre de Based in Berlin. Ses œuvres font partie de la collection du Louisiana Museum. Son premier catalogue monographique, édité par Sternberg Press, a été publié à l’occasion de son exposition au Westfälischer Kunstverein de Münster.

SIMON DENNY (né à Auckland, Nouvelle-Zélande, en 1982) a participé à des expositions collectives au CAPC de Bordeaux, au Kunsthaus de Bregenz, à l’espace Witte de With, à Rotterdam. Une exposition monographique lui sera consacrée au MuMoK de Vienne en 2013 et il a remporté le prestigieux Prix Art Basel Bâloise 2012. Deux catalogues monographiques lui ont déjà été consacrés, dont celui de son exposition au Musée d’Aspen (USA) en 2012.


Site internet du Centre Pompidou : www.centrepompidou.fr

15/10/12

Expo Photo Voici Paris, Centre Pompidou, Beaubourg, Paris - Modernités photographiques, 1920-1950 - La collection Christian Bouqueret


VOICI PARIS Modernités photographiques, 1920-1950 - La collection Christian Bouqueret - Centre Pompidou, Beaubourg, Paris
Commissaires d'exposition : Quentin Bajac, Clément Chéroux
17 octobre 2012 - 14 janvier 2013

L'exposition Voici Paris au Centre Pompidou à Beaubourg, Paris, repose une sélection de tirages de l'important fond de 7000 photographies de la collection de Christian Bouqueret acquis par le musée en 2011. Les 300 photographies exposées datent des années 1920-1950 et sont l'oeuvre de nombreux photographes parmi lesquels figurent de grands noms de la photographie qui étaient à Paris au cours de cette période. Dans les années 1920 et 1930, de nombreux artistes, dont des photographes, étaient attirés par Paris, reconnue comme l'une des capitales artistiques les plus dynamiques et créatives au niveau international. Parmi les tirages exposés figurent ainsi des clichés de photographes hongrois, américains, allemands, aux côtés des photographes français.

A travers les oeuvres de Man Ray, André Kertész, Dora Maar, Germaine Krull, Brassaï, Henri Cartier-Bresson, Pierre Dubreuil, Jean Moral, André Steiner, Claude Cahun ou encore René Zuber (liste complète ci-dessous), l'exposition Voici Paris présente les courants qui constituent les tendances visuelles des années 1920-1950 en mettant en lumière l’étendue et la diversité des domaines abordés par les photographes provenant d’horizons variés : avant-gardistes, reporters, illustrateurs, photographes commerciaux. Voici Paris commence ainsi avec les expérimentations photographiques de Man Ray et l’émergence du surréalisme, se poursuit avec les questionnements politiques et sociaux et s’ouvre sur l’avènement de la presse illustrée.  

C’est donc un panorama de la création photographique parisienne entre 1920 et 1950 que le Centre Pompidou invite à découvrir. Le panorama s’ouvre avec les surréalistes et « L’œil nouveau » qu’ils portent sur la modernité. C’est le temps de l’affirmation de la photographie comme art spécifique. Consacrée aux années 1930, la seconde section illustre l’impact de la crise de 1929 sur les sujets photographiques désormais tournés vers la vie sociale et la photographie humaniste. Dans une troisième partie, c’est la presse, premier lieu d’expression et de diffusion pour les photographes, qui devient « L’imagier moderne ». Source de revenus, les journaux mais aussi les livres et la publicité permettent aux photographes de mener parallèlement des expérimentations toujours plus élaborées sur l’image. Se révèle ainsi « L’intérieur de la vue », titre du quatrième volet. L’exposition s’achève sur un « Retour à l’ordre », de nombreux photographes prenant le contre-pied de la Nouvelle Vision des surréalistes en remettant le classicisme au goût du jour.

Un catalogue publié par les Editions du Centre Pompidou replace la collection dans un contexte historique et présente l’originalité de la démarche d’un collectionneur singulier, Christian Bouqueret, historien, galeriste et pionnier dans l’art de la collection de photographies.

Voici Paris - Liste des photographes exposés

Pierre Adam
Laure Albin Guillot
Marcel Arthaud
Aurel Bauh
Erwin Blumenfeld
Jacques-André Boiffard
Pierre Boucher
Brassaï (Gyula Halász)
Marianne Breslauer
Luis Bunuel
Claude Cahun (Lucy Schwob)
Henri Cartier-Bresson
Yvonne Chevalier
René Clair (René Chomette)
Pierre Dubreuil
Germaine Dulac
Nora Dumas (Nora Telkes de Kelenfold)
Emeric Feher
Gertrude Fehr
Raymond Gid (Raymond Grunberg)
Florence Henri
Georges Hugnet
Pierre Ichac
Pierre Jamet
André Kertész (Andor Kertész)
Willy Kessels
François Kollar (František Kollar)
Germaine Krull
Ergy Landau (Erzsi Landau)
Fernand Léger
Lucien Lorelle
Eli Lotar (Eliazar Lotar Teodoresco)
Dora Maar (Henriette Theodora Markovitch)
Man Ray (Emmanuel Radnitzky)
Daniel Masclet
Lucien Mazenod
Jean Moral
Martin Munkacsi
Jean Painlevé
André Papillon
Gaston Paris
Roger Parry
René-Jacques (René Giton)
Hans Richter
Jean Roubier
Albert Rudomine
Roger Schall
Emmanuel Sougez
André Steiner
Sasha Stone (Aleksander Steinsapir)
Adorjan et Olga von Wlassics (Studio Manassé)
Maurice Tabard
François Tuefferd
Raoul Ubac (Rudolf Ubach)
Moï Ver (Moshé Raviv-Vorobeichic)
Pierre Verger
André Vigneau
Ylla (Kamilla Koffler)
René Zuber

Centre Georges Pompidou, Musée National d'art moderne 
Niveau 4 - Galerie d'art graphique
www.centrepompidou.fr

18/02/12

Planete Manga, Centre Pompidou, Beaubourg, Paris

Planète Manga !
Une approche de la Bande Dessinée au Japon, à Taiwan, en Corée, en Chine
Centre Pompidou, Paris

Jusqu'au 27 mai 2012

Avec Planète Manga ! le Centre Pompidou se met à l'heure du manga, du manhwa et du manhua avec le Studio 13-16 qui propose gratuitement aux adolescents de pénétrer ce territoire de la création en bande dessinée au Japon, en Corée du Sud et en Chine.

 Planète Manga ! au Centre Pompidou, Paris © Centre Pompidou/ Visuel Pierre Vanni,
Direction de la communication et des partenariats,
conception graphique : Ch. Beneyton, Paris 2012

En présence de mangakas, les auteurs de mangas, de renommée internationale, et à travers  tous les registres du genre, les jeunes sont conviés à des rencontres, à des ateliers d’initiation,  à la conception de mangas, à des performances musicales et à des défilés de costumes manga…

Du manga japonais au manhwa coréen, en passant par le manhua taïwanais ou chinois, Planète Manga ! s’ouvre à toute la diversité de l’art du manga. Elle éclaire aussi l’univers des auteurs, invite à découvrir et à comprendre de manière ludique leur processus créatif,  les liens du manga avec la mode, la musique, les arts plastiques ou le cinéma.

Avec Hagio Moto, Takemiya  Keiko ou encore Fumiyo Kôno, pour les grands maîtres japonais du genre et une ouverture sur la jeune bande dessinée indépendante avec des éditeurs tels que Taiwan comix (Taïwan), Saï comics (Corée) et Special Comix (Chine)…

Keiko Takemiya Dessin de Takemiya Keiko 
To Terra © Keiko Takemiya

Sobogi Manhwa The spirit of the universe and the meaning of life
de Sobogi  © Edition Saï comics, Corée

Une quarantaine d’auteurs reconnus animent Planète Manga ! , grâce à des partenaires prestigieux tels que l’Université Joshibi Art et design de Tokyo et le Musée international du Manga de Kyôto associé à l’université Seika de Kyôto, le Centre Culturel Coréen de Paris, l’Université Paris Diderot et l’Institut Confucius, le Bureau de représentation de Taïpeï à Paris ainsi que tous les partenaires privés taïwanais qui ont permis la venue de tous ces auteurs pour vivre et partager cette aventure singulière.

CYCLE DE FILMS D'ANIMATION ASIATIQUES AU CENTRE POMPIDOU

C'est une centaine de réalisateurs, majoritairement japonais, dont le Centre Pompidou présente les oeuvres : un panorama inédit en France du cinéma d’animation asiatique, une toute première programmation d’ampleur consacrée au manga, avec des inédits et des séances présentées par les artistes.

Dororo, Film de Gisaburo Sugii. Mangaka: Osamu Tezuka 

Dororo, film de Gisaburô Sugii, Japon. Mangaka: Osamu Tezuka, Japon, 1968 © Tezuka Productions/Mushi Production, 1969-1970

Astro Boy - Mangaka Osamu Tezuka ASTRO BOY, extrait du film d’animation
Mangaka: Osamu Tezuka
© Tezuka Productions 1980 

Enfin, un salon de lecture gratuit et ouvert à tous s’ouvre pour quatre mois à la Bibliothèque Publique d’Information avec une mangathèque de plus de 2500 albums en libre consultation !

La culture manga est aussi à l’honneur au salon du livre.

Chef de projet : Boris Tissot
Conseiller pour le cinéma : Ilan Nguyên

CENTRE POMPIDOU, BEAUBOURG, PARIS
www.centrepompidou.fr

17/02/12

Expo Vidéo Vintage, Beaubourg, Centre Pompidou, Paris. L'art vidéo de 1963 à 1983

Exposition : Vidéo Vintage 1963-1983
Centre Pompidou, Beaubourg, Paris
Jusqu'au 7 mai 2012

Vidéo Vintage offre une sélection inédite de plus de soixante-dix bandes vidéo d’une cinquantaine d’artistes qui dessine une trajectoire de l’art vidéo de 1963 à 1983. Une exposition à voir au Centre Pompidou.

WGBH, Fred Barzyk, The New Wave, 1973,  
N&B et coul., son, 59”  
Collection du Centre Pompidou, Mnam / Cci

1963-1983, vingt années fondatrices ont vu défiler les recherches et les développements de ce « nouveau » médium comme instrument de l’expression artistique la plus contemporaine et comme outil critique. La vidéo a traversé tous les courants esthétiques de la modernité, de la performance à la mouvance fluxus, de l’art minimal à l’art conceptuel pour poursuivre son évolution dans le courant post-conceptuel et enfin servir les investigations actuelles.

La vidéo a été adoptée en tant que mode d'expression par différents artistes aux démarches esthétiquement très diverses,  expérimentant la bande vidéo analogique par l’auto-filmage ou, dans le contexte des laboratoires de télévision par les recherches plus approfondies sur les diverses possibilités de l’analogique.

Cette première exposition thématique de la collection nouveaux médias du Centre Pompidou rassemble les oeuvres de 52 artistes internationaux, de Vito Acconci, Sonia Andrade, Ant Farm, Samuel Beckett à Les Levine, Bruce Nauman ou Nam June Paik. Des oeuvres de Valie Export, Mona Hatoum, Gina Pane, Carole Roussopoulos et Nil Yalter sont également sélectionnées, mettant l’accent sur l’importance du travail réalisé par les artistes femmes avec ce médium. 

La scénographie, elle-même « vintage », donne la priorité au confort de visionnage : les vidéos de l’exposition sont installées dans seize environnements-salons meublés d’éléments de récupération. Ils structurent l’espace en différentes sections et accueillent les spectateurs pour un voyage dans le temps, celui de l’oeuvre visionnée.

ART VIDEO : LA PERFORMANCE DE L'AUTO-FILMAGE
Dès 1965, Nam June Paik acquiert une caméra vidéo Portapak Sony et se filme en gros plan. L’oeuvre Button Happening ouvre cette section. Des artistes ayant acquis ou emprunté ces premières caméras portables et légères, tels Sonia Andrade, Valie Export, Esther Ferrer, Sania Ivekovic, Paul McCarthy, Bruce Nauman, Nil Yalter, s’autofilment dans leur studio utilisant les spécificités de ce matériel : retour direct de l’image et du son sur le moniteur de contrôle. 

ART VIDEO : LA RELATION A LA TELEVISION
Dans les années 1960 et 1970, les chaînes de télévision sont à la recherche de nouvelles réalisations, esthétiques, différentes de celles du cinéma. En France, le Service de la recherche de l’O.R.T.F, en relation avec l’Ecole des Beaux-arts de Paris, invite des réalisateurs et des artistes à utiliser les premiers équipements de tournage et de montage. Jean-Christophe Averty, Jean-Luc Godard, Thierry Kuntzel ont réalisé de nombreuses oeuvres dans ce contexte. Aux États-Unis, les télévisions mettent également en place des laboratoires auxquels participent  Nam June Paik ou encore Woody et Steina Wasulka. Quelques initiatives privées ont également lieu : en 1969 et 1970, le célèbre producteur allemand Gerry Schum passe commande à des artistes tels que Joseph Beuys, Daniel Buren, Lawrence Weiner…  pour une exposition télévisuelle.

ART VIDEO : LES RECHERCHES CONCEPTUELLES
La vidéo est un outil comme les autres pour aborder les divers courants de l’histoire de l’art et cette dernière section illustre les recherches conceptuelles dans ce domaine, réunissant des oeuvres d’artistes européens (Daniel Buren, Imi Knoebel, Thierry Kuntzel…), évidemment d’artistes américains (Martha Rosler, Denis Oppenheim) mais aussi brésiliens et coréens (Anna Bella Geiger et Theresa Hak Kyung Cha).

Les commissaires de l'exposition : Christine Van Assche, conservatrice au Musée national d’art moderne, chef du service Nouveaux Médias, associée à Florence Parot, attachée de conservation au MNAM, service Nouveaux Médias

Vidéo Vintage - Couverture du Catalogue de l'exposition
PUBLICATION : VIDEO VINTAGE 1963-1983 
Une sélection de vidéos fondatrices des collections nouveaux médias du Musée national d’art moderne, Centre Pompidou sous la direction de Christine Van Assche, Editions du Centre Pompidou 

 Ce qui m'intéresse au sujet de la vidéo, c'est la possibilité de l'utiliser comme une sorte de compagnon domestique, c'est le lieu du gros plan - Vito Acconci 

Ce catalogue de l'exposition apparaît comme un incontournable pour ceux et celles qui s'intéressent à l'art vidéo. A la fois riche en contenu et synthétique (80 pages), avec une centaine d'illustrations en couleur (et en N&B lorsque l'original l'est), il offre les repères essentiels (artistes, oeuvres, dates, contextes, analyses...) pour mieux comprendre le développement de l'art vidéo autour des grands axes qui sont ceux de l'exposition. 

MUSEE NATIONAL D'ART MODERNE 
CENTRE GEORGES POMPIDOU
BEAUBOURG, PARIS
WEB : www.centrepompidou.fr

27/01/12

Expo Danser sa vie, Art & Danse, Beaubourg, Centre Pompidou, Paris

Exposition : DANSER SA VIE, ART & DANSE DE 1900 à nos jours Centre Pompidou, Beaubourg, Paris
Jusqu'au 2 avril 2012

Les liens entre les arts visuels et la danse, depuis des années 1900 à aujourd’hui sont le sujet d'une exposition remarquable organisée actuellement au Centre Pompidou (galerie 1, niveau 6). L’exposition puise dans la tradition  des grandes manifestations transdisciplinaires du Centre Pompidou que son Président,  Alain Seban, a voulu réactiver. Sur plus de deux mille mètres carrés sont présentées  près de 450 œuvres  : des chefs-d’œuvre de l’art du XXème siècle, de Henri Matisse à Andy Warhol (voir la liste des artistes ci-dessous) ;  des chorégraphies qui marquèrent des moments clefs d’un siècle de danse, de Nijinski à  Merce Cunningham  ; et des œuvres d’artistes contemporains inspirés par la danse, d’Olafur Eliasson à Ange Leccia.

Le titre Danser sa vie est emprunté à la danseuse Isadora Duncan, pionnière de la danse moderne  : « Mon art est précisément un effort pour exprimer en gestes et en mouvements la vérité de mon être. (…) Je n’ai fait que danser ma vie », explique-t-elle dans son ouvrage Ma vie, publié en 1928.

Les commissaires de cette exposition sont Christine Macel, conservatrice en chef, en charge du département création contemporaine et prospective et Emma Lavigne  conservatrice, département création contemporaine et prospective, assistées de Anna Hiddleston et Florencia Chernajovsky.

A travers un parcours en trois actes, l’exposition montre la passion de l’art et de la danse pour le corps en mouvement.

LES TROIS GRANDS VOLETS DE L'EXPOSITION

LA DANSE COMME EXPRESSION DE SOI, DE VASLAV NIJINSKI A MATTHEW BARNEY

L’invention d’une nouvelle subjectivité est explorée à travers la naissance de la « danse libre » dégagée du ballet classique avec Isadora Duncan. En Allemagne, à l’heure de l’expressionnisme et de la Freikörperkultur (la culture du corps libre), se noue un échange sans précédent entre artistes et danseurs qu’incarnent par exemple la danseuse Mary Wigman, les peintres Ernst Ludwig Kirchner et Emil Nolde.

emil-nolde

 

Emil Nolde
Kerzentänzerinnen (Danseuses aux bougies), 1912
Huile sur toile - 100,5 x 86,5 cm
Neukirchen, Stiftung Seebüll Ada und Emil Nolde
© Nolde Stiftung Seebuell, Allemagne

 

Ernst Ludwig Kirchner, admirateur de Mary Wigman, la peint à plusieurs reprises.

Charlotte Rudolph Charlotte Rudolph
Mary Wigman
dans Hexentanz, 1926
Photographie
Wichtrach/Berne, Galerie Henze & Ketterer& Triebold

 

A Hambourg, dans les années 1920, un couple météore, Lavinia Schulz et Walter Holdt, crée une oeuvre d’art totale récemment découverte, mêlant danse, costume et musique.

Lavinia Schulz and Walter Holdt Lavinia Schulz and Walter Holdt
Toboggan Frau, 1923
Costume présenté sur un mannequin
1,67 m de hauteur environ.
Hambourg Museum für Kunst und Gewerbe (MKG)

De Vaslav Nijinski à Matthew Barney, de Mary Wigman à Kelly Nipper, l’art contemporain dialogue également avec les chefs-d’œuvre modernes.

DANSE ET ABSTRACTION, DE LOIE FULLER A NICOLAS SCHOFFER
La naissance de l’abstraction est envisagée à travers les inventions de Loïe Fuller, ou par la façon dont Kandinsky, les cubistes, les futuristes, le Bauhaus et les avant-gardes russes s’emparent de la danse. Certains artistes, comme Sophie Taeuber-Arp, pratiquent à la fois danse et arts plastiques.

« Elle dansait et rêvait, un triangle, un rectangle, un rectangle dans un cercle, un cercle dans un cercle, un cercle qui luit, un cercle qui sonne, un rectangle immobile avec beaucoup de petits cercles sonnants, elle rêvait nuit et jour de cercles vivants. » Jean Arp au sujet de Sophie Taeuber-Arp

Sophie Taeuber-Arp Photographie de Sophie Taeuber-Arp dansant avec un masque de Marcel Janco au Cabaret voltaire, Zürich, 1916
Photographe anonyme, épreuve gélatino-argentique
Clamart, Fondation Arp, Maisons-ateliers Jean Arp et Sophie Taeuber

Des artistes dialoguent avec des danseurs, comme Kandinsky avec Gret Palucca. Ballets mécaniques notamment avec Oskar Schlemmer, inventions cinétiques et ballets virtuels achèvent cette histoire avec les recherches de Nicolas Schöffer et d’Alwin Nikolais. Cette section présente aussi Movement Microscope, 2001, une oeuvre inédite d’Olafur Eliasson conçue pour l’exposition.

DANSE ET PERFORMANCE, DE DADA A JEROME BEL
Un dernier volet évoque les liens de la danse avec l’art de la performance, et réciproquement : depuis les premières actions dadaïstes du Cabaret Voltaire jusqu’à l’invention des tasks (gestes empruntés à la vie quotidienne) par la danseuse Anna Halprin, en passant par les happenings d’Allan Kaprow et les recherches du Black Mountain College de Caroline du Nord (Etats-Unis). Dans les années 1960, Merce Cunningham dialogue avec Jasper Johns, ou encore Andy Warhol. Un ensemble d’œuvres et de documents évoque le Judson Dance Theater à New York, puis dévoile l’influence sur l’art de la culture populaire du clubbing et de la techno.

Jan Fabre Jan Fabre
Quando l’uomo principale è una donna, 2004
Filmé par Charles Picq à la Maison de la Danse, Lyon, 2004
Film 16 mm, couleur, sonore
Direction, scénographie et chorégraphie : Jan Fabre
Danseuse : Lisbeth Gruwez

OEUVRES LIVE
L’exposition active l’oeuvre Untitled (Go-Go Dancing Platform), 1991 de Felix Gonzalez-Torres.

Felix Gonzalez-Torres

Felix Gonzalez-Torres
Untitled (Go-Go Dancing platform), 1991
© Kunst Museum St. Gallen, Saint Gall

Cette oeuvre de Felix Gonzalez-Torres est activée 5 min par jour pendant toute la durée de l’exposition

et l’installation Instead of allowing some thing to rise up to your face dancing bruce and dan and other things, 2000 de Tino Sehgal pour un danseur. Trisha Brown (avec le soutien du Centre National de la Danse, Paris, et du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris) réactive l’œuvre Planes datant de 1968 (10 séances). De jeunes artistes contemporains donnent également à voir la danse en live. Davide Balula réalise Mechanical Clock for 60 dancers, une performance qui prend la forme d’une horloge mécanique où 60 danseurs incarnent littéralement le passage du temps (1 séance). Alex Cecchetti réalise pour le Centre Pompidou The Conversation of the Arrows, 2011 qui réunit cinq danseurs dans un chassé-croisé d’exercices ludiques laissant la place à l’improvisation.

catalogue_exposition_danser_sa_vie PUBLICATIONS
Trois ouvrages sont publiés aux éditions du Centre Pompidou sous la direction de Christine Macel et Emma Lavigne accompagnent cette manifestation :

Un catalogue de référence de 320 pages avec illustrations couleurs et essais par des spécialistes : Marc Dachy, Douglas Crimp, Marcelle Lista, Pascal Rousseau, Norbert Servos, Adrien Sina…

Danser sa vie. Art et danse de 1900 à nos jours, Catalogue de l’exposition
Sous la direction de Christine Macel et d’Emma Lavigne,
Editions du Centre Pompidou, Paris
270 ill. couleurs, 22 x 28 cm, broché, 320 pages, 49,90 €

Danser sa vie. Ecrits sur la danse
Sous la direction de Christine Macel et Emma Lavigne
Parallèlement au catalogue, cet ouvrage propose une compilation inédite de textes capitaux autour de la danse, provenant de sources très diverses, de Nietzsche à Mary Wigman, en passant par Maurice Béjart et Henri Michaux. Editions du Centre Pompidou, Paris, 12 x 18,5 cm, broché, 240 pages, 19 €

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Danser sa vie. Art et danse de 1900 à nos jours
Sous la direction de Christine Macel et Emma Lavigne
Editions du Centre Pompidou, Paris
Parcours illustré de l’exposition. Bilingue français  /  anglais
60 pages, 70 illustrations

EN RESONANCE AVEC L'EXPOSITION DANSER LA VIE

Parallèlement à l’exposition, le Centre Pompidou propose une programmation de Spectacles vivants riche en danse contemporaine, couvrant une large palette de propositions et d’approches du corps en mouvement : Meg Stuart, Maria La Ribot, Olga de Soto, Myriam Gourfink, Herman Diephuis…

Le Festival Vidéodanse présente les oeuvres de 150 chorégraphes à travers une programmation de 250 films qui retracent une histoire de la danse moderne et contemporaine.

Un programme de conférences et des cycles de Prospectif Cinéma et Vidéo et après sont organisés en lien avec l’exposition.

L’installation interactive de Richard Siegal If/Then, 2001, sera présentée dans le Forum du Centre Pompidou.

LE CENTRE POMPIDOU sur internet : www.centrepompidou.fr