31/03/24

Bourse Canon de la Femme Photojournaliste & Bourse Canon Vidéo @ Visa pour l’Image 2024 - Perpignan + Lauréates 2001 - 2023

Bourse Canon de la Femme Photojournaliste
Bourse Canon Vidéo
Visa pour l’Image 2024 - Perpignan

Anastasia Taylor-Lind
Anastasia Taylor-Lind
Le 6 septembre 2019, Perpignan, France. 
La photographe anglaise Anastasia Taylor-Lind, 
lauréate de la Bourse Canon de la Femme Photojournaliste 2023

Canon Europe annonce deux bourses destinées à soutenir des projets à long terme de réalisation de documentaires, aussi bien dans le domaine de la photographie que de la vidéo. La Bourse Canon de la Femme Photojournaliste, qui vise à promouvoir la meilleure réalisation de reportage photo, récompensera une photographe pour sa contribution au photojournalisme. La Bourse Canon Vidéo, spécifique à la réalisation de documentaire vidéo, sera décernée à un réalisateur qui souhaite mettre en lumière et en images un sujet traitant d’un thème social, culturel ou économique. Ces deux bourses sont ouvertes à l’international.

Bourse Canon de la Femme Photojournaliste

Pour la 24ème année consécutive, Canon et Visa pour l’Image attribueront une dotation de 8000 € à une femme photojournaliste travaillant à la réalisation d’un sujet de documentaire. L’objectif est de soutenir la concrétisation d’un travail en cours ou le développement d’un nouveau projet. Les candidatures seront examinées par un jury d’experts renommés de l’industrie de la photographie et de l’image.

Parmi les lauréates précédemment récompensées par une dotation similaire figurent entre autres Anastasia Taylor-Lind, Natalya Saprunova ou encore Acacia Johnson (voir la liste complète des lauréates ci-dessous).

Bourse Canon Vidéo

Canon et Visa pour l’Image invitent les réalisateurs de documentaires vidéo à participer à la 5ème Bourse Canon Vidéo. Le lauréat ou la lauréate de ce prix recevra également une dotation de 8 000 € et bénéficiera du prêt d'un équipement vidéo, une caméra et deux objectifs Canon pour réaliser un court documentaire d’environ 8 minutes. 

En juin 2023, c’est Juan Vicente Manrique Gomez qui a été récompensé pour son projet ‘Looking For A Donkey’, une vision satirique de la violation de la liberté d’expression par le régime vénézuélien.

Ces bourses font partie du programme d’un partenariat de longue date établi entre Visa pour l’Image et Canon et dont le 35ème anniversaire est célébré cette année.

Les projets des lauréats 2024 seront présentés l’année prochaine durant le Festival Visa pour l’Image de Perpignan.

Modalités d’application :

• Bourse Canon de la Femme Photojournaliste :

https://www.visapourlimage.com/en/festival/awards-and-grants/bourse-canon-de-la-femme-photojournaliste

Candidatures à soumettre entre le 18 mars et le 21 mai 2024

• Bourse Canon Vidéo :

https://www.visapourlimage.com/en/festival/awards-and-grants/bourse-canon-du-documentaire-video-court-metrage

Candidatures à soumettre entre le 25 mars et le 27 mai 2024

Bourse Canon de la Femme Photojournaliste 
Liste des lauréates (2001 - 2023)

2023 Anastasia Taylor-Lind
2022 Natalya Saprunova
2021 Acacia Johnson
2020 Sabiha Çimen
2019 Anush Babajanyan
2018 Laura Morton
2017 Catalina Martin-Chico
2016 Darcy Padilla
2015 Anastasia Rudenko
2014 Viviane Dalles
2013 Mary F. Calvert
2012 Sarah Caron
2011 Ilvy Njiokiktjien
2010 Martina Bacigalupo
2009 Justyna Mielnikiewicz
2008 Brenda Ann Kenneally
2007 Axelle de Russé
2006 Véronique de Viguerie
2005 Claudia Guadarrama
2004 Kristen Ashburn
2003 Ami Vitale
2002 Sophia Evans
2001 Magali Delporte

CANON EUROPE
www.canon.fr (en français)

Exposition Man Ray @ Photo Elysée, Lausanne - "Man Ray : Libérer la photographie"

Man Ray : Libérer la photographie
Photo Elysée, Lausanne
29 mars - 4 août 2024

Photo Elysée, Lausanne
Vue de l'installation Man-Ray au Musée de l'Elysée
© Khashayar-Javanmardi - Photo-Elysée - Plateforme 10

Photo Elysée, Lausanne
Vue de l'installation Man-Ray au Musée de l'Elysée
© Khashayar-Javanmardi - Photo-Elysée - Plateforme 10

« Être totalement libéré de la peinture et de ses implications esthétiques », tel est le premier but avoué de Man Ray (États-Unis, 1890-1976) qui débute sa carrière en tant que peintre. La photographie constitue une des ouvertures importantes de l’art moderne. Elle suscite alors une remise en question des notions de représentation. C’est dans les années 1920 et 1930 que le médium photographique s‘impose dans les avant-gardes et que Man Ray se fait rapidement remarquer par sa virtuosité. Portraitiste de studio, photographe de mode, mais aussi artiste expérimental ayant exploré les potentiels de la photographie avec les personnalités de son entourage, Man Ray apparaît comme une figure aux facettes multiples. Considéré comme l’un des artistes majeurs du XXe siècle, proche de dada, puis du surréalisme, il photographie le cercle artistique présent à Paris dans l’entre-deux-guerres. 

Réalisée à partir d’une collection privée, l’exposition explore les sociabilités multiples de l’artiste, tout en présentant certaines de ces oeuvres les plus emblématiques. En plus de présenter un éblouissant who’s who de l’avant-garde parisienne, les oeuvres mettent également en évidence les innovations en matière de photographie que Man Ray a réalisées à Paris dans les années 1920 et 1930.

Il réalise ses premières photographies à New York dans les années 1910, mais c’est à Paris que sa carrière décolle. Avant même d’ouvrir son studio en 1922 à Montparnasse, Man Ray opère durant une année dans sa chambre d’hôtel. La réputation du photographe grandit. Rapidement, l’atelier de l’artiste foisonne. Aux photographies de mode se mêlent les portraits des figures artistiques de l’époque qui font rayonner Paris : Marcel Duchamp, rencontré à New York en 1915 et qui l’introduit à l’élite artistique parisienne, Robert Delaunay, Georges Braque, Alberto Giacometti, Pablo Picasso, nombreux sont les peintres à poser pour le photographe. Parmi ses portraits, on trouve également les danseuses des Ballets russes ou les invités au bal du comte de Beaumont. Man Ray a su s’introduire, dès son arrivée à Paris en été 1921, au coeur de l’intelligentsia parisienne des Années folles. C’est ainsi qu’il rencontre Jean Cocteau, qui était lui-même très connecté, André Breton mais aussi Francis Picabia, Joan Miró, Salvador Dalí, Henri Matisse et Max Ernst. Il rencontre également Gertrude Stein, Virginia Woolf, Igor Stravinsky, Ernest Hemingway, Arnold Schoenberg et James Joyce qu’il photographie pour la librairie anglo‑américaine Shakespeare and Company. Man Ray ne s’est pas contenté de faire poser des célébrités dans son atelier ou d’explorer le genre du nu féminin en travaillant avec celles qu’il considère comme ses muses, Lee Miller, Kiki de Montparnasse, Meret Oppenheim ou Adrienne Fidelin.

Man Ray a aussi expérimenté dans la chambre noire, transformant le médium photographique en un puissant outil d’expression artistique, allant même jusqu’à supprimer l’usage de l’appareil photographique lorsqu’il se met à créer en 1921‑1922 des photogrammes, qu’il nomme d’après son nom « rayographes ». Il explique alors que ce travail en chambre noire avec la lumière lui permet de se libérer de la peinture tant il est convaincu de la puissance visuelle de ses expérimentations. Dans les années 1920 également, il s’essaie à l’image en mouvement et réalise quatre films. Le rythme et la liberté que le cinéma lui offre complètent alors sa production photographique, voyant en outre une relation étroite entre le film et la poésie. C’est la raison pour laquelle il donne à son film Emak Bakia (1926) le titre supplémentaire de « cinépoème ». Sans jamais abandonner le portrait, il s’essaie à d’autres techniques dans les années 1930 : la solarisation, la surimpression et autres distorsions.

Dès ses débuts, la photographie va au-delà d’un simple processus de reproduction. Chez lui, les images ne sont pas prises de manière fugace, mais minutieusement réalisées en intérieur. Contrairement à Henri Cartier-Bresson qui opte pour le geste spontané et qui voit dans la rue un terrain de jeu privilégié, Man Ray compose et met en scène ses photographies. Le studio lui fournit un espace qui lui permet d’explorer son imaginaire. On retrouve dans l’oeuvre certains thèmes chers aux surréalistes : la féminité, la sexualité, l’étrangeté, la frontière entre le rêve et la réalité. Ses études de nus s’inscrivent dans ses recherches artistiques qu’il développe en collaboration étroite avec ses compagnes appartenant comme lui à la scène artistique parisienne. Kiki de Montparnasse – la femme aux ouïes de violon dans le dos – s’appelait Alice Prin et était une danseuse, chanteuse, actrice et peintre, qui posait pour des artistes comme Chaïm Soutine et Kees van Dongen. Lee Miller, une compatriote arrivée comme lui de New York, avait commencé une carrière de mannequin aux États-Unis mais voulait passer de l’autre côté de l’appareil. Âgée de 22 ans, elle rencontre le photographe à Paris en 1929 et participe aux activités des surréalistes. Plus qu’une muse, elle devient sa collaboratrice, s’initiant à ses côtés à la photographie. Ensemble, ils découvrent la technique de la solarisation. Une autre artiste, avec qui Man Ray entretient une relation professionnelle et romantique, est la Suissesse Meret Oppenheim, qui était alors proche du cercle des surréalistes avant de poursuivre une carrière d’artiste en toute indépendance.

Man Ray aimait la liberté que lui offraient ses créations photographiques, les portraits et la photographie de mode lui permettaient de gagner sa vie. C’est au sein de son studio qu’il se lance dans différentes expérimentations visuelles. Ses portraits, de facture relativement classique, témoignent, outre de son succès commercial, de sa grande sociabilité. Les artistes de Montparnasse, les surréalistes, les gens de la mode ou de la nuit, les mécènes, les Américains à Paris, tout le gratin artistique passent par son atelier, comme ce fut le cas au XIXe siècle chez Nadar. Près de cinquante ans après la mort de Man Ray, ses photographies continuent de fasciner. Son impact sur l’histoire du médium est indéniable et des photographes aussi importants que Berenice Abbott, Bill Brandt ou Lee Miller vont apprendre la photographie à son contact. Man Ray reste l’un des photographes les plus célèbres du XXe siècle. Il n’a cessé de créer, sans préjugés ni contraintes.

PHOTO ELYSEE
Musée cantonal pour la photographie
Place de la Gare 17 –1003 Lausanne

Exposition Jean Hélion @ Musée d'Art Moderne de Paris - " Jean Hélion, La prose du monde", une rétrospective

Jean Hélion, La prose du monde
Musée d'Art Moderne de Paris
22 mars - 18 août 2024

Le Musée d’Art Moderne de Paris propose une exposition rétrospective de l'œuvre de Jean Hélion (1904 - 1987), peintre et intellectuel dont l’œuvre traverse le XXᵉ siècle : Jean Hélion est l’un des pionniers de l’abstraction qu'il introduisit en Amérique dans les années 1930, avant d’évoluer vers une figuration personnelle à l’aube de la seconde guerre mondiale.

Revenu en France après la guerre et salué dans les années 1960 par la nouvelle génération des peintres de la Figuration narrative comme Gilles Aillaud ou Eduardo Arroyo, Jean Hélion bénéficiera de son vivant de nombreuses expositions dans les galeries et les institutions françaises et internationales comme celle du MAM en 1977 et 1984 - 85, la dernière rétrospective ayant été présentée au Centre Pompidou en 2004. Malgré son importance et sa singularité, son œuvre reste aujourd’hui encore peu connue du public.

Organisée de manière chronologique, l’exposition Jean Hélion, La prose du monde rassemble plus de 150 œuvres (103 peintures, 50 dessins, des carnets ainsi qu’une abondante documentation), rarement présentées au public, provenant de grandes institutions françaises et internationales ainsi que de nombreuses collections privées.

Né en 1904 en Normandie, Jean Hélion s’oriente d’abord vers des études d’architecture à Paris. Après une brève expérience montmartroise en 1929, il se lie à Théo van Doesburg et Piet Mondrian, s’oriente vers l’abstraction géométrique et participe au groupe Art Concret ainsi qu’à la création du collectif Abstraction-Création qui rassemblera les meilleurs représentants de l’art abstrait entre les deux guerres. Ami de Calder, Arp et de Giacometti, il est également proche de Max Ernst, de Marcel Duchamp ou de Victor Brauner.

En 1929, il commence la rédaction des Carnets, réflexion sur la peinture qu’il poursuivra jusqu’en 1984. Jean Hélion est également proche des écrivains de son temps : Francis Ponge, Raymond Queneau, René Char, André du Bouchet... et n’a de cesse de les associer à son parcours artistique.

À partir de 1934, Jean Hélion s’installe aux États-Unis où il se lie d’amitié avec Marcel Duchamp. Il devient l’un des acteurs les plus importants de l’abstraction et une figure éminente de la vie artistique américaine, conseiller auprès de grands collectionneurs.

Pourtant dès le milieu des années 1930, ses formes s’animent, préfigurant un retour à la figure humaine. Fidèle à son intuition, Jean Hélion se détourne alors de l’abstraction en 1939 au moment où celle-ci commence à s’imposer sur la scène internationale, pour s’intéresser davantage à la figure humaine et « au réel ».

Pressentant la fragilité des choses au moment où éclate le second conflit mondial, Hélion procède alors à une reconstruction de l’image à partir de son langage abstrait : les œuvres qui en résultent présentent des scènes de rue tirées du quotidien où toute sentimentalité est absente.

Interrompant sa carrière de peintre, Hélion s’engage pendant la guerre aux côtés de l’armée française; il est fait prisonnier en 1940. Le récit de son évasion They Shall Not Have Me, publié en 1943 et récemment traduit en français deviendra un best-seller.

De retour à Paris en 1946, marié à Pegeen Vail (fille de Peggy Guggenheim), il peine à trouver sa place sur la scène parisienne. Malgré tout, il réinvente la figuration en abordant différents styles et nombreux sujets : le nu (Nu renversé, 1946), le paysage (Le Grand Brabant, 1957), la nature morte (Nature morte à la citrouille, 1946 ou Citrouillerie, 1952), l’allégorie (À rebours, 1947, Jugement dernier des choses, 1978 - 79), la peinture d’histoire (Choses vues en mai, 1969) et vue d’atelier (L’atelier, 1953 acquis récemment par le MAM avec le soutien des Amis du Musée d’Art Moderne et le Fonds du Patrimoine). Paris, la rue, les choses où se mêle le songe, sont une source d’inspiration inépuisable pour écrire sa « prose du monde ».

Commissaire :  Sophie Krebs
Commissaire invité : Henry-Claude Cousseau
Assistés d'Adélaïde Lacotte

Catalogue

Jean Hélion - Catalogue
Jean Hélion, La prose du monde
Éditions Paris Musées
248 pages, 45 €
L’exposition est accompagnée d’un catalogue publié sous la direction de Sophie Krebs et Henry-Claude Cousseau, commissaires de l’exposition, et préfacé par Fabrice Hergott, avec les contributions de Vincent Broqua, Pierre Brullé, Éric de Chassey, Céline Chicha-Castex, Oliver Koerner Von Gustorf, Brigitte Léal, Guitemie Maldonado, François-René Martin, Emmanuel Pernoud.
Sommaire

Présence d’Hélion, Fabrice Hergott
Notre jour enfui, Pierre Bergounioux
Le voir et l’intelligible ou la peinture et son double, Henry-Claude Cousseau
Affinités parisiennes, Sophie Krebs
1904-1928 – Les années d’apprentissage
1929-1939 – De la forme à la figure. « Un abstrait devenu figuratif ». Des virages à double sens, Guitemie Maldonado
Calder-Hélion: mobiles et équilibres, Brigitte Leal
1940-1949 – Entre réel et imaginaire. Portrait d’Hélion en peintre du dimanche, Emmanuel Pernoud
Tomber, relever, se relever. Hélion et les maîtres anciens, François-René Martin
1950-1965 – Le parti pris des choses
Choses vues en mai. Une peinture de comportement, Éric de Chassey
1980-1987 – À perte de vue. Hélion, à titre d’exemple, Pierre Brullé
Le talentueux M. Hélion, Oliver Koerner von Gustorf
Œuvres exposées
Expositions personnelles (sélection)
Ouvrages cités
Bibliographie

MUSÉE D’ART MODERNE DE PARIS
11 avenue du Président Wilson, 75116 Paris

30/03/24

The Anxious Eye: German Expressionism and Its Legacy @ National Gallery of Art, Washington

The Anxious Eye: 
German Expressionism and Its Legacy
National Gallery of Art, Washington
February 11 - May 27, 2024

Max Pechstein
Max Pechstein
Nude, 1909
Watercolor on brown paper
overall: 33.8 x 43.9 cm (13 5/16 x 17 5/16 in.)
National Gallery of Art, Washington, Rosenwald Collection

Otto Mueller
Otto Mueller
Two Bathers, c. 1920
Color crayons and watercolor
overall: 68.7 x 52.8 cm (27 1/16 x 20 13/16 in.)
National Gallery of Art, Washington, Rosenwald Collection

Lovis Corinth
Lovis Corinth
The Fall of Man (Der südenfall), 1919
Color woodcut monotype
sheet: 30.5 x 23.5 cm (12 x 9 1/4 in.)
National Gallery of Art, Washington, Ailsa Mellon Bruce Fund

Conrad Felixmüller
Conrad Felixmüller
Couple in the Woods (Menschen Im Wald), 1918
Color woodcut on wove paper
block: 25.1 x 30.2 cm (9 7/8 x 11 7/8 in.)
sheet: 35.2 x 42.4 cm (13 7/8 x 16 11/16 in.)
National Gallery of Art, Washington, Gift of Ruth Cole Kainen

Max Beckmann
Max Beckmann
Group Portrait, Eden Bar (Gruppenbildnis Edenbar), 1923
Woodcut on heavy Japan paper
National Gallery of Art, Washington, Rosenwald Collection

Through their bold distortions, angular, simplified forms, and use of non-naturalistic colors, the German expressionists sought to convey complex emotional and psychological responses to their changing world during the social, cultural, and political upheavals of the early 20th century. Dissatisfied with conventional social norms, the German expressionists rejected academic conceptions of idealized, timeless beauty and instead pursued daring artistic strategies that would both reflect and contribute to revolutionary change. The Anxious Eye: German Expressionism and Its Legacy presents insights into the work of these inventive artists and their continuing impact in the 21st century. Many of these artists were drawn to the expressive possibilities of printmaking. They achieved a range of textures and tonalities in their prints, from the fine, velvety lines of drypoint to the alternating crisply splintered or gesturally gouged marks of woodcut, and from the granular crayon and wash-like drawing effects of lithography to the subtle shifts in continuous tone that are possible in aquatint. Additionally, the various approaches to applying ink and use of different color inks in their prints were well suited to the artists’ desire to experiment with materials.

The exhibition is on view in the West Building of the National Gallery of Art. It features more than 100 prints, drawings, illustrated books, portfolios, and two sculptures. The works range in date from 1908 to 2021. All of the works, including recent acquisitions and works that have rarely been on view, are drawn from the National Gallery’s permanent collection. Works by such well-known artists as Erich Heckel, Ernst Ludwig Kirchner, Käthe Kollwitz, Emil Nolde, and Egon Schiele will be seen alongside prints by lesser-known artists, including Paul Gangolf, Walter Gramatté, and Otto Mueller.
“This exhibition invites visitors to consider the striking parallels between the intensity of human emotion and experience conveyed in the work of the German expressionists during a transformational historic period in the early 20th century and current responses to the cultural and political shifts taking place in our world today,” said Kaywin Feldman, director of the National Gallery of Art.
Divided into four thematic sections, The Anxious Eye: German Expressionism and Its Legacy features works of art that focus on portraits and modern life; nature and spirituality; relationships and body language; and the “legacy” of German expressionism. This exhibition shares insights drawn from the increased understanding we now have of the complexities and impact of World War I, which concluded more than a century ago in 1918. It also introduces new approaches to broadening conventional art historical narratives. Artists working in Germany and Austria in the 1910s and 1920s challenged themselves to create expressive strategies for making art that reflected a heightened understanding and authentic representation of human experience amidst rapid social, cultural, and geopolitical transformations. The final room of the exhibition explores these ideas in the work of later artists whose similar approaches to mark making, materials, and sense of immediacy have been employed to respond to comparable circumstances and concerns—the most strikingly analogous circumstances being those facing contemporary artists working today.

Walter Gramatté
Walter Gramatté
Die grosse Angst (Selbstportrat, Kopf im Halbprofil nach rechts), 1918
Drypoint with extensive additions in watercolor
Sheet: 30 x 23.81 cm (11 13/16 x 9 3/8 in.)
National Gallery of Art, Washington, 
Gift of Christopher and Beverly With 
in memory of Karl and Gerda With

The first room features penetrating portraits and self-portraits that focus on inner thoughts and emotional states of being rather than realistic accuracy of appearance. These works draw on concepts that were then emerging about personality traits and states of mind as developed by Sigmund Freud and Carl Jung, groundbreaking psychology scholars and philosophers in the early 20th century. The incisive diagonals, quavering lines, and gnarled fingers of the figure in Die Grosse Angst (The Great Anxiety), Walter Gramatté’s 1918 self-portrait, and the close cropping and gouged, carved, and scratched marks that define the facial features in the woodcut portrait Fanny Wocke (1916) by Ernst Ludwig Kirchner demonstrate the ways artists used the characteristics of different media to impart emotional intensity. Prints and illustrated books by Max Beckmann, Lovis Corinth, Otto Dix, Paul Gangolf, and George Grosz convey the emotional and political timbre of the time by showing the dynamics of modern life, increasingly congested cities and the accompanying sense of isolation and anonymity within them, dissatisfaction with the existing social order and bourgeois values, and the horrors of World War I.

The second gallery presents the religious subjects and landscapes that artists pursued in seeking refuge from the complexities and stress of daily life on one hand, while questioning faith and humankind’s destructive impact on the world on the other. Some of the highlights in this section include Lovis Corinth’s and Otto Mueller’s representations of the Old Testament story of Adam and Eve in the garden of Eden, Karl Schmidt-Rotluff’s dazzling pink and green woodcut of rocky mountains, and Emil Nolde’s murky view of the harbor in Hamburg, Germany.

Ernst Ludwig Kirchner
Ernst Ludwig Kirchner
Two Women (Zwei Frauen), 1914
Color lithograph printed in black and orange
image: 42 x 32 cm (16 9/16 x 12 5/8 in.)
sheet: 53.8 x 41.9 cm (21 3/16 x 16 1/2 in.)
National Gallery of Art, Washington, Gift of Ruth Cole Kainen

Emil Nolde
Emil Nolde
Dancer (Tänzerin), 1913
5-color lithograph on japan paper
sheet: 60.2 x 77.5 cm (23 11/16 x 30 1/2 in.)
National Gallery of Art, Washington, Ailsa Mellon Bruce Fund

Egon Schiele
Egon Schiele
Standing Nude with a Patterned Robe, 1917
gouache and black crayon on buff paper
sheet: 29.3 x 45.9 cm (11 9/16 x 18 1/16 in.)
National Gallery of Art, Washington, 
Gift of The Robert and Mary M. Looker Family Collection

The German expressionists were fascinated by the ways gestures and movement could signify love, fear, sorrow, joy, and other aspects of people’s emotional state or personality. The different approaches these artists explored to depict the body, sexuality, and interpersonal relationships are featured in the third gallery. The tensions that can arise between husband and wife are represented by the green band that cuts horizontally across the composition in Walter Gramatté’s The Couple (Self-Portrait with Wife) of 1922. Love and security are felt in Käthe Kollwitz’s bronze relief In God’s Hands (1935/1936), which shows a small child protectively enveloped in the arms of an adult (represented only by a pair of hands). Counter to the traditional academic depictions of idealized nudes, these artists embraced a range of body types and discomforting positions, from the exaggeratedly puckered colorful surface of Egon Schiele’s Standing Nude with Patterned Robe (1917) to the awkwardly posed model kneeling on a rug in Erich Heckel’s Nude (c. 1913). Sources of inspiration include the art of Africa and the South Pacific Islands, which were inaccurately viewed through the bias of colonialism as “primitive” societies untainted by “civilization.” Elongated and exaggerated shapes, and the manner of articulation of certain features, as seen in the front-facing figure in Ernst Ludwig Kirchner’s lithograph Two Women (1914) and his rough-hewn wooden sculpture Head of a Woman (1913), and the dynamic movement in Emil Nolde’s color lithograph Dancer (Tänzerin) (1913) demonstrate the artists’ investigation of what they misinterpreted as “primal” aesthetic sensibilities that express vital forces of human experience.

Rashid Johnson
Rashid Johnson
Untitled Anxious Red, 2021
Screenprint on wove paper
Image and sheet: 57.5 x 77.4 cm (22 5/8 x 30 1/2 in.)
National Gallery of Art, Washington, Ailsa Mellon Bruce Fund

The final room presents the legacy of German expressionism and how artists continue to draw upon its stylistic approaches to convey the heightened emotional and psychological experiences that accompany transformational moments in society. Among the highlights is Leonard Baskin’s The Hydrogen Man (1954), whose one-armed transparent figure, rendered in an intricate network of woodcut lines, warns of the ravages of modern nuclear warfare. Rashid Johnson’s grid of highly abstract boxes of “scribbled” faces fills the composition Untitled Anxious Red (2021), which was created during the COVID pandemic. It captures not only the elevated fear of contracting a deadly disease but also the challenge of negotiating the anxiety of being a Black man in America with tensions heightened by the death of George Floyd and the rise of the Black Lives Matter movement. Among the National Gallery’s recent acquisitions are Nicole Eisenman’s Beer Garden (2012–2017), which combines self-portraiture with various “types” of caricatured figures that recall Max Beckmann’s prints in the first gallery, and Orit Hofshi’s Time… thou ceaseless lackey to eternity (2017), in which the artist, standing in a landscape ravaged by war and climate change, is surrounded by displaced people seeking refuge and a path to a better future.

The Anxious Eye: German Expressionism and Its Legacy is organized by the National Gallery of Art, Washington, which is the only venue, and is curated by Shelley Langdale, curator and head of modern and contemporary prints and drawings, National Gallery of Art.

NATIONAL GALLERY OF ART
Sixth Street and Constitution Avenue NW, Washington, DC 

Joan Thorne @ David Richard Gallery, NYC - "An Odyssey of Color" Exhibition

Joan Thorne: An Odyssey of Color
David Richard Gallery, New York
March 20 – April 18, 2024

Joan Thorne
JOAN THORNE 
Odyssey, 2024 
Oil on canvas, 66 x 56”
Copyright © Joan Thorne
Photographs by David Eichholtz
Courtesy David Richard Gallery

David Richard Gallery presents, An Odyssey of Color, a solo exhibition by New York artist, Joan Thorne, that includes eleven recent paintings from 2022 through 2024. This presentation, her first solo exhibition with the Gallery, focuses on her recent paintings but in the context of the colors, marks, and compositions as they organically evolved throughout her six-decade career. This curation is apropos given the artist’s painting retrospective in 2020 at the Barry Art Museum in Norfolk, Virginia and her inclusion during summer 2023 in, It Happened in SoHo, a  three-artist (Joan Thorne, Thornton Willis, and Dean Fleming) presentation of early paintings from the 1970s and 1980s at David Richard Gallery.

Joan Thorne has not used a grid nor any other all-over organizing structure to define and contain her compositions. Instead, she uses gestures combined with defined shapes or referential forms that emerge out of her long-standing ability to produce rhythmic strokes and marks that seem carefree yet effortlessly contained within imaginary or fixed boundaries. Thorne’s compositions are not templated nor purposely replicated. They are each organically derived from her thinking about the marks and colors combined with conveying space and depth within each composition while also unifying the emerging shapes that must be in dialog with one another.

The title of the exhibition highlights color, which is central to everything in Thorne’s studio practice, but probably no more so than mark making. Looking at Thorne’s compositions throughout her career, at first glance, one generally sees color and geometric shapes. Other than a few paintings in the early 1970s, rarely, if ever, are the geometric shapes filled in with flat, solid colors. Instead, Thorne’s geometric forms are either bounded by a solid or zig-zag line and interiors filled with marks, ranging from circular brush swirls, juicy lush swaths of vivid hues, or writhing, wiggling, and waving parallel marks of colorful pigment. Often and especially earlier in her career, the boundaries of the geometric shapes were loose and not always outlined with a single edge or border, instead they were bounded by the truncation of the individual linear marks at roughly the same length and location such that it looked like fringe. Thus, her mark making has spanned from lines, translucent swaths, and gestural textured strokes to jagged, solid, and soft imaginary borders.

Joan Thorne’s color palettes have ranged from dilute washes of translucent pigment early in the 1970s to fully saturated hues through most of her career that range from primary to secondary, tertiary, and dichroic color combinations. A student of color and understanding theory, she is mostly intuitive as to how the colors and compositions work together—the temperature and push/pull effects create vibrant, kinetic visual activity as well as dimensional space in combination with the geometric planar shapes. The tipping point and profound change in how Joan Thorne experiences and uses color occurred after a trip she made to Mexico in the early 1970s. She said the trip was “mystical” and “forever changed her life and painting”. One can argue that color and mark making are in Joan Thorne’s DNA, they are at the core of every series, the constant and hallmark in every decade, intertwined and being the double helical backbone of her genetic material.

Besides color and mark making, the other elements incorporated in Joan Thorne’s paintings become picturing elements and compositional devices that vary between series and over time. The residue or hint of many of these elements and formal operations from the past still show up in her most recent paintings, which is the curatorial focus of this exhibition. One can readily map in Thorne’s recent artworks her ever evolving compositional trends since the 1970s, including: geometric shapes, as noted above; her compositions in terms of more or less “open space” (more comments on Thorne’s handling this “maximal minimal” concept later); the layering of jagged, open perimeters functioning as framing devices and overlapping patterns to provide spatial depth and define pictorial space; and detailed, complex grounds. As the compositions evolved with every series since the early 1970s, so have her marks and motifs, making each painting and series fresh, dynamic, and forever challenging the viewer’s visual perception.

Looking at the detail of Joan Thorne’s mark making is noteworthy in two ways. First, zeroing in on a small section of her paintings and isolating a particular square or rectangular area reads like an impasto, action painting right out of Abstract Expressionism. As such, Thorne’s gestures and compositions have been noted by Barbara Rose in a studio visit with Joan Thorne in 1979 as she was curating the exhibition, American Paintings: The Eighties. Rose told Joan Thorne that she ”understood Jackson Pollock . . . [and] used what he did to make it [her] own” [1]. Kay Larson, a critic for the Village Voice, also referenced the same Abstract Expressionist icon in 1981 regarding Thorne having “a bright overallness that synthesiz[es] Pollock’s arm with postconceptual brashness and an iconoclast’s attention to her forbears.”[2]

Second, and on the opposite end of the scale (literally) from micro to macro and aesthetically from gesture to optics, Joan Thorne’s frequent use of all-over brush motifs across the canvas as the last addition of marks and color to her paintings (specifically referencing, Oseah, 1981, oil on canvas, 64 x 67 in), also function as activation elements, a method used by Op Artists such as Julian Stanczak. The small, repetitive shape across the canvas activates the viewer’s eye, challenging visual perception. Thus, the viewer is more susceptible to suggestion so that the push and pull of colors combined with color interactions and planes of geometric shapes suggest spatial depth and illusory dimensional volume on a two-dimensional canvas. This is an example of how Joan Thorne knows art history, but more important, how to take that knowledge, expand and deploy it in her own aesthetic way.

Joan Thorne is an expressionistic painter all the way through, exuding passion with each gesture and layering intense emotions with every color choice. She was influenced by late Abstract Expressionism in the late 1960s and 70s during her studies and early career as well as the influences of many other overlapping forms of expressionism from Art Informel, Art Brut, and German Expressionism. It is also interesting to note that shapes in Joan Thorne’s paintings are not grounded, they float and are independent structures. There are no horizon lines or landscape references. Her interest in mysticism is probably more at play than any strong reference to Surrealism or geometry and Modernism. The point in noting the ungrounding of the shapes and forms is that Joan Thorne’s paintings are pure abstractions, emerging out of her interpretation of art historical movements as well as her memories, dreams, travels, and life experiences including psychological and transcendent experiences inspired by movies, poetry and synesthesia.

Vittorio Colaizzi has written extensively about Thorne’s artwork. In 2016 he noted she had a “career-long engagement with the problems of mark, composition, and pictorial space”. Further, he commented that the artist is comfortable straddling the “divide that pits expression against analysis.”[3] These are keen observations about the history and continued trajectory of Thorne’s work which allowed her to remain focused solely on painting the past six decades and never being at a loss for something new to paint. Her paintings continue to present viewers with such exuberance and a conundrum at the same time. Clearly, Thorne sees no need to decide one over the other and as much as possible serves both up in a single serving. Her paintings are maximal and high impact, highly reflective of Thorne’s personality and presence. 

JOAN THORNE

Joan Thorne received a B.S. degree from New York University with a major in painting in 1965. Then earned an M.A. degree in 1968 from Hunter College, completing her thesis with Tony Smith which was a series of paintings.

In 1972 her work was included in the Whitney Museum of American Art’s Biennial Exhibition. Several solo exhibitions followed: 1973 at the Corcoran Gallery of Art in Washington, D.C.; 1974 the Fischbach Gallery in New York City; 1977 the Art Fair in Cologne, Germany; 1979 The Clocktower in New York City in May. In 1979 she received a National Endowment Grant and invited to join the Willard Gallery in New York City with a debut exhibition in 1980. Barbara Rose included Thorne in the exhibition American Paintings: The Eighties, at the Grey Art Gallery in New York University, which was reviewed by Hilton Kramer for the Sunday Edition of the New York Times. A solo exhibition with the Dart Gallery in Chicago followed and paintings at the Grand Palais in Paris in a group exhibition organized by the Société des Artistes Indépendants.

In 1981 Joan Thorne’s works were included in another edition of the Whitney Museum’s Biennial Exhibition. In 1982, a solo show at the Willard Gallery and a drawing show at the Nina Freudenheim Gallery in Buffalo, New York. In 1983 she had a solo show at the Dart Gallery in Chicago; John, Yau wrote an article that was published in Arts Magazine; and received a National Endowment Grant in Painting. In 1985 she had a one-person exhibition at the Graham Modern Gallery in New York with a catalog and essay by John Yau. Stephen Westfall wrote about her work in Art in America Magazine in December 1985.

The American Academy of Arts and Letters selected Joan Thorne to participate in the “Invitational Exhibition of Visual Arts” in 2020. In 2021 she had a four-decade retrospective at the Barry Art Museum in Norfolk VA with a 54-page catalog and essay by Richard Vine the Managing Editor of Art In America Magazine. Another essay was written by Vittorio Colaizzi, art historian.

Joan Thorne was a recipient of the Prix de Rome Fellowship to paint at the American Academy in Rome, the Pollock Krasner Grant for painting (twice) and the Gottlieb Grant among others.

Joan Thorne’s artworks are in the permanent collections of the Brooklyn Museum, Brooklyn, NY, Albright Knox Gallery of Art in Buffalo, Museum of Fine Arts in Houston, Texas and the Cincinnati Art Museum Cincinnati, Ohio, Barry Art Museum, Norfolk, VA among others.

[1] Vittorio Colaizzi, Joan Thorne and the Mirror of Modern Painting, in Barry Art Museum, Light, Layers, Insight, 2019. p. 12.
[2] Vittorio Colaizzi, Joan Thorne, Analytic Ecstasy, in Woman’s Art Journal, Spring/Summer 2016, p. 40.
[3] Vittorio Colaizzi, Joan Thorne, Analytic Ecstasy, in Woman’s Art Journal, Spring/Summer 2016, p. 38.

DAVID RICHARD GALLERY
508 West 26 ST, Suite 9F, New York, NY 10001

29/03/24

Adrien Couvrat - Exposition @ Galerie Maubert, Paris - "Devant toi coule un fleuve"

Adrien Couvrat 
Devant toi coule un fleuve
Galerie Maubert, Paris
27 avril - 15 juin 2024

Adrien Couvrat
Adrien Couvrat 
Villa Madama, 2024 
Acrylique sur toile, 120 x 85 cm

« Devant toi coule un fleuve » est une phrase tirée de l’œuvre Eupalinos ou l’architecte de Paul Valéry. Un dialogue entre Phèdre et Socrate qui, se retrouvant dans le monde des morts, font de l’architecture une métaphore de l’acte de création à travers l’évocation de la figure d’Eupalinos.

     Pour cette troisième exposition personnelle à la Galerie Maubert, Adrien Couvrat rassemble un ensemble de toiles, abstraites et figuratives, une vidéo et un mur de céramiques émaillées qui proposent un dialogue entre le spectateur et l’architecture : à la fois l’espace de la galerie mais surtout des architectures connues qui se vident de toute existence humaine par la présence contradictoire du spectateur. Des espaces pensés pour et autour de l’Homme, désormais inhabités, à l’instar de la Villa Madame, une ’’villa de campagne’’ conçue par Raphael dans la périphérie romaine, devenue un bureau de représentation ministériel. Ou encore d’architectures de Le Corbusier aujourd’hui transformées en espaces muséaux (la Villa Le Lac et la Villa Savoye), dans lesquelles le corps va jusqu’à régir les dimensions des espaces que l’Homme arpente (le système du Modulor). 

Des architectures qui s’articulent autour du corps, tout comme les tableaux d’Adrien Couvrat, pensés en fonction des déplacements du regardeur. C’est d’ailleurs l’étroite relation de ces espaces à des questions d’ordre pictural qui intéresse l’artiste. Chez Le Corbusier, la composition, l’appréciation de la perspective, et surtout les couleurs, inspirées de célèbres tableaux de la Renaissance, sont déterminantes. Aussi l’architecture se pense comme une image, non pas fixe mais mouvante, en lien avec la déambulation des corps. 

Dans cette interaction avec le regard, la lumière trouve une place essentielle : quasi matérielle, jaillissant de percées ou traversant le format, elle permet chez Adrien Couvrat de créer des phénomènes d’apparition et de disparition de l’image. Dans le langage des images de synthèse, cet effet lumineux est appelé ‘’god rays’’ : une certaine artificialité de la lumière qui procure une dimension sacrée à l’image. La lumière voile mais révèle en même temps, redoublant l’aura particulière de ces lieux, provoquant une forme d’étrange présence.

La lumière permet d’envisager l’espace différemment : c’est ce que souhaite dévoiler l’artiste dans une sorte de peinture animée. Adrien Couvrat - issu d’un double cursus à l’Ecole National des Beaux-Arts de Paris et à l’IRCAM - dont le travail pictural trouve ses racines dans l’image vidéo, propose une recréation en 3D de L’Annonciation de Fra Angelico. Le tableau se retrouve entièrement vidé de ses protagonistes ; seule la lumière centrale, qui possède cet éclat divin, demeure au fil des heures qui passent et qui transforment l’espace. Une peinture qui se métamorphose cette fois-ci non pas en fonction des déplacements du spectateur, mais du cycle de la journée. 

En liant des questions d’ordre picturale avec l’architecture tout en incorporant des outils contemporains de mise en image, Adrien Couvrat questionne les spécificités du médium de la peinture, interrogeant les notions de surface, de limite (spatiale et temporelle) de l’œuvre et de l’image.

ADRIEN COUVRAT

Né en 1981 (FR), Andrien Couvrat vit et travaille à Paris. Formé à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris et à l’IRCAM, Adrien Couvrat déploie ses recherches à travers la peinture, le dessin, le son, la vidéo… Quel que soit le medium, il expérimente les mouvements optiques, les métamorphoses lumineuses et la vibration sensible des couleurs. En 2015, il a participé à l’exposition Desdémone, entre désir et désespoir à l’Institut du Monde Arabe avec une installation de 20 mètres et a exposé au Qingdao Sculpture Art Museum de Shandong (Chine). En 2016, il expose au Musée des Arts et Métiers (Paris). En 2017, il bénéficie d’une exposition personnelle à la Villa Le Corbusier « Le Lac » (Corseaux, Suisse). En 2023, il déploie l’oeuvre monumentale Myriades au sein du cabinet d’architecture Franklin Azzi, dans le cadre de la Nuit Blanche.
“Adrien Couvrat s’efforce de révéler la part instable, fragile et immatérielle de la peinture abstraite. Entre apparition et respiration lumineuse, sa peinture, faite de couches creusées de sillons et de pigments, ne cesse de capter le regard, par saccades et soubresauts. Incitant le spectateur à s’approcher pour percevoir sa peinture, Adrien Couvrat intègre en cela dans ses compositions l’attitude en mouvement du spectateur, et l’oblige ainsi à une nouvelle dimension de perception. Le corps est sollicité ; l’oeuvre entre en relation avec le spectateur, crée un lien avec l’espace d’exposition. Invitant le spectateur à une danse rétinienne, ces peintures proposent une transformation ultime de notre rapport à l’espace.” Marianne Derrien, critique d’art.
GALERIE MAUBERT
20 rue Saint-Gilles, 75003 Paris

Artist Yves Klein Exhibition @ Lévy Gorvy Dayan, New York - "Yves Klein and the Tangible World"

Yves Klein and the Tangible World 
Lévy Gorvy Dayan, New York 
April 11 – May 25, 2024 

Lévy Gorvy Dayan presents Yves Klein and the Tangible World, an exhibition devoted to the engagement of the body in the visionary French artist’s oeuvre. Curated in collaboration with the Yves Klein Foundation, the presentation brings together nearly 30 examples of Yves Klein’s Anthropométries (1960–62) and Peintures de feu (Fire Paintings, 1960–62), as well as Sculpture tactile (Tactile Sculpture, conceived c. 1957) in the first focused juxtaposition of these works.

Yves Klein’s paintings affirm his conviction that art should exude life. His Anthropométries and Peintures de feu exemplify this ethos, possessing traces of living flesh and imprinted memories of fire, water, earth, and air. Klein once wrote, “The link between spirit and matter is energy. The combined mechanism of these three elements generates our tangible world, which is claimed to be real but is in fact ephemeral.” Through direct physical contact and alchemy, energy is captured and transferred in the works on view, binding the soul and the material support.

The practice of employing nude models, as in Yves Klein’s words “living brushes,” began in 1958 during a private performance in Paris, in which a model, covered in paint, created an International Klein Blue (IKB) monochrome. Subsequently, in 1960, Yves Klein began using painted models to leave discernible imprints that served as “mark[s] of the immediate.” The body trace paintings joined Klein’s artistic practice with his expertise in choreographed motion and energy release, gained from years of dedication to judo—the graceful arabesques rendered in pigment echoing the shadows of judo movements on white competition mats. Unlike action painting, Klein’s Anthropométries manifested considered compositions, the result of planned and dedicated collaboration between the artist and his models. 

For Yves Klein, not only did the nude body provide articulate mark-making, but it also represented openness, liberation, and a celebration of being. Importantly, he did not view his works as figurative in a traditional sense, derived from the hand of the artist. As he wrote on the creation of the Anthropométries, “the work of art must complete itself before my eyes and under my command…. as soon as the work is realized, I stand there—present at the ceremony, spotless, calm, relaxed, worthy of it, and ready to receive it as it is born into the tangible world.” 

Among the paintings exhibited will be the blue and gold anthropometry and cosmogony Anthropométrie sans titre (ANT 101, 1960), the first presentation of this monumental work in the United States since the 1960s. Measuring over four meters tall, the composition features two arching forms levitating above a ground with three figures, appearing amidst negative imprints of plants— bringing together man and nature. A group of Anthropométries suaire (Shroud Anthropometries) will also be on view, including Vampire (ANT SU 20, 1960). Painted in pink, blue, and black on silk or gauze, the loosely woven surfaces of the shroud works enhance the aura of the body, while referencing death and resurrection. 

Formed by fire, water, and flesh, Yves Klein’s Peintures de feu embody creation born of destruction: “Fire, for me, is the future without forgetting the past. It is the memory of nature.” The series began following the artist’s 1961 retrospective at the Museum Haus Lange in Krefeld, Germany, that included outdoor fire sculptures, which he used to make the first group of fire paintings. Klein continued the series at the Centre d’Essais du Gaz de France, near Paris. Holding a fire torch, Yves Klein exposed flames to compressed board or paper, leaving scorched voids and atmospheres of smoke. He later introduced body imprints, made with water, into his environments of light and shadow. 

The Anthropométries and the fire paintings are distinguished by their distinctive materiality—characterized by paint, resin, physical contact, flame, and support. This tangible essence is epitomized in Sculpture tactile—which will be presented with a human model on Thursdays and Saturdays from 2–6 pm during the exhibition. “They were boxes, each pierced with two holes fitted with sleeves,” Klein wrote. “The idea was to be able to put one’s hands inside the box up to one’s elbows and to touch and examine the sculpture in the interior of the box without being able to see it.” The box was conceived to hold a living sculpture, a nude model, but was not presented as intended during Klein’s lifetime. Here, the activation of Sculpture tactile will foreground the engagement and tactility of the body as well as perceptions of touch.

The exhibition also includes a sculptural floor installation of Pigment pur bleu (Pure Blue Pigment, conceived 1957). Composed by gravity, the sculpture comprises countless powdered grains of pure International Klein Blue. In this form, Klein exalted, the textured pigment possesses “a brilliance and an extraordinary, autonomous life of [its] own”—revealing “color in itself. The living and tangible matter of color.” Klein espoused the primacy of color as a pictorial and physically sensorial phenomenon. Evoking the sea and the sky, Yves Klein believed “blue has no dimensions” and could transport viewers to a realm of boundless space and the experience of immaterial sensibility. 

Photographs, ephemera, and film will enrich the exhibition, demonstrating Klein’s process and his singular awareness of documentation, communication, and performance. Featured will be a large-scale archival projection of the artist’s March 1960 presentation at the Galerie Internationale d’Art Contemporain in Paris, in which Klein conducted three nude models in the creation of an Anthropométrie and one corporeal monochrome, while a small orchestra performed his Symphonie Monotone-Silence (Monotone-Silence Symphony, conceived 1947–49) before an audience of 100 guests—as well as Klein’s newspaper Dimanche, published November 27, 1960, that includes his prolific writings and the photograph Leap into the Void (1960). 

On the occasion of the exhibition, Lévy Gorvy Dayan will present a performance of Klein’s Monotone-Silence Symphony at St. James’ Church, New York, on Wednesday, May 1, at 6:30 pm. Conducted by Petr Kotik and performed by the orchestra and choir of the S.E.M. Ensemble, the symphony is composed of a single note held for twenty minutes followed by twenty minutes of silence. Producing the sensation of endless duration, Klein describes the symphony as “[consisting] of one unique continuous ‘sound,’ drawn out and deprived of its beginning and of it end, creating a feeling of vertigo and of aspiration outside of time…. In the world of our possibilities of conscious perception, it is silence—audible perception.”
Yves Klein and the Tangible World continues Dominique Lévy’s more than 20-year representation of the Yves Klein Estate and now the Yves Klein Foundation, and her commitment to the enduring, contemporary relevance and legacy of the artist’s work. The exhibition follows earlier presentations including Yves Klein: A Career Survey (2005, L&M Arts, New York) and Audible Presence: Lucio Fontana, Yves Klein, Cy Twombly (2013, Dominique Lévy Gallery, New York). In 2013, Dominique Lévy Gallery presented the first public performance in New York City of Monotone-Silence Symphony at the Madison Avenue Presbyterian Church, followed by a 2017 performance of the Symphony at Grace Cathedral in San Francisco.

YVES KLEIN

A leading figure of the postwar avant-garde, Yves Klein (1928–1962) sought radical ways to represent the immaterial and the infinite. In paintings, sculptures, actions, and events, he conveyed a rigorous, provocative exploration of nature and its forces. In the late 1950s he associated with Düsseldorf’s Group Zero, and in 1960 he became a founding member of the Nouveaux Réalistes.

Yves Klein was born to artist parents in Nice, France. As early as 1947, he declared the blue of the sky to be his first artwork. He made great use of the color throughout his career, considering it “the invisible becoming visible.” In his 20s, Klein studied Rosicrucianism and traveled to Japan to practice judo. Settling in Paris in 1955, he first exhibited monochrome paintings at the Club des Solitaires. In 1958, he emptied the Galerie Iris Clert and presented the space itself as a work, Le Vide (The Void). Beginning in 1959, he sold Immaterial Zones of Pictorial Sensibility in exchange for a specified amount of gold, half of which he threw into the Seine. The following year, he patented International Klein Blue (IKB)—an ultramarine paint he developed with a chemical retailer. He also embarked upon his Anthropométries series, wherein he choreographed “living brushes”—nude models with blue paint applied to their bodies who pressed themselves on canvas and paper. Soon after, Yves Klein created his photomontage Leap into the Void (1960) in which the artist appears to fly from a second story window in Fontenay-aux-Roses near Paris. In 1961, he was given his first retrospective, at the Museum Haus Lange, Krefeld, West Germany, as well as solo exhibitions at Leo Castelli Gallery, New York, and Dwan Gallery, Los Angeles. 

In the eight years before his death from a heart attack in 1962, Yves Klein produced over a thousand works and many prescient writings. Among the numerous retrospectives dedicated to his work are those organized by Tate Gallery, London (1974); Museum of Contemporary Art Chicago (1982); Museum Ludwig, Cologne (1994); Schirn Kunsthalle Frankfurt (2004); Guggenheim Bilbao (2005); Centre Pompidou, Paris (2006–2007) [in French]; Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Washington, DC (2010); Fundación Proa, Buenos Aires (2017).

LÉVY GORVY DAYAN 
19 East 64th Street, New York

28/03/24

Exposition À nous les stades ! Une histoire du sport au féminin @ BnF Site François-Mitterrand, Paris

À nous les stades ! Une histoire du sport au féminin
BnF Site François-Mitterrand, Paris
22 mai - 13 octobre 2024 

17/04/20, stade Elisabeth, 
Mme Violette Gouraud-Morris au lancer de javelot
Agence Rol - BnF, Estampes et photographie 

L’exposition À nous les stades ! Une histoire du sport au féminin dessine un panorama du sport féminin en France depuis la fn du XIXe siècle jusqu’à la période la plus récente. Cette histoire est par bien des aspects une histoire contrariée, souvent même empêchée. Bien que né au même creuset d’une culture des loisirs et d’un nouveau rapport au corps, progressivement diffusés à l’ensemble de la société, le sport féminin a connu un développement bien différent de celui de son homologue masculin. Plus de 250 documents issus des collections de la BnF, photographies, articles, affiches, illustrations, couvertures de magazines ou de livres, reproduits et présentés en accès libre dans l’allée Julien Cain, retracent les aléas de cette histoire mouvementée qui dit aussi, en creux, celle de la condition féminine en France. 

Parcours de l’exposition
- Présentation générale
- Le sport aristocratique
- Les intrépides
- La cycliste
- Dans l’espace public
- Les années folles du sport féminin
- Lenglen/ Morris : figures inversées
- Les femmes pilotes
- Contre le sport féminin
- Le sport politique
- La renaissance du sport féminin (années 1950 -1980 )
- À la conquête des bastions masculins
- Têtes d’affiche
- #MeeToo
- Mixité 

En 2024, les Jeux olympiques afficheront pour la première fois à Paris la parité totale : autant de femmes que d’hommes se trouveront sur la ligne de départ et participeront à toutes les épreuves. C’est peu dire que les femmes ont dû négocier, et parfois forcer leur intégration dans le nouvel espace social du sport dont les hommes ont fixé, à la fin du XIXe siècle, les règles, les valeurs et les institutions. Elles ont eu un accès plus tardif à l’ensemble des disciplines sportives, avec une ouverture plus limitée, certaines leur restant même interdites en compétition jusqu’à des périodes extrêmement récentes, à l’instar de la boxe ou du saut à ski inclus au programme des Jeux en 2012 et 2018. 

Une pratique transgressive pour les femmes au début du XXe siècle

« Ô mes sœurs ne craignez pas de développer un peu vos biceps, d’avoir la taille... pas trop mince, et des mains capables de saisir une carabine ou de diriger un cheval.» Lancé par l’opiniâtre duchesse d’Uzès en 1911, cet appel dit assez combien la voie à suivre pour pratiquer le sport était transgressive pour les femmes du début du siècle. Digne représentante de la nouvelle « classe des loisirs » qui importe depuis l’Angleterre le tennis ou le golf, la duchesse vient pourtant d’un milieu où la mixité est plutôt bien tolérée.

Les pionnières du sport ne se recrutent cependant pas que dans les milieux aristocratiques. Les participantes aux premières courses pédestres, de natation, de cyclisme et même d’aviation viennent de milieux sensiblement plus populaires. 

Reconquérir des bastions masculins

Au sortir de la Première Guerre mondiale, comme en témoignent les affiches, la presse et les collections de photographies présentées dans l’exposition, une certaine effervescence règne autour des pratiques sportives féminines. Délaissées par les fédérations masculines, les Françaises organisent leurs propres clubs et compétitions, et, sous l’égide de l’incontournable Alice Milliat, une fédération nationale puis internationale féminine. La conquête de cette autonomie ne va pas sans susciter de vives résistances : la pratique féminine est encouragée si elle s’inscrit dans les bornes de la bienséance et d’un destin biologique déjà tout tracé. Aux contacts brutaux des sports collectifs sont préférées les finalités esthétiques et prophylactiques de la gymnastique rythmique et de ses grands mouvements d’ensemble.

La Seconde Guerre mondiale achève de mettre en sommeil la pratique compétitive dans de nombreux sports collectifs. C’est seulement à la fn des années 1960 que les femmes reconquièrent progressivement les bastions masculins, à commencer par le rugby et le marathon. 

Des inégalités persistantes

Si les femmes ont gagné droit de cité dans le sport, des inégalités persistantes se manifestent encore aujourd’hui dans le nombre de licenciés, l’audience, les revenus des professionnelles ou encore la représentation dans les instances dirigeantes. Les fédérations sportives doivent quant à elles prendre la mesure des conséquences du mouvement #MeToo.

En même temps que des pratiques sportives, l’exposition À nous les stades ! témoigne ainsi de l’évolution des normes de genre à travers les performances corporelles, le choix des vêtements, des coiffures ou encore la manière de se tenir et de se mouvoir. À partir de l’objet « sport », c’est l’histoire, concrète, physique, des femmes en France depuis la fin du XIXe siècle qui se raconte. 

Commissariat : Christophe da Silva, chef du service de la conservation et des entrées au département Sciences et techniques, BnF

BnF I François-Mitterrand
Allée Julien Cain
Quai François-Mauriac - 75013 Paris
Exposition gratuite
Lundi 14h > 20h
Du mardi au samedi 10h > 19h, dimanche13h > 19h
Fermeture les jours fériés 

Julie Doucet @ Musée Tomi Ungerer, Strasbourg - Exposition - Une rétrospection

Julie Doucet. Une rétrospection
Musée Tomi Ungerer, Strasbourg
25 avril - 3 novembre 2024

Julie Doucet
Julie Doucet 
Horoscope, 2023 
Encre noire sur papier. 
Collection de l’artiste 
© Julie Doucet

Cette exposition monographique, au Musée Tomi Ungerer - Centre international de l'illustration, présente l’œuvre de Julie Doucet, artiste québécoise qui compte parmi les auteurs les plus importants et les plus influents de la bande dessinée alternative au Canada, aux États-Unis, en France et en Allemagne depuis les années 1990. En 2022, elle a reçu le Grand Prix du Festival d'Angoulême pour l’ensemble de son œuvre. Cette autrice culte a créé une œuvre foisonnante qui, outre le dessin, s’étend aussi à la gravure, au collage, à la vidéo et à la poésie.

Au cœur de cette œuvre se trouve un profond désir de rupture avec les contraintes sociales et artistiques formelles. Dans les années 1990, à travers sa série de bandes dessinées autofictionnelles Dirty Plotte, Julie Doucet apporte à la scène alternative de la bande dessinée une vision subjective et radicale de la condition féminine. Sa représentation des menstruations, de la masturbation, de la santé mentale, mais aussi les expériences de concurrence et de réussite dans un domaine dominé par les hommes, ouvrent pour toute une génération de dessinatrices la possibilité d’une écriture située. Elle préfigure ainsi l’autofiction comme méthode d’empowerment, de prise de pouvoir sur sa propre vie.

Dans les années 2000, Julie Doucet abandonne la bande dessinée pour passer à d’autres formes d’art. Elle développe alors une pratique plastique dans laquelle il s’agit toujours de réinventer le rapport entre l’image et l’écriture. Ses illustrations et collages sont des images de matière, ses films sont des études sur la ligne, ses photocomics sont des images à lire à voix haute. Elle écrit sa poésie sous forme d’images concrètes de mots découpés. Elle publie ses dessins les plus récents sous forme d’essais graphiques.

L’exposition est donc aussi une histoire de la fabrication et de l’édition de livres : du fanzine underground, en passant par ses publications dans les toutes premières maisons d’édition de BD, jusqu’à une pratique expérimentale sur la forme matérielle du livre, à laquelle elle est revenue ces dernières années. À travers son essai graphique, qui se déploie comme un Leporello, et une autobiographie en mots découpés, les innovations formelles de Julie Doucet dépassent les limites de ce que la marchandisation des livres autorise. De cette manière, elle renouvelle constamment ce que sont et peuvent être les possibilités politiques et esthétiques de faire des livres. 

A l’occasion de l’exposition, un livre d’artiste de Julie Doucet est publié aux éditions des Musées de la Ville de Strasbourg.

Commissariat : Anna Sailer, conservatrice responsable du Musée Tomi Ungerer – Centre international de l’Illustration

Musée Tomi Ungerer - Centre international de l'illustration
2 avenue de La Marseillaise, Villa Greiner, Strasbourg

27/03/24

Artist Jesper Nyrén @ Galerie Forsblom, Helsinki - "Horizons" Exhibition

Jesper Nyrén: Horizons 
Galerie Forsblom, Helsinki 
March 22 – April 21, 2024 

A lingering silence has descended upon Jesper Nyrén’s most recent landscapes. The artist has eliminated all excess detail and stripped down the content to the bare essentials, focusing purely on color, light and materiality. The title of the exhibition refers both to the compositional structure and the content of his landscapes. A horizon is a boundary between two physical spaces, such as that between air and land or sea. A horizon can also suggest geological layers or sediments, or boundaries between historic eras or significant events. A horizon also symbolizes the boundary between what we already know and what we cannot yet perceive.

As in the case of his previous exhibitions, Jesper Nyrén’s paintings draw inspiration from specific places and landscapes in their color scale, quality of light and materiality. Many are based on the scenery of his home island of Björkö in the Stockholm archipelago. His new exhibition also features paintings inspired by places he has visited on his travels, such as Provence in France and Northern Italy, where he recently undertook a pilgrimage following in the footsteps of master artists of past eras. 

Jesper Nyrén has now focused on paintings on a smaller scale. The artist says that his paintings take on a more intense character and the details come alive more vividly on a smaller scale. His process has meanwhile grown meditative and less physical. Although his paintings retain their usual monumentality and intensity, their essence has grown airier and more ethereal.

Jesper Nyrén (b. 1979) graduated from the Royal Swedish Academy of Fine Arts in Stockholm in 2007. He has held numerous solo and group exhibitions in Sweden and Norway. He has received prestigious awards such as Marabouparken’s P.A.N.K award in 2008 and the Baertling Scholarship in 2015. Jesper Nyrén has additionally been awarded many public commissions in Sweden.

GALERIE FORSBLOM
Yrjönkatu 22 - 00120 Helsinki

Polke, Kiefer & Baselitz @ Kunsten Museum of Modern Art Aalborg

Polke, Kiefer & Baselitz
Kunsten Museum of Modern Art Aalborg
March 27 - September 15, 2024

Anselm Kiefer
Anselm Kiefer
Jason, 1989
Bly, glas, tandben, træ, plastik og slangeskind, 14 dele med samme mål
Louisiana Museum of Modern Art. 
Donation: Ny Carlsbergfondet, Augustinus Fonden og Louisiana-Fonden

Anselm Kiefer
Anselm Kiefer
Ausgiessung, 1982-1986
Olie på lærred med påmonteret blyobjekt og strå, 330 x 555 x 55 cm
Louisiana Museum of Modern Art. Donation: Ny Carlsbergfondet

Anselm Kiefer
Anselm Kiefer
Säulen, 1983
Olie, shellak og strå på lærred, 280 x 280 x 7 cm
Louisiana Museum of Modern Art. 
Donation: Ny Carlsbergfondet, Augustinus Fonden og Louisiana-Fonden

War, crisis and taboos can generate breakthroughs and artistic development. Following World War II, three masters of German art grappled with history and took a new, ground-breaking look at Germany.
”The most intact world is the world of art.”
Georg Baselitz
The exhibition at Kunsten presents a number of major works in Louisiana’s collection by three notable artists – Sigmar Polke (1941-2010), Anselm Kiefer (b.  1945) and Georg Baselitz (b. 1938) – three of the most influential voices in German post-war art.

More information about the exhibition will be available later in the year. Stay tuned.

Georg Baselitz
Georg Baselitz
Der neue Typ, 1966
Olie på lærred, 166,5 x 133 x 4 cm
Louisiana Museum of Modern Art 
Donation: Franz Dahlem

Georg Baselitz
Georg Baselitz
Fingermalerei - weiblicher Akt, 1972
Olie på lærred, 254 × 184,3 × 4,2 cm
Louisiana Museum of Modern Art. Donation: Georg Baselitz
 
Georg Baselitz
Georg Baselitz
Der neue Typ (Remix), 2005
Olie på lærred, 304 x 254 x 5 cm
Louisiana Museum of Modern Art. 
Erhvervet med midler fra Ny Carlsbergfondet

Kunsten Museum of Modern Art Aalborg
Kong Christians Allé 50 - 9000 Aalborg, Denmark